#1 26/09/2010 21h21
- parisien
- Membre (2010)
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Quand on perçoit un revenu (dividende, intérêts) issu d’une valeur mobilière et qu’on réinvestit ce revenu au lieu de le toucher, il semble logique de ne pas payer immédiatement l’impôt (j’entends par là l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux) et de différer l’imposition jusqu’au moment où on récupère effectivement cet argent. Pareil si on fait un arbitrage: comme le produit de cession est réinvesti dans une autre valeur mobilière, il paraît logique de ne pas payer immédiatement l’impôt sur la plus-value résultant de la première cession.
Hélas, dans la vraie vie, c’est impossible, sauf à placer son épargne dans une enveloppe fiscale "capitalisante":
- assurance-vie, mais en supportant l’empilement des frais de cette enveloppe, et en étant obligé d’investir dans un nombre, généralement limité, de fonds chargés en frais, et pas en actions en direct
- PERP, Madelin, PEE, PERCO: mêmes inconvénients, à des degrés divers
- PEA: beaucoup moins d’inconvénient. C’est donc une très bonne enveloppe, mais soumise à une double limitation: 1/ uniquement des actions européennes (sauf trackers d’actions non européennes faisant des swaps - mais cela présente quelques risques) 2/ plafond de versements: 132.000 €, qu’on dépasse dès qu’on a accumulé un patrimoine conséquent
- Sicav ou FCP de capitalisation (par opposition à sicav de distribution): une telle sicav permet de différer l’imposition des revenus (dividendes ou intérêts) et de la plus-value en cas d’arbitrage effectué par le gérant de la sicav (mais bien sûr pas de différé d’imposition si c’est l’épargnant qui arbitre cette sicav en une autre, sauf si la sicav était logée dans une des enveloppes ci-dessus).
On peut donc noter que, mis à part le PEA, toutes les enveloppes fiscales permettant de différer l’imposition sont des enveloppes obligeant à passer par l’industrie de la gestion collective, pour permettre à cette industrie de se gaver en frais.
Mon rêve serait qu’un jour le législateur crée une sorte de PEA sans avantage fiscal (à la sortie, on paierait le taux normal 30,1% d’impôt et non les 12,1% du vrai PEA), mais qui permettrait:
- d’y loger toutes les valeurs mobilières que l’on veut: actions et obligation en direct, européennes ou non, ou sicav ou FCP,
- des versements illimités, comme dans l’assurance-vie
- un différé de l’imposition jusqu’au moment où on retire son argent de cette enveloppe
Du coup, les obligations en direct redeviendront intéressantes (un avantage parmi tant d’autres) et l’assurance-vie perdrait ainsi symétriquement un des ses avantages.
Bref, l’Etat accordera ainsi aux épargnants ce qu’il accorde déjà à l’assurance-vie en unités de compte, mais je ne lui réclame même pas les avantages fiscaux (successoraux, ou baisse de l’impôt après 8 ans) de l’assurance-vie. Juste un produit où on peut y mettre ce que l’on veut, en montant illimité, avec un différé de l’imposition, avec un impôt qui restera à 30,1%.
Ce produit, appelons-le compte d’épargne personnel (CEP).
Évidemment, comme il rapportera à l’industrie de la gestion collective bien moins que ce que lui rapporte l’assurance-vie, il ne faudra pas compter sur cette industrie pour faire du lobbying en faveur du CEP …
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