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#2276 11/04/2020 18h31
- carignan99
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Ledep a écrit :
Manifestement ce qui en ressort, c’est que beaucoup disent qu’il y aurait bien plus de décès (l’effondrement de notre société même selon carignan99) sans le confinement et les mesures,…
Faut pas pousser Ledep. Vous interprétez comme vous voulez et en venez à tout déformer (sans doute bien inconsciemment ou sous le coup de votre affect mais ce n’est pas une raison).
Je n’ai pas dit qu’il y aurait eu beaucoup plus dé décès. Je pense qu’il y aurait eu beaucoup plus de décès beaucoup plus vite, ce qui aurait fait courir le risque que le système de soins en France (et ailleurs) ne pète. Vous comprenez la nuance?
Pourquoi je le pense? Parce qu’en l’absence d’autres éléments plus probants, c’est ce qu’on nous explique tous les soirs lors du point de situation donné par le Pr Salomon. Et comme je ne verse pas dans le complotisme, je tend à le croire.
Je constate donc un fait politique, ce qui est très factuel.
Ledep a écrit :
…alors pourquoi donc si les bonnes décisions ont été prises s’inquiéterait-on pour l’économie ?
Un commentaire qui vous honore.
Oui bien sûr, constater un fait politique (ci-dessus) revient à traiter l’économie avec désinvolture. Pourquoi s’inquiéterait-on donc pour l’économie?
Vous avez raison Ledep, si on n’abonde pas dans votre sens et n’achetons pas votre analyse sans la discuter, c’est que l’économie, on s’en fout. Perso, pourquoi me préoccuperais-je de ne plus avoir de CA pour payer mon salarié et ma pomme? M. Macron et notre gouvernement ont sans doute suivi le même raisonnement. L’économie, on s’en fout.
Ledep a écrit :
Conclusion à la hâte et pas très humaine, c’est le confinement qui a mis à mal l’économie et pas le virus lui-même.
Ne rêvons pas, sans confinement il y aurait plus de décès à n’en pas douter, mais l’économie se porterait bien mieux et s’en ficherait des décès… C’est moche mais cela semble être la réalité.
Ben moi, je trouve votre conclusion très humaine, pleine d’affect…mais pas très rationnelle puisqu’aucun fait fait probant ne vous permet d’étayer de façon froide et calculatrice que l’économie se serait mieux portée. Vous vous souvenez de l’adage les performances passées etc. etc.? A appliquer dans le cas d’espèce?
Maintenant, moi, je veut bien vous croire. Mais si ça ne fait aucun doute, on se demande bien pourquoi le monde entier met en place des procédures qui tuent l’économie. Par grandeur d’âme ou par imbécilité?
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#2277 11/04/2020 18h35
- Fanto
- Membre (2015)
- Réputation : 21
A mon avis, les réponses excessives ou irrationnelles sont liées à la grande incertitude concernant cette pandémie.
On se sait toujours pas correctement en France :
- le taux de létalité
- le nombre de personnes contaminées
- l’immunité après la maladie
- les facteurs de risques
- etc.
Donc dans le doute, on est obligé de prendre les précautions maximales.
Et dans le brouillard, on a du mal à avancer et à prendre des décisions.
Par exemple, j’ai regardé de près les chiffres de la dernière étude du Pr Raoult, pour voir si ses résultats sont statistiquement meilleurs que dans la population générale.
Et en fait, l’exercice est impossible à réaliser parce qu’on n’a pas les chiffres dans la population en France: sur X personnes contaminées, Y ont du être hospitalisées, Z en réanimation et T sont décédés.
Comme on ne connait pas X, on ne connait pas les taux Y, Z et T.
Lorsque nous aurons assez de tests, nous y verrons beaucoup plus clair sur tous ces sujets et nous pourrons prendre des décisions plus rationnelles.
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2 #2278 11/04/2020 18h39
- Audois
- Membre (2019)
- Réputation : 27
Ledep a écrit :
Mon point est donc que nous avons moins de décès à date (Vs même durée de contamination que les 2 dernières grippes importantes) et que justement compte tenu des mesures prises, nous devrions avoir un bilan final bien moindre et que nous devrions tous être collectivement satisfait de cela y compris l’économie
Pour autant l’impact économique actuel qu’on lit est bien plus élevé que les 2 grippes qui ont généré plus de décès.
Ledep, votre raisonnement est rationnel mais vous omettez une variable importante. La pandémie actuelle est considérée comme très importante par quelques milliards de gens qui sont dans l’ angoisse, la peur de la mort, alors même que la létalité liée au coronavirus n’est pas plus forte que celle observée pour d’autres maladies, à d’autres époques.
Cette angoisse est très directement liée à la surabondance informationnelle.Démonstration , heu non, je corrige, indice allant dans ce sens : j’avais 20 ans en 1968, j’étais étudiant plutôt bien éduqué, mon père était abonné au Monde que je parcourais chaque jour ou presque, et dans mon souvenir, je ne crois pas avoir entendu parler de la grippe de Hong Kong à cette époque. Notre actualité était un peu américaine et énormément franco-centrique.
Nous n’avions pas d’internet (époque bénie), une télévision publique avec très peu de chaines et contrôlée par le pouvoir gaulliste, une presse libre et pluraliste qui donnait toute la place à l’actualité politique et économique française : le "marché commun" n’était pas encore l’UE, il était peu important dans nos pensées, et la mondialisation n’était même pas amorcée. La chine maoïste était une utopie lointaine pour les "maos", et un épouvantail pour les autres. Hong Kong n’était qu’un petit territoire anglais sans importance.
Bref, la grippe de Hong Kong n’existait pas pour nous.
Je n’exclus pas qu’il y ait pu y avoir un ou deux articles de presse, mais si c’est le cas ils sont passés inaperçus.
Ma conclusion est que quand une épidémie lointaine passe totalement inaperçue au niveau informationnel, elle n’a strictement aucun effet sur l’économie.
C’est tout le contraire maintenant : ça se passe chez nous et nous ne parlons malheureusement que de ça, nous sommes des millions à être angoissés et le pouvoir politique est donc obligé de "tuer" l’économie.
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6 #2279 11/04/2020 18h55
- mehdi57
- Membre (2014)
- Réputation : 75
Bonjour,
Quand Raoult, spécialiste des virus sort des études, il est directement attaqué de toute part parce qu’il n’a pas de groupe "placebo" mais quand le monde sort une "étude" sur 190 personnes on devrait prendre ça pour acquis, idem pour le reste des affirmations et liens présentés ici.
C’est facile de détourner l’attention des gens: c’est les gros, les noirs, les diabétiques, les fumeurs,les hommes, les vieux, n’ayez peurs braves gens vous vivez sainement, vous ne risquez rien.
La triste réalité c’est que des gens meurent, y compris ceux qui ne font pas partie des "statistiques".
On peut être pro business et garder un peu d’humanité, si c’était vos parents, vos enfants ou vous même qui étiez sous respirateur, sans doute le discours ne serait plus le même.
Le gouvernement a eu exactement la même réaction: on met des pancartes dans les aéroports, les masques ne servent à rien, et il finit par payer son incompétence, du moins surtout les français.
Je suis encore plus étonné que certains arrivent à trouver des excuses au gouvernement incapable de fournir des masques à la population, on est en 2020 des gens font des masques avec des imprimantes 3D, les initiatives ne manquent pas mais à chaque fois le gouvernement vient y mettre son grain de sel.Les écouvillons ne sont que des cotons tiges rallongés.
La sérologie une arme ultime? Non, car rien ne dit que vous n’êtes plus porteur, il faudrait faire un test PCR en complément.Les soignants alertent déjà sur l’effet coupe du monde du déconfinement.
Il n’y a pourtant pas plus factuel que ça: si nous avions eu des masques nous n’aurions pas besoin d’êtres confinés. Une fois tout cela terminé c’est la première chose que j’achèterai.
Pour en revenir à l’impact sur l’économie, j’ai toujours mon coté ouvrier qui ne sert à rien qui ressort.
Depuis la dernière crise il n’y a que les actifs qui ont été gonflés, les salaires beaucoup moins, voir pas du tout. J’ai un sentiment très négatif sur l’économie et sur ce qui va se passer dans les prochaines années, les prochaines jours, mois, et les injections massives n’y changeront rien.
Si je reprends les solutions données par Scipion:
-Austérité: il me semble que c’est déjà le cas, mais je doute pas que ce sera la solution retenue.
