thomz a écrit :
L’insatisfaction - au contraire de l’action - c’est pour les mous.
Rudyard Kipling a écrit :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir
Je n’ai jamais vu quelqu’un tout perdre ou perdre énormément sans geste, sans soupir, et à la limite c’est plutôt sain de ne pas essayer d’être indifférent à cela d’un point de vue money management. C’est beau de faire ce genre de citation dans un bouquin, mais ça ne résiste pas à l’épreuve des faits et à la nature humaine. Il y a sans doute des gens dans des casinos ou en bourse (qui peut être vu comme une sorte de grand casino global, temple des paris et de la spéculation à outrance, le levier et le court terme sont encouragés par pas mal de brokers, arme à double tranchant surtout pour les débutants en bourse) qui perdent tout et ne sont pas abattus, mais pourquoi ? Parce qu’en général ils ont l’espoir insensé voire maladif de pouvoir "se refaire" facilement.
Alors que toute personne saine d’esprit ou expérimentée sait qu’après une grosse perte, pour regagner, compenser la perte et la "lisser" dans le temps, il faudra de nouveau prendre des risques mais raisonnablement, ça prendra du temps, ça demandera d’essayer de gérer les risques au mieux dans un but de survie long terme etc … donc davantage de boulot en perspective pour essayer de lisser la chose, car dans tous les cas, la grosse perte représentera beaucoup de temps perdu (en mois, en années, selon la taille de la claque), je ne connais personne qui voit le fruit de plusieurs années de travail anéanti en peu de temps qui soit indifférent à cela.
On peut soupirer, pester, jurer etc … c’est juste exprimer ce qu’on ressent, cela n’empêche de se remettre au boulot, mais essayer de faire comme si cela ne nous faisait rien me semble malsain, on peut toujours essayer de se mentir à soi, mais au fond de soi on sait, donc à un moment donné l’addition de ce mensonge qu’on peut essayer de se faire ressortira, puisqu’au fond on est pas dupe.
Soupirer, pester etc … permet aussi d’évacuer, comme une soupape lorsqu’on vient de vivre quelque chose de difficile, réalisé dans ce sens là, ça peut être nécessaire psychologiquement plutôt que d’essayer de se mentir.
Il ne faut pas chercher à masquer tout le temps ses émotions ou son ressenti, il faut juste essayer de faire en sorte de limiter l’impact, et de petit à petit passer par dessus un échec, le digérer, relativiser, ce qui compte c’est de parvenir à l’accepter, relativiser (car souvent il y a de quoi, on se fait des fois des montagnes de pas grand chose), pour pouvoir aller de l’avant de nouveau.
Si après réflexion, la méthode est pas remise en cause par cet accident de parcours : se motiver pour continuer en essayant au passage de limiter davantage les risques ou l’ampleur de ce genre d’accident.
Sinon si au contraire elle met en lumière une faiblesse qui peut s’avérer très dangereuse, ne surtout pas perséverer : en profiter pour faire une remise en cause globale.