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#2401 06/12/2018 12h52
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En tout cas, la première année de présidence d’E. Macron semblait pas trop mal partie, mais tout s’écroule cette année, et on est bien parti pour revivre du F. Hollande bis pour les années restantes.
Encore donc un énième quinquennat qui va tendre vers l’inutile.
Tant que l’on ne s’attaque pas franchement à la dépense publique (en rédéfinissant le périmètre des services publics, en allégeant les strates et en simplifiant les procédures), toutes ces taxes que l’on "déplacent" au lieu de pouvoir les supprimer ne font que cliver les gens.
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#2402 06/12/2018 13h05
- Seb78
- Membre (2014)
- Réputation : 3
@michaelstaudi
À travers votre post, vous souhaitez passer quel message?
Que les gilets jaunes sont des fainéants, paresseux et dans l’attente d’avoir plus d’aides de l’état?
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13 #2403 06/12/2018 13h19
- Cornelius
- Membre (2015)
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Bon, j’ai l’impression qu’avec tous les +1 récoltés par Scipion, mon message va tomber comme un cheveu sur la soupe, mais tant pis, je compte sur l’ouverture d’esprit des participants de ce forum. Je ne retrace pas mon roman familial, mais j’ai plus qu’une vague idée de ce que peut être le désespoir des espaces ruraux (surendettement d’exploitant agricole par exemple).
Peut-on écrire encore un message à teneur (modestement) politique sans qu’il comporte les mots "Jupiter", "mépris de classe", "petit peuple", "à la solde de", "bobos"? En général je m’arrête à la lecture d’un article comportant l’un de ces mots, car cela annonce le simplisme et en tout cas l’impossibilité d’y répondre sans être aussitôt taxé justement de "jupitérien", "méprisant", "bobo", "à la solde de Micron/Macrotte/Macaron" ou je ne sais quel sobriquet de haute volée.
Je suis donc un peu surpris de les trouver sous le clavier de Scipion8, dont la teneur du message, impeccablement écrit et présenté (ce qui n’est pas le cas de ceux auxquels je faisais allusion plus haut), ne laisse pas que de m’étonner.
Scipion8 a écrit :
1) Le problème économique, c’est à mon sens bien sûr la pression fiscale, énorme en France. Elle n’a cessé d’augmenter, particulièrement sous Hollande. Depuis Sarkozy, aucun effort n’a été fait pour réduire les dépenses publiques. La décentralisation s’est soldée par une sphère publique encore plus obèse.
D’accord avec vous sur la pression fiscale! Mais les "gilets jaunes" réclament aussi des postes, des maternités, des médiathèques partout et soutiennent leurs élus locaux sur ce point. Comment répondre à des injonctions contradictoires (moins d’impôts - plus d’hôpitaux)?
Scipion8 a écrit :
Les Français écrasés d’impôts voient leurs dirigeants politiques vivre confortablement : à l’échelle des dépenses publiques totales, ce sont des dépenses symboliques - mais insupportables.
Les différentes lois sur le cumul des mandats et sur la réduction des indemnités gouvernementales font que le train de vie du personnel politique a baissé: rien à voir avec un J. Chirac par exemple (je ne parle pas des à côtés). Pour autant la perception de la population est toujours aussi négative, et le restera quoi qu’on fasse (du reste J. Chirac est paradoxalement perçu comme éminemment sympathique et proche du "peuple").
On disait auparavant que l’autre grand problème était le manque de renouvellement de la classe politique, mais on voit que même de jeunes gens ou des personnalités issues de la société civiles sont couverts du même opprobre.
Je crois que désormais la représentation de l’homme politique comme un satrape vivant grassement est bien enracinée, quelle que soit la vérité de l’assertion, de même par exemple qu’un avocat est nécessairement cousu d’or, ce qui ne correspond plus du tout à la réalité de la profession. Je suis moi aussi heurté par la lecture hebdomadaire (depuis 25 ans) du "Canard enchaîné" qui révèle tel ou tel arrangement permettant le versement d’une rémunération considérable, mais je me demande vraiment si légiférer changerait quoi que ce soit: les jeunes députés macroniens gagnaient plus ailleurs, ne donnent pas (encore?) dans la multiplication de jetons de présence qui augmentent les traitements mais sont déjà honnis.
Le problème, que vous percevez bien, est que le coût est symbolique, mais que pour bon nombre d’électeurs (y compris cultivés, titulaires d’un doctorat), supprimer le Sénat et diminuer par deux les indemnités des élus suffiraient à régler tous les problèmes. Il y a là un malentendu à la source de beaucoup d’incompréhensions dans le débat actuel.
Scipion8 a écrit :
On voit des dépenses somptuaires pour le decorum de l’Etat, pour des choses franchement pas nécessaires de la part d’un Etat qui se mêle de tout et n’importe quoi. Le mouvement des Gilets Jaunes aura au moins pour grand bénéfice de révéler de la façon la plus nette le ras-le-bol fiscal des Français, ce qui devrait rendre tout gouvernement futur plus prudent dans le gaspillage de l’argent public. L’Etat doit se recentrer sur l’essentiel. Il y a quand même une grande incohérence dans l’attitude de beaucoup de Français, qui se plaignent à raison d’une charge fiscale excessive, inégalée dans le monde, mais dans le même temps votent, élection après élection, pour des socialistes ou assimilés, dont la dépense publique est l’alpha et l’omega.
Si ce mouvement révélait une prise de conscience, je serais d’accord, mais j’ai surtout l’impression qu’il conforte l’illusion que tout sera finançable en taxant "les 1%"; cela avait fait le succès de Fr. Hollande et cela permet à des gens gagnant 3/4000 euros par mois de se présenter en toute bonne conscience comme des gens modestes ou de la classe moyenne. C’est une trouvaille politique en tout cas.