-Inflation: encore une partie de la population qui n’en profitera pas,
-Monétisation: vecteur d’inflation,
-Annuler les dettes: Non c’est la richesse de quelqu’un.
Autrement dit c’est toujours les mêmes qui paient et toujours les mêmes qui s’enrichissent.
J’ai bien conscience d’être sur le site des investisseurs heureux et que mes positions peuvent ne pas plaire mais aujourd’hui qui fait tourner les boutiques en risquant sa vie? les actionnaires ou les ouvriers?
Je ne cherche à opposer personne, mais il me semble que c’est l’occasion de faire changer les choses, de rendre le monde plus juste pour tous, même si je n’y crois pas.
Tout ça pour des masque à 30 centimes, triste monde, au moins cela aura eu pour effet de voir le comportement des gens et du gouvernement.Je ne pourrai jamais m’y faire, je ne suis pas soignant mais ma femme travaille aux pompes funèbres, quand vous avez la réalité en face des yeux ce n’est plus la même chose et c’est loin d’être terminé (et j’habite dans le grand-est).
Il ne me semble pas irrationnel de préserver sa santé, en tout cas pas plus que de se sentir invulnérable.
La règle n’est pas absolue, mais il semblerait que plus le niveau de scolarité de votre lecteur est élevé, plus ce dernier accorde de l’importance à l’orthographe. Le lecteur aurait tendance à mesurer l’intelligence de son interlocuteur à son mode d’expression. Méconnaître ce réflexe vous exclura.
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1 #2280 11/04/2020 19h37
- Faith
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mehdi57 a écrit :
Tout ça pour des masque à 30 centimes, triste monde
Ca me parait un peu simple…
Vous pensez que la population d’un pays qui a l’habitude de regarder de travers les porteurs de masque aurait adopté en une semaine le port du masque généralisé de manière suffisamment efficace pour obtenir le même résultat qu’en Corée ?
Vous ne pensez pas qu’il y aurait une petite chance que la situation ait pu être bien plus grave si on avait opté pour le port du masque à la place du confinement ? Du genre pendant 2 semaines on tente le masque, et comme à peine 10% de la population obéit, on passe au confinement… trop tard, l’épidémie est déjà beaucoup trop répandue et les hôpitaux sont noyés sous le nombre.
Pensez-vous sincèrement que ce scénario était réellement improbable ?
La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…
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4 #2281 11/04/2020 20h13
Faith a écrit :
Du genre pendant 2 semaines on tente le masque, et comme à peine 10% de la population obéit,
Pas de masque = 135€ d’amende, et 0 cas dérogatoire se prêtant à certains abus comme il peut y avoir pour le confinement.
Vous auriez eu 99% de conformité, très rapidement !
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2 #2282 11/04/2020 20h29
- carignan99
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mehdi57 a écrit :
Il n’y a pourtant pas plus factuel que ça: si nous avions eu des masques nous n’aurions pas besoin d’êtres confinés.
Qui vous a dit ça? Il serait intéressant de comprendre comment vous arrivez à cette conclusion.
Même en Corée du Sud (souvent citée en exemple), l’existence de masques pour tout le monde (si j’ai bien compris) n’a pas été une condition suffisante pour tacler la situation (d’autres facteurs ont joué).
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11 #2283 11/04/2020 22h36
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
Bonsoir,
Cette file part depuis longtemps dans toutes les directions (ce qui s’explique facilement compte tenu de la nature à la fois incertaine et stressante de l’épreuve que nous traversons) ; j’y ajoute néanmoins un commentaire, même s’il ne va sans doute pas aider à recentrer la discussion.
Quelques réflexions :
1) Il n’y a pas de "choix" à faire entre objectifs sanitaires et objectifs économiques. A mon sens, les responsables politiques ont 2 questions fondamentales à trancher (l’une après l’autre) :
a) Accepte-t-on que notre système hospitalier soit complètement débordé, au point de devenir totalement dysfonctionnel ? Selon tous les experts, c’est ce qui arriverait en l’absence de mesures fortes de limitation de la circulation du virus. Pense-t-on sérieusement que l’économie pourrait fonctionner normalement dans ce genre d’environnement ? (un environnement dans lequel le moindre problème de santé, lié au COVID-19 ou non, pourrait avoir pour chacun des suites fatales)
b) Quelles sont les mesures appropriées pour permettre au système hospitalier de fonctionner aussi bien que possible (= éviter le débordement et contenir l’impact sanitaire du virus), sans détruire l’économie ? Cette question est évidemment bien plus complexe, et chaque pays y apporte sa propre solution. La divergence des solutions nationales est intéressante du point de vue de la courbe d’expérience internationale dans la lutte face au virus : elle transforme chaque pays en "laboratoire" ; on peut espérer que les scientifiques en tirent les conclusions sur les mesures les plus efficaces. Perso, je note que depuis le début de la pandémie, on n’a jamais été "en avance" face au virus, on n’en a jamais fait "trop" - mais au contraire on a le plus souvent fait trop peu, trop tard. Donc je soutiens pleinement toutes les mesures de confinement et de restriction, et toutes autres mesures qui pourraient apporter un surplus d’efficacité (tracking etc.) face au virus. Ce n’est pas une question politique, mais une question technique - le choix des meilleures armes face à un péril mortel.
Bien sûr il y a déjà et il y aura de gros dégâts économiques. Mais on sait les traiter - on a beaucoup d’expérience sur les mesures de politique économique efficaces face à des chocs exogènes du type catastrophes naturelles ou pandémies. Les pires crises économiques ont des causes endogènes, liées à une prise de risque excessive au cœur du système financier (1929, 2008) ; les crises résultant de choc exogène sont en général plus simples à traiter. L’essentiel est pour moi de gagner la guerre sanitaire, quel qu’en soit le prix - l’ampleur des dégâts économiques étant surtout fonction de la durée de cette guerre.
2) Il est évidemment de l’intérêt de la France et de l’Europe d’aider l’Afrique face au virus :
a) La nature du problème devrait rendre cette affirmation évidente : il s’agit d’une pandémie, d’un virus très contagieux : tant qu’il n’a pas été définitivement vaincu au niveau mondial (donc aussi dans les pays pauvres), il restera une menace pour nous.
b) Sans parler de responsabilité historique, l’Europe, que ça lui plaise ou non, est le voisin direct de l’Afrique, et nous devrons toujours faire face aux conséquences de désastres en Afrique (immigration illégale, conflits avec ramifications terroristes, nuisances pour nos expatriés et entreprises etc.). La France n’est pas et ne sera jamais la Suisse, un petit pays tranquille ceinturé de démocraties calmes (no offence). La France est un grand pays avec une grande histoire, une responsabilité historique et un rôle à jouer sur la scène internationale - avec ce que ça comporte d’avantages et d’inconvénients. Aider l’Afrique aujourd’hui face au virus, c’est juste la suite logique d’être un grand pays et un partenaire privilégié pour l’Afrique.
c) Aider l’Afrique est un projet avec un TRI attractif. Je ne pense pas que l’aide financière ou technique prévue pour l’Afrique face au virus implique des sacrifices dans notre combat en cours face au virus : il est évident que pour le moment nous ne sommes pas en capacité d’envoyer en Afrique des respirateurs ou des personnels qualifiés, totalement mobilisés chez nous (je note d’ailleurs que les personnels hospitaliers en France comptent beaucoup d’Africains formés en France ou de binationaux, que nous sommes bien contents d’avoir aujourd’hui sur notre ligne de front, comme lors nos précédents combats le siècle dernier). Chaque conflit, sanitaire ou militaire, conduit à une "course à l’armement" effrénée, avec la constitution de surcapacités importantes : quand nous aurons maîtrisé le virus chez nous, nous pourrons partager ces surcapacités avec l’Afrique, comme la Chine l’a fait avec l’Europe. Ni par générosité, ni par calcul - ou alors un peu des 2 : "Tout peut, un jour, arriver, même qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique." (De Gaulle) On peut faire des miracles en Afrique avec peu d’argent, si l’on maîtrise bien la forme et la circulation de cette aide (= éviter la captation par des intérêts privés). Et sur le long-terme, nous y gagnerions à tous les niveaux (sanitaire, politique, économique).
