8 #1 02/10/2017 16h13
- PoliticalAnimal
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Le mieux est l’ennemi du bien. Je comptais écrire longuement mon analyse d’Abbey et les nombreuses notes manuscrites prises à la lecture des rapports annuels (sauf… les notes de bas de page ) mais je ne vais finalement rédiger qu’un résumé grossier de mon analyse.
Commençons par l’éligibilité : grâce à votre serviteur, cette entreprise éligible PEA est maintenant listée chez Binck (ce n’était pas le cas). Et je loue le service client de Binck qui m’a répondu, vérifié et agi en moins d’une semaine pour lister Abbey Plc éligible au PEA.
Donc nous parlons de Abbey Plc une entreprise irlandaise principalement de construction immobilière cotée à Dublin et à Londres. Je l’ai achetée à Dublin car la liquidité est (un peu) moins famélique mais ça reste un titre très illiquide.
Abbey PLC, DOY:ISE profile - FT.com
Je suis tombé dessus par hasard (par un screener) et pas du tout en cherchant des valeurs liées à l’immobilier. Mais comme je voulais diversifier un peu plus vers l’immobilier, j’étais très motivé pour étudier plus en profondeur la valeur mais dans un domaine que je connais… très mal donc un risque de bévues de béotien assez élevé. Les niveaux de décote sont vraiment impressionnants par rapport à ses pairs à la fois sur actifs et sur flux. Tout cela pour une entreprise sans dettes !
J’ai depuis aussi pas mal regardé les autres promoteurs / constructeurs de maisons au UK (les Berkeley, Crest Nicholson, Barratt, Bellway, Redrow). Comme ce sont des valeurs plus visibles et des mids ou big caps, les décotes ne peuvent de toute façon être aussi fortes. Mais pour l’instant, la raison pour laquelle je n’ai pas encore investi dans cette série de "constructeurs immos UK aux supers dividendes et au P/E assez bas (pcq Mr. Market price un retournement du marché immo un jour au UK)" est ailleurs. C’est que, contrairement à Abbey, tous les managements de ces boîtes sont "ultra greedy" et ne sont pas alignés avec le petit actionnaire.
Je vous livre deux liens qui font peur concernant ce point :
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Subscribe to read (le paragraphe "CEO pay" au milieu de l’article)
Rien de comparable chez Abbey et ce depuis 10 ans. Alors oui, nous sommes un minoritaire dans un actionnariat familial qui, potentiellement, peut faire plus ou moins ce qu’il veut. La vérité, c’est que le CEO ne se vire pas des chèques (en actions) de 20 M£ alors que les AG avaient voté contre ! Autre point important : Abbey est peu exposé au programme Help to buy (qui cela étant fini en 2021, il y a le temps de voir venir).
Abbey Plc est actif dans la construction et la promotion immobilières, la location d’engins/matériels de chantiers (M & J Engineers Limited) et la location de biens immobiliers. C’est une entreprise irlandaise dont plus des 2/3 du CA provient de maisons construites au UK, un petit tiers en Irlande (mais un % qui monte depuis deux, trois ans) et une partie naissante de constructions en République Tchèque. La famille Gallagher détient 74% de la holding or la famille Gallagher est très orientée long terme, risk-adversed (l’une des rares entreprises de promotions immo a avoir senti la crise immo en Irlande et diminué la voilure au bon moment !). Les minoritaires sont bien traités historiquement. Le dividende n’est que de 1,1 % mais en croissance constante depuis 6 ans. Il y a des rachats d’actions. Chou Associates Management est rentré (très petit morceau) fin 2016.
La République Tchèque ne contribue pour l’instant que très peu aux profits ( 5% des ventes de maisons en nombres mais seulement 2 % des profits). Toutefois, l’activité en RT est en forte augmentation et puis c’est une sorte de “call-option” sur le pays. Magnifique bilan et tout est comptabilisé de façon conservatrice. Regardez-moi d’ailleurs la sobriété des rapports annuels : Abbey plc Annual Reports – Abbey plc
J’aime les small caps familiales décotées et voilà que c’était justement dans le domaine où je voulais allouer plus de capital : l’immobilier (donc je suis sans doute biaisé par une envie d’allouer plus à cette poche, je préfère que tlm soit au courant).
L’entreprise a souffert de la crise en Irlande mais nettement moins que ses pairs (de nombreuses faillites chez les promoteurs immos irlandais) ce qui démontre de vraies qualités managériales et une vision stratégique. Dès lors, depuis 2008 la part du UK n’a cessé de croître jusqu’à 2015 environ. Le portefeuille de projets est en train d’être rééquilibré mais Abbey souffre encore de son image "d’irlandais". La boîte a généré un CFO positif 7 années sur 11 et un FCF positif 6 années sur 10.
Aucune dette, environ 1/3 de la market cap en cash (!), un P/B tangible à 1,1. Mais aussi : une marge opérationnelle toujours au-dessus de 15 % ces 10 dernières années (sauf une fois) un FCY yield de quasiment 13 % actuellement ! Un ratio EV/EBITDA conservateur de 3 (!) et de 2,4 en étant un peu moins strict. Les chiffres donnent le tournis mais les décotes s’expliquent évidemment par une addition de primes de risques (toutes mutuellement compatibles) : small caps, illiquidité, holding, actionnariat familial majoritaire, activités diverses (plus difficiles à étudier).
Avec mon outil maison, j’ai valorisé autour de 28 € ! Bien entendu, il faudra un catalyseur pour libérer cette valeur mais comme on l’a vu avec Gévelot (vente par parties) ou Agfa (tentative d’OPA) ou MPI (énorme dividende exceptionnel), il y a de multiples façons de libérer de la valeur. Attention : grosse volatilité, spread gigantesque, illiquide, on est vraiment dans de la small cap à faible flottant.
Mots-clés : construction immobilière, immobilier, irlande, promotion
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