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1    #1 04/06/2020 22h30

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J’ai commencé il y a cinq ans à collectionner les ouvrages de la Pléïade, collection fondée par Gaston Gallimard dans les années 30.

Voici un lien pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cette prestigieuse collection:

Bilbiotheque de la Pléiade

A titre indicatif, les deux derniers volumes de la Pléiade viennent de sortir il y a quelques jours à peine, il s’agit de deux tomes consacrés aux oeuvres de Joseph Kessel.

Au début, c’était un moyen pour moi d’acquérir dans l’édition de référence, avec le meilleur appareil critique, mes ouvrages préférés.
Par exemple, la deuxième édition de Proust dans la Pléiade ( édition qui correspond au cinquantenaire de la mort de l’écrivain) pilotée par Jean-Yves Tadié est celle qui fait autorité auprès des spécialistes.

Puis j’avoue que je me suis pris au jeu et que je suis devenu un  (petit) collectionneur patenté à la recherche de volumes rares ou épuisés….

Je possède actuellement 170 volumes environ.

Si d’autres IH ont eux aussi ce vice, cette file serait l’occasion de le partager, de discuter de nos auteurs préférés dans la Pléiade, voire peut-être d’échanger des titres ( j’ai des doubles)…

Mots-clés : collection, littérature, livres

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#2 05/06/2020 08h56

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Souvenir familial quand j’étais enfant d’un mur de bibliothèque entièrement rempli de Pléiades
Maintenant pour voir la même chose, pour les Franciliens, je conseille Gibert qui en vend certains d’occasion.
Je n’en détiens qu’une dizaine, mais (plaisir particulier) ceux qui m’intéressent, ce sont les auteurs réédités et de pouvoir comparer les préfaces, là est la véritable valeur ajoutée pour mieux comprendre la motivation de celui qui a orchestré la réédition


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#3 05/06/2020 09h11

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Vous avez raison Job pour cette valeur ajoutée.

La préface de la nouvelle édition des Mémoires du duc de Saint Simon est, par exemple, une pure merveille,( elle est l’oeuvre  d’Yves Coirault de mémoire).

Ils ont sorti aussi  assez récemment un volume absolument magnifique uniquement consacré à Robinson Crusoé avec de nombreuses illustrations.

Plus généralement, l’édition se fait souvent en deux temps: une première édition complète sans appareil critique, puis dans un deuxième temps une édition exhaustive ( c’est ce qui s’est passé avec Proust, ou Balzac ( édition Bouteron puis Castex), c’est ce qui vient d’être fait récemment avec Camus)

Le danger de l’exhaustivité - si intéressante soit elle - c’est qu’on se retrouve avec une oeuvre dont les proportions initiales peuvent être jusqu’à doublées  ( du coup la lecture devient très ralentie).

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1    #4 07/07/2020 14h04

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Œuvres complètes de Saint-John Perse, bibliothèque de La Pléiade, en un volume, impression en juillet 1994, état neuf (je devrais même écrire "honteusement neuf" si tant est que son état témoigne de la lecture que j’en ai faite…).

Je me résous à admettre mon étanchéité à la poésie de Perse comme à celle de Claudel et en propose l’échange contre un autre recueil. Grand intérêt -en ce moment- pour les nouvelles et textes narratifs brefs mais pas que.

@DoctusMonkey : l’édition de Proust par Tadié fait-elle partie de vos doubles ? Je possède l’édition précédente, celle de Clarac et Ferré dont le premier volume est aujourd’hui épuisé.
Je veux bien croire que celle de Tadié ait pu justifier le sacrifice de quelques kilos de papier bible. Je l’ai eu comme prof, il y a vingt ans, à la Sorbonne : c’était vraiment, pour moi, l’incarnation de la révolution opérée dans les études littéraires au cours des années 60-70 (que je n’ai pas vécues). Les nouveaux profs à la mode prodiguaient un enseignement techniciste. Georges Molinié était le président de la Sorbonne et il fallait convenir -j’entends nous devions convenir - que sa nouvelle classification des figures de styles selon qu’elles fussent macro- ou micro-structurales était une avancée majeure dans l’étude des procédés rhétoriques. Pour être sérieux, il fallait connaître Barthes et Genette par cœur, employer des mots obscurs et envisager tous les textes dans leur dimension autotélique… Tadié faisait partie de ces profs qui ne citaient que rarement les critiques (il devait lire ses notes pour cela) et semblaient n’avoir jamais appris par cœur que les textes eux-mêmes. Pas leur commentaires. Je me souviens que pour assister à ses cours, il nous fallait sortir et descendre la rue Victor Cousin pour le rejoindre dans le Grand Amphithéâtre. Je me demandais si cet honneur - tous mes autres cours avaient lieu dans les petits amphis Michelet ou Richelieu - était dû à un respect sincère ou au simple égard, un peu compatissant, que l’on accorde aux espèces en voie de disparition. Bref. Tout un tas de souvenirs un peu confus. J’ose espérer que si je me replongeais aujourd’hui dans toutes ces questions, j’en aurais une compréhension un peu plus nuancée.

