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#101 10/02/2015 11h23

sergio8000
Invité

Julien, j’irai même plus loin : le bon sens paysan est la base même d’une démarche d’investissement intelligente en bourse. Par exemple, dans le cas du value investing, on met une valeur sur un business, on le paie beaucoup moins cher, et on attend.
C’est précisément le refus du bon sens paysan (payer des milliards pour des choses qui valent 0 par exemple) qui amène aux catastrophes, du moins à mon humble avis.

 

#102 10/02/2015 12h31

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A propos du bon sens paysan, il faut d’abord préciser en quoi il devrait avoir bonne presse. La misère la plus grande se trouve en France dans les milieux ruraux selon mon expérience.

On a toutefois tous en tête l’image du paysan qui, l’air de rien, a derrière lui une véritable fortune. D’après ce que j’ai vu, ces fortunes ont une origine commune : la terre. Tout d’abord, le droit d’aînesse a, dans de nombreuses régions, évité de morceler les domaines. Or, depuis 60 ans, le foncier a connu une inflation très importante. Il n’est pas rare que des fortunes se soient faites uniquement par la vente de terrains agricoles passés constructibles (= fait du prince… et surtout du maire !). Et aujourd’hui, particulièrement dans le sud, une petite ferme, qui autrefois n’était vue que comme l’accessoire d’un terrain, vaut une petite fortune. Bref, pour moi le bon sens paysan consiste à privilégier la terre, toujours la terre, mais bien souvent, le succès financier auquel il a pu mener n’était pas calculé (en ce sens que l’objectif n’était pas de spéculer sur la hausse du foncier).

Cela ne nous apprend malheureusement pas grand-chose pour la bourse. Peut être ça peut nous inciter à raisonner à l’échelle d’une vie et d’une famille, à constituer notre portefeuille en pensant à nos enfants, à leurs besoins futurs et à se dire, que même si ça marche, ça risque de toute façon de ne pas se passer exactement comme prévu, car l’avenir économique est très largement imprévisible.

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#103 10/02/2015 13h25

Membre (2011)
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Est-ce que le "bon sens paysan", ce n’est pas aussi, parfois, l’entêtement?

Par exemple, il y a une quinzaine d’année, j’ai vu un paysan rater l’achat d’un bâtiment parce qu’il voulait absolument faire enlever qq milliers d’euros, il s’est entêté, le vendeur n’a pas lâché (le prix demandé était le juste prix), et la vente ne s’est pas faite. Le problème c’est que ce bâtiment, il en avait vraiment besoin, et il vaut aujourd’hui plus de deux fois le prix demandé à l’époque (et il n’aurait plus les moyens de l’acheter aujourd’hui - il a dû à la place louer un autre bâtiment beaucoup moins bien placé).

Si on transpose ceci en bourse, on peut se demander : est-ce que le "bon sens paysan" (en fait ici, l’entêtement, l’obsession de la "bonne affaire" par principe) peut parfois faire manquer une hausse? (rater le train, quoi)

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#104 10/02/2015 23h38

sergio8000
Invité

Souvent (pour ma part, ayant à peu près toujours plus d’idées que de capital, je compte les omissions en centaines)… Mais comme dit Klarman : "Watch the downside, the upside will take care of itself".
Pour reprendre votre analogie : Rater un train n’est pas grave, prendre le mauvais ne fait pas arriver à destination.

 

#105 11/02/2015 00h43

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PierreQuiRoule a écrit :

Bref, pour moi le bon sens paysan consiste à privilégier la terre, toujours la terre, mais bien souvent, le succès financier auquel il a pu mener n’était pas calculé.

Le bon sens paysan, c’est d’investir (1) dans ce que l’on connait et (2) à un prix attractif.

Si j’achète à 100 un terrain agricole/un appartement/une action/une obligation qui paie 10 par an, je fais 10% de rendement.

Si j’achète à 200 un terrain agricole/un appartement/une action/une obligation qui paie le même 10 par an, je fais 5% de rendement.

Si j’achète à 50 un terrain agricole/un appartement/une action/une obligation qui paie toujours le même 10 par an, je fais 20% de rendement.

Je vous jure qu’il n’y a pas besoin d’une dissertation.

Juste de bon sens paysan.

