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#1 02/05/2018 15h00
- capital
- Membre (2017)
- Réputation : 134
Bonjour,
Quelqu’un me demande de l’aide pour valoriser un restaurant dans l’optique de le vendre sur le marché privé. N’ayant jamais fait cet exercice, je soumets ma valorisation ci-dessous.
Pourriez-vous me dire ce que vous en pensez?
Le but étant de vendre l’entièreté du restaurant (propriété, tout son équipement, ainsi que le fonds de commerce), je procède de la manière suivante:
1) Valorisation de l’immobilier:
80m² à 4000€/m² = 320.000€. Ce prix au m² correspond au marché dans le quartier du restaurant.
2) Valorisation de l’équipement:
Difficile d’évaluer précisément, je prends une hypothèse conservatrice que le coût de reproduction est de 20.000€.
3) Valorisation du fonds de commerce:
Selon cette source, un multiple EV/EBITDA classique pour la restauration en Europe est légèrement supérieur à 10.
Le restaurant est ouvert 6 midis et 1 soir par semaine.
Etant donné que le potentiel du restaurant n’est pas maximisé, je suppose que le multiple peut être ajusté dans l’optique où les repreuneurs pourraient ouvrir 6 soirs par semaine.
Une règle de 3 donne donc:
Multiple Ajusté = Multiple Classique * # services maximum (6 midis + 6 soirs) / # services actuels (6 midis + 1 soir) = 10 * 12 / 7 = 17.
Dans le cas du restaurant, EBITDA = 100.000€. => EV=1.700.000€
Valorisation totale:
En additionnant 1, 2 et 3, j’obtiens:
Valorisation = 320.000 + 20.000 + 1.700.000 = 2.040.000€
Cela vous paraît-il cohérent?
Merci!
Mots-clés : ebitda, multiple, restaurant, valorisation
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1 #2 02/05/2018 17h47
- maxcorporis
- Exclu définitivement
- Réputation : 20
Je ne suis pas un spécialiste de la restauration une fourchette entre 75 et 90% du CA annuel me paraît une bonne base de négociation pour le fonds de commerce auquel vous rajoutez les équipements encore en amortissement + l’immobilier et la plus value possible de l’emplacement et vous aurez un prix de vente assez proche de la réalité.
Par contre ce qui est sûr c’est que seul vos derniers bilans et investissements viendront étayer la valeur de votre fonds de commerce.
Mais je me permets que si j’ai racheté des entreprises cela ne fait pas de moi un spécialiste.
J’ai d’ailleurs pour ma part toujours identifier une entreprise à racheter pour laquelle j’étais réellement interessé et après quelques consultations de compte, je faisais appel à un cabinet d’avocats fiscalistes et juristes spécialisés dont nous partagions les frais avec le vendeur.
Je n’ai jamais regretté le montant de leur émoluments !
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1 #3 02/05/2018 22h54
Sur le 1) on raisonne plutôt sur la base d’un taux de cap sur loyer de marché qu’un prix au m2 (l’idée du vendeur est de vendre le fonds de commerce et de conserver les murs ?).
Sur le 3), on ne peut pas comparer les multiples de groupes gérant des dizaines ou centaines de restaurants côtés en bourse et ceux d’un seul restaurant.
17x EBITDA est dément (et ça dépend de ce qu’il y a dans l’EBITDA, par exemple le gerant actuel se verse-t-il un salaire, frais personnels,…).
Rare qu’un fonds de commerce de restaurant se vende plus d’une fois le chiffre d’affaires
"Le côté obscur de la force, redouter tu dois"
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1 #4 02/05/2018 23h46
- Politok
- Membre (2017)
Top 10 Entreprendre - Réputation : 49
capital a écrit :
3) Valorisation du fonds de commerce:
Etant donné que le potentiel du restaurant n’est pas maximisé, je suppose que le multiple peut être ajusté dans l’optique où les repreuneurs pourraient ouvrir 6 soirs par semaine.
Une règle de 3 donne donc:
Multiple Ajusté = Multiple Classique * # services maximum (6 midis + 6 soirs) / # services actuels (6 midis + 1 soir) = 10 * 12 / 7 = 17.
Cette approche me gêne. Vous valorisez le fonds de commerce par rapport à ce que l’acheteur pourrait en faire, et non par rapport à ce que vous en avez fait.
Je serais acheteur, je refuserais immédiatement ce biais de valorisation.