Scipion8 a écrit :
2) La crise politique, c’est le résultat d’un défaut de représentation d’un part croissante de Français dans la sphère politique :
- Dans une démocratie qui fonctionne bien, le pouvoir tient compte des résultats, des préoccupations exprimées par le vote. A quel niveau dans les votes faudra-t-il voir l’extrême-droite avant que la demande d’une maîtrise de l’immigration soit prise en compte ? En France, on a pris l’habitude de traiter 20% du corps électoral comme des pestiférés, dont on décide a priori que leur opinion ne compte pas. On peut désormais élargir ce raisonnement à la gauche façon Mélenchon - qu’on peut critiquer mais dont les électeurs expriment un désir légitime de justice sociale. C’est 40-45% de l’électorat (davantage si on compte beaucoup d’abstentionnistes dégoûtés du fonctionnement de notre démocratie) qui est royalement méprisé par l’élite au pouvoir, en toute bonne conscience. Ce sont aussi les moins favorisés économiquement, les perdants de la mondialisation. Et ils ne devraient pas être en colère ?
Comment concilier les 20% de M. Le Pen et les 20% de M. Mélenchon (j’arrondis) dans l’élaboration d’une politique migratoire? Je serais vraiment favorable à ce qu’il y ait une sorte de "carré magique" comme en Suisse, réunissant différents partis, mais le système français l’empêche complètement. Fr. Hollande, qui n’avait pas fait mieux que E. Macron au premier tour, a été accusé d’avoir trahi son programme en l’élargissant au centre; N. Sarkozy a été voué aux Gémonies pour avoir repris certains thèmes au Front national: je pense donc que le problème n’est pas seulement là.
Scipion8 a écrit :
- De la part de M. Macron, c’est une stratégie délibérée d’antagoniser, de mépriser et de provoquer ces électorats, parce que M. Macron souhaite avoir un monopole sur l’électorat "raisonnable" et qu’il est beaucoup plus confortable pour lui d’avoir Mme Le Pen ou M. Mélenchon comme adversaire au 2nd tour que des opposants moins extrêmes. Dans le même temps, M. Macron achète les ralliements des opposants par des maroquins ministériels, pour affaiblir l’opposition modérée. Le résultat de cette stratégie cynique se voit dans la colère du peuple et dans la violence dans les rues. Et le résultat politique, ce sera un 2nd tour Le Pen / Mélenchon.
Évidemment, les médias n’ont aucun rôle dans ce phénomène de polarisation? Ni la personnalité de M. Wauquiez par exemple (il me semble assez peu attirant pour les avis modérés)? Y a-t-il eu un E. Macron aux États-Unis, en Italie, en Espagne, en Allemagne même à présent pour expliquer semblable polarisation de l’électorat?
Je crains surtout que le charivari médiatique soit néfaste aux politiques de longue haleine; le même phénomène se produira sans doute avec le prochain président.
Scipion8 a écrit :
- Le dysfonctionnement de notre démocratie se constate aussi dans celui de la justice : l’ouverture en 5e vitesse, et avec un timing et une communication remarquables, de procédures judiciaires contre tout opposant s’approchant du pouvoir, au moment des campagnes électorales, avant de les enterrer aussi vite une fois les opposants éliminés ; l’indulgence judiciaire infaillible pour les manquements éthiques du clan au pouvoir, qui permet à untel d’accéder aux plus hautes fonctions malgré des tripatouillages immobiliers ou des omissions fiscales, à une autre d’organiser d’onéreuses sauteries aux frais de Marianne, dans l’espoir d’un maroquin ministériel, à un autre, parangon de vertu, de financer son parti de façon douteuse ; un Garde des Sceaux qui communique via Telegram des informations judiciaires confidentielles à un ami politique… Les décisions judiciaires ne comptent plus (toutes ces affaires finissent enterrées), le secret judiciaire n’est plus respecté ; seul compte le timing, la communication et l’utilisation politique des ouvertures de procédure judiciaire. Cette stratégie, de la part du clan au pouvoir, permet de décrédibiliser les opposants les plus dangereux, mais à terme les Français ne sont pas dupes et toute la classe politique perd sa crédibilité, et surtout toute autorité morale.
En gros, vous considérez que les juges sont aux ordres de M. Macron (ou du "clan ou pouvoir"? Lequel car M. Urvoas était socialiste?). Je pense que la violation du secret judiciaire prévaut maintenant dans tous les cas. Connaissez-vous des magistrats personnellement? Cela vous amènerait peut-être à nuancer votre vision de la magistrature comme une sorte d’organisme dotée d’un seul cerveau auquel tous les membres obéiraient immédiatement.
Scipion8 a écrit :
- Le dysfonctionnement de notre démocratie se voit aussi dans celui des médias : une grande part de journalistes devenus militants politiques, à la solde exclusive du clan au pouvoir - donc représentant une base sociologique extrêmement étroite (en un mot, les bobos). L’élection présidentielle 2017 était à mon sens entièrement "scriptée" (comme on dit d’un jeu vidéo où le joueur perd la main au profit de trop longues séquences scénarisées). Un modèle de fabrique du consentement : les Français voulaient du changement après un quinquennat de chômage massif et d’attentats meurtriers ; ils ont eu droit au poulain et bras droit du président sortant, qui derrière le coup de jeune optique continue la même politique désastreuse, au seul profit de la même base sociologique extrêmement étroite. M. Macron paie aussi aujourd’hui les circonstances artificielles, et plus que douteuses, de son accession au pouvoir.
Je crois que vous vous trompez lourdement sur l’orientation des médias: les résultats des élections "blanches" organisées à chaque élection nationale dans les écoles de journalisme et les instituts de sciences politiques montrent une domination écrasante des candidats et des partis anti-libéraux de gauche et d’extrême gauche.
D’une manière générale je suis abasourdi qu’on soutienne ou qu’on excuse un mouvement violent qui se réclame de la liberté en entravant la liberté de circulation, en obligeant les passants à crier des slogans hostiles à E. Macron, à signer des demandes de démission. Je suis stupéfait qu’on pense sincèrement que ce mouvement puisse aboutir à des prises de décision raisonnables.
