En fait la question de la stratégie et de la psychologie est fort intéressante, au vu des différentes réponses.
Isild faisait remarquer de façon fort judicieuse, la possibilité de se dévaloriser. Mon sentiment est que la bourse est quelque chose de l’ordre de l’ego fort intime.
Il y a un aspect très concurrentiel, du genre concours avec un benchmark, avec les autres, avec soi-même, et il me semble que la tension que ça engendre, en fait, est le facteur premier qui entraine la chute.
C’est à mes yeux ce à quoi on est confronté quand on décide, car c’est une décision, de ne rien faire.
L’aspect dit passif d’une stratégie n’est pas lié seulement à un aspect formel, à savoir je vais acheter un ETF puis je dors dessus. Pour certains ça convient, mais pour d’autres non.
On peut acheter un tracker avec levier et gagner bien juste en suivant la tendance. Le bouquin de Weinstein (Stan, hein!), est très bien foutu pour tout ça.
Moi j’ai compris qu’en fait je considère une action comme une expression financière d’un organisme vivant avec une activité et des gens derrière……donc je dois faire avec cette psychologie. Du coup certains secteurs je n’arriverai jamais à investir dessus, comme les armes et tout ça. Je suis attiré par les industries classiques, c’est à dire ce dont j’arrive à avoir une représentation mentale qui me parle. Il faut en fait que j’arrive à pouvoir me projeter un minimum dans l’activité, la gestion, le travail réel, etc…….parce que je suis comme ça, je n’arrive pas à considérer une action comme juste un titre et un prix. C’est à dire que quelques soient les discours à ce propos, s’il y a un aspect très froid, clinique, mathématique, il y a aussi un aspect organique, moins rationnel, et si cela n’existait pas, on le saurait, les marchés financiers seraient rationnels!
Pour moi, la psychologie va jusqu’à voir à quel point en fait cette attirance pour la finance peut avoir des racines dans notre propre histoire parfois inconsciente…il m’a fallu attendre l’an passé pour découvrir que mon père avait investi en bourse quand j’étais gamin. Il y a quelques semaines, mon fils avec ses cheveux longs et son goût pour le rock et la guitare, m’a dit que l’an dernier avec son pote d’internat, ils jouaient à trader fictivement sur leurs portables ("bah pour gagner, t’achètes quand ça monte"….argh, le saligaud, pourquoi je fais pas comme lui!…)
Bref, c’est tellement plus subtil qu’il n’y paraît.
Mais je pense que c’est tellement varié, qu’on peut avoir tellement de façon d’entrer dans le marché, de tant de façons, qu’il y a une possibilité par personne. Et que vraiment, mais vraiment vraiment, la clé n’est pas tant de connaître telle ou telle stratégie, mais d’identifier quelle relation on a avec l’argent qu’on investit, et comme le disait Skywalker, évaluer ses seuils de tolérance à la volatilité. Moi je sais que, comme le dit Warren Buffet, si je sais ce qu’il y a derrière ce que j’achète, alors la volatilité me fait moins peur. Mais alors il faut que je sache vraiment ce qu’il y a derrière, sinon le stress me fera lâcher prise. Ces derniers temps j’ai évité certains dévissages (SRP, DBV techno), car après que ça ait monté, ou commencé à baisser, j’ai identifié que je ne savais plus du tout si j’étais sûr de ce sur quoi j’investissais. Donc j’ai vendu.
Par contre acheter Plastivaloire après un bon dévissage, m’a paru un bon plan, même si ça monte pas vite ou a encore baissé. Je ne ferais pas cela avec d’autres valeurs me semblant largement plus incertaines quant à leur management, etc etc……mais cela est le fruit d’heures d’observation pour assurer mes sensations.
Bref, on a de quoi s’occuper intellectuellement voire se faire peur si on s’ennuie!