Bonjour
@ IH
Je suis très étonné par votre analyse, que je trouve très incomplète.
TESCO a enregistré une très belle croissance de 2003 à 2008, avec un cours qui a atteint les 480 GBp, comme le montre le graphe ci-joint en semaines. Mais ensuite, l’entreprise n’a pas pu renouveler ses performances précédentes, et le cours a stagné entre 480 et 300. Il est resté haut en 2010 – 2011, avant de repartir à la baisse en 2012. Le cours a fait 3 sommets successifs en 2008, 2010 et 2013, mais chaque fois plus bas, ce qui prouve que les gros investisseurs n’étaient pas convaincus par les résultats annoncés, et que certains d’entre eux revendaient déjà leurs actions.
Mais il y a eu un signal d’alerte en novembre 2013 (trait vertical rouge), quand pour la première fois, non seulement le cours passe en dessous de la moyenne mobile exponentielle 50 périodes (en vert), mais aussi cette moyenne mobile s’oriente à la baisse tout en étant inférieure à la moyenne mobile 200 périodes (en rouge), ce qui n’est vraiment pas bon. Ce signal signifie que les grosses mains (caisses de retraites, hedge funds, assurances, etc …) se débarrassent ou se sont déjà débarrassées des titres TESCO, et qu’en face, la demande est maintenant insuffisante pour maintenir le cours.
Ce graphe tout simple ne fait que refléter les flux, c’est-à-dire le mix entre l’évolution des cours (à la hausse ou à la baisse) et les volumes (importants ou faibles). A partir de 2012, ceux qui ont acquis des actions TESCO les ont achetées à de gros investisseurs qui cherchaient à s’en défaire.
Ce graphe constate ces flux, mais ne peut les expliquer. Pourquoi ces institutionnels qui ont des analystes, cherchaient-ils à revendre leurs titres ?
Pour le savoir, il faut recourir à l’analyse financière.
Et là, je suis très surpris par les données que vous présentez.
Vous affichez les résultats globaux de l’entreprise, sans déduire les minoritaires, et sans tenir compte des charges exceptionnelles qui vont plomber les résultats de l’entreprise lors des exercices 2012 et 2013.
Dès l’annonce des résultats 2012, en 4/2013, les institutionnels ne peuvent que constater la dégradation des comptes. CA qui stagne, baisse de la marge brute (1% de marge brute en moins, c’est 600 Mls de £ qui s’envolent !), baisse du résultat opérationnel, explosion des charges exceptionnelles. Et à la publication des comptes intermédiaires en 10/2013, ils comprennent que l’entreprise ne pourra pas retrouver les résultats passés, d’où la débandade en novembre 2013 (trait rouge), avant même la publication des comptes annuels en avril 2014.
L’erreur comptable n’est arrivée qu’après, en 2015. Elle a amplifiée la perte mais n’est pas la cause de la détérioration de la situation financière de l’entreprise. Je pense (mais ce n’est qu’une supposition de ma part) que le développement à l’international n’a pas été très bien maîtrisé.
Même si aujourd’hui la situation de TESCO s’améliore, il faudra encore du temps avant que l’entreprise ne reparte de l’avant. Pour moi, investir maintenant sur cette action alors que les deux moyennes mobiles sont encore à la baisse relève plus du pari qu’autre chose. Sans oublier que la livre sterling a de fortes chances de perdre de sa valeur par rapport à l’euro. Il y a certainement mieux à faire.
Je sais que pour vous, l’analyse technique n’est qu’une « couillonnade » comme vous aimez à le répéter dans votre newsletter. Mais dans ce cas précis, l’erreur TESCO vous a coûté 15 KF.
J’espère qu’un jour vous finirez par comprendre que l’analyse technique, utilisée intelligemment pour comprendre ce que font les gros investisseurs, en complément de l’analyse financière, est une sécurité complémentaire pour accroître les chances de succès des investissements des petits porteurs.
Cordialement
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