Je pense que la situation actuelle résulte pour une bonne part de la stratégie de la tension mise en œuvre consciemment ou non par plusieurs forces politiques et consistant à "pourrir" le gouvernement en le poussant à la faute à force de manifestations, blocages, etc. Il suffit de travailler dans une université pour se rendre compte clairement de la tactique mise en œuvre par certains syndicats étudiants à cet égard (et parfois enseignants). Je concède cependant volontiers que le mouvement des "Gilets jaunes" est d’une tout autre nature; mais il prospère sur un fond de tension généralisée.
Quant à "l’avenir de la France", je pense que nous avions là une dernière chance de sortir du marasme; à présent, cela me paraît compromis, ne serait-ce que par la dégradation spectaculaire de notre image à l’étranger. Une plaisanterie disait que la France était devenue la télé-réalité de la Suisse; en ayant vu une émission spéciale consacrée au "Gilets jaunes" dont la plupart des invités étaient des vieux briscards de l’opposition, et connaissant assez bien le système politique de ce pays voisin, je comprends cette boutade.
J’ai laissé la fin du message de Scipion: mais les petites phrases répétées à l’envi par les journalistes sont un poison pour la politique: elles font passer au dernier plan les problèmes de fond et n’expliquent rien, sont reprises comme une scie et font écran à toute discussion raisonnable.
Dernière modification par Cornelius (06/12/2018 14h38)
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#2404 06/12/2018 13h22
- Asmfan13
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Seb78,
le message est pour moi très clair sur la capacité de tout un chacun de s’en sortir…après c’est un avis qu’il exprime sans employer les mots que vous utilisez.
Personnellement, j’emploierais le terme trop dévoyé d’assistanat car nous avons mis une bonne partie de la population dans une situation d’attente de ce que la société peut faire pour eux. Ces mêmes personnes désignent l’Etat comme seul responsable de leur sort tout en oubliant que l’état c’est nous, c’est eux…
Par contre j’ai beaucoup de mal avec votre paragraphe :
Seb78 a écrit :
- On voit peut de travailleur immigré ou originaire de l’immigration car le mouvement initial est parti de gens dont la plupart sont "honnêtes" (relisez le post intéressant de doubletrouble), qui pratique peu ou pas le système D. Dans certaines régions les plus sinistrées de France au point de vu emploi, si les citoyens devaient se contenter que des aides et autres subventions, ils ne s’en sortiraient pas donc quoiqu’il se passe, ils s’adaptent.
Pourriez vous l’expliciter ou le corriger car il prête à confusion.
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#2405 06/12/2018 13h33
- Job
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michaelstaudi a écrit :
Bonjour,
Il y a peu de temps nous avons parlé sur le forum du % de Français qui investissent en bourse, je n’ai pas réussi à trouver si quelqu’un peut me donner le chiffre..
Avec la fonction rechercher… une aiguille dans une botte de foin !
Peut-être cette discussion avec sondage ?
Les Français, l’épargne et l’investissement
Ericsson…! Qu'il entre !
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#2406 06/12/2018 13h48
- michaelstaudi
- Membre (2018)
- Réputation : 73
Seb78 a écrit :
@michaelstaudi
À travers votre post, vous souhaitez passer quel message?
Que les gilets jaunes sont des fainéants, paresseux et dans l’attente d’avoir plus d’aides de l’état?
Le message n’était pas le mien à la base. Mais comme l’a précisé @traz, à partir du moment où ils achètent des cigarettes plutôt que des actions phillip morris ou un téléviseur dernier cri plutôt que d’épargner cet argent pour l’investir ( vous avez compris ou je voulais en venir ) on voit très bien le manque d’éducation financière en France. Les gens ralent, d’accord, je suis tout à fait de leur côté vis à vis de la France et l’imposition. Mais regardez du côté de leur finances, comment les gèrent ils? très mal. Beaucoup trop mal, ils observent le plaisir immédiat au lieu de se concentrer sur le plaisir long terme. Malheureusement. Il y aurait tellement à débattre sur le sujet.
Les aides appauvrissent les gens psychologiquement, ils ont l’impression que tout leur est « dû » . Donnez 1 millions à une personne avec des difficultés financières et sans éducation de l’argent, elle se retrouvera dans la même situation peu de temps après.
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#2407 06/12/2018 13h51
- yihk
- Membre (2011)
- Réputation : 36
Mauvais outils => mauvais diagnostics=> mauvaises solutions
Les prestations sociales maladie, retraite ne sont pas de la dépense publique
L’assurance maladie ne rembourse pas une dépense de l’état mais d’un particuler.
Le transfert des prestations du public, (sécu) vers le privé (mutuelle) ne change globalement rien (moins de cotisation plus de facturation) mais ça fait augmenter les coûts (les assurances privées redistribuent beaucoup moins que la sécu,
Les affirmation sur les prélèvements obligatoires plus élevés qu’ailleurs sont fausses. C’est les prélèvements obligatoires PUBlCS mais les privés sont plus faibles et globalement dans beaucoup d’autres pays le financement par exemple de la santé entraîne un prélèvement total plus élevés qu’en France.
L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.
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#2408 06/12/2018 14h03
- Seb78
- Membre (2014)
- Réputation : 3
Je vais tenter d’étayer mon propos. J’ai trouvé les remarques de "doubletrouble" pertinentes:
doubletrouble a écrit :
A mon retour en France, j’ai aussi été interloqué et agacé par la "mentalité" Française, mais désormais je pense mieux en comprendre les causes. Beaucoup de gens en France, surtout dans la petite classe moyenne, sont fondamentalement trop honnêtes - voire naifs - vu le système dans lequel ils évoluent. Et c’est tout à leur honneur : ils veulent être de bons citoyens, respectueux des lois. Ce sont eux qui vont (sincèrement) se tordre les mains sur des problèmes éthiques assez hypothétiques etc
doubletrouble a écrit :
l’accumulation de normes et de conditions kafkaiennes les réduit de plus en plus à une sorte de détresse impotente, dont ils ne pourraient sortir qu’en faisant preuve de roublardise, qu’ils considérent comme de la malhonnêteté. Cette sensation d’être coincé et pénalisé pour être honnête cause énormément de souffrance et de colère sourde, surtout quand ces gens fondamentalement bons se sentent méprisés pour cette bonté "bête" et voient les malhonnêtes prospérer sans conséquence. Le fameux slogan "fort avec les faibles, faible avec les forts" revient de plus en plus souvent dans les discussions
Dans certaines parties de la France où le système D c’est transformé en système A au fil des années, l’augmentation des taxes et autres les concernent peu (pas de TH, pas d’IR et pas de TF) hors TVA étant donné qu’il est difficile de taxer le travail "illégal. Le ras le bol fiscal concerne principalement ceux souhaitant vivre de leur travail légalement.