Mes amis et collègues africains ont, comme chez nous, des ressentis variables face à la pandémie :
- la plupart sont fatalistes, bien conscients des capacités très limitées de leurs systèmes hospitaliers : certains craignent même plus que tout d’être hospitalisés…
- la perception de la mort est différente, compte tenu de l’espérance de vie réduite (58 ans au Cameroun, par exemple), même si là aussi les attitudes culturelles face à la mort varient beaucoup d’un pays à l’autre. Mes collègues gabonais, par exemple, étaient aussi "flippés" que moi par la façon dont les Camerounais peuvent encaisser la mort d’un proche sans réaction apparente, un fatalisme serein, souvent empreint de foi. En Mauritanie, on n’a jamais dit "inch’ Allah" aussi souvent que maintenant, alors que ça ponctuait déjà absolument toute phrase se référant au futur (du type "à demain, inch’ Allah").
- certains considèrent ou espèrent que l’Afrique, par sa démographie jeune, le fait que sa population ait l’habitude des épidémies dangereuses, et que les traitements anti-paludéens (chloroquine etc.) y soient très fréquents, pourra mieux résister au COVID-19 (je n’en sais rien).
- les Africains craignent la rupture des chaînes internationales d’approvisionnement, que ce soit pour des produits sanitaires (captés à prix d’or par les Occidentaux) ou pour des produits essentiels (risques sur la continuité de l’offre). Cette inquiétude excède probablement les soucis sanitaires.
Globalement, je pense que le traumatisme psychologique et économique de la pandémie sera moindre en Afrique qu’en Europe - même si l’ampleur des dégâts sanitaires est un paramètre clef impossible à prévoir.
3) Il n’y a pas de risque de "confiscation" de l’épargne : l’argent, ça s’imprime. Je comprends bien les inquiétudes sur l’endettement public massif qui résultera de cette crise. Bien sûr, sur le long-terme, cela pose des questions, par exemple le risque d’une fiscalité encore plus lourde, pour longtemps, ou bien la nécessité d’une austérité et d’une réduction de la sphère d’intervention publique - au profit des activités prioritaires, notamment sanitaires.
Mais c’est une erreur de faire un parallèle entre la situation de la Grèce en 2010 et celle de la France à l’issue de cette crise. Il y a 2 différences fondamentales :
- Pour la Grèce, l’euro est une monnaie étrangère. Pour la France, l’euro est la monnaie nationale. C’est injuste, mais c’est comme ça : ça reflète simplement le poids de la France dans l’UE et la zone euro. Quand on s’endette dans une monnaie étrangère, la contrainte de soutenabilité de la dette peut devenir rapidement très dure, forçant des choix douloureux (austérité et/ou défaut). Quand on s’endette dans une monnaie qu’on contrôle (certes, indirectement, et sous le contrôle de nos partenaires allemands), ça ouvre beaucoup d’options moins douloureuses (monétisation, inflation, mutualisation).
- Comme pour les bons et les mauvais chasseurs, il y a de la bonne dette et de la mauvaise dette. La mauvaise dette, c’est celle qui résulte, comme pour la Grèce en 2010, de décennies de politique budgétaire et fiscale irresponsable, de manipulations des données budgétaires, de volonté d’être un "passager clandestin" abusant d’un bien commun, l’euro. Il était normal, et juste, que la Grèce en paie le prix : c’était la volonté de l’Allemagne, et c’était juste. La bonne dette, c’est celle qui résulte d’un choc exogène, d’une catastrophe imprévisible et incontrôlable, comme cette pandémie : il sera beaucoup plus facile de trouver des solutions dans un contexte européen et international consensuel, ce choc-là étant par nature mondial.
4) Le virus n’est pas juste. Les marchés ne sont pas justes. La politique n’est pas juste. Pleurnicher n’est pas une option.
Cette réflexion est en partie HS, mais je l’exprime en réponse à certaines préoccupations : le principe de "justice" (disons, récompenser ceux qui sont "gentils", aider ceux qui en ont besoin, etc.) a simplement une pertinence très réduite dans les domaines dont on discute ici :
- qu’on soit gentil ou non, le virus s’en fiche, il frappe et il tue de la même façon les saints et les ordures ; en revanche, être discipliné, réduire par tous les moyens les risques de contamination, respecter le confinement, cela fonctionne.
- être gentil n’apporte aussi rien du tout dans la gestion d’un patrimoine ou d’un portefeuille boursier ; en revanche, être discipliné, méthodique et calme, surmonter ses biais psychologiques d’investisseur (par exemple en investissant régulièrement et de façon diversifiée en bourse), cela donne des bons résultats sur la durée, qu’on soit une lumière ou un idiot ;
- la politique n’est pas non plus une question de justice : ceux qui gagnent en politique, ceux qui imposent leurs vues aux autres, ce sont les plus disciplinés, les plus mobilisés, les plus déterminés, les plus organisés. Je n’ai aucune sympathie pour M. Macron, qui n’aura jamais mon vote, mais je lui reconnais certainement ces qualités. A l’inverse, depuis 30 ans les classes populaires se réfugient massivement dans l’abstention ou dans des votes improductifs : la conséquence, c’est qu’elles sont inaudibles et impuissantes dans le jeu politique, et que les décisions sur la conduite du pays leur sont souvent défavorables. C’est "injuste" parce que cette situation pénalise les plus modestes, mais c’est aussi juste : c’est la juste récompense de leur démobilisation et de leurs choix politiques désastreux et vains depuis 30 ans. Il ne sert à rien de s’en plaindre : cela ne changera absolument rien : si on veut que les choses changent, il faut se mobiliser, voter, participer à la vie démocratique et politique (de préférence au sein de partis qui ont une chance réaliste d’accéder au pouvoir).
Pleurnicher, se plaindre des injustices, et attendre que la justice se manifeste par la volonté du ciel n’a jamais été une stratégie pertinente. En revanche, utiliser son cerveau (puissants ou misérables, nous avons tous à peu près le même), s’organiser, se mobiliser, en un mot se battre comme un homme, cela fonctionne, que ce soit contre le virus, sur les marchés ou en politique.
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#2284 11/04/2020 22h43
- Ledep
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Poussons un peu l’exercice.
Car oui, c’est un exercice, une tentative de poser un comparatif, je ne pense pas avoir émis le fait que c’est ce que je pensais/voulais/croyais, donc les petites réflexions désobligeantes sont inopérantes et on pourrait s’en passer largement…contentez-vous d’attaquer les idées, les concepts mais pas la personne que vous ne connaissez absolument pas.
@Bernard2K
Si on suit votre raisonnement qu’on ne peut pas encore comparer, votre conclusion n’est donc pas plus vraie ou fausse que la mienne puisqu’on ne sait pas la fin ! Vous m’interdisez une conclusion rationnelle mais la vôtre la serait ? C’est ce qu’on appelle 2 poids 2 mesures.
En plus de détail, le nombre de décès à cet instant est moins élevé qu’à la même période de temps que les 2 grippes (ce que j’indiquais déjà, on se parle date à date), en quoi ne peut-on pas comparer ? Les 2 données sont dans le passé. Votre argument est que celle de 2020 seraient incomplètes.
On se parle bien de 3 types de "grippes", les défauts que vous citez devaient-être à l’époque, au mieux les mêmes, au pire bien plus forts, donc la comparaison n’est pas moins bonne.
Sans trop m’avancer, les défauts d’il y a 60-70 ans sont sans doute bien amoindris donc les décomptes d’aujourd’hui sont bien plus au cordeau qu’il y a plus d’un demi-siècle ou même les chiffres retravaillés de 2003.
Si on suit également votre raisonnement, on ne devrait jamais, au grand jamais faire de comparaisons tant que l’évènement n’est pas fini, donc on ne devrait plus voir des "c’est comme la précédente crise de 2008, de 2000…" et vouloir trouver des points communs ou commentez les baisses ou hausses ? Être dedans n’oblige pas à être attentiste, on peut échafauder des scénarios avec les données passées comparables
Pour la partie médicale qui m’intéresse bien peu ici (sinon j’irai sur un forum médical), le scenario catastrophe que vous décrivez à juste titre est pourtant bien ce qui s’est passé en 1968 et c’est un fait qu’on ne peut ignorer au delà de la rationalité avec une grosse dose d’émotion.
Cette situation a déjà été vécue, en France notamment, qu’on le veuille ou non, et avec le système sanitaire des années 60 qui, je pense on peut se l’accorder, était sans doute moins bons qu’aujourd’hui.
Avez-vous lu le témoignage du second article ?