Bien à vous


C'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens. Molière (CEDF)

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#5 09/07/2020 17h43

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En Histoire, le grand amphi de la Sorbonne était réservé aux cours d’agrégation délivrés par des professeurs réputés et toujours travailleurs pour les concours, et il n’y en avait pas tant que ça… C’est peut-être l’origine de la distinction accordée au professeur Tadié, le spécialiste de Proust. Les maîtres de conférences, soit le grade au dessous, devaient se contenter des amphis Richelieu et Michelet pour donner des enseignements souvent excellents… J’ai pris des cours assis par terre dans un amphi Richelieu bondé, et le grand amphi de la Sorbonne, magnifique, m’impressionnait comme le temple du savoir avec de grandes statues qui avaient l’air de se pencher sur les impétrants… Souvenirs, souvenirs…

Rastignac


“L'épargne est une magnifique réalité, spécialement quand nos parents l'ont pratiquée.” Mark Twain…

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#6 16/08/2020 19h21

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@nsk7 : l’édition de Proust par Tadié fait effectivement partie de mes doubles.
Pour moi, l’édition Clarac est bien inférieure dans la mesure où l’appareil critique se réduit à peau de chagrin ( les trois tomes sont épuisés)
De mémoire, l’édition Tadié a été mise en chantier au moment  où les oeuvres de Proust étaient sur le point de tomber dans le domaine public.
Pour les oeuvres secondaires - essentiellement Jean Santeuil, les Pastiches et les Plaisirs et les Jours - il n’y a que l’édition Clarac à disposition.

Si vous vous intéressez à Proust, je ne saurai trop vous conseiller la lecture des 21 tomes de la Correspondance éditée chez Plon par un américain (Philip Kolb) qui  a consacré sa vie entière à cette tache pharaonique. Il y est d’ailleurs souvent question… d’investissement boursier!
Mais pour le coup, Proust n’était pas dans ce domaine un modèle à suivre, loin s’en faut.

Pour en revenir aux tomes épuisés de la Pléiade, ils se rangent en deux catégories: ceux auxquels a été substituée une nouvelle édition ( ils sont faciles à se procurer pour pas cher), ceux au contraire qui ont tout bonnement été arrêtés sans remplaçant ( type Polybe, ou le volume des romanciers russes Leskov Saltykov Chtetédrine) alors là les prix peuvent être bien plus élevés.

A cela il faut ajouter le cas particulier des albums - un album paraît chaque année depuis 1960 à peu près, il est offert au printemps pour l’achat de trois volumes de la collection; là encore, les plus anciens ( type album Balzac ou album Zola) peuvent se négocier plusieurs centaines d"euros…

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#7 05/05/2021 16h47

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Petit événement dans l’histoire de la collection: pour la première fois cette année, l’album mythique concernera un auteur qui… a déjà eu droit à son album.

Dans la collection, il y aura donc désormais ( en fait à partir du 13 mai), deux albums Flaubert.

Je ne sais pas ce que vaut le nouveau - il fait suite je pense à la nouvelle édition des Oeuvres Complètes entamée en 2001.

En tout cas je recommande pour les Flaubertiens l’ancien album (malheureusement désormais difficile à trouver) édité en 1972 par Bruneau et Ducorneau: il documente largement le grand voyage en Orient de 1849.

De manière plus pragmatique pour les amateurs, je découvre ce site, une vraie mine d’informations mais qui malheureusement ne semble plus guère mis à jour:
Brumes, blog d’un lecteur

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#8 05/05/2021 23h57

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DoctusMonkey a écrit :

De manière plus pragmatique pour les amateurs, je découvre ce site, une vraie mine d’informations mais qui malheureusement ne semble plus guère mis à jour: Brumes, blog d’un lecteur

La page qui réunit les informations sur le programme et le patrimoine de la collection n’a effectivement pas été mise à jour depuis quelques années.

