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3 22 #376 11/10/2019 18h37
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Je ne suis pas vraiment adepte des dividendes, pour 3 raisons :
a) je suis en phase de capitalisation
b) je n’aime pas particulièrement payer des impôts (donc je préfère les enveloppes capitalisantes)
c) je pense que se focaliser sur les dividendes est un biais destructeur de performance, et qu’il faut raisonner en termes de total return
Cela dit :
d) je pense qu’une entreprise qui verse, sans excès, des dividendes croissants est le plus souvent une entreprise saine (donc le versement de dividendes croissants n’est pas un signal insignifiant)
e) à côté d’enveloppes essentiellement capitalisantes destinées à la croissance de mon patrimoine, j’aime avoir une enveloppe distribuante, pour des raisons pratiques (par exemple les dividendes € de mon CTO France me servent à payer mes frais fixes en €, me permettant d’épargner l’essentiel de mon salaire en $)
f) et surtout, comme tout le monde, j’aime recevoir des dividendes ;-)
Je présente donc une approche axée sur les dividendes, dans l’univers des valeurs françaises (et quelques belges), avec différentes variantes. Pour cela j’utilise mon screener maison, qui couvre toutes (a priori) les valeurs françaises de capitalisation > 170 millions € : 267 valeurs au total.
Je procède par étapes : des filtrages successifs, un peu comme dans un processus de distillation.
1) Distribution des valeurs selon leur dividend yield (on m’excusera cet anglicisme, plus précis que le terme "rendement", qui selon moi devrait plutôt refléter la performance totale = total return)
Sur nos 267 valeurs, 53 ne distribuent pas de dividendes cette année. Je les exclus de la suite de l’analyse. 70 distribuent un dividende faible (<2%), 98 un dividende moyen (entre 2% et 5%), 46 un dividende élevé (>5%).
2) Visualisation des valeurs selon leur dividend yield et la croissance annuelle moyenne du dividende
Je compile l’historique des dividendes sur les 6 dernières années (2014-2019) (il s’agit des années de paiement des dividendes : par exemple les dividendes 2019 correspondent à l’exercice 2018).
Précision importante : j’inclus les dividendes exceptionnels dans mon historique des dividendes (cela explique certaines variations très importantes).
Ensuite je calcule la croissance annuelle moyenne du dividende sur la période 2014-2019 par la moyenne arithmétique des croissances annuelles du dividende (et non par une moyenne géométrique, qui rendrait mes résultats très sensibles aux dividendes des années 2014 et 2019).
Enfin, je mets en rapport cette croissance annuelle moyenne du dividende et le dividend yield, pour chaque valeur. La taille des bulles reflète la capitalisation.
3) Filtrage par les années de paiement du dividende
Nous ciblons des entreprises qui payent des dividendes de façon régulière, et non des entreprises qui vont alterner des phases avec dividendes et des phases sans dividendes (il y en a pas mal dans notre univers, notamment dans les secteurs cycliques).
Notre premier filtrage va donc consister à regarder le nombre d’années, sur les 6 de notre période de référence (2014-2019) pendant lesquelles chaque entreprise a payé un dividende (quel que soit son montant, quelle que soit son évolution).
Nombre d’années de paiement d’un dividende sur la période 2014-2019
Cette méthode de filtrage est peu sélective : 177 entreprises ont payé un dividende chaque année en 2014-2019 (les boules vert foncé), soit 66% de notre univers de valeurs.
4) Filtrage par la régularité de la croissance du dividende
Nous préférons les entreprises qui augmentent leur dividende chaque année, plutôt que des entreprises qui font des "pauses" (parfois prévues, souvent non) dans la croissance de leur dividende.
Notre 2e filtrage consiste ainsi à compter le nombre d’années d’augmentation du dividende sur la période 2014-2019 :
- chaque augmentation annuelle du dividende rapporte 1 point
- chaque année de stabilité du dividende rapporte 0 point
- chaque baisse annuelle du dividende coûte 1 point
Ainsi, une entreprise qui a augmenté son dividende chaque année sur la période 2014-2019 aura un score de +5. A contrario EDF (la vilaine boule noire sur le graphique), qui a réussi à baisser 4 fois son dividende sans jamais l’augmenter, a un score de -4.
Nombre net d’augmentations annuelles du dividende sur la période 2014-2019
Ce 2e filtrage est beaucoup plus sélectif que le premier : seules 41 entreprises (15% de notre univers) ont réussi à augmenter leur dividende chaque année. Un adepte du DGI (Dividend Growth Investment) se focalisera sur les boules vertes (scores +5 et +4), voire éventuellement sur les boules bleues (+3 et +2), s’il accepte des pauses (ou une fluctuation) dans la croissance du dividende.
5) Combinaison des 2 filtres paiement du dividende & croissance du dividende
On peut maintenant associer nos 2 filtres en ajoutant les 2 scores :
- le nombre d’années de paiement d’un dividende sur la période 2014-2019 (max. 6)
- le nombre d’augmentations annuelles du dividende sur cette période (max. 5)
Seules 38 entreprises (14% de notre univers) ont un score parfait de 11/11. 32 valeurs ont un score honorable de 10/11.
Score combiné paiement & croissance du dividende sur la période 2014-2019
6) Ajout de filtres variés pour définir des short lists selon différentes approches d’investissement
Pour cette dernière étape, nous allons être élitistes : nous n’allons considérer que les entreprises avec un score parfait de 11/11, soit seulement 38 valeurs (les boules vert foncé sur le dernier graphique ci-dessus). (Mais il y a aussi de jolies valeurs avec un score honorable de 10/11…)
a) Approche de maximisation de la rente immédiate
Pour cette première approche, nous visons la maximisation de notre rente annuelle immédiate pour un investissement de X k€. Nous allons donc retenir les valeurs avec les dividend yields les plus élevés sur notre échantillon réduit de 38 valeurs.
Top 10 rente immédiate
On trouve un mélange intéressant de foncières, de financières et de valeurs matures (mais pas trop…). Assez surpris de retrouver Imerys ici (je n’aime pas). Cette approche de maximisation de la rente immédiate est dangereuse si elle est appliquée aveuglément (-> sélection adverse de valeurs matures ou déclinantes dont le maintien du dividende est incertain), mais l’utilisation préalable de 2 filtres ici devrait au moins atténuer ce risque.
b) Approche DGI (dividend growth investing)
Pour cette 2e approche, nous sélectionnons les entreprises (de notre échantillon "élitiste") qui ont le plus augmenté leur dividende en 2014-2019.
Top 10 DGI
Hormis Iliad que je n’aime pas, il me semble que c’est une short list intéressante, néanmoins fortement pondérée en valeurs cycliques, qui ont largement bénéficié du contexte économique jusqu’en 2017, mais ont pas mal souffert depuis.
c) Approche value & dividendes
Pour cette 3e approche, nous sélectionnons les valeurs optiquement "les moins chères", celles avec les ratios de valorisation les moins élevés : nous utilisons ici le ratio VE/EBITDA. Cette approche est "aveugle" aux potentiels de croissance différents selon les entreprises et les secteurs, mais ce problème habituel des approches value (risque de sélection adverse) est ici atténué par l’utilisation préalable de 2 filtres dividendes.
Top 10 value & dividendes
Une liste intéressante mêlant valeurs cycliques (Faurecia, Plastic Omnium…) et valeurs mal-aimées du marché, pour des raisons idiosyncratiques (Iliad) ou sectorielles (Publicis, Imerys).
d) Approche croissance & dividendes
Pour cette 4e déclinaison, nous sélectionnons les valeurs (parmi les 38) ayant le plus potentiel de croissance future, sur la période 2018-2021, selon le consensus des analystes (il s’agit de la projection de la croissance annuelle moyenne sur 2018-2021).
Top 10 croissance & dividendes
On retrouve pour l’essentiel des valeurs magnifiques. Juste quelques petites réserves de mon côté sur Plastic Omnium (cyclique, mais pas chère actuellement) et Publicis (gros doutes sur le secteur).
e) Approche momentum long & dividendes
Pour cette dernière variante, nous sélectionnons les valeurs (parmi les 38) qui ont eu le meilleur total return (croissance du cours + dividendes accumulés) sur la période 2014-2019 (jusqu’au 30 juin 2019).
Je sais que les adeptes du momentum préfèrent calculer le momentum sur des fenêtres bien plus courtes, mais je suis un investisseur de long-terme (avec un horizon de 10, 20, 30 ans) et buy & hold donc le momentum de court-terme ne me semble pas pertinent pour moi. En revanche, cela m’intéresse de cibler des valeurs qui ont démontré sur la période récente une capacité à battre régulièrement les indices.
