Considérez la situation suivante :
Mister.X détient 500 k€ de trésorerie disponible dans sa structure IS, et 1 M€ en perso, qu’il souhaite investir en parts de SCPI (par ex en vue de sa retraite dans 10 ans).
Montage 1 : Mister.X sort une grande partie de la trésorerie de sa structure IS (et paie au passage l’IR et les PS associés), et investit ce montant, ainsi que le M€ dont il dispose déjà en PP de parts de SCPI. Chaque année, il déclare en revenus fonciers sa quote-part des revenus fonciers de ces SCPI.
Montage 2 : Mister.X acquiert la NP de parts de SCPI personnellement et fait acquérir l’US 10 ans des mêmes parts à sa structure IS. pendant 10 ans, il ne paie pas d’impôt sur les revenus fonciers de ces parts de SCPI, et sa structure IS ne paie que fort peu d’IS grâce à l’amortissement des US. Au bout de 10 ans, il récupère la PP des parts de SCPI et, s’il sort alors une grande partie de la trésorerie de sa structure IS (celle qui a été reconstituée grâce aux usufruits), il se retrouve dans une situation un peu similaire à celle du montage 1, sauf qu’il devrait (il faut faire les simulations, voir [*]) disposer de plus de cash.
Montage 3 : Mister.X acquiert à titre personnel de la NP de parts de SCPI (dont l’US est détenu par un tiers sans relation avec lui). Par ailleurs, sa structure IS acquiert de l’US de parts dont la NP est détenue par des tiers sans relation avec lui. Au bourt des 10 ans, il est dans la même situation qu’avec le montage 2.
Dans le cas du montage 2, le fisc pourrait être tenté de soutenir que pas mal des opérations réalisées sont en fait fictives, et que l’objectif était simplement de faire le montage 1, en évitant certains d’impots. (De manière pratique, le fisc aura envie de se lancera là-dedans seulement si 1) il considère avoir de bonnes chances de gagner devant les juges; et 2) l’enjeu est suffisamment gros pour que ça vaille la peine; donc plus il y aura de contribuables faisant ce type de montage, plus le risque augmentera).
Dans le cas du montage 3, ceci ne sera guère possible, car beaucoup d’autres tiers sont aussi partie prenante des opérations, et les investissements de Mister.X à titre perso ne seront pas directement associés à des investissements de la structure IS contrôlée par le même Mister.X. En outre, les investissements en NP et US seront rarement concomitants, et Mister.X ou sa structure IS auront à assumer des risques qui ne se compenseront pas exactement.
Maintenant, si Mister.X réalise le montage 3, et que, pour une SCPI particulière sur laquelle il etest difficile de trouver une contrepartie, pour 100k€ de cash perso et 50 k€ de trésorerie de sa structure IS (donc une part limitée des investissement de chacun en SCPI), il démembre en prenant le NP en perso, et en faisant acquérir l’US à sa structure IS, je doute que le fisc y trouve à redire (et l’enjeu sera de toute manière faible).
Il n’existe cependant pas de texte qui stipule clairement que le Montage 2 est douteux. Ni aucun texte stipulant que c’est légitime. Ne cherchez pas ce genre de texte "officiel", que vous ne trouverez quasiment jamais. L’objectif des textes officiels n’est nullement de vous expliquer comment vous pouvez optimiser votre gestion. Ni à partir de quand précisément vous commencez à "abuser". Si vous cherchez une (illusion de) sécurité à 100%, abstenez-vous d’investir.
[*] Pour faire des simulations, on peut par exemple utiliser les hypothèses suivantes : DVDM de 4.5%, prix des parts de SCPI stable, prix de l’usufruit 10 ans vers 31%, TMI IR de Mister.X de 41%, etc. La réalité sera de toute manière significativement différente du résultat de la simulation, mais au moins ça permet de faire une projection (un peu comme quand on établit un budget prévisionnel).