7 #1 06/01/2016 23h05
- Eldoradoimmo
- Membre (2015)
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Cette synthèse ne traite ni du LMP, ni des investissements en meublé géré. GBL l’as déjà très bien fait : ici
Malheureusement, la réglementation a fini par déposséder le statut LMP de nombre de ses avantages (cf fil LMP vs LMNP).
Désormais, le basique LMNP est très souvent choisi même par ceux qui étaient LMP auparavant.
Or, bien que le forum regorge d’informations sur le statut LMNP, il n’y a pas de synthèse sur ce statut, ni sur la location meublée en général.
C’est ce que nous essayons d’esquisser, y compris avec les références réglementaires.
Exercice qui paraît simple, mais en fait… non !
Donc, bien entendu, libre à chacun de compléter/corriger ce topo à l’aune de ses expériences/connaissances personnelles…
1/ Des locataires éphémères et de petites surfaces
Par définition, la location meublée… est meublée (cf décret n° 2015-981 du 31 juillet 2015 pour la liste des éléments de mobilier)
La location meublée attire donc dédiée plutôt aux petites surfaces et à des locataires pour des durées courtes (1-2 ans), voire encore plus courtes si vous louez en saisonnier (3 mois maximum).
Pour savoir si votre zone géographique est propice aux meublés, vous pouvez par exemple poster une annonce fictive sur le bon coin et/ou contacter les agences immobilières pour avoir une idée précise du marché locatif.
2/ Un bail meublé est un peu plus souple
Un bail type a été instauré par le décret n° 2015-587 du 29 mai 2015 (loi Alur).
Toutefois, quelques éléments intéressants perdurent.
Parmi eux, il est possible de donner congé pour vente. Et sans que le locataire ne soit prioritaire pour acheter.
Les charges peuvent être prévues au forfait.
Le dépôt de garantie est de deux mois
3/ Une imposition avantageuse au réel
3/a) Principes de base
Soyons clairs, la fiscalité c’est le principal atout du statut LMNP par rapport à la location nue
Le meublé bénéficie d’une imposition sur le revenu, en BIC (Bénéfices Industriels de Commerciaux).
Imprimés n°2042C, n°2031
soit micro Bic : abattement de 50% et même 71% pour un meublé de tourisme (label requis)
soit régime réel simplifié ou non : quasiment toujours plus avantageux que le micro BIC, mais plus complexe. Permet d’amortir le bien, hors foncier.
La mécanique comptable permet dans les faits de reporter indéfiniment les déficits dus aux amortissements. Les calculs sont techniques, le recours à un expert comptable est fortement recommandé.
Au final, les loyers ne sont pas (ou très peu) imposés.
3/b) Exemple
Calcul à la louche, simplement pour se faire une idée des ordres de grandeur.
Pour un appartement T2 à Lyon, valeur 180 000 €, loyer 750 € CC (exemple pris sur SeLoger ce jour)
Amortissement sur 20 ans : (180 000 - 15% foncier)/20/12 = 637 €/mois
Avec une TF autour de 700€, des charges de copro de 80€/mois, et une CFE de 250€
Vous avez des charges mensuelles de 637 + (700/12) + 80 + (250/12) = 796 €
Votre bénéfice comptable est donc de 750 - 796 = -46 €
Vous êtes donc en déficit
Donc impôt sur les loyers = 0€
Le déficit devient énorme si vous avez emprunté les 180 000 € car vous déduisez en plus les intérêts d’emprunt (263€ en moyenne/mois avec crédit sur 20 ans et un taux de 2.40% + assurance à 03.6%)
3/c) Amortissement et plus value
Qui dit amortissement du bien, dite perte de valeur comptable.
Toutefois, en cas de revente et de plus value, le régime appliqué aux particuliers s’applique au LMNP
Il n’y a donc pas de plus value taxée supplémentaire par rapport à un bien qui serait loué nu
3/d) Des charges déductibles limitées
Il ne faut pas rêver non plus, tous vos frais ne seront pas pris en compte dans les charges pour votre bilan comptable.