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#106 11/02/2015 04h18

Exclu définitivement
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placementapapa31 a écrit :

…/…

Certes on a besoin, pour reprendre vos termes, d’une performance absolue, puisqu’on a besoin d’un revenu, mais d’un autre côté on peut supporter une volatilité, si on ne touche pas au capital - je veux dire on n’est pas obligé de trembler devant chaque baisse - c’est d’ailleurs en gros ce qu’explique IH dans son livre.

Il n’y a aucune espèce de garantie sur aucun titre mobilier du marché.

Faire croire autre chose est une affaire de "packaging intellectuel". En bourse dites-vous que vous ne savez rien, même quand vous avez l’impression de savoir beaucoup de choses. C’est déjà la meilleure façon de rester modeste, et certainement la plus sûre de ne pas se tromper.


Lève-toi et marche ! (Gilles Letessier)

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#107 11/02/2015 10h53

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thomz a écrit :

Juste de bon sens paysan.

Dans ce que vous dites, je vois bien le bon sens, mais est-il typiquement paysan ? J’ai effectivement constaté que les paysans font preuve du bon sens que vous décrivez, mais toujours envers la terre d’une manière ou d’une autre. Ce qui n’exclut pas d’ailleurs, parfois, un certain opportunisme. Sur ce dernier point, beaucoup font preuve d’habilité pour trouver des subventions ou pour obtenir quelques avantages. Exemple: regardez les terres qui passent constructibles au moment de la révision d’un PLU à la campagne. Vous verrez que c’est bien souvent des terres agricoles et non de la lande.

Bon, je m’égare du sujet. A la base je disais que je ne voyais pas comment adapter le bon sens paysan à la gestion de portefeuille boursier. Et j’avoue ne toujours pas voir, à moins de raisonner de manière très abstraite, peut être.

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#108 11/02/2015 13h35

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raskolnikobimbo a écrit :

Il n’y a aucune espèce de garantie sur aucun titre mobilier du marché

Mais tout de même, j’imagine que le PER, au moins, ça veut dire quelque chose!

raskolnikobimbo a écrit :

Faire croire autre chose est une affaire de "packaging intellectuel"

Je ne comprends pas très bien votre expression "packaging intellectuel", mais elle semble intéressante.

Un exemple concret peut-être?

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2    #109 11/02/2015 13h45

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PierreQuiroule a écrit :

thomz a écrit :

Juste de bon sens paysan.

Dans ce que vous dites, je vois bien le bon sens, mais est-il typiquement paysan ? J’ai effectivement constaté que les paysans font preuve du bon sens que vous décrivez, mais toujours envers la terre d’une manière ou d’une autre. […]

Bon, je m’égare du sujet. A la base je disais que je ne voyais pas comment adapter le bon sens paysan à la gestion de portefeuille boursier. Et j’avoue ne toujours pas voir, à moins de raisonner de manière très abstraite, peut être.

Vous avez en fait la réponse: le bon sens "paysan", c’est le fait de ne mettre ses billes que dans un domaine que l’on comprend bien, et où on est certain de faire une affaire et/ou de ne pas perdre de billes. Donc, en effet chez les paysans ça s’applique en particulier à la terre, c’est logique.

Un investisseur en bourse appliquera le même principe: je n’achète que ce que je comprends, et si je suis sûr d’avoir une marge de sécurité; en bonus, si je pense que j’ai du potentiel de gain. Par exemple, si je suis expert en immobilier et que je n’y connais rien de matières premières, je cherche des bonnes affaires en immobilier, pas dans les matières premières. Ca a l’air bête de le dire comme ça, mais ça n’est pas vraiment plus compliqué, en fait: il faut fuir ce qu’on n’est pas sûr de comprendre.


A mon grand dam

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#110 11/02/2015 18h03

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sergio8000 a écrit :

Pour reprendre votre analogie : Rater un train n’est pas grave, prendre le mauvais ne fait pas arriver à destination.

Votre remarque semble parfaitement pertinente. Toutefois, je me dis qu’il ne faut pas oublier la flèche du temps, et qu’il faut bien finir par prendre un train, ou un autre, à un moment.

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#111 14/02/2015 16h41

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(peut-être que ce post mériterait d’ouvrir une discussion spécifique)

Je ne sais pas vous, mais il y a tellement d’indices actions qu’il m’est très difficile d’y voir clair.

Je me demande avant tout quel serait UN BON INDICE DE REFERENCE pour visualiser l’évolution des actions des entreprises de la zone Euro.