On n’avait pas le temps de sortir les morts. On les entassait dans une salle au fond du service de réanimation. Et on les évacuait quand on pouvait, dans la journée, le soir. Les gens arrivaient en brancard, dans un état catastrophique. Ils mouraient d’hémorragie pulmonaire, les lèvres cyanosées, tout gris. Il y en avait de tous les âges, 20, 30, 40 ans et plus. Ça a duré dix à quinze jours, et puis ça s’est calmé. Et étrangement, on a oublié
Pr Pierre Dellamonica, à l’époque externe dans le service de réanimation du professeur Jean Motin, à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon
Autre élément qui fait un écart émotionnel et non rationnel (au niveau économique):
Dans un article du Temps, l’historien de la médecine Bernardino Fantini explique enfin cette différence de gestion des épidémies par un changement de notre rapport à la mort : "A l’époque, les plus de 65 ans étaient considérés comme des survivants de la mortalité naturelle. Alors qu’aujourd’hui, même la mort des personnes âgées est devenue un scandale."
Sur votre conclusion, "ça c’est une approche rationnelle du problème", oui d’un point de vue humain mais pas d’un point de vue économique manifestement.
@wulfram
Vous avez mis le doigt dessus et je vous en remercie, "l’importance qu’on y attache". C’est bien ça avec le terme opinion publique citée par Bernard2K et c’est en ça que j’écrivais qu’une fois passée l’émotion de l’instant, on se rendra compte de l’exagération de l’impact économique qui s’est produit.
Pour l’existence d’un sentiment, c’est plutôt une valeur humaniste que de penser qu’une vie africaine (ou autre) à la même valeur qu’une occidental, ce qui est loin d’être la réalité de beaucoup, car soyons honnête, par exemple si Ebola avait touché l’Europe/USA et pas l’Afrique, cela aurait été bien plus mis en avant et aurait eu plus d’impact que cela l’a été.
Pour l’exemple de l’entreprise, je vous renvoie à la seconde partie de réponse à Bernard, cela a eu lieu aussi en 1968, avec plus de malades (à priori 1/4 de la population) et de décès.
Dans le second article:
En France, lorsque la maladie arrive à la fin de l’année 1969, elle affecte directement les services publics. Des trains sont à l’arrêt par manque de conducteurs et des écoles ferment par manque de professeurs.
L’impact a là aussi été réel en laissant faire l’épidémie (par méconnaissance cette fois-là).
Pour les exemples de proportionnalités, je n’ai rien de plus à vous offrir.
@Audois, dans l’exercice j’ai bien fait exprès d’omettre l’angoisse (l’opinion/l’émotion) pour ne traiter que la partie économique (ce qui est l’objet de cette discussion pour ceux qui n’ont toujours pas compris) et pouvoir justement dissocier les choses pour entrapercevoir la part d’émotion dans le tiers de valorisation que nous avons perdu.
Merci pour votre témoignage de cette époque.
"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain
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2 #2285 11/04/2020 22h48
- toufou
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Scipion8 a écrit :
les classes populaires se réfugient massivement dans l’abstention
Quand elles votent "mal" comme pour le référendum de 2005, on ne tient pas compte de leur vote.
Vous n’imaginez pas à quel point cela a détruit la confiance.
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#2286 11/04/2020 23h00
- carignan99
- Membre (2016)
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Ledep a écrit :
En plus de détail, le nombre de décès à cet instant est moins élevé qu’à la même période de temps que les 2 grippes (ce que j’indiquais déjà, on se parle date à date), en quoi ne peut-on pas comparer ?
…
et pouvoir justement dissocier les choses pour entrapercevoir la part d’émotion dans le tiers de valorisation que nous avons perdu.
Oui, nous avons bien compris :
- vous êtes rationnel (quoique ça veuille dire ou que vous mettiez derrière ce terme)
- le reste (du monde) est irrationnel.
Ledep a écrit :
Poussons un peu l’exercice.
Car oui, c’est un exercice, une tentative de poser un comparatif, je ne pense pas avoir émis le fait que c’est ce que je pensais/voulais/croyais, donc les petites réflexions désobligeantes sont inopérantes et on pourrait s’en passer largement…contentez-vous d’attaquer les idées, les concepts mais pas la personne que vous ne connaissez absolument pas.
Vous attaquez l’idée = vous attaquez l’homme. Logique imparable et inattaquable. Simple.
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1 #2287 12/04/2020 00h39
- MetalFlakeGreen
- Membre (2019)
- Réputation : 14
Scipion8 a écrit :
1) Il n’y a pas de "choix" à faire entre objectifs sanitaires et objectifs économiques. A mon sens, les responsables politiques ont 2 questions fondamentales à trancher (l’une après l’autre) :
a) Accepte-t-on que notre système hospitalier soit complètement débordé, au point de devenir totalement dysfonctionnel ?
Je vais me faire l’avocat du diable un instant.
Car il me semble que ce choix existe, et qu’il est opérationnellement implémentable. Si en tant que société, on pèse le pour et le contre entre :
1. peu ou pas freiner cette épidémie. Résultat, des centaines de milliers de morts sur 12-18 mois pour un pays comme la France. Avec une part très majoritaire de victimes étant des gens âgés, malades, espérance de vie faible même hors covid-19. En contrepartie on conserve un fonctionnement socio-économique du pays non perturbé (pas de hausse de la pauvreté, de la déscolarisation, de la dette publique, etc…) et la crise est complètement réglée.
2. on utilise tous les outils possibles pour tenter de soigner tout le monde et ne pas saturer le système hospitalier. Avec à la clé récession profonde, perte de qualité de vie pour tous, pauvreté, jeunes générations fortement impactées, et un délai de résolution qui peut s’avérer très long.
On explique que 1. est impossible car explosion du système hospitalier, qui est un maillon indispensable au fonctionnement de toute la société.
Mais si c’est par cette voie qu’on envisage le moindre dommage total collectif, alors on peut imaginer qu’on décide qu’on ne peut pas tenter de soigner tout le monde. Alors on organise un triage des malades. Parmi tous ceux qui auraient nécéssité des soins intensifs, on n’en soigne qu’un nombre égal à notre capacité de lits. La majorité (qui était déjà en situation de faible espérance de vie) part simplement en soins palliatifs. Pas besoin de respirateurs artificiels, pas besoin de nombreux personnels de réanimation. Juste besoin de nombreux lits et de sédatifs (mais ça on pressent que ce sont des ressources qu’on peut trouver plus facilement).
Bref, juste un exercice de réflexion un peu dystopique, ce ne sont pas des préconisations de ma part.
Mais ce point de vue n’est pas totalement inexistant dans la réalité, un gouverneur américain a argumenté dans ce sens récemment :
Older people would rather die than let Covid-19 harm US economy
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#2288 12/04/2020 07h50
- wulfram
- Membre (2015)
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MFG, de manière assez rapide parce que cela a déjà été abordé plusieurs fois :
1. Pensez-vous vraiment que des centaines de milliers de morts sur 12 - 18 mois semaines avec un décompte quotidien dans les journaux du monde entier n’aura aucun impact sur la manière dont les gens vivent, réagissent entre eux, sortent, voyagent, consomment, etc. Sur l’économie en somme ?
2. Il y a déjà sélection qui est faite / a été faite dans de nombreux endroits à encore croire ne serait-ce que les interventions des médecins de ce forum. Et ça, c’est avec confinement. On ramène les critères à quel niveau sans confinement ?
Vous proposez de trier selon le critère de l’espérance de vie
MFG a écrit :
La majorité (qui était déjà en situation de faible espérance de vie)
S’il s’agit, dans le cadre d’une décision de ne pas mettre en place de mesure d’endiguement, de la majorité, alors je pense que vous parlez de l’espèce humaine dans son ensemble tant il deviendra difficile de trouver des critères médicalement objectifs, avec l’ensemble des médecins déjà en soins palliatifs. (faible espérance de vie, ce sont des humains après tout !) On réserve les respirateurs pour des cailloux ?
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4 #2289 12/04/2020 08h21
- mehdi57
- Membre (2014)
- Réputation : 75
faith a écrit :
Ca me parait un peu simple…
Vous pensez que la population d’un pays qui a l’habitude de regarder de travers les porteurs de masque aurait adopté en une semaine le port du masque généralisé de manière suffisamment efficace pour obtenir le même résultat qu’en Corée ?
Vous ne pensez pas qu’il y aurait une petite chance que la situation ait pu être bien plus grave si on avait opté pour le port du masque à la place du confinement ? Du genre pendant 2 semaines on tente le masque, et comme à peine 10% de la population obéit, on passe au confinement… trop tard, l’épidémie est déjà beaucoup trop répandue et les hôpitaux sont noyés sous le nombre.
Pensez-vous sincèrement que ce scénario était réellement improbable ?