Top 12 momentum long & dividendes
Là encore, une liste de valeurs superbes. A mon sens c’est la meilleure liste, sans aucun cheval boîteux. J’ai élargi la liste de 10 à 12 valeurs pour montrer ma "chouchoute" LVMH : soyez l’actionnaire de référence d’une entreprise qui augmente chaque année, et quelles que soient les modes du moment, son chiffre d’affaires de 10% et ses profits / son dividende de 15%, et vous finirez par devenir l’homme le plus riche du monde. A mon sens c’est aussi la valeur idéale dans une optique de construction de rente sur le long-terme, pour nous autres apprentis ou candidats rentiers.
Ma conclusion générale :
a) même si l’on n’est pas un adepte des dividendes, la prise en compte de filtres sur les dividendes peut sans doute améliorer la qualité du stock-picking
b) l’utilisation combinée de filtres momentum long, croissance, voire value peut aider l’investisseur focalisé sur les dividendes, notamment pour éliminer des valeurs (trop) matures voire déclinantes, et éviter la myopie habituelle du dividend yield
Dernière modification par Scipion8 (11/10/2019 18h54)
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#377 11/10/2019 19h23
Un énorme MERCI pour votre partage et un grand BRAVO !
Votre analyse et vos outils sont impressionnants. A coté mon petit tableau excel approximatif est ridicule. Vous m’avez permis d’en apprendre beaucoup et d’ouvrir mes horizons pour explorer les entreprises à dividendes faibles mais avec un gros potentiel d’augmentation de celui-ci et de croissance.
Je vais pouvoir élargir mon portefeuille de valeurs en m’appuyant sur cette approche.
- Je lorgnais sur Imerys mais cette valeur semble etre en phase descendante durable.
- J’ai aussi initié une petite ligne Publicis il y a quelques mois mais je vais la mettre en pause vu les évenements récents. Je vais plutot privilégier IPSOS dans ce secteur.
Questions
- Un investissement long-terme dividende consiste en général à garder la valeur le plus longtemps possible tout en la renforçant en période de creux pour maximiser le rendement. On profite ainsi des dividendes "toute notre vie". C’est l’approche préconisée par notre hote si j’ai bien compris.
Mais investir sur des entreprises avec une toute petite capitalisation comporte un risque plus grand de coupure du dividende ou de baisse importante en cas de problème (Aubay, Delta plus, Wavestone, Lectra…). N’est ce pas un peu paradoxal pour du long terme ou bien vous préconisez une approche différente (pondération dans le portefeuille, vente avec renforcement sur d’autres valeurs si forte plus value..) ?
- Des valeurs comme Dassault System ne rapporterons que 1,2% de rendement au bout de 10 ans. C’est très faible pour un portefeuille de rendement non ?
- Je suis étonné de ne pas voir Total qui bien que cyclique me semble etre une valeur incontournable tant sur la stabilité de l’entreprise que la valeur du dividende ainsi que la croissance annoncé de celui-ci. Qu’en pensez vous ?
PS : Votre screener maison est il basé sur Excel ? Sur quels sites ou avez quels outils arrivez vous à récupérer les différentes données ?
J’aimerai moi aussi concevoir ou pouvoir utiliser un tel type de screener pour m’aider à la décision dans l’avenir.
PARRAINAGE : IBKR, SAXO, DEGIRO, BOURSORAMA - MESSAGE
En ligne
#378 11/10/2019 20h36
Bravo…
Un regret (il faut oser : ne vous en formalisez pas svp) : que vous n’ayez pas publié vos listes sur les 38 lauréats .
C’est vrai que l’on se demande où sont certaines valeurs comme Total, AI…Et je suis surpris de voir Argan ; mais de toute manière sur un échantillon de "10" il peut y avoir un % d’erreur dans un sens comme dans l’autre.
Et avec seulement 10 valeurs il est difficile d’extraire son panachage personnel suivant son "credo".
En tout cas je suis admiratif non seulement de la qualité de vos analyses, de votre volonté de partager mais surtout de la cohérence de vos propos depuis votre inscription sur le forum.
Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*
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27 #379 12/10/2019 11h28
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Merci Gandolfi et Iqce pour vos retours amicaux et vos suggestions.
1) Voici les listes complètes des entreprises de notre univers France (capi > 170 millions €) avec un score combiné (paiement régulier des dividendes + croissance régulière du dividende, sur la période 2014-2019) parfait (11/11) et quasi-parfait (10/11), classées par capitalisation boursière décroissante.
Liste des 38 entreprises avec un score de 11/11
Liste des 34 entreprises avec un score de 10/11
On y retrouve bien Total, qui perd un point par rapport au score parfait en ayant maintenu son dividende inchangé en 2016 au lieu de l’avoir augmenté. Total est à mon sens une bonne valeur, mais son gros point faible (pour tout le secteur pétrolier, en général) est la croissance a priori atone du chiffre d’affaires à l’avenir : perso je pense que le secteur pétrolier est condamné à durablement sous-performer les indices, ce qui justifie une sous-pondération du secteur dans mon portefeuille. Je pense donc qu’il y a de meilleures valeurs, même dans une optique purement dividendes. J’utilise ma ligne Total comme un "livret" à rendement boosté (j’ai quasiment liquidé mes livrets) : c’est la seule ligne dans mon portefeuille que je gère dynamiquement (par exemple je viens de vendre 100 actions Total pour financer un long séjour dans un hôtel coûteux pour ma mission, mon employeur ayant oublié de me faire une avance…).
2) Voici maintenant des "top 20" sur les 5 approches présentées dans mon message précédent (6-a/b/c/d/e), sur la base des entreprises avec un score combiné supérieur ou égal à 9 sur 11.
Des avertissements importants :
- C’est beaucoup moins sélectif que dans mon message précédent, puisque 107 entreprises (40% de notre univers) ont un score combiné dividendes >= 9/11. Plus on descend sur ce score, plus on s’éloigne de la philosophie d’investissement dividendes. Un investisseur dividendes doit favoriser des entreprises qui payent chaque un dividende, et de préférence en l’augmentant. Donc ces "top 20" sont probablement moins qualitatifs que les "top 10" de mon message précédent.
- Certains adeptes des dividendes pourraient me reprocher que ma période de référence (2014-2019) est trop courte. Effectivement, une période plus longue, comprenant idéalement une récession, permettrait de mieux différencier les meilleurs distributeurs de dividendes. Evidemment, la principale raison pour le choix de ma période de référence est pratique (c’est assez galère de faire de l’archéologie sur l’historique des dividendes, comme expliqué ci-dessous).
- Evidemment, il faut voir ces listes comme de possibles réservoirs d’idées, mais il faut creuser chaque idée, plutôt que de répliquer aveuglément les listes.
Dans ces listes les valeurs avec un score de 11/11 sont en vert foncé, celles à 10/11 en vert clair, et celles à 9/11 en jaune (la qualité décroît, en tout cas d’un point de vue dividendes).
a) Top 20 rente immédiate
Les banques entrent en force dans ce top 20, mais à mon avis il faut se méfier : si j’allongeais la période d’observation, on verrait leur score (de régularité / croissance du dividende) nettement baisser. Je suis aussi moyennement confiant sur Eutelsat. Beaucoup de foncières dans ce top 20 "rente immédiate". Globalement le risque avec cette sélection est une croissance assez molle des résultats, donc du cours et des dividendes.
b) Top 20 DGI (dividend growth investing)
Un inconvénient technique de ma mesure de croissance du dividende apparaît ici : elle récompense les valeurs qui ont eu une évolution très volatile du dividende, principalement des valeurs cycliques (Plastivaloire etc.) qui ne versaient pas ou peu de dividendes au début de la période d’observation et qui ont pu massivement l’augmenter au profit d’une période généralement favorable. A nouveau, une période d’observation plus longue nous donneraient une liste de meilleure qualité. Cela dit, globalement j’aime bien cette liste, même si elle paraît surpondérée en small caps cycliques - particulièrement aux cours actuels.
c) Top 20 value & dividendes
Là encore les small caps cycliques sont surpondérées. Globalement j’aime bien cette liste (notamment aux cours actuels), mais il vaut mieux creuser chaque dossier. La croissance moyenne projetée du chiffre d’affaires n’est pas folichonne… Perso, je pense que pour des filtres potentiellement "dangereux" (risque de sélection adverse) comme le dividend yield ou le value, il vaut mieux être exigeant sur le filtre préalable dividendes (i.e. se limiter aux valeurs 11/11, voire 10/11).
d) Top 20 croissance & dividendes
Jolie liste à mon avis. Esker, SII et IGE+XAO sont de belles small caps. LVMH sort mais Christian Dior rentre dans la sélection ;-) Entrée aussi de Thales, Kering et d’Interparfums, à mon avis très solides. Sur les foncières (Covivio, Cegereal, Frey), l’utilisation du chiffre d’affaires projetée est contestable (ce n’est pas vraiment un critère de sélection pour des foncières), donc chaque dossier est à creuser.
e) Top 20 momentum long & dividendes
Très belle liste à mon sens, même s’il est étonnant d’y voir encore Plastivaloire malgré le massacre du cours. Evidemment, je suis influencé par la belle performance de toutes ces actions ces dernières années, ce qui justifie de creuser davantage ces idées.