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2 #2409 06/12/2018 14h29
- michaelstaudi
- Membre (2018)
- Réputation : 73
Je comprends que ce n’est pas totalement leur fautes et qu’ils veulent tout simplement être de bon citoyens.
Chaque personne a son vécu, son éducation, une famille avec des pensées différentes, un salaire different, les situations sont tellement différentes par rapport à chacun..
Je reste quand même sur mon avis ou le peuple Français croit au père noël. Ils comptent beaucoup trop sur l’état pour se construire une vie, un avenir, personnellement je travaille chaque jour comme si j’allais toucher 0€ de retraite. Je n’ai jamais touché 1 seule aide, CAF, APL, j’ai toujours payé des impôts depuis mon premier salaire. J’apprends même encore aujourd’hui qu’il existe des aides alors que je n’étais même pas au courant ( bien sûr je ne suis pas éligible pour les recevoir et je m’en fou complètement )
Je trouve ça vraiment incroyable de recevoir des aides pour acheter le matériel scolaire à ses enfants à la rentrée des classes! Encore l’autre jour sur facebook une fille que je connais qui a des revenus modestes et 1 enfant d’environ 6/8 ans à râler car elle ne recevait ( je cite ) : QUE 370€ à la rentrée !
J’ai rigoler derrière mon écran. Mais ça me fait de la peine sérieusement. Je vois et j’entends des choses qui me mettent hors de moi.
On en revient strictement à ce que je disais plus haut. Aider encore les gens :
- Ils n’arriveront jamais à s’en sortir seul
- Ils ne se donneront jamais les moyens pour s’en sortir du moins essayer !
- Ils voudront toujours plus
- Ils auront l’impression que c’est normal alors que non, pas du tout
- Ils n’hésiterons pas à agrandir la famille pour en demander plus ( pas tous, mais dans certains cas oui je vous l’assure )
- Ils seront de plus en plus pauvres, car les aides n’augmenterons pas et leur intelligence financière encore moins.
Tout cela avec une cerise sur le gâteau, les enfants prendront comme exemple la mentalité des parents qui a leur tour feront exactement la même chose. Cercle vicieux et infini.
Dernière modification par michaelstaudi (06/12/2018 14h46)
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#2410 06/12/2018 14h33
- Yonz
- Membre (2017)
- Réputation : 63
Michaelstaudi a écrit :
et je m’en fou complètement
C’est dingue ça!
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2 #2412 06/12/2018 14h52
- doubletrouble
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Cornelius a écrit :
Quant à "l’avenir de la France", je pense que nous avions là une dernière chance de sortir du marasme
@Cornelius, merci pour ce post posé et argumenté.
En revanche, je pense que tout l’enjeu de la crise actuelle repose sur un désaccord profond sur la définition de "sortir du marasme".
Par cette expression, les gens "raisonnables" impliquent croissance économique et pourquoi pas libéralisation des moeurs. Avec en toile de fond l’abandon des 四旧 : vieilles coutumes, vieille culture, vieilles habitudes et vieilles idées. Une utopie multiculturelle où des jeunes "dynamiques" évoluent à trotinette dans des métropoles mondialisées interchangeables, se déplaçant et apprenant au gré des besoins de l’économie un peu comme des Indiens d’Amérique suivant la migration des bisons, tout en butinant de "partenaire sexuel" à "partenaire sexuel". Tout est importé, et les besoins de ces jeunes dynamiques sont servis par des immigrés sous-payés, un peu comme les Bengladeshi en Arabie Saoudite.
Les déplorables objectent que l’économie n’est pas un phénomène naturel comme la migration des bisons, mais un domaine sur lequel l’Etat peut avoir des prérogatives régaliennes. Les déplorables sont attachés à leur région/ville/village et préfèreraient y rester - mais il n’y a pas de travail. Ils se déchirent quand leur moitié trouve un travail dans une autre ville mais qu’ils ne peuvent pas la suivre sans perdre le leur. Ils sont attachés aux patois de leurs grand parents et n’ont pas envie qu’il disparaisse à jamais - sans le parler eux-même. Les déplorables aiment cet évènement local traditionnel où chaque année ils sont un peu moins nombreux. Il n’y a simplement pas de place pour les vieux, les pauvres et les "ringards" qui s’attachent à quelque chose ou quelqu’un, dans l’utopie proposée par les gens raisonnables.
Pour les déplorables, "sortir du marasme" ça serait de pouvoir continuer à vivre où ils sont, avec ceux qu’ils aiment et comme ils aiment. C’est tout aussi utopique car "économiquement non viable".
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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#2413 06/12/2018 14h55
- Surin
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michaelstaudi a écrit :
C’est ironique?
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#2414 06/12/2018 15h01
- Seb78
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@Michaelstaudi
Je comprends ce que vous dites car je fais aussi parti de cette population de part mon éducation étant donné que j’ai vu et vois mes parents travailler depuis que je suis venu au monde sans relâche et sans demander d’aide à quiconque.
Cependant cette année (en mai) j’ai malheureusement eu la nécessité d’hospitaliser mon fils pendant 4 jours dans un hôpital public (plusieurs analyses réalisées, scanner, IRM, radio,…). En sortant, on m’a remis une feuille avec un reste à charge de plus de 800 €!