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1 #5 02/05/2018 23h59
- Nicolas14
- Membre (2013)
- Réputation : 5
capital a écrit :
Bonjour,
Quelqu’un me demande de l’aide pour valoriser un restaurant dans l’optique de le vendre sur le marché privé. N’ayant jamais fait cet exercice, je soumets ma valorisation ci-dessous.
Pourriez-vous me dire ce que vous en pensez?
Le but étant de vendre l’entièreté du restaurant (propriété, tout son équipement, ainsi que le fonds de commerce), je procède de la manière suivante:
1) Valorisation de l’immobilier:
80m² à 4000€/m² = 320.000€. Ce prix au m² correspond au marché dans le quartier du restaurant.
2) Valorisation de l’équipement:
Difficile d’évaluer précisément, je prends une hypothèse conservatrice que le coût de reproduction est de 20.000€.
3) Valorisation du fonds de commerce:
Selon cette source, un multiple EV/EBITDA classique pour la restauration en Europe est légèrement supérieur à 10.
Le restaurant est ouvert 6 midis et 1 soir par semaine.
Etant donné que le potentiel du restaurant n’est pas maximisé, je suppose que le multiple peut être ajusté dans l’optique où les repreuneurs pourraient ouvrir 6 soirs par semaine.
Une règle de 3 donne donc:
Multiple Ajusté = Multiple Classique * # services maximum (6 midis + 6 soirs) / # services actuels (6 midis + 1 soir) = 10 * 12 / 7 = 17.
Dans le cas du restaurant, EBITDA = 100.000€. => EV=1.700.000€
Valorisation totale:
En additionnant 1, 2 et 3, j’obtiens:
Valorisation = 320.000 + 20.000 + 1.700.000 = 2.040.000€
Cela vous paraît-il cohérent?
Merci!
Bonsoir,
Je bosse en banque et ai financé quelques reprises de FDC de restauration ces derniers temps. De quelle type de restauration s’agit-il ? Rapide ou traditionnelle ? Votre multiple d’EBITDA est bien trop élevé avec la réalité du marché. Sur quoi vous êtes-vous basé ? Votre article se base sur des acteurs de taille importante et très hétéroclite.
Pour de la restauration traditionnelle, on se base plutôt sur un pourcentage de CA qui oscille suivant l’historique de l’enseigne, son emplacement et le type de restauration entre 70% et 85% du CA (100% pour les très belles affaires).
Le prix des murs me semble important à 4000€/m². Sur quel secteur êtes-vous ? Vous êtes-vous basé sur le prix du m² commercial ou d’habitation ?
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2 #6 03/05/2018 00h06
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonsoir Capital,
En espérant ne pas vous dire de bêtise : je pense qu’avec votre approche vous comptez 2 fois l’immobilier et l’équipement.
Votre approche mélange 2 méthodes de valorisation d’entreprise qui doivent s’utiliser séparément :
1) l’évaluation de l’actif net réévalué : on évalue l’ensemble des actifs de l’entreprise à leur valeur de marché (immobilier, équipement…)
2) la méthode des multiples (qui est un dérivé de la méthode des cash-flows actualisés) : on évalue la capacité future d’une entreprise à générer des cash-flows, et on en déduit une valeur d’entreprise sur la base de multiples sectoriels, ajustés de diverses primes de risque
Pour bien comprendre pourquoi ces 2 méthodes doivent s’utiliser séparément : le fait que ce restaurant est propriétaire de son immobilier est déjà reflété par son EBITDA (ainsi que son résultat net, ses dividendes etc.).
Je vous donne un exemple hypothétique :
- Cas 1 : Le restaurant possède son immobilier. Son EBITDA avant "coûts immobiliers" est 100k€. Les coûts immobiliers annuels se résument aux taxes locales, disons 5k€. Donc l’EBITDA est 100-5 = 95k€. Si on applique un multiple VE/EBITDA de 10, on obtient une VE de 950k€.
- Cas 2 : Le restaurant ne possède pas son immobilier. Son EBITDA avant "coûts immobiliers" est 100k€. Les coûts immobiliers annuels sont de 5k€ en taxes locales (supposons qu’en tant que locataire, le restaurant doit les payer entièrement) + 30k€ en loyers. Donc l’EBITDA est 100-35 = 65k€. Si on applique un multiple VE/EBITDA de 10, on obtient une VE de 650k€.