Je suppose que cet indice devrait être : (certains de ces points sont redondants)

- suffisamment exhaustif

- représentatif

- suffisamment diversifié selon plusieurs critères (secteur, capitalisation…)

- limité aux entreprises des pays de la zone Euro (pas UK, pas CH, par exemple)

- calculé en NET TOTAL RETURN (ie dividendes perçus après impôt réinvestis)

Quelqu’un aurait-il une idée?

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#112 14/02/2015 16h57

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Bonjour

il me semble que le Lyxor ETF EURO STOXX 300 (DR) UCITS C-EUR - LU0908501058 répond à votre besoin sur le principe
http://www.lyxoretf.fr/fileadmin/docsJu … _FR_FR.pdf

il y a aussi LYXOR UCITS ETF MSCI EMU
http://www.lyxoretf.fr/fileadmin/docsJu … _FR_FR.pdf
mais il me semble a première vue qu’il y a moins de sociétés en portefeuille

qu’en pensez vous ?


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#113 14/02/2015 17h53

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Merci.

L’indice "tracké" par le premier ETF me paraît être celui-ci, le STOXX Europe Total Market Net Return Index, mais je n’en suis pas entièrement sûr :

BKXR Index Quote - STOXX Europe Total Market Net Return Index EUR Index Price Today (BKXR:STX) - MarketWatch

(votre lien indique que cet ETF suit l’indice Euro Etoxx total return net dividend)

Peut-être que tout simplement l’indice EURO STOXX 50 NR est-il une référence valable :

EURO STOXX 50 - Actions - Indice

(plus 130% environ depuis le plus bas de 2009)

Il y a vraiment une quantité inouïe d’indices.

Dernière modification par placementapapa31 (14/02/2015 18h20)

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1    #114 14/02/2015 18h14

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oui le 50 est l’indice principal mais on peut se demander si 50 valeurs suffisent à représenter l’ensemble de la zone euro et si il est représentatif que la première ligne soit TOTAL à 5% du portefeuille. Cela m’a toujours paru très concentré. Mais bon le dow jones américain n’a que 30 valeurs et fait toujours référence alors pourquoi pas.

ce qui me gène est que les 10 premières lignes de l’eurostoxx 50 font presque 40% et je trouve cela paradoxal dès lors qu’on veut jouer la grande zone euro pour diversifier. Par exemple si on prend le STOXX 300 eurozone les 10 premières lignes font "seulement" 23% ce qui parait déjà moins concentré que le 50.


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#115 15/02/2015 16h06

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Bonjour,

En prévision de mes investissements de fin février, j’ai mis à jour mon fichier global de suivi de valeurs. Je suis horrifié. Selon les critères de Peter Lynch (PER, valeur par rapport au dernier BNA et à la valeur moyenne des BNA des 7 dernières années, toutes mes valeurs sont devenues trop chères.
Cela fait déjà 3 mois que je n’ai pas positionné d’ordre à l’achat.

Questions de riche:
1) Que faire de ses liquidité en PEA lorsque les cours sont trop hauts?
2) Faut il devenir encore plus liquide en vendant les lignes en fortes plus value dès lors qu’elles s’envollent trop, en attendant un rachat dans le futur (cela ne me plaît guère étant donné la stratégi B&H en place).
3) Faut il même songer à arrêter d’alimenter le PEA mensuellement (au moins de façon temporaire) ?
4) Faut il continuer d’acheter quand même (moyennage à la hausse) en se basant sur les valeurs les plus proches de leur plus bas et/ou qui sont les moins chères (bien que déjà trop chères?)

Merci pour vos éclairages.

Bien à vous,


Bien à vous, Dooffy

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#116 15/02/2015 16h47

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Doofy

plutot d’accord pour dire que le marché PARAIT cher sous plusieurs angles, surtout quand on regarde les courbes CAC 40 et EUROSTOXX 600 et le rallye de janvier, cela laisse présager une baisse.

Cela dit : avez vous défini une allocation entre les classes d’actifs ? si le marché est devenu trop cher en principe votre allocation est surpondérée en actions alors la théorie du portefeuille voudrait que vous reveniez tout simplement à votre allocation standard sans poser trop de question.

c’est sans doute la meilleure approche VS l’approche de "celui qui croit sentir le marché" qui vous conduirait à alléger purement et simplement, assez violemment, quite à louper une poursuite de la hausse.

à chaque fois qu’on veut agir intuitivement on prend le risque de provoquer un effet contraire à ce qu’on souhaite.