Tout doit forcement être compliqué?
Il me semble que vous sous estimez la population française, je vais faire des courses toutes les semaines, j’ai mon masque, comme peut être la moitié du magasin et personne ne se regarde de travers et même si cela arrivait, ça me parait moins douloureux que la mort.Comme l’a dit Sven si on est capable de verbaliser les gens sans attestation il est surement encore plus facile de verbaliser les gens qui ne portent pas de masques.
Le confinement date de 17 mars, le premier message de la file du 23 janvier, vous êtes conscient qu’entre les deux nous n’avons rien fait du tout?
Vous ne pensez pas que ça aurait valu la peine d’essayer?Comment essayer quelque chose peut être pire que de ne rien faire? encore fallait il disposer de ces fameux masques, bien avant que l’on décide du confinement (et ils ne sont pas prêt d’arriver).
Coronavirus : Les masques commandés en Chine seront livrés d?ici la fin du mois de juin
Carignan a écrit :
Qui vous a dit ça? Il serait intéressant de comprendre comment vous arrivez à cette conclusion.
Même en Corée du Sud (souvent citée en exemple), l’existence de masques pour tout le monde (si j’ai bien compris) n’a pas été une condition suffisante pour tacler la situation (d’autres facteurs ont joué).
Je peux aussi vous retourner la question, qui vous a dit que les masques ne protègent pas? (ce n’est pas une question réelle, on sait très bien qui trouve que les masques ne servent à rien)
Tout d’abord le bon sens et la logique: si le personnel hospitalier porte des masques, ce n’est pas pour faire joli, si je veux éviter de postillonner sur les gens je porte un masque, si la sous préfecture appelle les pompes funèbres pour les fournir ça doit servir, si Macron en porte un….
C’est valable dans les deux sens: ne pas contaminer et ne pas être contaminé.
Ensuite, je suis un hyper consommateur d’informations, je croise beaucoup d’informations, j’y passe beaucoup de temps et je connais aussi quelques personnes.Si la semaine dernière je vous avait dit de source sure que l’école c’était fini et que le confinement allait se prolonger, vous ne m’auriez pas cru, pourtant c’est ce qui va arriver.
JDD a écrit :
"Du sang et des larmes" version Covid-19
Comprendre : "du sang, de la sueur, et des larmes" version Covid-19. Dans cette troisième adresse officielle en un mois, Macron devrait tout à la fois entériner la prolongation du confinement général au-delà des deux semaines envisagées ("peut-être jusqu’à la fin mai, au moins jusqu’au 15", selon une source proche de l’Élysée) ; réaffirmer la nécessité impérieuse de limiter les déplacements à l’intérieur comme vers l’extérieur du pays ; renvoyer la réouverture des écoles au mois de septembre ; et tempérer les ardeurs de ceux qui attendent déjà une relance progressive de l’économie.
Coronavirus : Emmanuel Macron veut encore serrer la vis
Concernant plus spécifiquement votre question:
LQDP a écrit :
Tous masqués : retour sur un revirement
Dans la population, on crie au scandale et au mensonge d’État. Chez les pharmaciens, éprouvés par la difficile délivrance contingentée de masques en nombre toujours insuffisant aux professionnels de santé, c’est le désarroi qui prime. Le revirement de doctrine du gouvernement, comme des autorités de santé, et notamment de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), désormais favorable au port du masque pour tous, provoque la colère de toutes parts.
https://www.lequotidiendupharmacien.fr/ … ent_283341
FTV a écrit :
Coronavirus : comment le gouvernement a changé d’avis sur les "masques alternatifs"
Le vendredi 3 avril, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon a pour la première fois reconnu que le port d’un masque par le grand public pouvait avoir un intérêt, en plus des gestes barrières. Enquête sur ce changement de doctrine.
C’est une intervention qui a fait l’effet d’une petite bombe. Le 3 avril, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, déclare lors de son point de presse quotidien sur la crise du coronavirus : "Nous encourageons le grand public s’il le souhaite à porter des masques, et en particulier des masques alternatifs (autres que chirurgicaux ou FFP2)". Si la phrase a marqué les esprits, c’est parce que le 27 janvier dernier, le discours était tout autre : "On recommande le port du masque pour les personnes malades et on recommande des équipements de protection uniquement pour les soignants". A l’époque, il n’était pas question d’en proposer au public. "Les masques sont une denrée rare, affirmait-il encore le 17 mars. C’est un bien précieux, et il faut vraiment le réserver aux situations où il est utile."
https://www.francetvinfo.fr/sante/malad … 02895.html
JDD a écrit :
Le gouvernement américain a donc changé d’avis. Désormais, il est recommandé de porter un masque pour se prémunir du coronavirus. Et si vous n’en trouvez pas, suivez les conseils du président Trump : bricolez avec ce que vous trouvez chez vous, écharpe, foulard, bout de tissu, tee-shirt ou encore bandana. Mais couvrez-vous le visage! Tous les jours depuis un mois, le président américain a pourtant martelé l’inverse. Que s’est-il donc passé pour que vendredi soir, lors d’un point de presse, il change d’avis? Les nouvelles conclusions des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), qui évoquent de possibles contaminations simplement en parlant, semblent avoir été déterminantes.
https://www.lejdd.fr/International/port … es-3959897
Le monde a écrit :
2. Le masque protège-t-il celui qui le porte du coronavirus ?
En partie, oui, s’il s’agit d’un masque équipé d’un système filtrant de type FFP2, utilisé comme il se doit. L’équipement doit avoir moins de cinq ans et ne doit pas avoir déjà été utilisé. L’OMS recommande notamment de se laver les mains avant de l’enfiler et après l’avoir retiré, de le positionner de sorte à ce qu’il recouvre aussi bien le nez que la bouche, et d’en changer dès qu’il devient humide.
3. Le masque empêche-t-il celui qui le porte de propager le virus ?
En partie, oui. C’est pour limiter ce risque que sont conçus les masques antiprojections ou chirurgicaux. Ils limitent les projections de gouttelettes de salive et diminuent donc les risques de contamination entre interlocuteurs. Les masques FFP2 filtrent également l’air expiré, à l’exception de ceux qui sont munis d’une soupape pour le confort de l’utilisateur.
Là aussi, il faut cependant que le masque soit correctement utilisé pour qu’il ait une utilité. Il est notamment recommandé de le jeter dès qu’il est mouillé ou souillé – si possible dans une poubelle fermée pourvue d’un sac plastique – et de le renouveler.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar … 55770.html
FB a écrit :
Interrogé par nos confrères de franceinfo, Jean-François Matteï, président de l’Académie de médecine, va dans ce sens : "Lorsqu’on se trouvait dans une pénurie de masques chirurgicaux, FFP2 et autres, (…) on ne voyait pas comment recommander le port du masque pour la population puisqu’au début de l’épidémie, il n’y avait pas de stocks suffisant dans la durée". Mais désormais, "on a du recul" souligne l’ancien ministre de la Santé.
https://www.francebleu.fr/infos/sante-s … 1585982491
Les pays tels que la Corée ont été les premiers frappés, il était possible de s’y prendre dès le départ au lieu d’attendre, vous pourrez toujours me dire que je n’ai pas démontré qu’il n’y aurait pas eu de confinement mais ça personne ne le saura. Repousser la fin du confinement à la date ou on reçoit des masques n’est probablement pas une coïncidence.
Il y a tout de même une sacrée différence entre 200 morts en Corée du sud et 13000 en France (x65)
L’économie est basée sur la confiance, la crise de 2008 est rapidement arrivée après la dégradation massive des agences de notations, le peuple confiné ne consomme pas, les entreprises réduisent la voilure, certaines vont aller au tapis entraînant un cercle vicieux parce que les chômeurs ne consommeront pas non plus.
@Scipion une personne aussi instruite que vous devrait lire un peu sur le sujet avant de dire que les classes populaires méritent ce qui leur arrive parce qu’elles n’ont pas voté, je trouve vos propos déplacés et infondés.
C’est ce qui excède le peuple, ce mépris d’autrui, je ne serai pas étonné qu’une partie se révolte en fin de confinement.
Prenez soin de vous, je vais m’arrêter la.
La règle n’est pas absolue, mais il semblerait que plus le niveau de scolarité de votre lecteur est élevé, plus ce dernier accorde de l’importance à l’orthographe. Le lecteur aurait tendance à mesurer l’intelligence de son interlocuteur à son mode d’expression. Méconnaître ce réflexe vous exclura.