J’ai regardé longtemps cette facture et me suis dis : "Mais comment font les gens sans une bonne mutuelle même en passant par le public?"
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2 #2415 06/12/2018 15h11
- InvestisseurHeureux
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Seb78 a écrit :
J’ai regardé longtemps cette facture et me suis dis : "Mais comment font les gens sans une bonne mutuelle même en passant par le public?"
Ils ont la CMU complémentaire :
A l’hôpital ou en clinique conventionnée. Les frais d’hospitalisation et le forfait journalier sont pris en charge de façon illimitée.
Source : Prestations prises en charge par la CMU-C
[provoc, mais pas tout à fait car c’est du vécu] Ils n’y a que "nous" qui payons des tonnes de cotisations et prélèvement sociaux, et devons encore rajouter au bout quand on va se faire soigner… [/provoc]
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#2416 06/12/2018 15h21
- Cornelius
- Membre (2015)
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Merci doubletrouble pour ce message; tout est complexe en effet et a des implications qu’il est possible de reprendre en un message. En tout cas l’application de cet idéal:
doubletrouble a écrit :
Par cette expression, les gens "raisonnables" impliquent croissance économique et pourquoi pas libéralisation des moeurs. Avec en toile de fond l’abandon des 四旧 : vieilles coutumes, vieille culture, vieilles habitudes et vieilles idées. Une utopie multiculturelle où des jeunes "dynamiques" évoluent à trotinette dans des métropoles mondialisées interchangeables, se déplaçant et apprenant au gré des besoins de l’économie un peu comme des Indiens d’Amérique suivant la migration des bisons, tout en butinant de "partenaire sexuel" à "partenaire sexuel".
à ma personne ferait sourire mon entourage!
Je crois que les positionnements sur l’échiquier politique sont plutôt à quatre entrées, bien connues: étatiste vs libéral (économie); conservateur vs progressiste (mœurs).
Je pense ainsi que beaucoup d’électeurs chrétiens/démocrates ou centre-droit sont attachés à tout un ensemble de traditions (religieuses, familiales, régionales) et en même temps viscéralement hostiles aux gilets jaunes.
Votre présentation très réussie me semble donc avoir trop tendance à réduire à deux les positions possibles.
Une image amusante (que je ne retrouve plus) montrait qu’on trouvait des slogans des gilets jaunes correspondant à chacune des quatre combinaisons possibles. En réalité les autres que libéraux/progressistes sont les plus représentées:
- libéraux/conservateurs (fillonistes purs et durs - voir Le Figaro).
- étatistes/progressistes (lycéens, LFI pour une très bonne part).
- étatistes/conservateurs (RN).
Mais sans être sur le terrain (cette frange de la population est de toute façon ultra-minoritaire, comme l’a justement relevé Scipion8), des libéraux/progressistes espèrent que le mouvement permettra de remettre en cause le Leviathan fiscal, etc.
C’est aussi une force de ce mouvement; chacun peut l’analyser de son point de vue et y trouver des points communs avec ses propres opinions, quitte à s’aveugler sur le reste.
Pour paraphraser je ne sais plus qui sur je ne sais plus quel sujet, les analyses de ce mouvement sont souvent plus révélatrices de l’individu qui les émet (ses marottes notamment) que du mouvement lui-même (et je ne m’exclus pas bien sûr): je ne compte plus les articles sur le thème: "j’avais prédit ce mouvement depuis XXX années; il provient de YYY [le sujet qui m’intéresse depuis XXX années"].
Dernière modification par Cornelius (06/12/2018 15h56)
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1 #2417 06/12/2018 15h25
- Seb78
- Membre (2014)
- Réputation : 3
Je n’aurai jamais pu l’écrire aussi bien, c’est exactement ça doubletrouble. On marche vers où? Et avec qui?
Le fait qu’il me suffit juste d’un ordinateur et d’un peu de courant électrique pour être opérationnel / productif (quelque soit l’endroit où je me situe) fait-il de moi quelqu’un de plus estimable que d’autres concitoyens parcourant 80 km / jour en voiture?
Le fait de passer du temps tous les soirs, à pas d’heures après mon travail, à tenter de me former pour envisager de nouveaux investissements fait-il de moi quelqu’un de plus estimable que d’autres concitoyens souhaitant se contenter de leur unique rémunération mensuelle?
Je ne pense pas. L’état doit arriver à faire une politique où tout le monde doit avoir sa place. Ça n’est pas la politique qui a été menée jusqu’à maintenant
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#2418 06/12/2018 15h26
- michaelstaudi
- Membre (2018)
- Réputation : 73
Seb78 a écrit :
@Michaelstaudi
Je comprends ce que vous dites car je fais aussi parti de cette population de part mon éducation étant donné que j’ai vu et vois mes parents travailler depuis que je suis venu au monde sans relâche et sans demander d’aide à quiconque.
Cependant cette année (en mai) j’ai malheureusement eu la nécessité d’hospitaliser mon fils pendant 4 jours dans un hôpital public (plusieurs analyses réalisées, scanner, IRM, radio,…). En sortant, on m’a remis une feuille avec un reste à charge de plus de 800 €!
J’ai regardé longtemps cette facture et me suis dis : "Mais comment font les gens sans une bonne mutuelle même en passant par le public?"
Attention. Je n’ai jamais dit que cette aide la n’était pas nécessaire. Les mots parlent d’eux même
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1 #2419 06/12/2018 15h26
- GillesDeNantes
- Membre (2012)
- Réputation : 68
Cornelius a écrit :
Une image amusante (que je ne retrouve plus) montrait qu’on trouvait des slogans des gilets jaunes correspondant à chacune des quatre combinaisons possibles…
En voilà une adresse, elle est en effet assez réussie.
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#2420 06/12/2018 15h35
- Seb78
- Membre (2014)
- Réputation : 3
@InvestisseurHeureux
Pouvons-nous sortir des caricatures ?