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1    #117 15/02/2015 17h59

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Le mieux est de ne prêter aucune attention au "marché", de plutôt se concentrer sur les seuls actifs que l’on détient (les comprend-on déjà suffisamment pour justifier leur possession?), et d’exiger pour les conserver et/ou pour y investir qu’ils cotent à un prix significativement inférieur à leur valeur intrinsèque. Ainsi dispose-on d’une marge de sécurité, seule capable de prévenir un risque de perte du capital.

Sinon, le cash vous brûle-t-il à ce point les doigts? On reconnait un investisseur opportuniste et discipliné à sa capacité à construire des réserves en période d’euphorie, afin de mieux déployer ces dernières en période de stress.

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#118 15/02/2015 19h04

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Bonsoir,

Merci pour ces enrichissantes leçons du dimanche soir.

@skywalker31:

skywalker31 a écrit :

c’est sans doute la meilleure approche VS l’approche de "celui qui croit sentir le marché" qui vous conduirait à alléger purement et simplement, assez violemment, quite à louper une poursuite de la hausse.

à chaque fois qu’on veut agir intuitivement on prend le risque de provoquer un effet contraire à ce qu’on souhaite.

J’en prends bonne note. Pour autant, je ne pense pas sentir le marché, en fait justement je me base sur quelques points clés qui m’ont alerté sur la chereté relative du marché.

@thomz:
+1
Me voilà avec suffisamment de travail pour rester à l’écart de la cote et mener mes investiguations tranquillement dans un climat pour le moins apaisé !
Faisons donc accessoirement quelques réserves indolores de cash en prévision.

Bien à vous messieurs,


Bien à vous, Dooffy

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1    #119 15/02/2015 19h24

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thomz a écrit :

Le mieux est de ne prêter aucune attention au "marché", de plutôt se concentrer sur les seuls actifs que l’on détient (les comprend-on déjà suffisamment pour justifier leur possession?), et d’exiger pour les conserver et/ou pour y investir qu’ils cotent à un prix significativement inférieur à leur valeur intrinsèque. Ainsi dispose-on d’une marge de sécurité, seule capable de prévenir un risque de perte du capital.

A mon avis, il n’est pas plus avisé de "ne prêter aucune attention au marché" que de faire une confiance aveugle au marché. Toute croyance, surtout un peu trop tranchée, risque de s’avérer erronée un jour. Qu’est une prétendue "marge de sécurité", si on a mal estimé la "valeur intrinsèque", sinon une illusion de sécurité ?

Le niveau du marché reflète l’opinion et les anticipations d’un certain (grand) nombre d’acteurs.

D’ailleurs, même pour évaluer la "valeur intrinsèque", et divers postes d’un bilan, il est nécessaire de disposer d’une référence de "marché". Même les chiffres d’un bilan, il faut largement les interpréter : ainsi, pas sur qu’il soit préférable d’acheter pour 100 une entreprise qui a des actifs (invendables) comptabilisés 200 et sans perspective (par ex. 200 diligences achetées 2 chacune, alors que les voitures et le chemin de fer arrive), plutôt qu’une autre ayant des actifs valant 50 mais de très bonnes perspectives (par ex. l’exclusivité de la production de pneus, ou de la production de rails), et définir la "valeur intrinsèque" de ces entreprises est tout sauf trivial.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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1    #120 15/02/2015 19h58

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GBL a écrit :

[…]

L’idée quand on acquiert un actif (action ou autre) est d’en comprendre la nature, la valeur, les dynamiques, les risques et les potentiels. A défaut d’y parvenir, on n’a (normalement) rien à faire avec en portefeuille.

A ce titre, un investisseur (en actions ou autre) est mieux avisé de raisonner comme s’il faisait une acquisition sur le marché privé (il se concentre sur l’actif), plutôt que d’arbitrer ses décisions en fonction d’un supposé "niveau de marché" (qui n’est jamais qu’une somme de transactions, pas un totem magique qui monte ou descend par enchantement).

Si je vous propose un loft de trois cent mètres carrés en parfait état sur les Champs-Elysées pour 200 000 euros, peu importe le "niveau de marché", vous foncez. C’est pareil avec une entreprise à vendre en bourse, mais je ne vous apprends rien.

Les "anticipations de marché" que vous évoquez peuvent bien aller se faire voir : elles sont de toute façon intrinsèquement fausses; libre à chacun de toutefois consacrer du temps et de l’énergie à les absorber.