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[+3 / -3] #2290 12/04/2020 09h27
- toufou
- Membre (2017)
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Et pendant ce temps là chez le Pr. Raoult : 10 morts sur 2401 traités soit ( pour l’instant ) un taux de mortalité de 0.4 % :https://www.mediterranee-infection.com/covid-19/
Moyenne d’âge des décédés : 85 ans
Mais bon, je n’insiste pas, il n’y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre.
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#2291 12/04/2020 09h42
- carignan99
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mehdi57 a écrit :
Carignan a écrit :
Qui vous a dit ça? Il serait intéressant de comprendre comment vous arrivez à cette conclusion.
Même en Corée du Sud (souvent citée en exemple), l’existence de masques pour tout le monde (si j’ai bien compris) n’a pas été une condition suffisante pour tacler la situation (d’autres facteurs ont joué).Je peux aussi vous retourner la question, qui vous a dit que les masques ne protègent pas? (ce n’est pas une question réelle, on sait très bien qui trouve que les masques ne servent à rien)
Tout d’abord le bon sens et la logique: si le personnel hospitalier porte des masques, ce n’est pas pour faire joli, si je veux éviter de postillonner sur les gens je porte un masque, si la sous préfecture appelle les pompes funèbres pour les fournir ça doit servir, si Macron en porte un….
C’est valable dans les deux sens: ne pas contaminer et ne pas être contaminé.
Malheureusement, vous ne répondez pas à la question, que j’ai peut être mal posé.
Ma question n’était pas de savoir si les masques sont un un moyen de protection ou pas. Mais de savoir comment vous arrivez à la conclusion que si tout le monde portait un masque, on n’aurait pas besoin d’être confiné?
Si c’était une condition suffisante pour continuer à vivre normalement, je ne comprend pas pourquoi dans des pays où on m’explique que porter un masque est quasiment la norme (je donnais la Corée du sud en exemple), d’autres mesures sont prises (consultations dans des cabines sans contact direct avec le personnel médical, désinfection des surfaces etc.)?
Quand au personnel hospitalier qui porte des masques…ça ne les empêche pas d’être contaminés une fois de temps en temps. Ce ne sont pas les masques qui les protègent. Ce sont les masques + les procédures pour les utiliser + les visières, blouses et gants + toutes les autres procédures mises en place, à commencer par les parcours (physiquement) séparés Covid / autres pathologies!
En l’état, faire croire (ou croire) que le port du masque serait en soi une condition suffisante à un fonctionnement dé-confiné de la société et de l’économie rassure peut être mais est sans doute inexact. Au niveau de la société (macro), ce n’est qu’un moyen parmi d’autres, non?
Ce serait sans doute un moyen efficace qui permettrait à la société de fonctionner plus ou moins :
- SI ceux qui portent un masque évitent tout contact physique avec autrui
- SI les enfants évitent tout contact entre eux (bon courage…)
- SI on dépistait en masse (pour isoler les porteurs)
- SI on savait quelle part de la population a développé des anticorps
- SI on savait quelle durée protectrice ont ces anticorps
- sans doute d’autres SI qui m’échappent largement, n’étant pas du métier.
Bref, beaucoup de si et c’est peut être un peu plus compliqué que ce que vous voulez bien croire.
mehdi57 a écrit :
Si la semaine dernière je vous avait dit de source sure que l’école c’était fini et que le confinement allait se prolonger, vous ne m’auriez pas cru, pourtant c’est ce qui va arriver.
Pourquoi ne vous aurais je pas cru?
Je tiens pour acquis depuis quelques temps que le confinement va durer encore au moins 15 jours, sans doute 1 bon mois, peut être plus (si c’est moins, ce sera une bonne surprise!).
Quand aux écoles, j’ai de sérieux doutes sur une reprise avant la rentrée prochaine…
(sources : aucune, juste un pressentiment).
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#2292 12/04/2020 09h53
- Faith
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mehdi57 a écrit :
, je vais faire des courses toutes les semaines, j’ai mon masque, comme peut être la moitié du magasin et personne ne se regarde de travers
Aujourd’hui et depuis qu’il y a des milliers de morts.
Moi je suis sorti le premier jeudi, soit une semaine après le début du confinement (qui a commencé le 12, et non le 17), et on me regardait bizarrement avec mon masque, et sur le marché (où je ne suis pas allé), quasiment personne n’en portait.
Vous estimez que plusieurs semaines plus tôt, les français auraient porté massivement des masques.
Je ne peux pas vous l’interdire, mais je pense que vous faites une énorme erreur de jugement, et que si le gouvernement avait fait la même, la situation aurait été bien pire.
Pour ne pas vous rassurer sur l’humain, ma femme vient de me parler d’une anecdote de son pays: un village s’est déplacé pour exiger la restitution d’un corps mort du coronavirus et faire se adieu "comme il se doit": en embrassant chacun son tour le défunt.
C’était cette semaine.
Il y a tout de même une sacrée différence entre 200 morts en Corée du sud et 13000 en France (x65)
En effet.
Mais ne vous limitez pas dans la comparaison: comparez la France à l’Italie, à l’Espagne, aux USA, à l’Angleterre, à la Belgique, aux Pays-Bas… ou même la Suisse, qui à un nombre de morts par million d’habitants juste 2x inférieur à celui de la France.
La France aurait dû faire comme la Corée plutôt que comme n’importe lequel de ces pays, vous avez raison. Mais comment pouvoir l’exiger quand beaucoup de nos voisins ont fait autrement ?
La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…
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#2293 12/04/2020 10h16
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Pour aller dans le sens de Faith, on peut refaire le monde à l’infini avec un prisme déformant dans un sens ou dans l’autre, mais la réalité imparfaite s’impose et il faut composer avec.
Mon fils participe à l’opération "résilience" dans une ville préfecture du sud ouest : il me dit qu’il y a énormément de monde dans les rues jour et nuit, que les gestes barrière ne sont pas respectés etc.
Les messages à tour de rôle rassurants ou inquiétants ne semblent pas convaincre beaucoup d’entre nous sur la nécessité de se limiter à faire ce dont les experts sont certains : rester confinés.
Alors refaire l’histoire au sujet des masques et d’autres choses, c’est facile mais peu efficace aujourd’hui, .
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5 #2294 12/04/2020 10h34
- Bernard2K
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Ledep, je vais vous répondre posément.
Il y a deux poids deux mesures, oui, parce que d’un côté il y a moi qui raisonne juste avec les meilleures données disponibles sur cette épidémie, et notamment les projections de l’Imperial College de Londres, et de l’autre il y a vous qui faites une comparaison scabreuse avec la grippe de Hong-kong, en comparant des chiffres qui sont impossibles à comparer.
Impossibles à comparer, puisque, je le rappelle :
- deux virus différents ;
- d’un côté une pandémie finie, de l’autre une encore en cours ;
- d’un côté des chiffres ré-estimés a posteriori par les épidémiologistes ; de l’autre, des chiffres construits par compilation des causes de décès déclarées, et de plus essentiellement dans le circuit hospitalier, ce qui conduit très probablement à une forte sous-estimation.
Or, qui a écrit ?
Sans aller chercher si loin et être plus contemporain, je suis surpris que depuis le début de cette épidémie, on (au sens large et pas que le forum) ne parle pratiquement pas de la grippe de Hong Kong de 68-69 qui a fait environ 1 million de morts dans le monde, soit 10 fois plus que le Covid19, sans même parler d’échelle comparable de population.
C’est bien vous ? Faire cette comparaison et calculer ainsi un facteur 10, c’est une erreur grossière de raisonnement. Donc, ça décridibilise tout ce qui suit dans votre discours. Donc, oui, il y a deux poids deux mesures car vous avez décrédibilisé votre discours par une comparaison totalement erronée, et vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même.
Vous qui êtes féru de raison :
"Comparaison n’est pas raison."
et :
"On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve."
C’est notamment à cause de comparaisons grossières du type "c’est comme le SRAS" que cette crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie ont été totalement sous-estimées au début de la crise. Parce que le SRAS était très "meurtrier" (fort taux de létalité), et que les conséquences avaient été légères, on a déduit que cette crise-là allait également être légère.
Quand, au lieu d’analyser le phénomène réel que l’on a devant soi, on y projette des comparaisons grossières, on raisonne à tellement grosses mailles qu’on fait de grossières erreurs d’appréciations de la réalité. C’est ce qui a été fait en disant "c’est comme le SRAS", et ce que vous faites encore en disant "la grippe de Hong-kong a fait 10 fois plus de morts que le covid-19".