Par contre, en bas de cette page, vous trouverez plusieurs kilomètres de discussions / commentaires qui contiennent, à certains endroits, des informations intéressantes sur les volumes récemment parus ou bien les prochaines Pléiades à paraître. La seule difficulté est de les retrouver… Un Ctrl+F avec les bons mots-clés peut aider. Il faut tout de même une formation ou une solide culture littéraire pour pouvoir comprendre certains intervenants !

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#9 06/05/2021 00h04

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Lecteur de la pléiade, c’est un fond de bibliothèque indénaible . D’un point de vue collection, bibliophilie, l’intérêt est faible.

ah les tragédies grecs et les apocryphes chrétiens.

en fait le titre est tragiques grecs et non tragédies. excusez mon mélange.

Dernière modification par pense_bete (06/05/2021 21h17)

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1    #10 06/05/2021 07h57

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Ah oui, pour les tragédies grecques, c’est indéniable.

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#11 06/05/2021 08h46

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delta a écrit :

Par contre, en bas de cette page, vous trouverez plusieurs kilomètres de discussions / commentaires qui contiennent, à certains endroits, des informations intéressantes sur les volumes récemment parus ou bien les prochaines Pléiades à paraître. La seule difficulté est de les retrouver… Un Ctrl+F avec les bons mots-clés peut aider. Il faut tout de même une formation ou une solide culture littéraire pour pouvoir comprendre certains intervenants !

C’est justement pour pointer cette mine d’informations que je vous ai indiqué le lien!

pense_bête a écrit :

D’un point de vue collection, bibliophilie, l’intérêt est faible.

Vous pouvez développer un peu?

L’idée ( pour moi en tout cas) n’est pas de procéder à une accumulation gratuite mais de me forger une bibliothèque solide de grands textes largement admirés édités avec un appareil critique permettant d’en savourer toutes les merveilles. Je viens par exemple de m’offrir la nouvelle édition des Comédies de Shakespeare en trois volumes, édition bilingue: un trésor. Au mois de mars, c’était les trois tomes du Graal - là encore une sublime édition.

Merci vraiment à la maison Gallimard de faire exister une telle collection ( mis à part l’inénarrable D’Ormesson, je ne vois quasiment aucune erreur de casting) .

La difficulté est de tenir le rythme de lecture: pour moi, une pléiade représente deux à trois mois de lecture je n’arrive pas à descendre en dessous… En même temps, on va pas quand même pas en arriver à souhaiter que ce soit du Marc Lévy ou du Delphine de Vigan sous prétexte que ça se lirait plus vite!

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#12 06/05/2021 21h23

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la collection bibliophilique se base sur la recherche d’exemplaires exceptionnels :

Editions originales, version numérotées papier japon, dédicace particulière, œuvres emblématiques, propriétaires célèbres, reliure d’exception etc… le tout à manipuler avec la plus grande prudence.

les livres de la pléiade, eux, sont fais pour être lus, et sont d’excellents fonds de bibliothèque.

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#13 06/06/2021 09h32

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Pour mon anniversaire, je me suis offert la collection des oeuvres complètes d’Albert Camus.

Je suis arrivé à un point où il me faut lire sérieusement Le Mythe de Sysiphe et L’Homme révolté pour m’aider à donner un sens à ma condition de professeur de mathématiques à l’université dans la  France d’aujourd’hui. J’avais lu l’Etranger et La Peste quand j’avais 15-16 ans. Je ne suis pas sur que j’ai envie de relire La Peste, parce que, comme beaucoup, j’en viens à penser que les maladies infectieuses  sont des sujets de conversation  quelque peu lassants.

Il m’arrive parfois de constater que je dois changer ma façon de penser et reprendre à la base. Une fois,  j’ai lu un volume de Raymond Aron.

Camus, Aron…. Tout ça nous ramène à Sartre.

J’ai son volume de pléiade avec la Nausée, l’Enfance d’un chef et les Chemins de la Liberté. Je déteste tout ça, c’est laborieux et poussif, on dirait  un paquet de copies!(*) Mais les Mots et Huis Clos, je suis fan.  Quant à l’Etre et le Néant, il faut bien l’avouer, ça me tombe des mains…..

Je suis de plus en plus convaincu qu’il est suicidaire d’avoir tort avec Sartre.

Je n’ai pourtant pas le volume de Boris Vian avec l’Ecume des Jours.

