Je remonte ce sujet très intéressant d’autant plus qu’à une période de ma vie j’ai beaucoup joué au poker (2007-2015) en tant qu’amateur éclairé.
Je me suis surtout spécialisé au poker de tournoi même si il m’arrivait de jouer en cash surtout en casino et cercle de jeu (quasiment jamais en ligne).
Merci Patrick Bruel et canal plus d’avoir popularisé le poker en 2006 !
Mon addiction a commencé par des parties de cash game entre amis tous les samedis soir jusqu’à 6 h du matin où j’arrivais à "raser" relativement facilement mes amis. ça a continué avec des tournois de poker sur Internet. Quand j’ai commencé à gagner un peu d’argent au poker, je me suis dit que c’était de l’argent facile et que je pouvais certainement me faire un complément de salaire grâce à ce jeu.
Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que le niveau général des français était vraiment nul (en 2007-2011). Les joueurs étrangers considéraient les français comme de la chère fraiche. J’étais simplement le moins nul de mon quartier et je me croyais bon.
J’ai longtemps gardé cette impression car j’arrivais régulièrement entre 2010 et 2011 à gagner de l’argent en tournoi que ce soit au casino ou en cercle de jeu parisien lorsque l’entrée du tournoi était compris entre 50 et 200 euros. Ce que je ne comprenais pas , c’est lorsque je participais à des tournois à plus gros enjeux (entre 500 et 1000 euros l’entrée),je me faisais éliminer régulièrement. Je me suis dit que c’était certainement la faute à pas de chance. Sauf que des joueurs beaucoup plus aguerris étaient présents dans les plus gros tournois .
A partir de 2010, j’ai commencé à faire mes premiers voyages poker en dehors de la France, je suis allé à Marrakech (6 fois), à Dublin (8 fois), à la Nouvelle Orléans (1 fois), à Las Vegas (2 fois), en Lettonie (1 fois) pour assouvir ma passion du jeu.
J’ai adoré cette période où je voyageais au gré de ma passion. Je rencontrais des gens dans diverses pays (je me débrouille pas trop mal en anglais, ça aide) et on était tous animé par la même passion du jeu. C’était extraordinaire. Je ne participais pas aux plus gros tournois mais à des tournois entre 100 et 500 euros max l’entrée. Si il y a une destination que je vous conseille pour ce jeu, c’est Dublin.
J’ai l’esprit compétiteur et le poker de tournoi apporte une adrénaline formidable pour le compétiteur que j’étais. La violence de ce jeu et sa cruauté (sortir au bout de 15 heures de jeu sur un bad beat par exemple) me donnait de l’excitation surtout quand on arrive en table finale.
J’ai commencé à étudier le jeu à partir de 2011 où je dévorais beaucoup de littérature en français et en anglais pour progresser (je dois avoir une 20aines de livre à la maison). Je m’inscrivais aussi sur un site américain de vidéo de coaching pour progresser en tournoi de poker.
Ce site m’a choqué. Je me suis rendu compte que j’étais vraiment nul en visionnant les vidéos de pros américains. On se rends compte que les joueurs gagnants au poker ne le sont pas grâce à la chance ou à une martingale mais par énormément de travail en dehors des tables de poker. être joueur pro gagnant est un véritable travail à temps plein.
Ce travail sur mon jeu entre 2011 et 2013 m’a permis de devenir gagnant plus régulièrement sur les tournois sur Internet mais pas assez pour passer la vitesse supérieur pour devenir pro. Je n’avais pas le temps de travailler mon jeu en dehors des tables avec mon emploi salarial et surtout j’étais fainéant et j’avais pas forcément envie de faire cet effort.
Mais en 2015 après une nuit de poker en cercle de jeu où j’étais sorti d’une session perdante, je me suis remis en question, en me disant si ça valait le coup de perdre autant de temps et de sacrifier ce temps pour ce jeu. Car le problème de ce jeu, c’est que ça prend énormément de temps sur ma vie personnelle. Au plus haut de mon addiction, j’allais jouer en pleine semaine en sortant du travail à 18h et je rentrais chez moi vers 2h du matin pour repartir au boulot à 9h. Tous les week-ends étaient dédiés au poker. Toutes mes vacances étaient aussi réservées pour le poker. Bref, je n’avais plus de vie sociale.
Et le poker s’est éloigné assez vite de ma vie notamment suite à un projet professionnel important en 2016. J’ai pu me détacher assez facilement de ce jeu, bizarrement.
Mais je pense qu’il y a d’autres facteurs qui ont facilité mon détachement :
- le fisc via l’arjel a commencé à réglementer le jeu en 20110-2011 et beaucoup de joueurs gagnants pros ont eu des redressements fiscaux. Il fau vraiment être très bon et rigoureux pour en vivre aujourd’hui
- les révélations de triches que ce soit en ligne ou en casino n’ont pas aidé à assainir ce milieu (tenu par la mafia corse surtout en 2010-2014 en cercle de jeu parisien)
- les bons joueurs français sont aujourd’hui du même niveau que les bons joueurs pros étrangers. La France a rattrapé son retard. (il y a eu 4 français vainqueurs des tournois du WSOP de Las Vegas en 2021)
- et puis j’ai retrouvé l’amour entre temps (en 2015) . :p
Pour finir, mes meilleurs gains (que j’ai déjà exposé sur ma présentation) :
- tournoi en ligne à 20 euros l’entrée avec plus de 1000 joueurs, je finis 1er avec un gain de 4500 euros
- tournoi à 100 dollars à Las Vegas avec plus d’une centaine de joueurs, je finis 2e pour un gain de 2500 dollars.
- en cercle, je gagnais suivant les tournois au mieux, entre 900 et 2000 euros.
Sur ma période de joueur amateur, (2007-2015) je suis sorti en gain final à + 8.000 euros
Ce que j’ai le plus apprécié durant cette période d’addiction, c’était mes nombreux voyages à l’étranger pour assouvir ma passion.
Depuis quelques jours, j’ai envie de rejouer au poker, c’est pas bon tout ça.