Pour analyser la crise actuelle, je prends les meilleures données disponibles, et notamment les projections de l’Imperial College de Londres. Ce sont des épidémiologistes qui intègrent dans leurs modèles les connaissances des épidémies passées, dont la fièvre de Hong-Kong, entre autres. Ils ont le recul, les connaissances et les données pour l’intégrer de façon pertinente, en évitant autant que faire se peut les biais méthodologiques.
C’est pourquoi il y a bien deux poids deux mesures : moi qui prend les meilleures données disponibles sur cette pandémie actuelle, établies par les meilleures spécialistes en intégrant toute la connaissance disponible ; et vous qui faites des comparaisons scabreuses à partir d’une seule pandémie en sautant à pieds joints dans tous les biais méthodologiques possibles. Vraiment désolé d’avoir à vous le dire, à vous le répéter, à enfoncer le clou, mais c’est votre aveuglement qui m’y oblige. Vos raisonnements ne sont pas "rationnels", ils sont, d’une part, d’une faible qualité méthodologique (avec cette comparaison foireuse et les déductions erronées qui s’en suivent), et d’autre part orientés par vos émotions, puisque vous avez, depuis le début de cette file, été mû par la volonté constante de minimiser la gravité de cette crise.
Alors, tout cela étant dit, quelle pourrait être une comparaison un peu plus rationnelle avec la grippe de Hong-Kong ? Sachant que ce genre de comparaison est très piégeur et que je m’excuse par avance des approximations que je vais faire, mais c’est vous qui m’y poussez…
Il est estimé que la grippe de Hong-Kong a fait environ 1 million de morts dans le monde dont 100 000 aux Etats-Unis (source CDC) et environ 50000 en France, et que son taux de létalité était de 0,5 %. Ce qui donne un nombre de personnes infectées de 1 000 000 / 0,005 = 200 000 000. 200 millions de personnes.
Le Covid-19 semble avoir un taux de létalité de 1 % dans les meilleures conditions. Notamment en Corée du Sud et sur le Diamond Princess. Il a le potentiel d’infecter la moitié de la population mondiale, nous disent les spécialistes, soit 3,5 milliards de personnes. Soit un nombre de morts de 7.10^9 * 0,5 * 0,01 = 35 millions de morts.
Mais, si l’on laissait l’épidémie se développer "librement", comme certains y appellent, si on se disait "laissons faire, on l’a déjà fait dans le passé, ça ne tue que les vieux de toute façon, et c’est ce qui fait le moins de dégâts à l’économie", les hôpitaux étant débordés, on aurait plus probablement un taux de létalité de 4 %. Soit 140 millions de morts. Et encore, 4 % c’est optimiste, car des hôpitaux débordés d’un facteur 10, donc traitant correctement un cas grave sur 10, ça conduit à plus de 4% de létalité.
Le covid-19 a le potentiel de faire 35 fois plus de morts que la grippe de Hong-kong si tout est sous contrôle, et 140 fois plus (et peut-être encore davantage) si laissé hors de contrôle.
Rien qu’à partir des chiffres d’aujourd’hui, le million de morts "dénombrement officiel des causes de la mort en milieu hospitalier" va être atteint facilement en prolongeant la tendance actuelle ; soit au moins 5 millions de morts après recalcul a posteriori, par les épidémiologistes. Ca, c’est un minimum absolu ; il me semble extrêmement improbable que ça puisse être moins.
Le SARS-CoV-2 a une combinaison unique :
- de nouveauté (très peu d’immunité présente),
- de forte contagiosité (R0 de 2,5 mais estimée jusqu’à 7 dans certaines configurations favorables) notamment parce qu’il se transmet par l’air
- de contagion par des porteurs "inconscients", de par sa longue période d’incubation et de par la proportion importante de porteurs sains, alors que dans beaucoup d’autres épidémies, on est surtout contagieux quand on est malade, donc conscient de l’être ;
- et d’assez forte létalité (de l’ordre de 10 fois plus que la grippe saisonnière ordinaire).
Le résultat, c’est que, sans mesures de contrôle ou avec de faibles mesures de contrôle, le covid-19 a le potentiel de faire de l’ordre de 100 fois plus de morts que la grippe de Hong-Kong. Avec mesures de contrôle, il va très probablement faire de l’ordre de 5 à 30 fois plus de morts que la grippe de Hong-Kong.
Cette pandémie est d’une gravité très supérieure à celle de la grippe de Hong-Kong.
Certes, il est vrai que beaucoup de choses ont changé depuis les années 60 :
- la sensibilité de l’opinion publique. Le monde avait connu la seconde guerre mondiale, essayait de l’oublier, alors quelques morts de plus ou de moins, on fermait les yeux plus volontiers.
- la taille de la population mondiale : elle a doublé environ.
- la vitesse et la quantité des échanges internationaux. Si la grippe de Honk-kong a été "la première pandémie de l’ère moderne. Celle des transports aériens rapides" comme le dit Antoine Flahault, les transports aériens et la mondialisation de l’économie ont été multiplié d’un facteur 10 au moins.
- la population est bien plus fragile dans les pays occidentaux qu’à l’époque : beaucoup plus vieille, beaucoup plus maintenue en vie malgré des maladies, beaucoup plus d’obésité.
Mais, au-delà de ces changements de contexte, la pandémie actuelle est beaucoup plus grave, parce que les caractéristiques de contagiosité et de létalité de ce virus sont bien plus graves.
Dernière modification par Bernard2K (12/04/2020 11h38)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#2295 12/04/2020 10h35
Toute ces discussions me font penser à ceci :
"Mais pourquoi les autorités n’ont pas vendu au plus haut et acheté au plus bas ces dernières semaines. On a vu un magnifique sommet de marché et un très beau point bas. C’était quand même pas compliqué".
A+
Zeb
Tout ce qui peut merder, va inévitablement merder.
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#2296 12/04/2020 11h18
- investissor
- Membre (2018)
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Article intéressant sur les différentes souches et points de départ du virus
Sans être spécialiste, j’ai trouvé cela intéressant, ayant l’impression que cela pourrait peut être expliquer les raisons pour lesquels les chiffres de mortalités/transmissions sont si difficiles à avoir et ne font pas consensus.
Pour faire un lien avec l’économie, cela rajoute une difficulté au déconfinement. En effet, cela pourrait également expliquer la fiabilité relative des tests actuels (qui pourraient être positifs au type a et b mais pas au type c), le fait que certaines personnes semblent attraper le virus plusieurs fois (a puis b), etc…
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#2297 12/04/2020 12h43
- Ledep
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Bonjour,
@Bernard2K, beau développement (même si beaucoup de répétitions rendant la lecture peu évidente), merci, je retiens donc qu’on ne peut comparer l’incomparable (vous en tracez donc la limite) et que je ne dois pas faire de conclusion, mais que vous arrivez tout de même à la conclusion suivante :
Le résultat, c’est que, sans mesures de contrôle ou avec de faibles mesures de contrôle, le covid-19 a le potentiel de faire de l’ordre de 100 fois plus de morts que la grippe de Hong-Kong. Avec mesures de contrôle, il va très probablement faire de l’ordre de 5 à 30 fois plus de morts que la grippe de Hong-Kong.
Cette pandémie est d’une gravité très supérieure à celle de la grippe de Hong-Kong.
Oui, j’ai fait un exercice scabreux, en ai-je dit autrement ?
C’était l’objectif de tirer le trait au max, plutôt que de suivre hébété le décompte journalier des décès, pour autant le sujet était l’impact économique réel ou irrationnel et pas le nombre de décès, donc je n’ai pas votre conclusion économique de savoir si l’impact actuel économique est démesuré Vs ce qui se produit. Oui j’essaye désespérément qu’on puisse échanger sur l’économie dans cette file…
Bien-sûr que le coefficient 10 sera plus bas (c’est d’ailleurs vilain de ne prendre qu’une partie du texte dans ces cas là, car ensuite je parle bien de date à date) peut-être 5 ou moins,qu’importe.
Pour votre part vous partez dans l’autre sens en estimant que l’actuel virus fera donc de 5 à 30 millions de décès après recomptage, avec 5 comme "un minimum absolu ; il me semble extrêmement improbable que ça puisse être moins" . C’est votre droit et ce n’est pas pour autant que je vous dis que vous sautez "à pieds joints dans tous les biais méthodologiques possibles". Comme indiqué hier votre conclusion n’est donc pas plus vraie ou fausse que la mienne.