Les plafonds des ressources annuelles à ne pas dépasser pour obtenir la CMU-C sont :
1 personne: 8810 €
2 personnes: 13215 €
Sans compter qu’il faut rajouter les aides au logement si existants:
Soit 734,16 € / mois pour 1p ou 550,6 € / personne pour un couple
Êtes-vous sérieux?
N’importe quel salarié ne peut y prétendre (encore heureux)
Dernière modification par Seb78 (06/12/2018 15h51)
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#2421 06/12/2018 16h01
- InvestisseurHeureux
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En fait, il n’y a même pas besoin de la CMU-C, la CMU suffit :
Si vous bénéficiez de la CMU, vos frais d’hospitalisation seront intégralement remboursés. Cette prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie ne s’applique ni au forfait hospitalier, lorsqu’il est dû, ni aux frais de confort personnel.
Source : La CMU : couverture maladie universelle - hopital.fr - Fédération Hospitalière de France
Fin février 2014, on comptait 2.3 millions de bénéficiaires.
Pardon pour la confusion.
Je ne veux pas non plus faire diverger le sujet, mais c’est un bon exemple, car vous voyez qu’il est bien compliqué de savoir qui a droit à quoi.
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3 #2422 06/12/2018 16h07
- carignan99
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GoodbyLenine a écrit :
C’est précisément le gouvernement d’E.Macron qui a lancé des réformes qui devraient faire diminuer le poids des impôts et cotisations en France (même si pas mal de monde ne s’en est pas encore bien aperçu, et qu’il n’y aura pas "100% de gagnants"). Tout ceci semble ignoré complètement par ceux qui manifestent, et sont plus influencés par des maladresses de communications du gouvernement, la stigmatisation de certaines attitudes, ou la répétition de certains concepts (souvent pas bien solides) par les diverses oppositions (semble-t-il encore plus rejetées que le gouvernement).
Point de vue très idéologique (ce qui est respectable) mais peu visible dans les faits. Et encore moins dans les discours - même M. Macron ne prétend pas qu’il va faire diminuer le poids des impôts et cotisations puisque la moindre baisse est systématiquement compensée par une hausse.
Exemples (non exhaustifs) :
- La baisse des cotisations sociales est compensée par une hausse de la csg…
- On annonce une baisse de l’IS … et dans la foulée, on compense en augmentant l’assiette de l’IS (au travers de la transformation du CICE en baisse de charges).
- La TH : on la baisse par petits bouts pour certains et le gouvernement nous explique que le manque à gagner pour les collectivités territoriales sera compensé par l’État…Au final, n’y a t-il pas une opération blanche?
- A ma connaissance, il n’y a pas l’ombre d’un signe d’une baisse significative de la dépense publique (préalable évidemment nécessaire à une baisse des impôts et taxes).
Franchement, M. Macron ne me frappe pas comme étant très novateur. A mon sens, il continue sur la lancée de ses prédécesseurs, en s’appliquant à cliver la société, aux plans sociologiques et fiscaux.
Ça a commencé par opposer les ’productifs’ aux ’non productifs’ (les détenteurs d’immobilier locatif, les retraités). Cette sémantique est violente, clivante et idéologiquement suspecte.
Il convient aussi d’opposer les gens ’biens’ aux fumeurs de clopes qui roulent au diesel, apparemment une sorte d’êtres inférieurs peu recommandables.
Et il y a des gilets jaunes, suspects de ressusciter la peste brune … ou à tout le moins un fond réactionnaire, violent, fasciste.
Bref ce gouvernement fait comme les autres: si vous n’entrez pas dans son cadre mental, il vous colle une étiquette peu reluisante (non productif, réactionnaire ou fasciste).
Au plan fiscal, il perpétue la balkanisation de notre société, en appliquant une fiscalité discriminatoire, où les ’riches’ (quoique ça veuille dire) doivent payer toujours plus, pour financer le bien être du reste de la population et de l’État.
On avait déjà les allocations familiales divisées par 2, 3 ou 4 selon les revenus du foyer. Exit la dernière vraie distribution de portée universelle. En 2017, le rapporteur général de la commission des Affaires sociales, Olivier Véran (LREM), proposait de les supprimer pour les revenus les plus aisés. Pas suivi d’effets mais nul doute que ça reviendra sur le tapis. Comme ça, on créerait une énième règle discriminatoire.
Hausse de csg compensée par une baisse des cotisations sociales … sauf pour les retraités (à l’exception de ceux en deçà d’un certain seuil de revenus) et, allez savoir pourquoi, pas de droit pour les indépendants (pour eux, spécialement, il y a des seuils de revenus au dessus desquels on n’est pas compensé). J’imagine que les indépendants ne sont pas assez ’productifs’ pour être traités comme les salariés.
TH: supprimée par petits bouts pour certains, pas pour d’autres. Comme ça, on créé encore deux classes de français: ceux qui payent et ceux qui ne payent pas. Et on attend le prochain choc de complexification quand les collectivités locales vont chercher à compenser le manque à gagner - nul doute qu’on va voire fleurir de nouvelles règles pour la fiscalité locale, avec une partie de la population qui va payer pour compenser la baisse accordée à d’autres.
Franchement, rien de bien neuf sous le soleil : on fait payer ceux qui ne cassent rien et n’empêchent pas leurs concitoyens d’aller au boulot ou faire leurs courses le samedi, pour satisfaire les revendications des autres. Bref, celui qui casse le plus a gain de cause.
Franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de nouveau avec M. Macron.
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5 #2423 06/12/2018 16h07
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Cornelius a écrit :
Mais les "gilets jaunes" réclament aussi des postes, des maternités, des médiathèques partout et soutiennent leurs élus locaux sur ce point. Comment répondre à des injonctions contradictoires (moins d’impôts - plus d’hôpitaux)?
C’est possible. 2 principes simples :
1) définir les priorités et abandonner le superflu
2) écouter les demandes du peuple
Perso (et sans préjuger de l’opinion majoritaire), il me semble plus important que les hôpitaux publics soient suffisamment équipés en lits, que d’ériger un plug anal géant sur la place Vendôme, aux frais de Marianne. Vous voyez, rien de bien compliqué.
