Bonjour,
Mon positionnement sur l’échelle
Suite aux polémiques (d’ailleurs générées bien malgré moi) qui ont suivi la création de cette file, j’ai regardé où je me situais personnellement sur l’échelle.
J’ai commencé à travailler il y a 17 ans et suis actuellement situé au 17ème échelon à 50 K€ près. Il s’agit d’une coïncidence:
1/ Ma performance a été inférieure à celle indiquée notamment en début de phase 1.
2/ Mon épargne a été supérieure à celle indiquée en phase 1 et ne s’est pas arrêtée en phase 2.
3/ J’ai commencé à acheter de l’immobilier (résidentiel locatif) en 2013 donc tardivement par rapport à ce que j’aurais pu faire et avec un levier (très) modéré.
4/ Côté investissement en actions, j’ai commencé par acheter des fonds actions en 2000, dont on ne peut pas dire qu’ils m’ont été immédiatement profitables bien que les leçons que j’ai tirées de ces "investissements" m’ont été utiles pour la suite.
5/ Héritage de parts de maisons (ne générant pas de revenus) à hauteur de 250 K€.
6/ J’ai bénéficié en sus d’héritages sous forme de liquidités à hauteur de 200 K€. Oh, j’entends déjà les polémiques que ce point va générer. Tout le calcul est biaisé: avec 450 K€ d’héritage, pas étonnant qu’il en soit à ce stade. La réalité me semble assez différente: 250 K€ sont improductifs et les 200 K€ de liquidités ont été hérités à des moments (relativement récents) où ces héritages ne représentaient qu’une fraction mineure de mon patrimoine.
7/ J’ai pris la bonne décision de ne pas acheter de résidence principale (dans mon cas, l’arbitrage était défavorable à l’achat vs la location).
8/ Je n’ai pas emprunté la voie entrepreneuriale, qui peut générer une performance supérieure à celle d’une activité salariée (en cas de décorrélation entre temps de travail et revenus).
9/ J’ai utilisé un effet de levier inattendu et qui me semble original: mes "ascendants" ont utilisé, à leur initiative et après discussions, en se les appropriant plutôt qu’en les copiant "bêtement", mes idées d’investissement en actions depuis fin 2008 avec une performance similaire à la mienne (dont il est probable que je bénéficie pour partie dans le futur).
10/ Je suis entré sur le marché du travail à un mauvais moment pour l’investissement en actions.
Retard sur le plan
Au final, hors héritage, je reconnais volontiers que j’ai plusieurs années de "retard" par rapport au "plan" (qui n’en a est d’ailleurs devenu un pour moi qu’assez tardivement, lorsque mon patrimoine net s’est approché des 7 chiffres, ce que je n’avais pas envisagé quand j’ai commencé à travailler et le plan en lui-même consiste d’ailleurs simplement à atteindre 2 M€ tôt ou tard, sans contrainte de durée). Cela dit, je suis convaincu que si mon moi - 17 avait lu et intégré l’ensemble des messages que j’ai postés sur ce forum, j’aurais dépassé, sur la période, sans héritage et sans épargne supplémentaire, celle indiquée. Argument un peu facile me direz-vous: il est aisé de modifier/manipuler le passé à sa convenance ? C’est aussi oublier un peu vite que l’information et la formation initiale à l’investissement (dont je n’ai pas vraiment bénéficié puisque je me suis auto-formé sur le tas à la fois pour les actions et sur l’immobilier) peuvent avoir un impact décisif.
Est-ce un problème que je sois en retard sur ce "plan" (ou plus exactement sur mon objectif), hors héritage ? Rater un objectif ambitieux est-il nécessairement un problème ? Et si le plan s’étirait simplement des années nécessaires à la réalisation de l’objectif, plutôt que de tout arrêter ? C’est d’ailleurs ce que j’anticipe actuellement pour mon cas: fin 2013 je pensais atteindre l’objectif de 2 M€ en 10 ans mais comme mon patrimoine net actuel n’est "que" de 1,25 M€, que 250 K€ ne sont pas productifs, que les marchés actions sont à des niveaux élevés et que j’ai des difficultés à trouver un deuxième bien immobilier équivalent au premier dont j’ai fait l’acquisition, j’anticipe une prolongation de quelques années de la période d’activité, ce qui ne me pose d’ailleurs pas de problème particulier: je ne considère pas mon travail comme une maladie mortelle ! Et peut-être sur le chemin aurais-je d’autres idées potentiellement rémunératrices qui me feront gagner du temps et atteindre l’objectif plus rapidement: Projet Kick starter ? Activité entrepreneuriale ? Business Angel ? Augmentation de mon niveau d’épargne (très probable puisque je "m’impose" un niveau de dépenses mensuelles maximum et que mes revenus vont augmenter à 8 K€ / mois à très court terme et plafonner ensuite vers 10 K€ à moyen terme) ? Je suis pour ma part ouvert aux opportunités potentielles.