Vous voyez que la méthode des multiples prend bien en compte la situation de propriétaire ou de locataire du restaurant. Dans le Cas 1, l’acheteur va se retrouver propriétaire du bien immobilier. Dans le Cas 2, il ne sera que locataire. La différence entre les 2 cas, 950-650 = 300k€, correspond aux coûts actualisés de location du bien immobilier, qui est une façon de l’évaluer.
Donc quand vous ajoutez à une évaluation par méthode des multiples une valorisation des biens immobiliers, vous les comptez 2 fois. Idem pour l’équipement.
Enfin, dans la méthode des multiples, il faut se méfier des comparaisons avec des grands groupes. Normalement, pour des petites entreprises, on ajoute une prime de risque dans l’approche des cash-flows actualisés (le risque de défaut est nettement plus élevé), qui fait baisser le multiple. Donc si un multiple VE/EBITDA de 10 est la pratique pour des grands groupes de restauration (je n’en sais rien), il est sans doute raisonnable d’appliquer un multiple plus bas, disons 7-8, pour une micro-entreprise du même secteur.
Outre les risques plus élevés pour des petites entreprises, la différence de multiples se justifie aussi par les économies d’échelle que permet une plus grande taille, faisant par exemple baisser le coût des approvisionnements quand on possède 100 restaurants au lieu d’un seul.
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#7 03/05/2018 00h43
- capital
- Membre (2017)
- Réputation : 134
Je ne m’attendais pas à autant de réponses aussi rapidement. Je vous en remercie!
@maxcorporis: j’ai en effet vu que l’évaluation d’un fonds de commerce par un pourcentage du CA était courante. La raison reste un mystère pour moi car celui-ci ne donne aucune information sur la rentabilité réelle de l’affaire.
Merci pour votre conseil de consulter un cabinet. Je pense que cela sera nécessaire en effet.
@yoda: que voulez-vous dire par "Sur le 1) on raisonne plutôt sur la base d’un taux de cap sur loyer de marché qu’un prix au m2 (l’idée du vendeur est de vendre le fonds de commerce et de conserver les murs ?)."? Le vendeur veut vendre les murs également. Pourquoi se baser sur un loyer plutôt que la superficie?
Votre remarque sur l’EBITDA est similaire à ce que maxcorporis dit. Pourriez-vous me dire pourquoi cela a plus de sens qu’une évaluation par EBITDA?
@Politok: je m’attendais à cette remarque, m’étant moi-même posé la question de la légitimité de l’ajustement. Il y a 2 facteurs qui le justifient à mon sens:
1) en tant qu’investisseur, je suis prêt à mettre un multiple plus élevé dans une entreprise si celle-ci a des perspectives de croissances supérieures à une autre entreprise (toutes autres données - CA, bénéfice, FCF - étant les égales par ailleurs). Il y a ici un potentiel de croissance sur le nombre de couverts journaliers en ouvrant le soir.
2) le revenu moyen d’un couvert le soir est significativement supérieur au revenu d’un couvert le midi. Il y a ici un potentiel de croissance sur le revenu par couvert.
La combinaison de 1) et 2) permettent à mon sens d’envisager un premium par rapport à un restaurant où le potentiel serait déjà maximisé. Je serais curieux de savoir ce que vous en pensez.
p.s.: "et non par rapport à ce que vous en avez fait" je n’en ai rien fait, le restaurant ne m’appartenant pas (malheureusement).
@Nicolas14: il s’agit de restauration traditionnelle. Le multiple d’EBITDA est en effet basé sur de grosses transactions faute de mieux. Je note encore le pourcentage de CA. Qu’appelez-vous "100% pour les très belles affaires"? Comment conseillez-vous d’évaluer le % de CA à appliquer? Comment inclure le potentiel de croissance (c.f. réponse à Politok)?
Le prix de 4000€/m² est basé sur le prix habitation et commercial du quartier. Il s’agit de très haut standing à Bruxelles.
@Scipion8: très clair, merci! Si je me base sur une approche fonds de commerce en multiple de CA au lieu de EBITDA, je comprends donc que le prix de l’immobilier et équipement n’est plus compté 2 fois lorsque j’additionne 1, 2 et 3. Car les charges opex et capex ne rentrent pas encore en compte.
En utilisant la méthode d’actif net réévalué, le fonds de commerce serait traité comme une sorte d’actif intangible du coup (en pourcentage du CA)?