3) Les small caps tendent à surperformer les large caps, sur la durée. Sur les 15 dernières années, le CAC Mid & Small a battu le CAC 40 10 fois. Cela dit, les small caps tendent à corriger plus sévèrement en cas de krach ou de grosse correction, en raison de leur moindre liquidité et de leur supposée plus grande fragilité dans un environnement économique dégradé. Certains considèrent que le surplus de performance des small caps se paie par une volatilité excessive.
Perso, je considère que :
i) un portefeuille diversifié doit idéalement couvrir toutes les tailles d’entreprises : exclure les small caps, c’est se priver d’une diversification utile ;
ii) un investisseur de long-terme, par exemple orienté dividendes, doit pouvoir surmonter la volatilité accrue du cours des small caps, en diversifiant bien son portefeuille et en calibrant correctement ses positions, voire même en tirer partie. Perso je suis adepte d’une calibration des positions selon le risque et la volatilité : je vais ainsi sous-dimensionner mes lignes small caps par rapport à mes lignes large caps.
Les 4 small caps que vous citez, Gandolfi, sont à mon sens de qualité, y compris dans une approche dividende. Je note que 2 d’entre elles (Aubay et Delta Plus) sont actuellement détenues par le fonds Indépendance & Expansion de William Higgons, et que Wavestone est une valeur "historique" d’I&E. Higgons n’est pas infaillible, bien sûr, mais cela tend à confirmer mon impression positive sur ces valeurs (dont je suis actionnaire).
D’ailleurs, voici le portefeuille actuel d’I&E (les boules rouges) représenté sur notre graphique croissance du dividende vs. dividend yield. On voit immédiatement la préférence de Higgons pour les small et mid caps, et aussi que le dividende n’est pas manifestement pas un critère de sélection pour lui. J’ai ajouté les noms des valeurs I&E à haut dividende pour ceux qui apprécieraient à la fois les dividendes et William Higgons.
4) Je pense que même les nano caps (capi < 50 millions €) ont leur place dans un portefeuille diversifié orienté dividendes. Elles ne sont pas comprises dans l’exercice que je présente ici, car mon univers ne couvre que les entreprises françaises avec une cap > 170 millions €. Mais les nano caps à haut dividendes sont bien présentes dans mon portefeuille : Imprimerie Chirat, Neocom Multimedia, Eaux de Royan, Aquila, Docks des Pétroles d’Ambès…
C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je préfère faire ma diversification moi-même, en titres vifs, plutôt que par des ETF : aucun fonds ne va chercher ces nano caps illiquides dans les tréfonds de la cote, alors que grâce à ma petite taille je le peux. Et en couvrant intégralement tous les segments de la cote, je dois atteindre une meilleure diversification que les ETF ;-) J’aime bien utiliser les arguments de la gestion passive contre la gestion passive ;-)
Cela dit, il faut se méfier de l’illiquidité extrême de ces nano caps, propice aux manipulations de cours (= ne pas suivre aveuglément les "prescripteurs", qui peuvent être tentés de commencer à parler de leurs "pépites" quand ils envisagent d’en sortir). C’est la raison pour laquelle IH est à raison réticent qu’elles soient trop largement discutées sur ce forum.
5) S’agissant de Dassault Systèmes (DSY), listons les + et les -, dans une optique dividendes :
- effectivement, le dividend yield (0,5%) est très bas
- la croissance du dividende (+9% / an en moyenne sur 2014-2019) est bonne mais loin d’être exceptionnelle : on peut trouver beaucoup mieux, dans une optique DGI
- la valeur est chère (VE/EBITDA 24)
+ DSY rachète ses actions, ce qui augmente le retour à l’actionnaire (je ne l’ai pas pris en compte dans cet exercice) et l’espérance de croissance du cours
+ DSY vient de racheter (à prix fort, certes) une entreprise US d’excellente qualité, Medidata (logiciels médicaux) : je l’avais mise sur ma buylist mais je me la suis faite "souffler" (si je puis dire) par DSY. A mon sens, c’est un espoir de performance encore meilleure de DSY à l’avenir.
+ DSY est une valeur de croissance, leader sur son marché de niche : il n’y en a pas tant que cela en France.
Bref, globalement, je suis acheteur de Dassault Systèmes (j’en suis actionnaire), mais je conviens que ce n’est pas une valeur idéale dans une optique de rente à court terme. Mais vous êtes jeune, Gandolfi, si vous projetez votre besoin de rente au moment de votre retraite, DSY peut aider votre trajectoire de capitalisation. Un paramètre clef dans la décision est aussi le nombre de lignes en portefeuille : pour moi, avec plus de 200 actions françaises en portefeuille, l’achat de DSY est évident. Si vous vous limitez à 20-30 actions avec une optique dividende, le choix de DSY est beaucoup moins évident.
6) Oui, mon screener maison est sur Excel. C’est un gros travail d’alimenter la base de données ; l’exploiter ensuite pour faire des analyses de ce type est beaucoup plus facile et rapide.
Mes sources sont les suivantes :
- Binck ("analyse fondamentale") pour l’essentiel des données fondamentales, y compris les prévisions des analystes. Zonebourse fournit aussi ces données, je crois.
- Une combinaison de Yahoo Finance, Investing, Morningstar, bnains.org et les rapports annuels pour l’historique des dividendes : c’est vraiment cela qui est compliqué, voire carrément casse-pieds quand on descend l’échelle des capitalisations
- IH pour les Piotroski
- Les rapports de gestion des fonds et Morningstar pour les portefeuilles des institutionnels
- Idéalement je voudrais ajouter les buyback yields (pour apprécier le retour total de cash aux actionnaires), les payout ratios (pour apprécier la sécurité du dividende) et les free cash-flows pour la valorisation (facile de les retrouver pour les large caps, plus compliqué pour les small caps)
Une fois toutes ces données compilées, je les traite sur Excel pour calculer automatiquement des total returns, des scores divers et variés etc. C’est la partie "fun".
Je mets à jour ce screener en gros tous les 6 mois (fin juin / fin décembre) : travail de gros bourrin au profit des vacances. Cela dit l’update du screener est beaucoup plus facile que sa mise en place initiale, car l’étape de loin la plus compliquée, l’historique des dividendes, est désormais achevée.
Outre la disponibilité de sources fiables sur l’historique des dividendes, ce qui complique l’exercice ce sont les divisions de cours, regroupements, fusions, dividendes exceptionnels etc. L’effet de ces opérations sur titres sur les dividendes passés est plus ou moins bien traité selon les sources. Cela me demande un gros boulot de vérification, voire d’"archéologie" financière.
Evidemment des erreurs sont tout à fait possibles dans mon screener, du fait de ce travail manuel et de l’incertitude sur la qualité des sources, mais j’ai fait un gros travail de vérification, ligne par ligne, et ces données représentent mon best effort.
Dernière modification par Scipion8 (12/10/2019 12h01)
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#380 14/10/2019 10h13
- crashray
- Membre (2019)
- Réputation : 33
Merci Scipion pour cette (formidable) analyse. N’étant pas encore pleinement convaincu d’une stratégie dividende par rapport à une stratégie full world ETF, pourrais-tu placer ces résultats au regarf d’un ETF world classique (CW8 par exemple).
Je préfèrerais grandement avoir des titres en vifs plutôt qu’un ETF mais je voudrais pas que la différence de performance soit grande.
Merci pour ce beau travail.
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5 #381 14/10/2019 14h11
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonjour Crashray,
4 avertissements préalables :
1) S’il y avait une méthode de stock-picking pour battre régulièrement les indices, sur la base des dividendes ou autre méthode, elle serait connue. Parmi les milliers de gestionnaires professionnels actifs dans le monde, peu arrivent à surperformer avec régularité un ETF Monde. Cela dit, certains ont d’excellentes performances sur la durée, y compris avec des approches qualitatives assez simples (par exemple l’approche value de William Higgons / I&E, qui surperforme en gros 8 années sur 10, au prix d’une performance médiocre les 2 autres années : mais sa stratégie reste gagnante sur la durée).