Nizan n’est pas en Pléiade,  Beauvoir si. Aurai-je un jour besoin de les lire sérieusement?

(*) À cette nuance près que je suis payé pour corriger les copies en temps et en heure.

DoctusMonkey: vous êtes dur avec D’ Ormesson. Enlevez les contes à Voltaire et ce dernier tombe au niveau de D’Ormesson.

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#14 06/06/2021 18h04

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@Carathéodory

Je me suis moi aussi offert les quatre volumes de Camus dans la Pléiade. A mon avis vous n’allez pas regretter votre achat: cette nouvelle édition est simplement magnifique.
Comme je l’expliquais plus haut dans la file, la deuxième édition ’Pléiade’ est souvent destinée à devenir l’édition de référence: pour Camus, nous disposions jusqu’alors de l’édition en deux volumes concoctée par les amis de Camus peu de temps après sa mort ( Jean Grenier notamment…); cette édition incomplète manquait un peu de recul sur l’oeuvre dans sa globalité. Là, les plus grands spécialistes de Camus sont à la barre…

Pour Sartre, je vous rejoins pleinement: ses romans sont artificiels et laborieux même si je sauve moi aussi Les Mots.
Sartre n’a rien d’un romancier de race - trop d’idées, trop de thèses, c’est bourratif… Camus a aussi parfois ce défaut.
Quand on compare à Giono, à Ramuz, à Melville, à Faulkner ou à Balzac…

Pour Nizan, je ne saurai dire et pour Beauvoir: je pense qu’on peut s’en passer.

Alors par contre, vous n’y allez pas de main morte: oser rapprocher Voltaire et d’Ormesson… Je vous renvoie à l’une quelconque des milliers de pages des treize volumes de la Correspondance de Voltaire ( éditée dans la Pléiade évidemment) pour vous rendre compte du gouffre abyssal qui sépare, selon moi, un écrivain majeur d’un (im)modeste faiseur.

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#15 06/06/2021 18h06

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Sans être un collectionneur, je commence à en avoir un petite collection, un peu malgré moi.

J’aime bien leur format : assez compact, de très bonne qualité, qui permet de disposer d’oeuvres complètes dans un volume raisonnable (je suis plus collectionneur d’oeuvres complètes que je n’en suis lecteur, curieusement, je crois que ça me rassure de savoir qu’elle sont là, accessible si un besoin irrépressible de lire un opus de tel ou tel de mes écrivains favori se fait sentir tongue)

Pour les tomes anciens ou non réédités, ebay peut-être une source de bonne affaire si on est patient (et chanceux !  j’ai par exemple attrapé le Leskov Saltykov Chtetédrine mentionné ici à un prix défiant toute concurrence via une personne qui ne savait pas vraiment ce qu’elle vendait, je crois !)

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#16 06/06/2021 20h14

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Un de mes oncles me disait souvent que le style de Voltaire était indépassable


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1    #17 06/06/2021 20h35

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Collectionner la Pleiade est pour moi une absurdité prétentieuse. J’ai gardé le souvenir d’un sous-préfet, qui a fini Ambassadeur, qui les achetait systématiquement pour en tapisser un mur.
En acheter, j’en ai une vingtaine, parce que c’est un format commode ou pour une œuvre, oui, mais ne surtout pas systématiser.
Je préfère lire la Comédie Humaine dans l’édition originale Furne, les Contes de Perrault illustrés par Doré (très gros ouvrage) ou même encore Les Liaisons Dangereuses en Jean de Bonnot (très réussie, comme Ma Vie de Georges Sand dont la reliure est parfumée, à la différence d’autres du même éditeur).
A chaque grand livre son édition de plaisir.

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#18 06/06/2021 20h43

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Ou les Jules Verne en Hetzel
ou Bonaparte illustrations Job…


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#19 06/06/2021 20h51

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C’était de Voltaire dont je me payais la tête en le comparant à D’Ormesson. Mais comparer ce dernier à Voltaire n’est pas spécialement gentil non plus.

Le séduisant archicube aux yeux bleus partageait en effet le côté gendelettre courtisan du jeune Voltaire et y a, je crois,  galvaudé en la faisant mercenaire une plume élégante. Je me suis toujours demandé s’il n’avait pas manqué à D’Ormesson une copine mathématicienne et des ennuis avec le pouvoir et ce qu’il serait advenu de Voltaire s’il n’avait été rossé pour son impertinence roturière et, si, plume officielle de la Ferme Générale, il avait pu aller chaque été en vacances au soleil.