Un peu de créativité
À ceux qui se plaignent de l’impossibilité, du non réalisme de l’approche, je répondrais qu’il existe des voies alternatives et/ou complémentaires, par exemple:
* Levier par le crédit immobilier et pourquoi ne pas dépasser ma préconisation (patrimoine net >= endettement) dans une logique entrepreneuriale, prenant un risque supplémentaire pour une période limitée dans le temps (par exemple < 10 ans) avant de revenir à un niveau de risque plus raisonnable
* Création / Reprise d’entreprise (ou activités ayant un coût en temps fixe dissocié des revenus correspondant)
* Épargne plus forte (ce qui a été mon cas, même si cela est considéré impossible ou non reproductible, ce qui me semble erroné)
* Optimiser sa fiscalité
* Levier éventuel via le capital des ascendants qui peut éventuellement être optimisé (pour peu que les nouvelles idées développées correspondent à leurs attentes et qu’ils les intègrent réellement plutôt que de les copier "bêtement"): actions / immobilier à crédit
* Formation/Investissement dans ses descendants pour qu’ils soient opérationnels le jour J
* Concentration de la richesse en ayant un unique descendant
* Choix de ne pas avoir de descendants
* Levier sur ses compétences: faire bénéficier des tiers de ses compétences moyennant finance
* Héritages
* Pas d’achat de résidence principale si l’arbitrage achat vs location est défavorable à la première
* Formation poussée à l’investissement en actions en amont de la vie professionnelle pour être pleinement opérationnel le jour J
* Bénéficier de l’opportunité de change
* Levier modéré et raisonnable sur supports à faible volatilité
* Bénéficier des taux d’intérêt bas
* Expatriation
* Se former pour trouver un travail plus rémunérateur
* Bitcoin (mauvaise plaisanterie)
* Arbitrage rationnel résidence principale vs location
* Frugalité
* Faire des études permettant d’atteindre des hauts revenus
* Arrêter ses études tôt et réussir dans l’entrepreneuriat
* Objectif de rente moins ambitieux que 2 M€ (ce que je ne recommande pas à titre personnel, du point de vue du risque): accepter de consommer le patrimoine en période de rente; stabiliser le patrimoine; dépenser moins en période de rente; viser une rentabilité plus élevée en période de rente
* Stock options
* Kick-starter, Etsy, etc…
* Investir dans des startups comme business angel
* Etc…
Comme dirait Napoléon, que je reprends à mon compte puisqu’il a déjà été cité plus haut: je veux des généraux qui ont de la chance.
J’ai pour l’anecdote (en rien significative) acheté des actions lundi dernier qui ont fait un bond de 55 % dans la semaine. Il s’agit bien entendu d’un heureux hasard (que je n’estime en rien reproductible): https://www.investisseurs-heureux.fr/p261926#p261926
L’indépendance financière donnée à tous ?
Par ailleurs, il me semble que le fait de parvenir à l’indépendance financière n’est pas donnée à tous (énergie, tempérament, formation initiale, niveau de salaire et d’épargne, santé, moment dans la vie où l’on choisit cet objectif, performance, conditions de marché, procrastination vs actions, ouverture d’esprit, comprendre et apprendre de ses erreurs, accidents de la vie, etc…) et surtout pas à ceux qui concluent à l’impossibilité d’un point sans faire appel à leur créativité pour trouver des alternatives quant aux moyens de parvenir à l’objectif et se mettant des œillères: je prédis qu’eux n’auront pas de chance. Si vous ne pouvez pas épargner 2 K€ / mois, peut-être pouvez-vous faire autre chose pour compenser ? Si vous ne capitalisez pas à 15 % / an sur vos investissements, peut-être pouvez-vous trouver des alternatives pour parvenir à une performance de ce type par une autre voie ? Si vous ratez l’objectif et que la carte est différente du territoire, peut-être qu’allonger la durée du plan n’est pas un drame qui vous ferait tout arrêter et vous plongerait dans un échec irrémédiable ?
Performance à 15 %/an sur une période de 30 ans
À ceux qui font une fixation sur l’impossibilité d’une performance à 15 % sur une période de 30 ans en évoquant toutes les calamités du monde qui pourraient potentiellement survenir (sans évoquer d’ailleurs, de manière symétrique, tous les heureux hasards qui pourraient permettre de dépasser cet objectif), je répondrais que le niveau de performance peut décroître plus on s’approche de l’objectif et également après l’avoir dépassé. Par exemple, passé l’échelon 15 de l’échelle, il "suffit" de multiplier son patrimoine par 2 pour parvenir à 2 M€, ce qui est accessible, si l’on s’est hissé à ce niveau. Qu’on le fasse en 5 ans ou en 10 ans, quelle importance ? Quant à une rentabilité de 15 % une fois l’objectif de 2 M€ atteint, ce n’est en rien nécessaire: une rentabilité de 3 % net après impôt et inflation est nécessaire pour maintenir le capital au départ en consommant 5 K€ / mois (et rien n’empêche de réduire temporairement son train de vie pour éviter d’entamer le capital en cas de performance moindre…). Mais on ne peut pas non plus exclure une performance supérieure à 3 % net, comme le général aura déjà eu la "chance" d’arriver à l’échelon 20 de l’échelle.