2) Il me semble particulièrement difficile, sur le long-terme, de battre un ETF Monde avec un panier d’actions françaises, pour une raison macro : sur le long-terme, la croissance du PIB de la France et de l’Europe (auxquelles les entreprises françaises, même internationalement diversifiées, est très exposées) est nettement inférieure à celle du monde. La croissance potentielle est plus ou moins de 1% pour la France / l’Europe, contre 4% pour le monde. Donc si l’on se limite aux actions françaises essentiellement exposées à l’Europe et qu’on vise une surperformance par rapport à un ETF Monde, il va falloir combler ce déficit de croissance du PIB (= la valeur ajoutée, au niveau des entreprises) de 3% par an par un excellent stock-picking : très compliqué.
3) Si nous achetons nos actions françaises sur CTO, nous allons subir chaque année un frottement fiscal sur les dividendes (d’autant plus important que nous ciblons des valeurs de rendement), par rapport à un ETF Monde capitalisant comme le CW8. En revanche, ce problème disparaît si nous achetons nos actions françaises sur PEA et PEA-PME.
4) Il est bien établi que les investisseurs particuliers sous-performent nettement, en moyenne, face aux indices : voir ici et là. Une partie de cette sous-performance (la majorité, à mon avis) est due à des biais psychologiques de suractivité (alors qu’il vaut mieux être passif), d’euphorie / panique, et à l’idée qu’il vaut mieux garder des liquidités (dont le coût d’opportunité sur la durée est énorme face à un indice qui progresse régulièrement). Mais à mon avis, une partie de la sous-performance s’explique sans doute par un mauvais stock-picking : à la lecture des forums, mon impression est que les investisseurs particuliers ciblent excessivement (i) des valeurs à haut rendement (souvent matures / déclinantes) et (ii) des valeurs optiquement « pas chères » (souvent de mauvaise qualité) – au détriment (iii) des valeurs de croissance sans dividende et (iv) des valeurs de qualité perçues comme « chères ». Ma conclusion perso, c’est qu’il vaut donc mieux, d’un point de vue probabiliste, concentrer le stock-picking sur les valeurs (iii) et (iv) plutôt que (i) et (ii), c’est-à-dire faire « l’inverse » de ce que fait l’investisseur particulier moyen. Dans le cas présent, nous ciblons des valeurs de rendement (mais de qualité) – ce n’est donc pas vraiment ma stratégie perso.
La conclusion de tout cela, c’est que c’est un sacré défi de vouloir battre un ETF Monde avec un panier de valeurs françaises de rendement. Cela dit, on peut essayer, et en tout cas cibler une bonne performance sur la durée, avec des valeurs de rendement de qualité.
Pour ce faire, mon approche consisterait à sélectionner à cibler des valeurs de qualité dans les « short lists » établies objectivement dans mon message précédent.
Perso je réfléchis de façon probabiliste et j’utilise un système de « feu tricolore » : la valeur « idéale » pour moi (toujours avec notre approche dividendes) devrait remplir les critères suivants :
1) Croissance régulière du dividende : score au minimum de 10/11 (selon la méthodologie présentée dans mes messages précédents)
2) Croissance annuelle passée du dividende (sur la période 2014-2019) > 10% / an
3) Croissance annuelle prévue du chiffre d’affaires (consensus des analystes sur 2018-2021) > 8% / an (2x la croissance potentielle du PIB mondial)
4) Nette surperformance par rapport aux indices (sur la période 2014-2019) > 150% (2x la performance du CW8 sur cette période)
5) Valeurs pas trop chères pour limiter le risque de surévaluation : VE/EBITDA < 15 (je mets la limite délibérément assez haute pour ne pas éliminer trop de valeurs de qualité)
6) Dividend yield > 1,5% (je mets la limite délibérément assez basse pour ne pas éliminer trop de valeurs de qualité)
Perso les critères 1-4 me semblent importants dans cette approche. En revanche, je ne suis pas loin de penser qu’on pourrait se dispenser des critères 5 et 6 – mais je comprends bien que la plupart des investisseurs en dividendes veulent un certain rendement et ne veulent pas risquer de surpayer des valeurs.
Pour tous ces critères, je définis les seuils pour un « feu vert » (ils sont précisés ci-dessus), ainsi que pour un « feu orange » (médiocre) et un « feu rouge » (mauvais). Par exemple toute valeur qui a sous-performé le CW8 sur la période 2014-2019, ou qui a une croissance du chiffre d’affaires inférieure au PIB mondial, recevra un « feu rouge » (je suis exigeant sur ces 2 critères).
Pour chaque « feu vert » j’attribue 2 points, pour chaque « feu orange » 1 point, pour chaque « feu rouge » 0 point. Je calcule ainsi le score de chaque valeur. (On peut éventuellement pondérer différemment les différents indicateurs, selon ses préférences. On pourrait aussi considérer que tout « feu rouge » est éliminatoire.)
Voici ce que cela donne : les valeurs (toutes avec un score de régularité du dividende de 11/11 ou 10/11 comme expliqué dans mes précédents messages) sont classées par score décroissant et, pour un même score, par capitalisation décroissante.
Note : Pour les valeurs sans ratio VE/EBITDA, j’ai utilisé le PER. Pour les valeurs sans projection de chiffre d’affaires, j’ai utilisé la croissance passée du chiffre d’affaires.
Seules 3 valeurs ont un score parfait : LVMH (à mon sens la meilleure valeur française, quelle que soit l’approche d’investissement retenue), Kering et Rubis. Il n’est pas étonnant que ressortent ainsi des valeurs qui ont démontré un avantage concurrentiel important, un moat (LVMH et Kering sont des leaders mondiaux du secteur du luxe, Rubis est dominant sur sa niche).
Je suis également actionnaire et acheteur de toutes les valeurs avec un score de 9 (il faut néanmoins que je me remette à la page sur Lectra, Voyageurs du Monde et Chargeurs).
La plupart des valeurs avec un score de 8 sont aussi à mon sens achetables, excepté peut-être Viel (je n’aime pas la croissance atone) et Publicis (grosses difficultés sectorielles ; je pense que l’indicateur de croissance projetée est faussé par une récente opération de croissance externe). Je ne suis pas actionnaire de LDC par éthique personnelle (exploitation animale) ni de SEB par préjugé (je trouve leur business ringard, mais les chiffres me donnent tort). Certaines valeurs comme Plastic Omnium, Trigano et Manitou sont cycliques mais c’est peut-être un bon moment pour les acheter (ou alors attendre une récession).
Il y a quelques valeurs avec un score de 7 (voire 6) que j’aime beaucoup, comme Airbus, Orpea, Eurofins Scientific, Robertet, Esker, L’Oréal, Dassault Systèmes, Sartorius Stedim, mais elles sont peut-être un peu moins pertinentes dans une approche dividendes que celles notées 9 ou 10.
Selon votre degré de sélectivité, vous pouvez définir votre panier à votre goût (on pourrait ajouter une dimension de diversification sectorielle par exemple). Si on prend « bêtement » les valeurs de scores 9 ou 10, le panier équipondéré a fière allure : un rendement moyen de 2,4%, une croissance annuelle du dividende > 20%, une croissance prévue du chiffre d’affaires de 8% (le double du PIB mondial), une très nette surperformance face au CW8 (x3 sur 2014-2019) et… ce panier n’est pas si cher que ça avec un VE/EBITDA de 12. Mais évidemment le disclaimer habituel s’applique : les performances passées etc.
Un puriste de la gestion indicielle vous dira que toute cette tambouille ne sert à rien, puisque les marchés sont efficients et que ces fondamentaux sont reflétés par les prix. Je ne suis qu’à moitié d’accord avec cela : je pense qu’une approche de scoring de ce genre permet de sélectionner des entreprises de qualité, et que c’est déterminant pour la gestion psychologique du portefeuille et pour la performance de long-terme. L’efficience parfaite est un modèle théorique ; en pratique il y a différents degrés d’efficience, l’efficience varie au cours du temps et selon les segments de marché, et le marché peut être myope sur certains facteurs (notamment macros).
Constituer un panier de valeurs de rendement de cette façon ne vous donne certainement pas la certitude, mais au moins un espoir raisonnable, de battre les indices sur la durée, et en tout cas de mieux connaître vos valeurs et d’éviter les pires erreurs de gestion en cas de turbulences.
Si vous voulez limiter l’impact d’une sous-performance par rapport aux indices, une solution est de combiner un ETF World et un panier de titres vifs, en faisant varier la proportion des 2 selon votre préférence pour les titres vifs vs. les ETF et selon votre capacité d’acceptation d’une possible sous-performance.
Dernière modification par Scipion8 (15/10/2019 09h43)
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1 #382 14/10/2019 16h13
- Korben
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Bonjour.
