#51 19/06/2018 10h21
- nik66
- Membre (2015)
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Pour donner mon sentiment, très prudent, à GBL en qqs points :
- Rappelons qu’il y a eu un découplage des prix de l’immobilier. Il n’y a plus, moins que jamais, un marché de l’immobilier en France, les écarts d’évolution des prix entre secteurs dynamiques et secteurs en crise sont considérables, tout le monde achète les mêmes choses et tout le monde vend les mêmes choses, on arrive à des distorsions de prix considérables,
- tous les prix des actifs sont dans un fort cycle haussier et je crois qu’ils sont surévalués et cela pour une seule raison : une marée de liquidités alimentée par des taux bas, une anomalie historique rare. Les acheteurs achètent massivement à crédit pour profiter des taux bas, les niveaux d’endettement de tous les acteurs économiques ou presque ne cessent donc de progresser avec les prix, c’est un peu la définition d’une bulle,
- ces hausses très fortes de l’immobilier dans certains secteurs ont aussi été alimentées par l’Etat : on a acheté souvent de l’immobilier ces dernières années d’abord pour défiscaliser,
- cet extraordinaire cycle haussier sur les actifs est en plus alimenté par un cycle économique haussier d’une durée exceptionnelle (rare aux US) lui même en bonne partie alimenté par les taux 0.
La question à 100€ reste la même depuis quelques années : tout cela peut-il durer ? Les déséquilibres (prix des actifs, gonflement des dettes partout) peuvent-il se résorber sans une crise d’une assez forte ampleur qui gagnerait la plupart des actifs et pas seulement l’immobilier ?
C’est là que chacun se fera son opinion… Réponse de court terme : oui tant que les taux seront très bas. Mais, là on voit que cela s’achève. La hausse des taux est fortement enclenchée aux US. Elle produira des effets fortement baissiers sur les marchés obligataires et immobiliers. La hausse des taux est programmée en Europe pour l’été 2019.
Historiquement, remarquons que les fins de cycle sont toujours douloureux et ils le sont toujours d’autant plus que les cycles haussiers ont été longs et de grande ampleur.
Ajoutons à cela le risque politique qui ne cesse de grandir partout, au niveau mondial mais aussi européen. Dans un contexte de défiance politique à toutes les échelles, les hommes sont-ils aujourd’hui dans les bonnes dispositions pour régler les difficultés par la coopération ? J’en doute fortement. Même entre la France et l’Italie le ton monte aujourd’hui.
Il faut donc se poser une question simple : à ces niveaux de prix, qu’est-ce qui pourrait encore motiver de nouvelles hausses sur les prix des actifs ? Des prix modérés ? Non. Des baisses de taux à venir ? Non. Une forte croissance économique justifiant le prix des actifs ? A chacun de voir.
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