Ricou a écrit :
Mise à jour suite aux dernières projections fournies par le COR (conseil d’orientation des retraites)
l’accord destiné à renflouer les caisses des régimes complémentaires Agirc-Arrco, pénalisera les assurés:
Jusqu’à 18% de baisse de pension pour les futurs retraités:
un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu’il a cotisé suffisamment longtemps au régime de base, perdra environ 14,5% de sa pension complémentaire
Cette perte « s’accentuera au fil des générations pour atteindre plus de 17% pour un cadre né en 1990
les salariés non cadres y laisseront un peu plus, soit près de 18% pour la génération 1990
Ceci signifie juste qu’avec les modifications apportées au système, un retraité percevra XX% de moins que ce qu’il aurait perçu avec les règles avant ces modifications.
Comme les règles avant ces modifications auraient en fait conduit le système à ne plus pouvoir payer les pensions en question, c’est en fait une comparaison qui est en fait une illusion. On parle de "pertes", alors qu’il n’y a aucune perte, mais juste une différence entre 2 modes de calculs, dont un n’était pas financé…
Voici typiquement un mode de communication (les articles des média -ici ceux du Figaro, repris ensuite par d’autres média- qui présentent ainsi les dernières projections du COR) qui n’essaie pas d’expliquer les choses de manière objective, mais les présente pour laisser entendre que les systèmes par répartition seraient inefficaces ou iraient dans le mur, voire sous-entendre qu’un système par capitalisation serait plus efficaces (soit avec des motivations idéologiques, soit des motivations mercantiles, soit en s’étant fait intoxiqué par des personnes ayant ce genre de motivation), ce que je ne crois pas [*].
[*] Je pense que les deux types de système sont largement complémentaires, qu’un système par capitalisation est généralement plus individualiste, présente plus de risques, et est ponctionné par plus de frais (ceux qui gèrent les systèmes par capitalisation se rémunèrent en général plutôt bien…). Les deux types de système sont (contrairement à certaines idées reçues, tout aussi) fortement impactés par la démographie : même avec la capitalisation, les retraités devront monétiser un jour ces actifs capitalisés, et les échanger contre des services et biens produits par ceux qui seront alors en activité. La valeur de ces actifs capitalisés dépendra alors largement de la propension des personnes en activité à acheter, et à leur faculté à en payer un bon prix. A terme, on sera tous morts, et, quel que soit le système, ce sont les générations futures qui devront se débrouiller avec ce qui aura été laissé. Entre répartition et capitalisation, c’est surtout le mode de calcul de "combien chaque retraité peut acquérir de services et de biens" qui varie, et il n’y a pas vraiment plus ou moins de valeur créée au total pour l’ensemble de la population.
zeb a écrit :
De manière à avoir un référentiel, peut on calculer l’équivalent de droits d’entrée, droits de gestion, comme sur un fonds classique du marché ? Est ce pertinent de procéder à une telle évaluation de la retraite de la sécurité sociale, des caisses ARCCO, AGIRC, IRCANTEC etc …. ?
J’ai proposé sur www.investisseurs-heureux.fr/t5140 de faire une comparaison de ce genre, et j’y ai d’ailleurs comparé le rendement de cotisations à l’ARCCO et le contrat d’AV AFER. Si vous voulez élaborer d’autres comparaisons dans la même veine, vous pouvez enrichir la discussion en question.