Je rejoins l’analyse de Scipion8 sur le fait de ne pas se focaliser uniquement sur le critère dividende. J’utilise également une analyse multi-critère avec les dividendes (dont la stabilité ou croissance sur 10 ans) ; qualité (moat, pricing power) ; total return à 10 ans (ou moins pour les sociétés à IPO < 10 ans) ; je fais également tourner de temps en temps des screeners sur des critères long terme ; et je regarde les sélections de tiers (cf. p.ex. mon suivi mensuel des fonds performants). Soit 5 critères. Je regarde les sociétés présentes sur plusieurs critères. Et on ne sera pas surpris de voir beaucoup de valeurs en commun avec celles de Scipion8
P.ex. avec 5 critères /5 remplis :
bioMérieux
Hermès
Ipsen
LVMH
Rubis
Sartorius Stedim Biotech
4/5 :
Airbus
Aubay
Dassault Systèmes
Eiffage
EssilorLuxottica
Euronext
Groupe Seb
Interparfums
L’Oréal
Pharmagest Interactive
Rémy Cointreau
Safran
Sanofi
Teleperformance
Thales
Vinci
Voyageurs du monde
Et 3/5 :
Air Liquide
Akka Technologies
Alten
Bouygues
Capgemini
Danone
Delta Plus Group
Devoteam
ECA
Edenred
Esker
Eurofins Scientific
Fountaine Pajot
GTT
ID Logistics
Ipsos
Kering
Korian
Mersen
Michelin
Oeneo
Orpea
Pernod Ricard
Schneider Electric
Scor
SII
SMCP
Sodexo
Solutions 30
Sword Group
Thermador
Trigano
Worldline
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#383 14/10/2019 23h22
Scioion, votre travail est toujours impressionnant et argumenté.
Mais même si je sais que vous avez des outils professionnels je suis toujours impressionné par vos screening. Vous y passez des heures ou vous parvenez à rentrer n’importe quel critère dans votre screener qui vous sort ds réponses automatiques ?
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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#384 15/10/2019 06h07
- Swingueur
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@Scipion8: quand je lis que vous prenez la moyenne arithmétique des variations annuelles, je me demande pourquoi ne pas prendre le minimum? Comme cela si c’est négatif ou nul, on voit rapidement qu’il y a eu une stagnation ou diminution. Mais je vois ensuite votre scoring qui est intéressant, que je compte tester, non seulement sur les dividendes, mais aussi sur d’autres ratios de croissance. IH a un fonctionnement similaire dans xlsValorisation de mémoire.
Pour le problème de sensibilité aux extrémités sur la moyenne géométrique - j’imagine qu’on parle de (Vf/Vi)^(1/ans)-1 - pourquoi ne pas prendre les valeurs moyennes aux extrémités sur 2-3 ans? J’avais lu ça quelque part (peut être chez Graham) sans le comprendre, mais avec votre remarque tout devient plus clair.
Sinon, j’avais fait un exercice similaire avec les données MorningStar (pas sur qu’elles soit toujours justes), en combinant les "aristocrates" - pas de diminution sur 10ans - et les meilleurs rendements (top 20% sur 217 valeurs) , je trouve "seulement":
Axa
Klepierre
Imerys
Lagardère
Wereldhave
Eurocommercial
Encore une fois je prends ce screener avec des pincettes pour le moment, même si je vois que Klepierre est également mentionné par ailleurs
Dernière modification par Swingueur (15/10/2019 07h34)
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4 #385 15/10/2019 15h14
- Scipion8
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@Swingueur : 1) C’est très compliqué de trouver une mesure "parfaite" de croissance du dividende :
- Une moyenne géométrique entre 2014 et 2019 pose des problèmes multiples : (i) comme vous le notez, elle est effectivement très sensible à 2 années sur notre période de 6 ans, alors que ce qui nous intéresse est plutôt la régularité de la croissance du dividende sur ces 6 ans ; (ii) elle "récompense" les entreprises qui ne payaient pas ou peu de dividendes en 2014 (donc a priori pas des "aristocrates").
- Comme vous le dites, on pourrait atténuer le problème (i) en comparant le dividende moyen sur 2014-2016 et celui sur 2017-2019, mais à mon sens ce n’est pas non plus parfait, car le problème (ii) demeure : par conséquent, cette approche favorise les entreprises qui ont versé des dividendes exceptionnels sur la période récente (par exemple Tessi) et/ou des entreprises cycliques qui versaient peu de dividendes sur la période initiale : ce n’est pas le mieux pour un investisseur focalisé sur la régularité des dividendes. Voici ce que ça donne : (Je garde les couleurs vert foncé / vert claire / jaune pour désigner les meilleures entreprises du point de vue de la régularité des dividendes, avec des notes respectivements de 11/11, 10/11 et 9/11.)
- La moyenne arithmétique que j’utilise est aussi loin d’être idéale : par exemple une entreprise qui double son dividende (+100%) puis le maintient l’année suivante (+0%) avant de le réduire de moitié (-50%) a une moyenne arithmétique de (100+0-50)/3 = 16,7%, plus qu’une entreprise qui augmente son dividende de 10% par an, alors qu’un investisseur DGI devrait probablement préférer la seconde. J’ai un peu atténué ce problème par l’utilisation préalable de 2 filtres sur le paiement régulier et la croissance régulière du dividende.
- Un autre biais dans mon analyse est l’inclusion des dividendes exceptionnels : j’ai choisi une approche "agnostique", i.e. je prends en compte tous les dividendes, quels qu’ils soient (réguliers ou exceptionnels). Cela tend à pénaliser les entreprises qui versent des dividendes exceptionnels, car elles vont voir le plus souvent leur dividende (global) baisser l’année suivant celle où elles ont versé un dividende exceptionnel, récoltant ainsi un "-1" dans mon score de croissance régulière du dividende. C’est la seule raison pour laquelle une entreprise exceptionnelle comme Hermès, qui a augmenté son dividende régulier de +68% entre 2014 et 2019, et qui verse un dividende exceptionnel de 5€ / action tous les 3 ans, récolte un médiocre 7/11 dans ma notation de croissance régulière du dividende : clairement c’est immérité. Il me faudrait éventuellement distinguer dividende régulier et dividende exceptionnel, et récompenser au contraire les entreprises versant des dividendes exceptionnels par des points de bonus. La belle Vinci (9/11) est aussi concernée par ce problème (versement exceptionnel en 2014).
- Mon approche pénalise aussi excessivement les entreprises qui augmentent leurs dividendes tous les 2 ans, car toute stabilité annuelle du dividende est punie d’un score "0". C’est pour cela que d’excellentes entreprises comme Eiffage (qui a doublé son dividende entre 2014 et 2019, mais en l’augmentant tous les 2 ans) ou Air Liquide (augmentation plus modeste du dividende tous les 2 ans) ne récoltent que de modestes 9/11 et 8/11, respectivement, avec mon approche.
Bref, il est bien difficile de trouver une mesure "neutre" et "objective" de la croissance du dividende. Chaque méthode a ses biais, et va nécessairement pénaliser ou favoriser certaines entreprises compte tenu la diversité des profils (cycliques vs. non-cycliques etc.) et des politiques de retour de cash aux actionnaires.
2) L’espérance de performance totale (total return) semble très sensible au seuil de dividend yield choisi. Considérez les 3 paniers suivants, établis selon des tambouilles méthodes personnelles mais objectives (pas de discrimination ou de préjugés sur les valeurs) :
- Panier A : comme expliqué dans mon message précédent, on utilise une méthode de "feux tricolores" pour établir un score multi-critères, mais toujours orienté sur des valeurs payant un dividende régulier et croissant (11/11 et 10/11) : ce panier a fait 4x la performance du CW8 sur 2014-2019 (+76%) (évidemment les performances passées etc.) : dividend yield 2,4%, total return 2014-2019 +325%. [NB : Le score est lui-même influencé par le total return et le score est établir sur des valeurs actuelles donc ceci n’est évidemment pas un back-test.]
- Panier B : insatisfaits du dividend yield moyen du Panier A (2,4%), nous ajoutons au score multi-critères le dividend yield *100, afin de "récompenser" les valeurs payant des dividendes élevés. Mais pour éviter de ne se retrouver qu’avec des valeurs matures / déclinantes offrant un dividende élevé mais incertain, nous ne retenons que des valeurs avec un score multi-critères >=7. Nous obtenons un panier versant un beau dividende, tout en faisant 2x la performance du CW8 sur 2014-2019 : dividend yield 4,2%, total return 2014-2019 +150%.