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1 #8 03/05/2018 03h25
- Geronimo
- Membre (2012)
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capital a écrit :
1) en tant qu’investisseur, je suis prêt à mettre un multiple plus élevé dans une entreprise si celle-ci a des perspectives de croissances supérieures à une autre entreprise (toutes autres données - CA, bénéfice, FCF - étant les égales par ailleurs). Il y a ici un potentiel de croissance sur le nombre de couverts journaliers en ouvrant le soir.
En tant qu’investisseur, je veux surtout ne pas payer trop cher, et donc je ne vois pas pourquoi je vous paierai pour une croissance potentielle que je ferai alors que vous ne l’avez pas exploitée !
Si vous voulez vendre plus cher, faites une année à plein régime, il n’y a pas de mystère.
j’ai en effet vu que l’évaluation d’un fonds de commerce par un pourcentage du CA était courante. La raison reste un mystère pour moi car celui-ci ne donne aucune information sur la rentabilité réelle de l’affaire.
Un investisseur raisonne en % de CA car il connaît la structure de coûts qu’il aura. Le CA est le moins manipulable, contrairement à l’EBITDA par exemple (salaire du patron, etc. qui peuvent jouer énormément).
Bref, le plus probable c’est que la première base de travail pour cet investisseur soit entre 0.5 à 1x le CA réel (pas d’un CA imaginaire).
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#9 03/05/2018 07h42
- Whynot
- Membre (2012)
- Réputation : 11
Bonjour,
Comme pour tout actif, le prix va dépendre de l’offre et de la demande.
Je conseille donc, à vous ou votre vendeur, d’aller voir les autres restaurants en vente dans le secteur concerné.
Cela vous permettra de confirmer ou d’infirmer votre valorisation.
Dernière modification par Whynot (03/05/2018 08h18)
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1 #10 03/05/2018 08h51
- Pierrot31
- Membre (2015)
Top 50 Immobilier locatif - Réputation : 130
En tant qu’acheteur, je regarderai les 3 derniers bilans que je retraiterai après discussion avec le gérant pour en déduire une CAF réaliste, une rémunération de la gérance et une marge de sécurité. J’en déduirerai la valeur du fdc en faisant 7xCAF (les banques prêtent sur 7 ans dans le commerce). Je tiendrai également compte des investissements à réaliser (travaux, mobilier, matériel…).
Un fdc à 1,7 M€, il faut le justifier économiquement pour faire un emprunt. Quelle est le CA ?
Je paierai quelques euros et je regarderai les prix de cessions de restaurants comparables sur un site style societe.com. En plus, je regarderai les restaurants en franchise à vendre (souvent, c’est assez cadré par leur franchiseur et l’historique de vente dans le réseau).
Pour la partie murs, je regarderai les loyers pratiqués dans le coin (enquête de voisinage), je retraiterai les bilans (et donc la CAF) et je valoriserai sur la base des rentabilités espérées dans le secteur géographique. La rentabilité est, toutes choses égales par ailleurs, moins élevées en habitation qu’en commerciale et donc les prix/m2 sont plus faibles en commerciale qu’en habitation…
Bien entendu, tout ce fait sur les chiffres réels (on oublie le black, les histoires de ÇA additionel du à des ouvertures hypothétiques le soir, le retraitement des factures du train de vie du gérant passées dans la compta pour payer moins d’impots…). Avant de vendre, votre vendeur doit nettoyer son bilan… à chacun de faire ses devoirs…
La valorisation sur la base du CA me semble être une chimère. Mais, même les restaurateurs en parlent… une discussion avec un banquier (et surtout l’organisme de caution derrière) permettra de mieux comprendre la problématique…
Bien à vous
Dernière modification par Pierrot31 (03/05/2018 09h30)
"Money is a tool to buy Time"
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#11 03/05/2018 21h45
- Politok
- Membre (2017)
Top 10 Entreprendre - Réputation : 49
capital a écrit :
La combinaison de 1) et 2) permettent à mon sens d’envisager un premium par rapport à un restaurant où le potentiel serait déjà maximisé. Je serais curieux de savoir ce que vous en pensez.
Geronimo a écrit :
En tant qu’investisseur, je veux surtout ne pas payer trop cher, et donc je ne vois pas pourquoi je vous paierai pour une croissance potentielle que je ferai alors que vous ne l’avez pas exploitée !
Si vous voulez vendre plus cher, faites une année à plein régime, il n’y a pas de mystère.
Ma réponse est identique à celle de Geronimo.
Le vendeur ne peut se prévaloir des efforts que fera l’acheteur pour améliorer le potentiel du bien cédé.
Cette règle me semble applicable dans les transactions de toutes natures.