Le seul problème c’est que la catégorie sociologique représentée en permanence au pouvoir a des préférences souvent éloignées, en matière de dépenses publiques, de celles du peuple. On retombe sur le problème de représentation politique, indissociable du consentement à l’impôt.
Perso, en libéral (modéré) et surtout en réaliste (reconnaissant la contrainte budgétaire), je considère que :
(i) l’Etat devrait s’abstenir d’intervenir dans tout domaine où les initiatives privées sont suffisamment efficaces,
(ii) toute dépense anti-redistributive devrait être éliminée (un exemple : les subventions aux théâtres parisiens bénéficient à une catégorie sociologique privilégiée, qui n’a pas besoin de ces subventions pour aller au théâtre),
(iii) la fonction publique devrait être soumise à des objectifs de performance (ça commence à être le cas) et de "rentabilité" des services rendus,
(iv) les écarts de rémunération / conditions de travail / statuts entre secteurs public et privé devraient être minimisés, pour des postes comparables.
La France n’est pas libérale, mais, comme le Canada, la Suède, les Pays-Bas (des pays qui ont comme la France des ambitions sociales), elle devra le devenir, dans une certaine mesure, de façon forcée, en raison de l’épuisement fiscal. Il faut réduire la dépense publique en redéfinissant les priorités, puis les impôts. Ce n’est pas M. Macron, qui s’est déjà mis à dos 80% de la population par ses enfantillages, qui fera cet effort de réforme.
Cornelius a écrit :
Les différentes lois sur le cumul des mandats et sur la réduction des indemnités gouvernementales font que le train de vie du personnel politique a baissé. (…) les jeunes députés macroniens gagnaient plus ailleurs, ne donnent pas (encore?) dans la multiplication de jetons de présence qui augmentent les traitements mais sont déjà honnis.
Le problème fondamental est d’envisager la politique comme une profession, un moyen de s’élever financièrement et socialement. Cela ne devrait pas être le cas. Un engagement politique suppose un sacrifice personnel et financier temporaire (pendant la durée du mandat), qui est acceptable quand on est passionné par l’intérêt général. Perso, je serais très favorable à aligner la rémunération des élus sur le salaire médian. Voilà qui satisferait sans doute les Gilets Jaunes. Et je ne m’inquiète pas : nous aurions toujours suffisamment de candidats aux élections pour pourvoir les postes.
Je crains que la réforme constitutionnelle envisagée par M. Macron (portant notamment sur la réduction du nombre de parlementaires) ne soit désormais mort-née - comme le reste de ses projets. Il reste à M. Macron la voie du référendum, mais je doute qu’il ait ce courage.
Cornelius a écrit :
Comment concilier les 20% de M. Le Pen et les 20% de M. Mélenchon (j’arrondis) dans l’élaboration d’une politique migratoire?
Les sondages sur le sujet sont d’une constance et d’une netteté remarquables, année après année. Les politiques publiques sont à l’inverse de ces souhaits exprimés très majoritairement par les Français. Est-ce normal, est-ce sain en démocratie ? M. Macron philosophe sans rire sur le caractère inévitable et souhaitable des migrations dans un monde globalisé, se délectant sans doute de voir monter le FN. Là encore, un référendum pour trancher définitivement cette question est peut-être une option souhaitable (en bon gaulliste, j’y suis toujours favorable, sur les sujets compliqués : le peuple a toujours raison).
Cornelius a écrit :
Évidemment, les médias n’ont aucun rôle dans ce phénomène de polarisation? Ni la personnalité de M. Wauquiez par exemple (il me semble assez peu attirant pour les avis modérés)? Y a-t-il eu un E. Macron aux États-Unis, en Italie, en Espagne, en Allemagne même à présent pour expliquer semblable polarisation de l’électorat?
Je note que M. Wauquiez, M. Fillon, M. Sarkozy, M. Chirac, M. Balladur, M. Barre, M. Giscard d’Estaing, M. Pompidou, De Gaulle (je pourrais continuer à remonter dans le temps) ont tous, sans exception, été décrits comme des "réactionnaires", des "fascistes", des périls pour la démocratie, en leur temps : c’est-à-dire à l’approche des élections. Toujours par une presse supposément neutre mais en fait très ancrée idéologiquement. Il me semble que leur pratique du pouvoir a été différente. Il me semble important de distinguer le discours médiatique de la réalité. J’espère que les oppositions crédibles, à gauche et à droite, échapperont au piège macroniste ("moi ou le chaos") et proposeront des projets crédibles aux prochaines élections.
En France, la presse est partisane : elle choisit son favori - clairement Macron, en 2017 - et les concurrents doivent résister aux lazzis, aux boules puantes et aux insultes. La presse est partisane et c’est son bon droit ; perso je commence à tiquer quand la source des boules puantes contre les opposants est le clan au pouvoir. A-t-on le droit de s’interroger, sans être accusé de conspirationnisme, sur les sources des informations fiscales opportunément fuitées à la presse, sur les sources permettant les violations systématiques du secret judiciaire ?
Au-delà du cas particulier de la France, je crois que nous traversons une crise mondiale de la démocratie - qui n’est pas forcément grave, pas forcément dramatique (elle peut être une simple phase vers un renouvellement démocratique). Il y a 2 cas :
- dans la plupart des cas, la révolte du peuple s’exprime par des votes (et c’est très sain, en démocratie), qui changent la conduite du pouvoir : le Brexit, Trump, 5 Stelle / Lega Nord, Bolsonaro… ;
- en France, le mécontentement du peuple s’est aussi exprimé (J.M. Le Pen au 2nd tour en 2002, le référendum européen en 2005, les 40% de Mme Le Pen + M. Mélenchon en 2017), mais ces votes n’ont aucune influence sur la conduite du pouvoir. Est-ce normal, est-ce sain en démocratie ? Il y a quelques jours encore, un député LREM nous expliquait doctement sur un plateau TV, sans rire, qu’il fallait transférer plus de souveraineté de la France vers l’UE.