- Panier C : encore plus gourmands pour notre rente, nous sélectionnons parmi nos entreprises augmentant régulièrement leurs dividendes (notées 11/11 et 10/11) toutes celles qui affichent un dividend yield >5%. Le dividend yield de ce panier d’entreprises de bonne qualité est élevé, mais ceci se paye par une performance de seulement la moitié de celle du CW8 sur 2014-2019 : dividend yield 6,8%, total return 2014-2019 +38%. J’insiste sur ce point : ce panier a nettement sous-performé alors même qu’il est constitué d’entreprises de qualité, qui ont augmenté leur dividende (quasiment) chaque année ces 6 derniers ans. [NB : Evidemment ceci s’explique : le dividend yield actuel de ces entreprises est élevé parce que leur cours a parfois baissé. A nouveau, ceci n’est pas un back-test.]
Bref, la définition de la cible de dividend yield est sans doute un facteur déterminant de la performance (totale) future. Si on est trop gourmand (dividende >5%), on risque de le payer cash, par une grosse sous-performance face aux indices. En revanche, on peut battre un ETF Monde avec des valeurs de rendement autour de 4% bien choisies (dont le choix n’a bien sûr rien d’évident, l’approche présentée ici en étant une tentative).
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
@MisterVix : Non, malheureusement je n’ai actuellement accès à des outils professionnels sur les marchés financiers. Tout ce travail analytique serait beaucoup plus simple si j’avais accès à Bloomberg, dont j’étais un utilisateur très actif jusqu’à mon départ de Francfort en 2015. Bloomberg donne accès à une masse incroyable de données macros (sur les économies) et micros (sur les entreprises), et leur extraction sur Excel est très facile. C’est un outil analytique très puissant, mais hors de portée de la plupart des particuliers (la licence tourne autour de 4000$ / mois, si je me souviens bien - il faudra vraiment que je sois un très gros rentier pour me l’offrir).
Sans outil professionnel et sans compétence particulière pour l’extraction automatique de données d’internet, mon travail est largement manuel. Je sais que cela peut sembler difficile, voire impossible (ou en tout cas très ch…), à beaucoup, mais la compilation et le traitement des données est un loisir habituel pour moi, depuis ma plus tendre enfance (à 13-14 ans j’analysais les résultats des élections régionales et cantonales ; je reste un bon connaisseur de la carte électorale, même si le macronisme a malheureusement brouillé tous mes repères). J’ai toujours fait cela, sur tous les sujets (par exemple le cinéma ou le sport : je continue à garder à jour une base de données sur la Bundesliga), mais j’ai simplement déplacé cette activité analytique sur un sujet (a priori…) moins futile : l’investissement.
Pour ce screener maison sur les valeurs françaises, j’ai surtout passé du temps à collecter les valeurs fondamentales, et surtout l’historique des dividendes : c’est vraiment cela le plus pénible car les sources sont de qualité approximative (données incomplètes, traitement aléatoire des divisions d’actions et autres opérations sur titres, dividendes exceptionnels etc.) : cela demande un gros travail de vérifier chaque historique de dividendes (et plus on recule dans le temps, plus c’est compliqué, notamment pour les small caps). C’est pour cela que je ne couvre que 2014-2019 et (pour l’instant) les capis > 170 millions €.
Ensuite, le traitement statistique / analytique des données, les jolis graphiques, les classements, le scoring, etc. demandent beaucoup moins de temps (et surtout c’est beaucoup plus fun) : en quelques heures c’est fait (je suis un gros utilisateur d’Excel aussi dans mon job, même si j’utilise surtout des fonctions de base). En gros le rapport entre le temps passé à la compilation des données et leur traitement est de 10 pour 1.
J’ai passé du temps sur ce screener France, mais beaucoup moins que sur mon screener US : je me suis engagé à la compilation des données sur les entreprises US de capi > 500 millions $, avant de me rendre compte que c’est un univers immense : mon screener US compte actuellement 2200 entreprises (soit quasiment 10x plus que mon screener France). Je n’ai reconstitué l’historique des dividendes "que" sur 1200 d’entre elles, et je me suis arrêté, ça me prenait trop la tête. (Cela dit je couvre de façon à peu près exhaustive toutes les valeurs de capi > 3 milliards $ et j’ajoute toute valeur potentiellement intéressante.)
Tout cela peut sembler un "loisir" bizarre et une grosse débauche de temps et d’énergie pour des résultats incertains, mais (i) au fur et à mesure que mon portefeuille boursier grossit, un alpha même modeste de 1% représenterait des sommes substantielles (surtout sur la durée), justifiant un investissement intellectuel (ou disons analytique) de ma part, et (ii) je me dis que la plupart des entreprises de la cote vont m’accompagner pendant toute ma vie d’investisseur, et que c’est donc un bon investissement de ma part de les "analyser" (même superficiellement) le plus tôt possible. Je suis un grand adepte de la théorie des 10 000 heures (travaillez 10 000 heures sur n’importe quel sujet et vous en deviendrez un expert), et je considère que le talent n’est que du travail accumulé.
Dernière modification par Scipion8 (15/10/2019 15h58)
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1 #386 15/10/2019 21h14
Ok. Et je suppose que stockopedia et consors ne sont pas assez puissant pour vous.
Vous pourrez sans doute rémunérer vos 10000h en commercialisant votre database.
A quand un screener IH enrichit de vos datas compilées ? Moi je payerai pour ça ! (Mais moins de 4000€/mois)
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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[+1 / -1] #387 16/10/2019 18h39
- Mevo
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MisterVix a écrit :
Vous y passez des heures ou [..]
Bonjour MisterVix,
Juste un message rapide en passant: J’avoue que je me pose aussi un peu la question (une parmi de nombreuses autres). Soit il trolle et sort les données d’un "véritable" screener. Soit il y passe un temps fou (pour la collecte des données) pour … un peu rien. Enfin, ca me parait une hérésie de mon point de vue: Comment mettre à jour les prix ? (qui changent quotidiennement. Est-ce qu’une API comme Google Finance laisse récupérer les cotations d’autant de valeurs ? J’ai un doute. Sans savoir ni avoir essayé, j’avoue. La mise à jour des prix est un point qu’il n’a jamais soulevé sauf erreur de ma part). Les recommandations et "price target" des analystes changent régulièrement (sachant qu’il les utilise). Les taux de short ou de détention par les institutionnels, également. De nouveaux résultats sortent tous les trimestres. etc… Vouloir récupérer ces données "à la main" n’a aucun sens, alors qu’il existe des screeners très bien (qui se chargent d’avoir des données correctes et à jour) et extrêmement complets pour quelques dizaines d’euros par mois. On peut ensuite exporter les résultats vers Excel pour les retravailler ou faire de jolis graphs si on veut.
En littéralement quelques clics de souris: J’ai sélectionné "France", un classement en fonction du CAGR du dividende ces 5 dernières années, et un tri qui calcule que le nombre d’années où le dividende à augmenté soit supérieur au nombre d’années où il a diminué (le screener calcule un chiffre en faisant +1 pour les années d’augmentation, et -1 pour les années de diminution. C’est d’ailleurs l’exacte méthode qu’il a utilisée. J’ai sélectionné un résultat de 1 minimum. Réglable selon son souhait).
Puis j’ai sélectionné un affichage en sortie des total return sur différentes périodes (ce que l’intervenant regarde souvent) et le calcul du dividende de l’année en cours par rapport à la moyenne des dividendes des 5 dernières années. On peut sélectionner un tas de données supplémentaires (sur le dividende, ou autres) pour trier, classer ou pour afficher. Je me suis arrêté à cela. Ca m’a pris 40 secondes en tout. Résultat exporté vers Excel:
Ensuite, on peut s’amuser avec des graphs si on veut (J’utilise LibreOffice, je n’ai pas Excel. C’est sacrément moins beau )
Abscisse = Total return sur 5 ans CAGR
Ordonnée = Croissance du dividende sur 5 ans CAGR
La taille des bulles est en fonction du dividende actuel, la couleur en fonction du total return 10 ans CAGR
Si on prend plaisir à bosser inutilement, chacun son trip. Aucun soucis là-dessus. Ca n’est peut-être la peine de tartiner à chaque fois à quel point c’est du travail et ca prend du temps (par rapport à la collecte des données). Perso, je trouve ca à la limite de l’irritant à la longue. Surtout qu’un tas de membres du forums lui avaient indiqué des screeners et qu’il n’était peut-être pas très logique (surtout, pas optimal) de vouloir faire du "maison" … manuellement ! La réponse n’avait elle non plus pas eu grand chose de logique (à mon sens), mais bon (tout ce qu’il a toujours fait et tout ce qui se trouve au-dessus peut sans problème se sortir d’un screener commercial, en croisant les résultats de plusieurs recherches, au besoin).
