@Fructif: C’est une histoire rigolate et qui commence il y a trente ans.
Dans les années 1990, on agitait en effet deux épouvantails devant les particuliers qui faisaient:
- de l’immobilier. "Attention, si vous faites plusieurs achats-reventes, vous allez être taxés comme marchand de biens (sous-entendu: plus lourdement, car en plus de l’IR, vous paierez des cotisationssociales sur vos gains immobiliers) "
- des opérations de bourse. "Attention, si vous faites trop d’opérations, vos plus-values vont être taxées comme des BNC -- sous-entendu: bien plus lourdement, car vous allez payer l’IR, des cotisations sociales et la taxe professionnelle (devenue aujourd’hui la CFE), au lieu de payer simplement un taux forfaitaire qui était d’environ 16% seulement (IR+ petite CSG comprise) vers le début des années 1990".
Depuis 2012 et l’alourdissement de la fiscalité sur les plus-values mobilières par Hollande, c’est l’inverse qui se produit:
Voir ses plus-values mobilières imposées comme des BNC à l’IR + cotisations sociales (dont CSG-CRDS à 8% seulement) est devenu subitement plus intéressant que d’être imposé à l’IR + 15,5% de prélèvements sociaux, d’autant que dans le cas des BNC:
- on peut bénéficier dans certains cas d’un abattement de 34% sur l’assiette de l’IR et des charges sociales, sans avoir à justifier aucun frais professionnels
- une grande partie des cotisations sociales n’est pas payée en pure perte comme c’est le cas pour les prélèvements sociaux à 15,5% sur les plus-values mobilières, mais permet d’obtenir des points retraite à la CIPAV, caisse de retraite financièrement très avantageuse.
ET c’est ainsi qu’en 2012, j’ai dû être le seul particulier en France à avoir déclaré des plus-values boursières issues d’un compte-titres que j’avais à l’étranger non pas en tant que plus-values mobilières ordinaires, mais en tant que BNC.
Le fisc ne s’est rendu compte de rien, car le courtier étranger n’envoyait pas d’IFU au fisc français.
Au total, j’ai économisé une belle somme en IR et cotisations sociales et j’ai acquis des points retraite à la CIPAV.
Mais je n’ai jamais su si l’absence de réaction du fisc s’expliquait par la justesse de ma déclaration fiscale ou parce que le fisc ne s’est jamais penché à fond sur ma déclaration.