La France est une démocratie malade parce que le peuple ne décide plus. Une petite élite, un petit clan s’accroche au pouvoir avec ses certitudes et une prétendue supériorité morale et intellectuelle, et a décidé que le peuple a tort. M. Macron est devenu le symbole de cette élite méprisante et illégitime.
Qu’arrive-t-il lorsque le peuple ne peut plus s’exprimer (= changer la conduite du gouvernement) par les votes ? Il s’exprime dans les rues. M. Macron est en train de le découvrir, à ses dépens. Par ses maintes provocations, par les conditions très douteuses de son élection en 2017, il porte une lourde responsabilité dans cette situation, et dans les violences.
Cornelius a écrit :
En gros, vous considérez que les juges sont aux ordres de M. Macron (ou du "clan ou pouvoir"? Lequel car M. Urvoas était socialiste). Je pense que la violation du secret judiciaire prévaut maintenant dans tous les cas. Connaissez-vous des magistrats personnellement? Cela vous amènerait peut-être à nuancer votre vision de la magistrature comme une sorte d’organisme dotée d’un seul cerveau auquel tous les membres obéiraient immédiatement.
M. Hollande, M. Macron, M. Valls, M. Ferrand, M. Urvoas, M. Strauss-Kahn appartiennent au même clan, politiquement et idéologiquement. Il faut vraiment être expert en nuances de rose pour arriver à faire des distinctions ! N’ont-ils pas fait carrière vers le pouvoir ensemble ? Ne sont-ils pas à t*u et à t*oi ? Existe-t-il la moindre différence idéologique sérieuse entre eux ?
Pour avoir été étudiant à Sciences Po, je connais bien le petit milieu où sont formés beaucoup d’énarques, magistrats et journalistes : il est très homogène politiquement et idéologiquement. Pour résumer, disons que la plupart de ces gens sont de gauche, mais qu’un électeur de gauche ne les considérerait pas comme de gauche. (Soyons sérieux : la période trotskyste à 18-20 ans ne compte pas.)
Cette catégorie sociologique, extrêmement minoritaire, a bien le droit d’exister et de penser comme elle veut. Mais en démocratie, il n’est pas sain, il n’est pas normal, qu’elle ait tous les pouvoirs. Ces gens-là ont pris l’habitude de gagner les élections en mentant effrontément au peuple, d’épingler leurs opposants politiques, au coeur de l’institution judiciaire, sur des "murs de cons", d’utiliser à leur guise, sans aucun contre-pouvoir, les armes des institutions médiatiques et judiciaires, dans leur intérêt propre. L’indulgence médiatique dont bénéficie M. Urvoas vous semble-t-elle saine, normale, en démocratie ?
Moi j’y vois un signe d’un extrême engourdissement des esprits, d’un oubli profond des bases de la démocratie. Non, le déroulement de l’élection présidentielle de 2017 n’était pas démocratique. Perso je considère avoir été privé de mon droit de vote ; il faudra bien rendre des comptes. Dans ces conditions, je considère saine et normale, en démocratie, l’expression des mécontentements populaires, voire la résistance à une oppression fiscale devenue largement illégitime.
Pour autant je condamne évidemment toutes les violences. Mais je ne lèverai pas le petit doigt pour défendre ce clan au pouvoir, qui à mon sens méprise le peuple et la démocratie. Je ne suis qu’un échantillon, mais je pense que beaucoup d’électeurs modérés, attachés comme moi à la République, aux institutions et à l’ordre public, partagent mon état d’esprit. M. Macron en porte la responsabilité.
Quant aux phrases qui choquent, Cornelius, ce n’est ni moi ni les médias qui les ont prononcées en premier. C’est M. Macron, Président de la République. A chacun de juger s’il est digne de sa fonction.
Dernière modification par Scipion8 (06/12/2018 17h23)
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#2424 06/12/2018 16h20
- rocambole
- Membre (2012)
- Réputation : 228
C’est marrant cette propension qu’on les non résidents à vouloir tout dynamiter, revenez vivre sur le territoire et on en reparlera.
Cela dit je partage une partie de ce qu’à dit Scipion 8 sans vouloir rejouer l’élection qu’il ne considère pas comme légitime (vous l’avez dit 2 fois), ce n’est pas responsable. Et pourtant, j’avais voté Fillon au premier tour, j’ai voté Macron au 2e même si ce n’était pas idéal (pour moi).
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#2425 06/12/2018 16h23
- GillesDeNantes
- Membre (2012)
- Réputation : 68
Scipion8 a écrit :
Perso (et sans préjuger de l’opinion majoritaire), il me semble plus important que les hôpitaux publics soient suffisamment équipés en lits, que d’ériger un plug anal géant sur la place Vendôme, aux frais de Marianne. Vous voyez, rien de bien compliqué.
Vous m’épatez, j’apprécie énormément vos interventions en dehors du café du commerce, là où votre expertise apporte un plus énorme à ces forums, et m’étonne donc de la faiblesse des caricatures que vous brossez ici. J’ai retenu une phrase, une seule, pour la disséquer un peu, tant elle est discutable.
Deux remarques :
* j’ignore quel a été le coût de l’installation de Paul McCarthy que vous fustigez. Mais pour vous qui avez le sens des ordres de grandeur, vous reconnaîtrez que c’est, à l’échelle de la France, ce qu’on peut appeler peanuts ;
* plus grave, après vérification Google, cette installation a été réalisée "dans le cadre de la Fiac hors les murs". Or, sauf si quelque chose m’échappe, la Fiac (foire internationale d’art contemporain) est une manifestation privée, organisée par une société commerciale, et dont la finalité est d’en dynamiser le marché. Même si, je n’en doute pas, elle doit recevoir diverses subventions, je serais surpris d’apprendre que son budget est essentiellement alimenté par la République. Que fait Marianne dans cette galère ?
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