Maintenant, je peux comprendre qu’on apprécie ce "loisir" (enfin, nan, pas vraiment. Mais je peux essayer de comprendre. En tout cas je respecte l’idée, surtout que ca ne nuit à personne d’autre, sur ce coup là). Quant à croire que perdre du temps mène au talent … je n’en suis pas si sûr.
PS: Juste pour que ce soit bien clair, je parle de la partie récupération des données, pas des messages publiés.
(MisterVix: Désolé, mais par rapport à votre tout dernier message, les bras m’en tombent. Nombre de services vous proposeront des bases vérifiées pour une fraction du prix que vous mentionnez. L’exploitation de la base de donnée est une autre chose, mais la base en elle-même [nous parlons de données récupérées dans des bases existantes, dont majoritairement celle de Binck] n’a rien de miraculeuse). A moins que votre message n’était de l’ironie que je n’ai pas totalement saisie, MV. Dans ce cas, je vous prierais de m’excuser de ne pas avoir percuté.
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2 #388 16/10/2019 19h13
- wulfram
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Comment mettre à jour les prix ?
Pour ne répondre qu’à cette question : si vous utilisiez Excel (ce qui n’est en rien une obligation, j’en conviens), vous sauriez que celui-ci permet d’avoir les prix en temps quasi réel avec une manipulation fort simple. (saisir le nom, passer dans l’onglet "data", et choisir "stock")
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#389 16/10/2019 20h15
Bonjour,
Merci. Tableau intéressant bien que je trouve votre avis assez dur envers Scipion.
- Comment avez vous récupéré ces infos aussi rapidement ?
Si je comprend bien, vous avez fait un classement par meilleure croissance annualisé du dividende par rapport à l’évolution de celui-ci sur 5 ans.
Mais que représente le total return CAGR à 5, 7 et 10 ans ? La moyenne annuelle de l’evolution du cours en comptant le versement des dividendes ? Je ne comprend pas pour Faurecia par exemple qui a pris 83% en 5 ans (boursorama) et se retrouve avec un total return en dessous de 10 sur cette période.
PARRAINAGE : IBKR, SAXO, DEGIRO, BOURSORAMA - MESSAGE
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#390 16/10/2019 20h26
- pvbe
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@Mevo,
Quel screener utilisez vous pour obtenir le Total return?
A moins que vous le calculez vous même div yield + hausse du cours sur la même période.
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#391 16/10/2019 20h30
- DDtee
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Quand je vois le temps utilisé ici par les uns et les autres à analyser le passé des titres, je me dis que finalement, l’immobilier physique géré en direct, c’est très très cool (humour sans critique)
Par vent fort, même les pintades arrivent à voler
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6 #392 16/10/2019 23h22
- Sgad
- Membre (2019)
- Réputation : 7
Bonjour Mevo,
Pourquoi tant d’agressivité réitérée à l’égard de Scipion8 ? Ne voyez aucune volonté de vous attaquer dans mon propos mais je m’interroge sur vos intentions ("genuine question", comme on dit). Je constate que vous avez un passif de querelles plus ou moins intenses avec ce membre, or il semblerait que :
- vous reveniez systématiquement à la charge le premier, ce qui à chaque occasion recrée un climat hostile là où une prise de position plus diplomate, neutre et mesurée serait non seulement plus constructive mais également plus agréable à lire pour les autres participants ;
- vous vous permettiez de le juger ou de juger ses pratiques (je vous cite : "il trolle" ; "bosser inutilement" ; "je peux comprendre qu’on apprécie ce "loisir" (enfin, nan, pas vraiment." ; "Quant à croire que perdre du temps mène au talent") et ce de façon peu délicate. Je n’ose vous inviter à relire la sous-thématique "Courtoisie", dans "Nos valeurs" de la charte du forum. Je suis certain que vous la connaissez et la comprenez. Quand bien même, je crois que vous n’êtes nullement capable de mesurer les apports que lui procurent ses pratiques, et qu’il est toujours plus pertinent de se questionner sur ses choix propres plutôt que sur ceux des autres. A moins que vous ne supposiez que vous considérations ont plus de valeur que d’autres, ce qui serait hautement déplacé ?
- vous trouviez ça "à la limite de l’irritant". Pourquoi diable, donc, lire son propos ? L’être humain aime se faire souffrir, j’en conviens. Vouliez-vous partager l’expérience ?
- vous considériez que le fait d’employer du temps pour reproduire et s’approprier cognitivement quelque chose qui existe déjà et qui est éventuellement plus performant que votre résultat soit une perte de temps. Considération qui, de l’avis unanime de tout chercheur en psychologie développementale, est hautement dégradante à l’égard de tout être humain en développement, autrement dit de tout être humain de 0 à ~85 ans ;
- vous vous permettiez d’intervenir également auprès de MisterVix pour contredire son choix.
Je vais me permettre, pour ma part, une dernière question mais elle est centrale et je vous prie d’être sincère : quel a été votre objectif en écrivant ces quelques lignes tout à l’heure ?
J’ai du mal, en effet, à percevoir le bien-fondé de votre démarche.
A nouveau, et au risque de me répéter (ce qui ne sera pas une perte de temps, évidemment), je vous prie de croire que je n’ai en aucun cas l’intention de vous nuire par mon message. Je cherche simplement à comprendre.
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#393 17/10/2019 02h38
- Swingueur
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@scipion8: avez vous essayé de mettre 1 en cas de dividende stable? Après tout ce n’est déjà pas mal.
Pour votre conclusion yield vs perf, c’est logique. L’objectif étant de toucher des revenus croissants avec des prix stables comme dans l’immobilier.
Pour ce qui est du temps passé, je suis d’accord sur le fait que c’est la constitution des données qui est le plus gourmand. Le traitement est plus simple avec des macros ou scripts.
Récupérer les prix peux se faire sur Euronext.
Pourquoi passer autant de temps? Tout simplement parce que les chiffres sur les sites internet gratuit divergent très souvent. Donc soit vous prenez des décisions sur une information erronée, ou vous essayez d’avoir plus confiance dans vos données. Il y en a qui aiment cliquer sur des boutons quand d’autres aiment aller au contact, il en faut pour tous les goûts.
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1 #394 17/10/2019 04h08
- yamcha
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wulfram a écrit :
Comment mettre à jour les prix ?
Pour ne répondre qu’à cette question : si vous utilisiez Excel (ce qui n’est en rien une obligation, j’en conviens), vous sauriez que celui-ci permet d’avoir les prix en temps quasi réel avec une manipulation fort simple. (saisir le nom, passer dans l’onglet "data", et choisir "stock")
Oui et non.
En fait, vous devez posséder et être abonné à Office 365 pour pouvoir accéder à ces fonctionnalités. Le type de données Stocks n’est pas pris en charge pour les possesseurs d’Excel 2019, 2016 ou versions antérieures.
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#395 17/10/2019 09h15
- Korben
- Membre (2019)
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Mevo a écrit :
En littéralement quelques clics de souris: J’ai sélectionné "France", un classement en fonction du CAGR du dividende ces 5 dernières années, et un tri qui calcule que le nombre d’années où le dividende à augmenté soit supérieur au nombre d’années où il a diminué (le screener calcule un chiffre en faisant +1 pour les années d’augmentation, et -1 pour les années de diminution. C’est d’ailleurs l’exacte méthode qu’il a utilisée. J’ai sélectionné un résultat de 1 minimum. Réglable selon son souhait).
Puis j’ai sélectionné un affichage en sortie des total return sur différentes périodes (ce que l’intervenant regarde souvent) et le calcul du dividende de l’année en cours par rapport à la moyenne des dividendes des 5 dernières années. On peut sélectionner un tas de données supplémentaires (sur le dividende, ou autres) pour trier, classer ou pour afficher. Je me suis arrêté à cela. Ca m’a pris 40 secondes en tout. Résultat exporté vers Excel
Bonjour Mevo.
Quel screener utilisez-vous pour faire cela ?
Hors ligne
4 #396 20/10/2019 18h28
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
@Swingueur : Je n’aime pas trop "récompenser" des entreprises avec un dividende stagnant : bien souvent c’est un signe que sa soutenabilité est incertaine et qu’il y a un risque de coupe à plus ou moins court terme. Cela dit, c’est vrai qu’exiger une hausse du dividende chaque année conduit à pénaliser injustement des entreprises qui augmentent leur dividende moins régulièrement mais plus nettement (les "marches" de "l’escalier" sont plus hautes), comme Eiffage.
