1 5 #1 23/10/2010 03h04
- GoodbyLenine
- Modérateur (2010)
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. [Texte remis à jour en décembre 2015]
Voici une description synthétique (que j’essaie de tenir à jour, sans vouloir me substituer aux livres spécialisés) du statut LMP (Loueur Meublé Professionnel) qui peut intéresser quiconque souhaite être "rentier", même si les évolutions légales fin 2008, et fin 2011 sur les plus-values, diminuent l’intérêt de ce statut (et rendent souvent le statut LMNP plus attractif: lire LMP vs LMNP, et impact de la perte du statut LMP).
Si ça ne permet pas de se constituer un patrimoine, être LMP est un bon moyen de générer un revenu régulier peu imposé à long terme, et permet à quelqu’un avec peu d’autres revenus professionnels de bénéficier :
- d’une fiscalité attractive sur les revenus d’un patrimoine immobilier;
- d’un statut social (~commerçant) avec sécurité sociale et validation de trimestres pour la retraite.
Pour obtenir ce statut, il faut acheter des biens immobiliers et le mobilier, les louer en meublé et :
1) s’immatriculer au Tribunal de Commerce [depuis 2019 cette condition ne s’applique plus]
2) avoir au moins 23 000€TTC/an de recettes d’activité (ceci implique d’investir ~500k€ au moins)
3) avoir au niveau du foyer fiscal plus de recettes d’activité LMP que de "revenus d’activités" (pensions et rentes viagères incluses)
Pour que les biens loués meublés soient exonérés d’ISF, il faut en plus que le bénéfice (attention: c’est différent des "recettes") de l’activité LMP représente plus de 50% des revenus professionnels du foyer fiscal. Si les amortissements (selon les règles édictées par le fisc) et intérêts d’emprunt rendent l’activité LMP fiscalement déficitaire ou peu bénéficiaire : pas d’exonération d’ISF.
Pour les biens, le plus simple est d’acheter des "packages" comme des chambres d’EHPAD ou de clinique, louées à un exploitant ayant pignon sur rue (via un bail commercial, rendement actuels ~5% net). De tels biens sont proposés par beaucoup d’acteurs sur le marché du "neuf", mais il faut éviter les "nanards", et il peut être plus intéressant d’en acquérir sur le marché de l’occasion, par ex via www.lerevenupierre.com, ou www.attentifimmo-lmnp.com ou www.lmp-lmnp-occasion.fr ou www.ceres-revente.com (consultez aussi ce baromètre des rentabilités de marché de l’occasion). Pour ma part j’évite les résidences de tourisme (mais si jamais vous y avez investi, informez vous sur www.fnaprt.com/leditorial-du-president).
Les principales précautions à prendre sont :
- un "bon" exploitant : en cas d’erreur à ce niveau, l’opération deviendra un cauchemar. Plutôt qu’un exploitant novice dans un établissement neuf, mieux vaut un exploitant en charge d’un établissement fonctionnant depuis longtemps, voire en charge d’autres établissements similaires. Il faut s’intéresser à l’exploitant (avoir accès à ses comptes, comprendre son business, comment il fait son bénéfice, suivre ses résultats, etc.). Ca ne garanti pas qu’il n’y aura aucun problème, mais au moins on a toutes les chances de s’en rendre compte tôt, ce qui permet de réagir. Il vaut sans doute mieux privilégier les activités à "numerus clausus" (EHPAD, clinique), où l’exploitant a beaucoup à perdre à cesser son exploitation, à celles moins réglementées (hôtel, résidence de vacance ou d’activité, résidence étudiantes) que l’exploitant peut plus facilement "délocaliser".
- éviter que l’exploitant soit propriétaire des parties communes, ou des locaux de service (sinon impossible de changer d’exploitant s’il est un jour défaillant, et difficile de négocier s’il propose un loyer divisé par 3).
- les clauses de révision du montant du loyer (pas de plafonnement à un % donné, sinon en cas d’inflation c’est la catastrophe), l’idéal étant que les loyers soient corrélés aux recettes de l’exploitant (pour l’exploitant comme pour le bailleur, car l’exploitant doit rester prospère) et avec l’inflation (pour le bailleur).
- opération montée par des vrais professionnels expérimentés en LMP/LMNP.
- gestion avec un expert-comptable familier des LMP.
- éviter les pièges tels que ceux décrits ici et se méfier de rendements ttc/ht (surestimés de la tva).
