Nush a écrit :
En dehors du fait que je ne peux pas acheter en conservant mon niveau de vie, acheter bloque ou ralenti mes investissements futurs alors que la location laisse toute latitude pour acheter une fois les investissements locatifs réalisés.
Pour ma part, c’est tout l’inverse.
J’ai toujours acquis ma résidence principale en veillant à ne pas bloquer ma capacité d’épargne, et même l’augmenter par rapport à la location.En effet, lorsque j’ai acheter la première fois, il y a presque 20 ans, j’ai procédé de la manière suivante:
- crédit total à taux fixe (y compris les frais de notaire et une petite enveloppe travaux, si possible à inclure dans le crédit)
- ajuster la durée du crédit pour avoir un remboursement légèrement inférieur au loyer du logement à la date d’achat
- Faire attention à conserver ma capacité d’épargne (cashflow similaires).
Les avantages sont les suivants:
- Au delà des aspects psychologiques du propriétaire, l’éventuelle baisse de valeur de l’immobilier ne me préoccupe guère. Est-ce qu’un locataire s’en préoccupe ? Non, cela ne va pas faire varier son loyer à la baisse. Idem pour les mensualités de prêts. même si l’immobilier baisse (il remonte dans ma région en ce moment), avec une pénurie de 900000 logements en France, et environ 100000 logements par an de rattrapage, ce n’est pas demain que l’immobilier ne vaudra plus rien. En partant avec un apport minimum, voir pas d’apport du tout, la probabilité de ne pas faire un gain est ridiculement faible, ama.
- Je connais le montant du loyer mensuel et celui-ci reste fixe durant toute la durée du crédit (pas de réévaluation annuelle automatique comme lorsque l’on est locataire),
- Le crédit a un terme et je peux rester dans le logement après l’expiration du crédit, avec un loyer à 0€, augmentant mécaniquement ma capacité d’épargne de la valeur de la mensualité. Même si je reste 20 ans locataire, la 21ième année, si je veux rester locataire, il faudra que je paye encore un loyer.
- Si j’ai un "coup dur", je peux éventuellement suspendre temporairement, ou rallonger la durée du prêt pour réduire les mensualités. C’est plus difficile de faire baisser un loyer.
- Si d’un point de vue "cashflow", être propriétaire à crédit coûte autant que d’être locataire, d’un point de vue valeur d’actif, cela change tout car je capitalise au moins une partie du montant payé. Si je suis locataire, les loyers ne capitalisent rien (sauf pour le propriétaire du bien peut-être).
- Plus de liberté quant aux travaux et amélioration du bien… mais avec les coûts associés.
Il faut tout de même considérer les inconvénients suivants:
- L’achat/vente de biens immobiliers est un processus de plus en plus long et compliqué.
- Entre les frais d’acquisition et de revente, et le fait qu’au début des remboursements, on rembourse surtout des intérêts et qu’une partie partie du capital, il faut être sûr de conserver ce logement une petite dizaine d’années environ.
- Quelques charges et coûts supplémentaires à prévoir par rapport au statut de locataire, il faut donc veiller à bien faire ses calculs au départ pour ne pas être "short".
Il y a presque 20ans, j’ai acquis selon les principes définis plus haut ma première résidence principale. J’ai du prendre un crédit sur 10ans pour des mensualités équivalentes au loyer. Je suis resté 15ans dans cette résidence (le temps passe si vite !). Cela signifie que j’ai économiser 5ans de loyer (un peu plus en fait, grâce à un remboursement du crédit par anticipation). Entre temps la valeur du bien a plus que doubler, passant de 80K€ à 170K€). Que les spécialistes du calcul de cashflow refassent les comptes en intégrant le capital acquis à la fin !
Il y a 3 ans maintenant, selon les mêmes principes (ou presque), j’ai acquis ma nouvelle résidence principale. Pour avoir une mensualité équivalente au loyer pour ce logement, il m’a fallu prendre un crédit sur 20ans… et encore en utilisant une partie de la vente de l’appartement pour ne pas avoir à le prendre sur 30ans. C’est là aussi où l’on constate l’augmentation de la valeur d’acquisition sans que les loyers suivent…. actuellement, il faut prendre un crédit sur 20 à 30 ans pour avoir des mensualités équivalentes au loyer. Tandis qu’il y a 15 ou 20ans, il suffisait de prendre un crédit sur 10 ou 15ans.
Toutefois, si l’on est jeune, les banques, avec les taux bas actuels, n’hésitent pas à prêter sur 30, voir 40ans pour l’acquisition de la résidence principale. Cela évite d’avoir des mensualités plus élevées qu’un loyer équivalent.
Pour conclure, sauf situation particulière où par exemple, pour une raison ou une autre, une mobilité régulière est planifiée, l’acquisition d’une résidence principale est un bon investissement si l’on suit les principes ci-dessus et que l’on est vigilant et exigeant sur le choix du bien à acquérir. C’est aussi pour cela que les banques prêtent aussi facilement aux particuliers pour peu qu’il y a une situation stable, une capacité d’épargne (y compris après l’acquisition) et que le projet soit en accord avec le niveau de ressources de l’acquéreur.