Je ne promets par ailleurs une performance de 15 % / an après impôts à personne (et n’ai pas moi-même actuellement ce chiffre comme objectif car mes plans sont bien plus conservateurs, étant flexible sur la durée de 20 ans, bien que je n’exclue pas a priori pouvoir l’atteindre comme ma performance uniquement sur les actions est de 14,8 % / an hors dividendes réglés en espèce sur les 10 dernières années).
Finalement, je me pense assez malin pour ne pas oublier de faire le plein de crédit immobilier (dans des conditions raisonnables: patrimoine net >= crédit) avant de démissionner, avant le niveau 21, si cela correspond à mes envies, pour augmenter ma performance ou bénéficier de l’effet de l’inflation.
Exercice de style sur mon cas personnel
Performance: Hypothèse pas impossible de 15 % par an après impôts sur les investissements pour un montant à hauteur de mon patrimoine net (avant inflation puisque c’était mon hypothèse de départ) sur mon patrimoine net et envisageable y compris par Zirk qui me gratifie de sa bénédiction, d’ailleurs non sollicitée, pour cette durée, même si je suis pour ma part bien moins pressé pour la réalisation de mes plans personnels, comme je l’expliquais précédemment puisque je m’approche de l’objectif et que la poussée nécessaire par l’effet conjugué de la performance et de l’épargne est désormais mécaniquement réduite.
Épargne: 3 K€ / mois d’épargne jusqu’à 2 M€ (différentiel revenus / dépenses que j’aurai à très court terme).
Dépenses: 5 K€ / mois à partir de 2 M€.
40 1250000
41 1473500
42 1730525
43 2026104
44 2261020
45 2531173
46 2841849
47 3199126
48 3609995
49 4082494
50 4625868
51 5250748
J’atteindrai alors hypothétiquement à l’âge de 51 ans, bien entendu choisi au hasard, un patrimoine, que je qualifierais de parisien, malgré l’effet de l’inflation, dont je n’ai d’ailleurs nul besoin et qui ne correspond en rien à un objectif personnel que je me serais fixé. Espérons que je n’aurai pas alors sa condescendance bien que je m’y entraîne chaque jour par la lecture de ses messages hors charte, en guise de coaching, effort qui semble malheureusement déjà porter quelques fruits.
Privations
Enfin, pour ceux qui se font du soucis pour toutes les contraintes insoutenables et privations que j’ai dû endurer pendant tant d’années, je tiens à les rassurer: je n’ai pas eu l’impression pour ma part de me priver bien que mes racines judéo-chrétiennes me prédisposaient à la souffrance, et mes sources principales de joie et de bonheur ne peuvent de toute façon pas être achetées ou ont un prix modique (famille, amis, littérature, musique, informatique, jeux de société, marche en montagne, sport, etc…). Acheter une voiture, fut-elle un cabriolet (ou tout autre objet n’ayant pas un ratio prix / valeur avantageux), n’a que rarement été pour moi source de plaisir. Ce que j’ai fait, c’était plutôt de la rationalisation notamment de surplus et de l’optimisation (pas ultime mais correcte) sans d’ailleurs avoir initialement l’objectif de devenir financièrement indépendant. Mon objectif initial était d’assurer la sécurité financière de mon foyer, ce qui est chose faite. Maintenant, la dernière chose que peut m’apporter l’argent, c’est du temps pour réaliser des projets personnels et je travaille à cet objectif d’une façon qui me laisse penser que j’y parviendrai dans quelques années.
Plan irréaliste ou surréaliste ?
Au final, le plan indiqué (et dont la durée peut être adaptée), même s’il est plus difficile à atteindre, me semble bien moins risqué, moins aberrant et moins irréaliste de ce point de vue que celui consistant à quitter son activité professionnelle avec 400 K€ ou 600 K€ de patrimoine au milieu de la trentaine par exemple, ce que je ne recommanderais pas pour ma part.
Conclusions
Au final, je constate que mes calculs ont suscité plus d’intérêt que ce que ne pressentaient certains, sans vouloir être condescendant, bien entendu. N’est-il d’ailleurs pas un peu paradoxal de répondre à une file pour indiquer que le sujet a peu d’intérêt ? Mais sommes-nous à un paradoxe près ?
Cordialement,
Vauban
Dernière modification par vauban (20/11/2017 22h00)