Pour le reste : il s’agit d’un autre débat qui ne saurait souffrir de réductrices simplifications. Juste une note : au même titre que les anticipations de marché, toute estimation de valeur intrinsèque est par essence erronée (même quand c’est le meilleur analyste du service qui s’y colle). C’est la raison pour laquelle l’investisseur doit exiger une (très) confortable marge de securité - pour compresser à l’extrême les dommages induits par ses erreurs.

Quand on achète un business rentable (25% de rendement cash) à un tiers de la valeur du seul foncier qu’il porte au bilan (vous reconnaîtrez de qui il s’agit) net de dettes, on a beau faire des erreurs d’analyse, la marge de sécurité est telle que la probabilité de développements favorables écrase le risque de perte du capital à mille contre un. Et qu’importe le "marché". C’est du bon sens paysan, pas de la finance de haute volée.

Un investisseur en actions qui n’est pas disposé à améliorer ses capacités d’analyste (faute de temps ou d’envie) a différentes options qui s’offrent à lui :

(1) une approche à la IH (méga-caps/dividendes);

(2) à la Graham/Daubasses (celle que je privilégierais);

(3) à la milliardaire (méga-caps décotées type AIG, Bank of America ou IBM);

(4) ou à la sous-traitance (laisser de meilleurs investisseurs travailler pour lui, cf. file "considérer Berkshire et assimilées comme des OPCVM").

Plutôt que de brasser du vent, s’il vous plaît, prêchons la rationalité - rationalité qui commande de comprendre ce que l’on fait, plutôt que se s’engager dans de vaines spéculations macro-économiques.

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#121 15/02/2015 20h13

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thomz a écrit :

L’idée quand on acquiert un actif (action ou autre) est d’en comprendre la nature, la valeur, les dynamiques, les risques et les potentiels. A défaut d’y parvenir, on n’a (normalement) rien à faire avec en portefeuille.

C’est une belle idée, mais si vous l’appliquez à la vie de tous les jours, vous passez votre temps dans les livres. Avant d’acheter une voiture vous passez un CAP de mécanicien, avant d’acheter un billet d’avion vous étudiez l’historique de chaque compagnie qui opère sur ce trajet pour voir si le tarif est justifié, etc.

thomz a écrit :

A ce titre, un investisseur (en actions ou autre) est mieux avisé de raisonner comme s’il faisait une acquisition sur le marché privé (il se concentre sur l’actif), plutôt que d’arbritrer ses décisions en fonction d’un supposé "niveau de marché" (qui n’est jamais qu’une somme de transactions, pas un totem magique qui monte ou descend par enchantement).

Le niveau de marché c’est aussi le consensus autour de la valeur d’une entreprise, car même si chaque investisseur fait son analyse dans son coin, au final cela se lit dans le cours de l’action qui représente l’équilibre entre toutes ces estimations.

thomz a écrit :

Si je vous propose un loft de trois cent mètres carrés en parfait état sur les Champs-Elysées pour 200 000 euros, peu importe le "niveau de marché", vous foncez.

Bah non : si le niveau de marché est à 500€/m2 personne n’achètera votre loft 30% de plus ; et si le niveau de marché est à 8000€/m2, soit c’est une arnaque, soit vous avez le couteau sous la gorge pour vendre à ce prix ; je cherche à savoir de combien vous avez besoin et si c’est 100k€, je vous fais une offre à ce prix. wink

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#122 15/02/2015 21h06

sergio8000
Invité

Débat amusant : ce type de discussion me rappelle toujours comme Warren Buffett explique que soit on comprend les principes de l’investissement value immédiatement, soit ça ne prend jamais.

Il me semble que mettre les économies d’une vie quelque part mérite un temps d’étude à moins d’être d’accord pour essayer d’aller au casino pour faire "fructifier" son patrimoine. Après tout, parfois, on y gagne. Disons qu’étudier ses investissements permet d’essayer d’éviter quelques aléas…

Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’un marché représente un consensus, le travail d’un investisseur est justement de déterminer si le dit consensus a des chances d’être beaucoup trop pessimiste ou non. Pour reprendre l’exemple de l’appartement sur les Champs, en supposant que l’on puisse le louer aux tarifs actuels, ou du moins en encaissant un bénéfice de 5 000 euros par mois, on fait 60 000 euros de bénéfice annuel sur un investissement de 200 000. Si vous donnez 100 000, je suis prêt à dépanner notre ami Thomz tous les jours en lui offrant le double :-). La valeur d’un appartement est le cash qu’il rapportera au cours de sa vie utile (rapporté en valeur d’aujourd’hui), quoiqu’en dise le marché : si le marché dit plus que cette valeur, on lui laisse le bien, si le marché dit moins que la moitié de cette valeur, on est prêt à considérer l’opportunité… C’est aussi simple que cela !