Une autre possibilité est de louer des logements meublés en direct (comme ZX-6R et qqs autres, très actifs sur ce forum) : acheter des biens, les meubler, les louer, et gérer les locataires (éventuellement via une agence). Cette approche est plus rentable si on se débrouille bien, mais aussi bien plus consommatrice en temps et énergie, et présente quelques inconvénients (paiement de la CFE par ex). Attention : pour transformer un local loué nu en meublé, le règlement de copropriété ne doit pas l’interdire, et, pour du meublé saisonnier dans une agglomération de +de 200 000 habitants, une autorisation de la mairie ou préfecture (à Paris ce sera refusé, sauf à transformer d’autres locaux commerciaux en location résidentielle ou à racheter de tels droits, cf ici et ici) selon article L.631-7 du code de la construction et de l’habitation.
La forme juridique à adopter pour l’activité de location meublée doit prendre en compte différents aspects. Si on ne perçoit aucun avantage à utiliser une société…. mieux vaut détenir les biens en direct et s’éviter la rédaction des statuts, les AG, et les frais associés. Mais ça ne dispense nullement de tenir une comptabilité et de faire les déclarations fiscales et sociales. Une structure juridique distincte (SARL de famille, SNC, etc.) peut faciliter la détention de biens à plusieurs (quand on ne souhaite pas recourir à l’indivision), la transmission du patrimoine (en associant les enfants ou/et via démembrement des parts, voire en utilisant les régimes particuliers de cession d’activité pro), permettre la cession de l’activité sans vendre les immeubles et vice-versa, voire permettre un jour d’opter pour l’IS.
Le "meilleur" livre sur ce sujet (Location meublée, LMNP ou LMP) que j’ai lu était "Moins d’impôts grâce à l’immobilier : La location meublée, règles et avantages" de Me Jean-Louis Le Boulc’h (édition Maxima). Il en a publié 5 éditions, ainsi qu’un autre livre de référence (plus à jour) sous le nom "Les nouvelles règles de la location meublée" en octobre 2011 (les règles fiscales évoluent, fin 2008 elles ont beaucoup changées, la jurisprudence évolue aussi), avec une seconde édition en mai 2013. A lire impérativement avant de se lancer !
En cas de meublé géré par un exploitant à qui on a consenti un bail commercial, on est exonéré de CFE (anciennement taxe pro), en vertu de la jurisprudence du conseil d’Etat (CE 24/03/06, n°269716) (réf: JOAN n° 92.787 du 28 novembre 2006). Sinon, on est assujetti à la CFE.
Le particulier de la transformation de locaux loués nus en location meublée, sur Paris, est discuté ici et ici.
En ce qui concerne les cotisations sociales, en exploitant comme LMP, on a le statut de commerçant, et on cotise selon le barêmes du RSI. Le minimum est (en 2014) de 1 640€/an (par ex en cas de déficit). Le pourcentage maximum est de 45.95% du bénéfice dégagé (il y a des plafonds de l’assiette pour une partie de ces cotisations), dont 8% de CSG-CRDS et 16.85+8% de retraite (base+complémentaire, ouvrant des droits).
NOTE : Tous les LMP n’ont pas nécessairement à s’inscrirer à la SSI : lire ici.
Un LMP doit payer des cotisations sociales sur un bonne partie de ses plus-values immobilières (comme discuté ici) depuis le nouvel article L131-6 du Code de la sécu, modifié par la LOI n°2011-1906 du 21 décembre 2011 – art.37. Auparavant, les plus values à court terme (dégagée lors de la vente, de l’apport ou reprise dans le patrimoine personnel, calculée en faisant la différence entre le prix de vente et la valeur nette comptable : "prix d’achat - amortissements", et non entre prix de vente et prix d’achat) exonérées fiscalement au titre des articles 151 septies (exonération des plus-values des petites entreprises) et 238 quindecies (exonération des plus-values en cas de transmission d’une branche complète d’activité de moins de 300k€) du CGI n’entraient pas dans la base de calcul des cotisations sociales et en étaient expressément exclues dans l’article L 131-6 du code de la sécurité sociale. Désormais, les plus-values à court terme sont prises en compte pour l’assiette des cotisations sociales. Donc, même si un LMP est exonéré fiscalement des plus-values à court terme, il doit déclarer leur montant dans l’assiette de calcul des cotisations sociales (assurance maladie, maternité, vieillesse, allocations familiales et CSG), et payer les cotisations RSI (>~30%) en conséquence.
(voir un exemple de calcul sur Vente d’un immeuble loué en LMP : quelle imposition sur la plus-value ?)
(pour la manière de comptabiliser une cession d’immeuble -avec plus ou moins-value- lecture instructive ici).
Dernière modification par GoodbyLenine (30/03/2013 03h41)
Mots-clés : bic (bénéfices industriels et commerciaux), lmnp, lmp, location meublée, loueur meublé professionnel
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