Notamment les déplacements ne sont pas forfaitisés selon le barème kilométrique, mais selon le barème des frais de carburants, beaucoup plus faible (question assemblée nationale n°7824p1863 AW19102113).
Également, le recours à une aide ménagère doit se faire via une entreprise pour être pris en compte.
3/e) Des charges supplémentaires par rapport à une location nue
Vous aurez à vous acquiter :
- de la CFE, dont le calcul est parfois étonnant et imprévisible. (lien pour avoir la CFE dans votre ville).
- de l’acquisition puis du remplacement du mobilier
(- des frais d’expert comptable et de centre de gestion agréé. Le CGA permet de ne pas avoir un bénéfice majoré de 25%, et également d’avoir ses frais de comptable déduis de son IR dans la limite de 915€… en tous cas à l’instant où ces lignes sont écrites. C’est pourquoi nous mettons ces dépenses entre parenthèses, car ces frais sont en fait déduits de votre IR)
4/ Des démarches obligatoires et un contexte fiscal parfois flou
4/a) Meublé et administration fiscale
Contexte flou car l’administration fiscale maîtrise encore peu le sujet du meublé et on peut avoir autant de réponses que d’interlocuteurs sur certains sujets précis.
Il faut donc se renseigner et maîtriser son sujet avant de se lancer (ceci dit, c’est valable pour tout dans la vie…)
4/b) Démarches de base
Déclarer son activité au Greffe du Tribunal de commerce (Art 155 du code général des impôts) – formulaire P0i pour le premier bien, puis P2i pour les suivants
Formulaires 1447-C-SD et 1447-M-SD pour la CFE
Pour la TH, envoi d’une déclaration spontanée au SIE pour déclarer le locataire en place au 1e janvier
5/ Le cas particulier de l’indivision
Dans le cas d’une indivision, les coûts liés à l’expert comptable ne peuvent pas donner lieu à une déduction d’impôt
Le formulaire de déclaration à remplir est le Fcmb
6/ Le cas particulier de la location saisonnière
6/a) Paris…
La location saisonnière à Paris et dans la 1e couronne est quasiment interdite de fait
Notamment du fait des frais liés au changement de destination du bien
Une possibilité est d’acheter un bien commercial, pour le louer directement en saisonnier
6/b) Ailleurs…
Le règlement de copropriété doit permettre la location saisonnière (ou en tous cas ne pas l’interdire)
Une déclaration en mairie est nécessaire
Un changement de destination peut être exigé (Art L631-7 du code de la construction et Article L324-1-1 du code du tourisme)
6/c) Attention à la TVA
Pas de TVA dans un bail meublé, ni pour une location saisonnière
Il faut toutefois veiller à ne pas proposer une prestation (para)hôtelière, qui donne lieu à des loyers soumis à TVA.
Ce type de prestation se caractérise par le cumul de 3 items parmi les suivants : nettoyage régulier de la location, petit déjeuner, fourniture du linge de maison, accueil de la clientèle (art 261 D 4 du code générale des impôts)
5/d) Des charges supplémentaires mais moins de dégâts
Vous payez en direct les fluides et internet
En contrepartie, vos locataires restent peu de temps, payent en avance et laissent une caution
Logiquement, vous retrouvez votre bien et vos meubles en meilleur état qu’avec une location à l’année
Vous devez également la Taxe de Séjour. Le montant et les modalités de versement sont fixées par votre commune ou votre intercommunalité. Elle est calculée par personne et par nuit
Qu’auriez vous à ajouter ?
Quelle est votre expérience du statut LMNP ?
Mots-clés : immobilier, investissement locatif, lmnp (loueur en meublé non professionnel), lmnp, niche fiscale, synthèse
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