Ainsi, je dirais que si le niveau de marché est trop bas et qu’il n’y a plus de volontaires prêts à s’aventurer à faire un achat, seul un investisseur avisé sera prêt à aller acheter tous les biens qui se présentent indépendamment des estimations du marché et, bien évidemment, il s’enrichira très significativement grâce aux cash-flows de ses biens, indépendamment du niveau de marché une fois encore.

 

#123 15/02/2015 21h18

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Je me suis fait la même réflexion que Sanbouddha concernant le Loft à Paris ;-) Le "niveau de marché" a clairement son rôle à jouer dans ce cas précis.

Suite explication de Sergio8000 : C’est sûr que vu comme ça, tout paraît simple et je supprime ma remarque précédente. Il est trop fort ce Sergio ;-)

Pour le reste, je suis d’accord avec Thomz, il est clairement préférable de maîtriser son sujet pour évaluer une entreprise et des méthodes existent pour cela mais malgré tout on peut passer à côté d’une note de bas de page ou autre qui peut remettre sacrément en cause la conclusion.

Même si la marge de sécurité est là pour palier à une erreur, si la tempête se lève sur l’action, il faudra avoir une sacrée confiance dans son analyse pour se dire que "les autres" n’ont rien compris et que "nous avons raison".

Pour quelqu’un comme moi qui n’est pas de nature confiante, je n’arrive pas à me lancer sur du value alors même que cette stratégie me plait beaucoup.

Du coup j’ai choisi pour le moment celle de IH.

Concernant la hausse des marchés, j’essaye au maximum d’éviter des pensées du style "le CAC se rapproche petit à petit de ses plus hauts, donc une prochaine crise est à venir, donc je n’investi plus voir je vends". En effet, rien ne nous dit que l’avenir n’est pas un CAC à 8 - 10 ou même 12 000 ? Biensûr que j’aurai préféré faire "All In" en 2011 mais après coup c’est toujours plus facile. Du coup, je lisse.

Il ne faut pas chercher à "deviner" et s’en tenir à son process quel qu’il soit.

Cela reste mon avis, celui d’un "débutant" ;-)

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1    #124 15/02/2015 21h53

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thomz a écrit :
L’idée quand on acquiert un actif (action ou autre) est d’en comprendre la nature, la valeur, les dynamiques, les risques et les potentiels. A défaut d’y parvenir, on n’a (normalement) rien à faire avec en portefeuille.

sanbouddha a écrit :
C’est une belle idée, mais si vous l’appliquez à la vie de tous les jours, vous passez votre temps       dans les livres. Avant d’acheter une voiture vous passez un CAP de mécanicien, avant d’acheter un billet d’avion vous étudiez l’historique de chaque compagnie qui opère sur ce trajet pour voir si le tarif est justifié, etc.


A ceci près, que devenir propriétaire d’une partie d’une entreprise nécessite de savoir précisément où on met son argent et surtout comment ne pas le perdre.

Quand on achète un service c’est sa propre satisfaction que l’on paie. Pas besoin de savoir comment il est fait.


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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#125 15/02/2015 22h11

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bajb a écrit :

A ceci près, que devenir propriétaire d’une partie d’une entreprise nécessite de savoir précisément où on met son argent et surtout comment ne pas le perdre.

D’un autre coté, c’est quand même à ça que sert le marché: donner une indication claire de la valeur estimée d’une entreprise.

Pour une action suffisamment liquide, il parait assez arrogant de penser pouvoir faire une estimation meilleure que le marché. Au mieux peut-on chercher à aller à contre-courant (ou dans le sens) des modes et des inquiétudes exagérées, mais en situation stable, il parait douteux qu’un individu puisse être globalement (sur plusieurs entreprises) meilleur.
Evidemment, il y a des gens qui consacrent leur temps à ces exercices et qui peuvent donner de bons résultats, je ne le nie pas. Mais si seuls ceux-ci devaient investir en bourse, il n’y aurait pas beaucoup de mouvements !

Celà dit, en règle générale, c’est pour ça qu’on préfère souvent laisser faire les "experts": ça nous permet de nous décharger d’une certaine responsabilité.


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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