Bonjour
@Jef56
Il me semble déceler dans vos propos un zeste d’exagération (ou d’obsession) :-) …
Même aujourd’hui vous connaissez l’inflation, mais elle est moindre, c’est tout.
Comme vous le savez, l’inflation a 3 origines.
1) L’excès de création monétaire.
Même si la BCE injecte des sommes importantes, cela reste relativement modéré au vu du PIB de la Zone Euro (environ € 10.600 Mrds - Milliards). On est loin de l’Allemagne des années 20. Et puis, comme vous le constater, cet argent se cantonne dans les marchés financiers et à du mal à se répandre dans la sphère économique, ce qui est bien le problème de la BCE (à noter quand même la baisse des taux sur les crédits immobiliers, ce qui a un impact bien réel sur les revenus des acheteurs, et aussi sur les marges bancaires d’ailleurs). De plus, vous remarquerez que l’on injecte d’un côté, et que l’on pompe de l’autre, puisque les taux d’emprunt de plusieurs Etats deviennent négatifs, ce qui revient à spolier en douceur les épargnants.
2) L’inflation importée.
Elle résulte principalement de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. C’est ce que la France a connu sous Giscard avec des taux de 13 - 14 % d’inflation par an. Et comme les taux de change étaient fluctuants, le Franc Français n’a cessé de dévisser. Bien qu’il n’y ait pas de communistes au pouvoir, cette inflation fut plus importante que durant les années 80. Aujourd’hui, ces prix sont très bas, mais ça ne va pas durer. L’Arabie Saoudite vient d’annoncer qu’elle était prête à limiter sa production pour favoriser la remontée du prix du baril, ce qu’elle refusait auparavant (mais depuis, nombre d’exportateurs de pétrole dont l’Arabie Saoudite ont des budgets déficitaires, ce qu’ils n’aiment pas). Nous allons probablement connaître cette inflation d’ici quelques années.
3) L’inflation par les salaires.
C’est celle qui fait le plus peur aux gouvernants car elle est difficile à maîtriser. C’est vrai qu’elle est plus forte sous les gouvernements de gauche, car ils ont tendance à préconiser des politiques de relance, donc d’augmentation des salaires. Mais actuellement, ce risque est faible, la conjoncture ne s’y prête pas. Cependant, même aujourd’hui, les entreprises augmentent un peu les salaires, qu’elle que soit la couleur des gouvernements, car il y a pression des salariés pour récupérer au minimum le pouvoir d’achat grignoté par les hausses sans fin des impôts locaux et étatiques. Mais c’est vrai, elle est moindre aujourd’hui.
Quant à dire si l’inflation est une cause ou une conséquence, à mon avis, c’est impossible, car elle est les deux à la fois. Si l’inflation importée s’accroît (ce qui est une cause pour nous), elle impacte le pouvoir d’achat, d’ou des hausses de salaires (c’est la conséquence). Poule ou oeuf, …
Pour en revenir aux marchés, j’attire votre attention sur un point souvent ignoré. C’est vrai qu’aujourd’hui nous traversons sur le CAC 40 un rebond haussier et marquons des sommets. Mais le volume moyen journalier des titres échangés sur les 40 valeurs composant l’indice est peu élevé, en août, de l’ordre de 2 à 2,5 Mls (millions) par jour. En novembre 2015, au début de la baisse, on était entre 2,7 et 5 Mls, et en février, au plus fort de la baisse, entre 3,5 et 5,5 Mls. Un mouvement avec de forts volumes a toujours plus d’importance qu’un mouvement sans. De mon point de vue, c’est l’une des raisons qui explique pourquoi il est si difficile de savoir ce que va faire le CAC 40 au cours des trois prochains mois. Mais si le rebond est confirmé début septembre, alors oui, la question d’un nouveau départ à la hausse du marché sera tout à fait légitime.
Cordialement
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