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2 #12 03/05/2018 22h16
- AleaJactaEst
- Membre (2011)
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“ENTP”
Dans ce genre d’entreprise il ne faut pas que raisonner en ratio, en effet il faut différencier ce qui est le fruit du travail du gérant, ce qui est automatisable ou pas etc…
Imaginons que vous vouliez racheter un restaurant qui fait :
1. 500k de CA par an. Le chef travaille seul, 90h par semaine, à un talent fou et est également le gérant propriétaire. Sa femme, fait également 90h en salle par semaine. Il n’ont pas d’employé autre qu’aux mêmes, payés au smic horaire (sur une base de 35h…). Les charges tout compris sont de 450k par an. Combien donneriez vous pour acquérir ce restaurant ? pas grand chose a priori ?
Maintenant le même restaurant, 4 employés, 2 chefs, (une cuisine simple), et un patron qui n’est "jamais là" et qui se paye 100k par an. CA : 500k, charges (avec salaire du patron) 450k.
Et bien je pense que le second restaurant est bien plus intéressant, pourtant les ratios sont les mêmes.
En gros il faut retraiter pas mal de chose (immobilier ? type de bail ? prix du pas de porte ? propriétaire des murs ? rémunération du gérant ? sa contribution dans le résultat de l’entreprise ? Est-t-il facilement remplaçable ? etc).
En gros je dirais que ce qui compte c’est "la récurrence des cash flow"
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#13 04/05/2018 08h47
- Whynot
- Membre (2012)
- Réputation : 11
Bonjour,
Très belle démonstration de AleaJactaEst.
A votre place je visiterai donc les autres restaurants en vente dans mon secteur et ensuite j’adapterai son prix à la hausse ou à la baisse afin d’être concurrentiel.
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#14 06/05/2018 09h07
- Bernard2K
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Complètement d’accord avec Geronimo. Toutes les entreprises ont de la valeur potentielle supplémentaire. "Voyez-vous, je vends l’entreprise cher, car je pense qu’on peut augmenter la marge de 20 % en faisant des gains de productivité, et qu’on peut doubler le CA en développant l’export". N’importe quoi ! On vend le réel, pas les chimères !
Dans la restauration en particulier, quelqu’un qui veut ouvrir le soir alors qu’il ne le faisait pas avant, c’est le repreneur lui-même qui va le faire. Il est clair qu’il ne va pas confier l’un des deux services à un salarié, alors que, d’une part, il doit encore construire sa réputation post-reprise, et d’autre part
que les salariés coûtent cher et qu’il n’est pas encore certain de s’en sortir financièrement. Si c’est un couple qui a repris, ça sera par exemple lui à la cuisine et elle au service (ou l’inverse) ; et s’il faut 1 ou 2 salariés en plus à cause de la taille de l’établissement, ça sera de toute façon le strict minimum pour compléter le couple.
Dans le cas précis, vous dites donc en substance au repreneur : "voyez-vous, si vous vous exploitez vous-même en bossant 80 à 90 heures par semaine avec un seul jour de repos par semaine, et que vous y arrivez sans vous faire péter la santé ni divorcer bien sûr, je pense que vous pouvez augmenter votre CA, et c’est pour ça que je vends cher." Vous êtes vraiment trop sympa dans votre façon de penser ! Vous vendez à l’acheteur un potentiel qu’il peut développer à condition de turbiner 80 à 90 heures par semaine !
Notez aussi que votre connaissance pourrait chercher conseil et accompagnement auprès de professionnels du sujet (plutôt que de demander à quelqu’un qui ne l’a jamais fait, comme vous l’avouez vous-même) ; à commencer par le conseiller tourisme de la CCI de son département.
Enfin, j’ajouterais qu’un point sensible de ce genre d’établissement est : qui cuisine ? Est-ce une cuisine facilement reproductible ou non ? En effet, il n’est pas rare que, quand le cuisinier s’en va, la fréquentation change beaucoup (en mieux ou en moins bien).
Dernière modification par Bernard2K (06/05/2018 09h53)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#15 06/05/2018 09h28
Je suis d’accord avec les remarques ci-dessus sur la valorisation qui doit être basée sur du réel et pas du potentiel.
Cela dit, je me fais l’avocat du diable en faisant remarquer que pour certaines entreprises en bourse (les "growth"), c’est bien sur du potentiel que l’entreprise est valorisée. Donc ça n’est pas complètement stupide de penser pouvoir le faire, car ça se voit ailleurs.
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