1 #1 20/11/2017 22h52
Bonjour
Je veux ici partager une difficulté potentielle que peut rencontrer un conjoint survivant en cas de décès prématuré de son partenaire, à laquelle nous ne sommes pas forcément préparés.
Nous parlons souvent ici de constitution d’un patrimoine en vue de générer une rente. Nous parlons aussi protection sociale du rentier. Mais comme discuté dans certains sujets nous ne sommes pas forcément deux dans le couple à avoir un intérêt et les connaissances dans la gestion de ce patrimoine.
Il existe des prévoyances, des assurances décès. Toutefois un capital décès, même conséquent, ne constitue pas une rente, en tout cas sa consommation n’est pas pérenne si le survivant est jeune.
Je me suis intéressé aux rentes viagères, mais celles que j’ai trouvé s’arrêtent en fait à la retraite (de l’assuré, mais aussi à celle du bénéficiaire), la retraite étant censée prendre le relais (le terme de rente viagère est donc mal employé, les commerciaux des assureurs ne sont plus à une "imprécision" près).
En France, une partie importante de notre protection repose donc sur notre système de retraites par répartition, dont on connait les difficultés, et dont la "rente" va continuer à baisser au mieux, voir disparaître en cas de faillite ou de réforme majeure.
Or il est un cas catastrophique qui peut toucher certains d’entre nous: Celui du décès précoce du conjoint qui travaille, laissant veuf un conjoint survivant qui jusque là ne travaillait pas ou peu.
Normalement, un-e veuf-ve a droit à 50% de la retraite de son conjoint, ce qui permet actuellement aux dames âgées propriétaires de leur logement de survivre après le décès de leur mari qui touchait sa retraite pleine.
Mais dans le cas d’un décès précoce, vers 40-50 ans (âge des cancers et maladies cardiovasculaires chez les hommes), un individu décédé à 45 ans n’a travaillé que 20-25 ans selon son niveau d’études, il ne peut donc prétendre à une retraite pleine.
Le survivant va bien entendu se mettre à travailler, en espérant qu’il ou elle soit titulaire de diplômes ou d’aptitudes permettant de vivre convenablement, mais si l’on se met à travailler à 40-45 ans, alors à 65 ans on ne disposera que de 20 ans de travail, et donc de cotisations…
Ainsi, à la retraite, le conjoint survivant aura une pension misérable pour ses 20 ans de travail et la moitié d’une autre pension misérable pour les 20 années travaillées par son conjoint décédé. Mis bout à bout, ces retraites sont ridicules.
On peut opposer à cette fatalité le patrimoine accumulé par le couple, c’est certes une protection, mais les droits de succession, et le "partage" avec les enfants héritiers, bien normal, va sévèrement entamer ce capital. Et le survivant aura probablement une moindre capacité d’épargne, seul avec ses enfants, pour poursuivre l’édifice patrimonial du couple, quand bien même il en aurait la compétence.
Enfin, les veufs bénéficiaient autrefois d’une demie part fiscale "cadeau", mais monsieur Hollande a mis fin à cette pratique charitable du fisc.
Je tenais à partager cette éventualité avec vous, car on n’y pense pas. Malheureusement je n’ai pas de solution pleinement satisfaisante. J’ai opté pour les prévoyances, et j’espère réussir dans les meilleurs délais à constituer un capital qui "paie" tout seul sa rente. Surtout j’espère vivre encore un peu longtemps pour en profiter à deux.
Mots-clés : conjoint, protection sociale, prévoyance, retraite
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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