Votre suggestion de regarder la hausse annuelle minimale du dividende sur la période d’observation est intéressante. Cette méthode favorise les entreprises qui augmentent leur dividende de façon régulière. En revanche elle est "élitiste", au sens où toute entreprise n’ayant pas augmenté son dividende même une seule fois sur toute la période d’observation se voit attribuer au mieux un zéro. J’atténue un peu ce problème en affichant aussi la 2nde hausse annuelle la plus petite du dividende sur la période 2014-2019 :
Récupérer les prix et les données de base est rapide, même manuellement (en gros 2 minutes par valeur). Ce qui prend beaucoup plus de temps, c’est l’historique des dividendes et surtout la vérification de l’exactitude des données. Par exemple : quand des actions gratuites sont distribuées, il faut veiller à ce que l’historique des cours et des dividendes soit corrigé, au risque de faire une erreur sur le total return.
Les sources publiques comme Yahoo Finance, Morningstar, Investing, Binck, etc. présentent très fréquemment des erreurs, des données incomplètes etc., notamment pour les small caps. C’est gênant précisément parce que le screening est surtout utile pour détecter des small caps intéressantes. J’utilise ces sources mais je les croise et je corrige systématiquement les erreurs : c’est surtout cela qui prend du temps.
Evidemment, si les screeners payants utilisent ces mêmes sources, leurs résultats ne sont pas fiables. Malheureusement le plus souvent ce sont des "boîtes noires" qui ne donnent pas accès aux données primaires.
Perso, comme ingénieur et comme économiste, j’évite d’utiliser des sources secondaires (a fortiori payantes…) dont je ne connais pas la qualité. Je remonte toujours aux données primaires, et si c’est impossible alors je croise plusieurs sources secondaires. Je vais toujours "au contact" comme vous dites (ou dit plus vulgairement, je n’hésite jamais à mettre les mains dans la m***). Heureusement que j’ai toujours fait comme cela quand je bossais sur les banques chypriotes ou actuellement en Afrique… C’est sur la base de ces données que sont prises des décisions importantes : sur la politique monétaire dans mon job, sur mon stock-picking dans mon activité d’investisseur. Comme vous le dites, j’aime avoir confiance dans mes données, première étape de mon processus de décision.
@MisterVix : J’ai essayé Stockopedia et je leur ai fourni un feedback détaillé par email. Depuis, je peux demander une nouvelle période d’essai quand je veux ;-) Leur produit est pas mal (sur la présentation et le côté user-friendly, notamment), mais à mon sens il y a 2 gros défauts :
- c’est une "boîte noire", pas assez paramétrable (difficile ou impossible de faire du scoring, par exemple)
- le pricing est complètement à l’ouest à mon avis : pas loin de 600$/an pour un investisseur qui voudrait couvrir l’Europe et les USA : si j’applique un taux de dépenses d’information et de recherche de 0,2% (compable au TER d’un ETF), cela signifie que ce produit ne peut intéresser que des investisseurs avec un portefeuille de titres vifs d’au moins 300k$ et utilisant exclusivement Stockopedia (aucune autre source payante). Or, c’est un marché étroit (par exemple il y a 666k détenteurs de comptes IB dans le monde, avec un compte moyen de 235k$), avec sans doute beaucoup de professionnels de la finance qui ont à leur disposition "gratuitement" de meilleures sources d’information (Bloomberg par exemple : 325 000 terminaux dans le monde fin 2016) dans le cadre de leur job…
De façon générale, si je regarde :
a) les screeners payants
b) les apps de suivi / gestion de portefeuille (Investing, FinWiz, JStock etc.)
c) les outils de suivi / gestion de portefeuille des brokers (le meilleur à ma connaissance est le reporting automatique d’IB, mes autres brokers sont très mauvais dans le domaine)
alors ma conclusion est que la plupart des outils actuels sont ne sont vraiment pas au niveau de ce qu’un investisseur un peu exigeant pourrait vouloir et, le plus souvent, trop chers (à nouveau, si l’on se réfère aux coûts de gestion d’un ETF).
Cela fait partie de mes plans sur la comète mes projets entrepreneuriaux de développer un outil d’aide au stock-picking et de suivi de portefeuille (i) entièrement paramétrable, (ii) user-friendly et "sexy" (comme mes meilleurs graphiques, mais dynamiques), (iii) disponible sur app mobile, et (iv) gratuit / pas cher (en gros une formule gratuite et une formule premium à 10€ / mois, par exemple). J’ai des idées précises sur le product design et la stratégie marketing, mais il me faudrait des développeurs, un juriste et sans doute aussi un statisticien. Pour l’instant ce n’est pas un projet, car j’ai un job, mais ce pourrait être un projet entrepreneurial si je passe en mode semi-rente.
Dernière modification par Scipion8 (20/10/2019 19h24)
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#397 26/10/2019 11h50
- Swingueur
- Membre (2016)
- Réputation : 28
@Scipion8: C’est le même problème qu’une approche rentier immo locatif: faut-il augmenter les loyers au risque de perdre les locataires?
Personnellement, je préfère la stabilité à la croissance, imprévisible et non garantie dans le temps. On veut plus de revenus? Ben, acquérir plus d’actifs est une solution. Mais peut être que je me trompe.
Sinon, depuis avoir lu vos message, je préfère l’idée du scoring que d’une valeur minimale, qui ne donne pas trop d’indications. Et la remarque est valable sur tout type de ratios ou critères:
- dividende positif
- évolution du dividende
- critère > X
Je me demande même s’il n’est pas plus intéressant d’introduire un "streak" (on compte depuis combien de temps le critère est vérifié, et on remet à 0 le compteur si le critère n’est plus vérifié), ce qui donnerait une bonne indication sur le nombre d’années consécutives de versement ou croissance du dividende (ou tout autre critère fondamental)
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#398 26/10/2019 15h16
- peakykarl
- Membre (2019)
- Réputation : 67
Bonjour
Quid d’Hermès ? Leur stratégie de développement n’a rien à envier à LVMH qui d’ailleurs lorgne l’OPA depuis des lustres.
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#399 04/11/2019 16h04
bonjour,
On parle souvent de cycles en bourse (Lynch il me semble). Par exemple je me suis positionné sur des foncières pensant à u début de cycle par rapport à ce que j’ai lu sur le forum. Mais j’ai peut etre tord.
- Savez vous comment connaitre les fins de cycle et les débuts d’autres cycles (statistiques, courbes, actualités …) ?
- J’ai xlsPortfolio et mes actions sont classées par sensibilité (cyclique, sensible et défensive). Comment connaitre la sensibilité de chaque action ? y a t’il une liste par sensibilité ou un classement des secteurs par sensibilité dans le fichier Excel ?
En general vous répartissez par sensibilité ou secteur ? Quel pourcentage ?
PARRAINAGE : IBKR, SAXO, DEGIRO, BOURSORAMA - MESSAGE
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1 #400 04/11/2019 17h03
- Korben
- Membre (2019)
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Bonjour gandolfi.
Ce sont des sujets assez basiques, si vous faites une recherche dans Google vous trouverez tout un tas d’articles pour vous éclairer (regardez notamment le lien avec les taux d’intérêt, à court et long terme).
Pour faire simple : quand l’économie repart ou s’apprête à repartir (la bourse anticipe toujours !), les sociétés qui ont beaucoup souffert pendant la crise (dites "cycliques") rebondissent en bourse (p.ex. l’automobile = consommation discrétionnaire = en tant que consommateur, vous pouvez décider de reporter votre nouvel achat de voiture à plus tard, quand vous aurez confiance en l’avenir). Puis l’économie va trop bien, le plein emploi arrive, les matières premières sont très demandées, cela créé des tensions salariales et inflationnistes, les banques centrales augmentent les taux pour calmer le jeu et éviter cette surchauffe, mais patatras, la crise arrive quand même. A ce moment, vous avez normalement anticipé cette future crise et vendu vos cycliques pour acheter des "défensives" (p.ex. il faudra bien vous nourrir ou vous soigner). Entre les 2, vous avez des sociétés dites "neutres" ou "sensibles" pas trop influencées par l’état de l’économie.
Ces temps-ci, on peut craindre la fin du cycle économique (la récession) car cela fait 10 ans depuis la dernière crise et que le comportement des taux d’intérêt semble l’annoncer (taux à court terme vs. à long terme). Mais les baques centrales agissent pour retarder cela.
Cela s’appelle la rotation sectorielle.
Mais tout le monde ne la pratique pas. Essayer de timer le marché est impossible. Vous pouvez déjà faire en sorte d’équilibrer votre portefeuille entre actions cycliques, neutres et défensives, en vous donnant des bornes (p.ex. entre 25 et 40% de chaque type) ; cela vous évitera de n’avoir que des cycliques en portefeuille au moment où la crise se déclenchera et enverra votre portefeuille au tapis.
Warren Buffett quand à lui amoncèle le cash (128 millards de $) pour ses prochaines emplettes quand la crise passera par là et fera baisser les cours des actions, même des plus belles.
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