Nos réponses sont différentes et il suffit de le respecter, sans pour autant dire à demi-mot que celle d’en face est stupide.
Merci d’avoir essayer de dépasser vos seules croyances (on ne peut comparer et "je suis mieux informé").
Je vous propose de revoir vos propos sur l’imcomparabilité à l’aune d’autres secteurs, l’immobilier, les actions etc.
Sur votre principe rien n’est jamais comparable, on ne peut comparer 2 appartements, 2 actions, il y aura forcément des différences etc.
Pour ce qui est des grosses mailles, c’est ce qu’on appelle tenter de raisonner macro sans s’encombrer de "détails perturbateurs" même si beaucoup de choses sont faites de petits détails souvent, donc oui l’exercice reste scabreux.
Je vous propose aussi de cesser de parler de mes émotions (ou même de prétendus "phénomènes à l’oeuvre") que vous ne connaissez absolument pas, ni de près ni de loin.
Je ne minimise en rien la gravité, je soustrais l’émotion et l’aspect humain, ce n’est pas pour autant que c’est ce que je pense ou ressens personnellement. Oui, cette froideur est déconcertante mais je ne suis pas ici pour m’épancher, comme écrit j’essaye de dissocier les choses de façon dépassionnée et froide sur ce sujet.
Conclusion finale : c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses.
"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain
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#2298 12/04/2020 13h21
- Ours
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Le prolongement des mesures de confinement et l’impact que celles-ci ne manqueront pas d’avoir, directement et indirectement, sur la dette, m’amènent à m’interroger quant à d’éventuelles modifications de stratégie que les aspirants rentiers pourraient être amenés à envisager.
A court et à moyen terme, l’impact économique de la crise actuelle me paraît faire peser une double menace sur les rentes recherchées par plusieurs, dont moi-même :
- la diminution du montant de la rente en raison de la suppression ou de la réduction des dividendes de nombreuses entreprises. Cette diminution sera subie dès cette année ainsi, très vraisemblablement, que dans les années qui suivront (cet article du Financial Times évoque d’ores et déjà un impact possiblement perceptible au cours des neuf années à venir) ;
- la modification possible (probable ?) de la fiscalité du capital, comme, par exemple, après les périodes de guerre.
L’ampleur des dégâts ne pourra être mesurée, comme plusieurs le font remarquer ici à juste titre, qu’une fois les résultats connus et les mesures annoncées. Mais il peut être utile de tenter de réfléchir dès à présent.
Même si nous ne disposons pas aujourd’hui de toutes les informations relatives à la politique de distribution des entreprises dans l’avenir, il me semble souhaitable (à titre personnel, en tout cas) de veiller plus que jamais à diversifier l’allocation géographique de mon capital, même si des coupes de dividendes sont par exemple observées aussi outre-Atlantique, pour des raisons bien compréhensibles.
D’autre part, j’avais commencé à privilégier l’investissement sur mes CTO, y compris pour des valeurs européennes, afin de pouvoir me reconstituer des liquidités disponibles immédiatement. Mais l’éventualité d’une augmentation des taux d’imposition sur les plus-values et les dividendes me conduit à envisager d’accorder à nouveau la priorité à nos PEA, espérant qu’une fois le moment venu de les clôturer, certaines mesures aient été allégées (rien de certain, cependant, je sais).
Enfin, ne serait-il pas judicieux (c’est une question que je me pose à moi-même) de tout simplement consacrer davantage mon capital à la consommation et à l’aide éventuelle de ceux qui subissent de plein fouet l’impact de la crise, plutôt que d’épargner autant que je l’ai fait jusqu’ici alors que les perspectives de faire fructifier mon épargne paraissent s’assombrir de manière assez nette ?
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#2299 12/04/2020 13h37
- Audois
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Ours a écrit :
Enfin, ne serait-il pas judicieux (c’est une question que je me pose à moi-même) de tout simplement consacrer davantage mon capital à la consommation et à l’aide éventuelle de ceux qui subissent de plein fouet l’impact de la crise, plutôt que d’épargner autant que je l’ai fait jusqu’ici alors que les perspectives de faire fructifier mon épargne paraissent s’assombrir de manière assez nette ?
Cela me semble une excellente idée, surtout si vous avez des idées pour ne pas "consommer idiot".
Pour ce qui me concerne, j’envisage d’acheter une forêt de loisir (quelques hectares) pour avoir le plaisir de cueillir des champignons chez moi, et de créer un refuge LPO.
C’est évidemment un choix très personnel, mais dans l’incertitude (fiscale notamment) sur les deux ans qui viennent cela me parait faire du sens.
Et c’est bien d’une certaine façon un choix de consommation, je n’en attend pas de rentabilité!
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5 #2300 12/04/2020 14h27
- piwai
- Membre (2020)
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Bonjour à tous,
J’aimerai introduire à ce topic un concept d’économie de la santé que nous n’avons il me semble pas mentionné : la valeur de la vie. Plus précisément, l’indicateur de référence est le QALY, pour Quality Adjusted Life Year. En gros, la valeur d’une année de vie est pondérée par la "qualité" de cette dernière : de 100% pour une année de vie "normale", à pas grand chose pour une année de vie en coma artificiel sous respirateur.
Il existe de nombreuses études statistiques dont je ne maîtrise pas la teneur pour évaluer la valeur d’une QALY. Cela varie de quelques dizaines à quelques centaines de milliers d’euros selon la méthodologie utilisée et le pays. Une donnée communément utilisée en France est ~50k€/QALY
Comme dans la majorité des pays développés, l’introduction d’un nouveau produit de santé en France passe souvent par une évaluation médico-économique de l’intérêt de ce dernier. Une fois l’autorisation de mise sur le marché obtenue, le laboratoire qui souhaite commercialiser ce produit doit sous certaines conditions soumettre un dossier d’évaluation médico-économique à la CEESP.
L’idée est d’évaluer de manière globale l’impact économique du produit : cela peut inclure un impact "directement mesurable" (ex: évitement de complications médicales coûteuses, réduction de la durée d’hospitalisation, …) mais également un impact sur la qualité de vie, ou la vie tout court. On en revient à notre fameux QALY. La teneur de ce dossier permettra l’évaluation économique du produit, il sera, conjointement à l’évaluation médicale rendue par la Comission de Transparence, un élément pivotal de la négociation du prix du médicament avec le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS).
Pour faire court, chaque année en France, nous faisons le choix collectif de restreindre l’accès à des options thérapeutiques pour des motifs économiques. En effet, parce que certains traitement ont été jugés "économiquement inefficients", ils sont en France restreints à des populations plus faibles que celles pour lesquels ils ont prouvé une valeur thérapeutique, voire ne sont pas disponibles.
Le traitement du Covid-19 lui aussi a un coût. Celui de la prise en charge des patients Covid-19 bien sûr, ce qui inclut une mobilisation sans précédent du système de santé et une débauche de moyens (on pourra penser au transferts en TGV médicalisés). Celui aussi d’un traitement dégradé de l’ensemble des autres pathologies. Et celui bien sûr du confinement. Alors oui, il s’agit plus d’un coût d’opportunité. Mais la richesse que nous avons décidé de ne pas produire est d’environ 150 milliards d’euros par mois.
Combien de vies a t’on sauvées avec le traitement de choc contre le Covid-19 ? Je n’ai pas trouvé de sources. En revanche, nous nous pouvons évaluer le nombre de vies sauvées par mois pour que ce "traitement" soit considéré économiquement efficient. Il suffit de faire une division :
# QALY minimum gagnées pour que le confinement soit économiquement efficient = 150Mds / 50K€ = 3M d’années de vie en bonne santé
L’éspérance de vie en bonne santé est d’environ 65 ans en France. On constate également dans le point hebdomadaire épidémiologique que ~90% des décès actuels ont des co-morbidités et/ou plus de 65 ans - pour ~60% des hospitalisations initiales en réanimation.
C’est difficile à dire, mais je ne suis pas certain que ce soit sur ces patients qu’il soit "rentable" d’investir les 3M d’années de vie en bonne santé que nous "gagnons" chaque mois de confinement.
Je n’ai malheureusement pas trouvé de données de simulation épidémiologique sur l’impact du Covid-19 sans confinement par classe d’age, ni sur la proportion de cas nécessitant une hospitalisation, ce qui aurait pu permettre d’évaluer un maximum de nombre de patients >15 ans <65 ans (~60% de la population) qui auraient pu être sauvés par les mesures de confinement. Mais intuitivement, cela me semble cher payé…
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