Prenez ça comme comme de l’histoire littéraire sauvage, avec la rigueur méthodologique de l’historien Plutarque dans ses Vies Parallèles. Ou comme une illustration littéraire de la boutade de Marx:

Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce.

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#20 06/06/2021 21h01

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@bet
tout dépend ce qu’on attend d’une édition: pour moi cela n’a aucun intérêt ( pour ne pas dire autre chose) que la reliure soit parfumée.

dans la Pléiade, l’intérêt c’est la condensation volumique, et surtout l’appareil critique.

Pour l’édition de Balzac, cela n’a aucun sens de parler d’édition Furne, à moins d’aller acheter les livres originaux qui furent publiés à l’époque de Balzac. Pour mémoire, par exemple, (si vous connaissez un peu Balzac), la base de l’edition ’ Pléiade’ est  l’édition Furne corrigée.

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1    #21 06/06/2021 21h34

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La rationalité impose pour la littérature le format électronique. Lorsque je déménage, je dois faire appel à des professionnels pour éviter de me briser le dos en charriant d’innombrables cartons remplis d’absurdités prétentieuses. 

A vrai dire, je tends à les acheter en livre de poche. L’avantage est que lorsque je m’endors dessus je ne froisse pas le papier bible.

J’ai copié mes CD en flac pour gagner 2 m2 dans le séjour et me suis abonné à Qobuz. Je n’ai jamais été fan du vinyle.

En revanche, dès que je le peux, j’utilise un argument de compacité.

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#22 06/06/2021 22h10

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Bonjour,

Je découvre ce post. La raison reste à Caratheodory. Mais la rationalité réduit le monde et les passions enfantines comme adultes. Depuis plus de quarante ans, je rêve de cette collection. Je ne sais combien j’en ai, je ne veux pas le savoir, et j’ai passé le virus à mes deux filles. Mon épouse me hait pour cela (bien heureusement c’est une manière de présenter la chose). J’ai aussi un petit béguin pour les albums. Est ce par jalousie ?

Qu’est ce qui m’attire ? Du snobisme ? Les arabesques ? "ce plaisir superfétatoire" ? l’image qu’il m’en a été donné enfant ? La finesse du papier ? La qualité de certaines éditions ? Le mystère donne toujours un charme fou aux plaisirs.

Bonne soirée,


Embrassez tous ceux que vous aimez

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#23 06/06/2021 22h19

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A l’époque du tout numérique, je ne vois aucun intérêt à acheter du papier.


Mon code parrain Corum : X2BNTB

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1    #24 06/06/2021 23h16

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Il est raisonnable de voir les livres comme les objets d’un culte.

Comme mon estimé collègue le professeur Brichot, inoubliable spécialiste du débitage d’absurdités savantes en ses moments de détente,  je peux le démontrer à l’aide de l’étymologie grecque du mot Bible.

Car la Pléiade est justement imprimée sur papier bible.

La question est de quel culte il s’agit.

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#25 07/06/2021 10h21

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FCP a écrit :

A l’époque du tout numérique, je ne vois aucun intérêt à acheter du papier.

Aucun intérêt, vraiment?

Tous les ouvrages que vous voulez lire possèdent une édition numérique?
Soit vous avez beaucoup de chance, soit vous n’avez qu’un périmètre de lecture très réduit.

@Caratheodory

Merci pour ce petit voyage au salon Verdurin

Marcel Proust a écrit :

Pour mettre fin au supplice de Saniette, qui me faisait plus de mal qu’à lui, je demandai à Brichot s’il savait ce que signifiait Balbec. « Balbec est probablement une corruption de Dalbec, me dit-il. Il faudrait pouvoir consulter les chartes des rois d’Angleterre, suzerains de la Normandie, car Balbec dépendait de la baronnie de Douvres, à cause de quoi on disait souvent Balbec d’Outre-Mer, Balbec-en-Terre. Mais la baronnie de Douvres elle-même relevait de l’évêché de Bayeux, et malgré des droits qu’eurent momentanément les Templiers sur l’abbaye, à partir de Louis d’Harcourt, patriarche de Jérusalem et évêque de Bayeux, ce furent les évêques de ce diocèse qui furent collateurs aux biens de Balbec. C’est ce que m’a expliqué le doyen de Doville, homme chauve, éloquent, chimérique et gourmet, qui vit dans l’obédience de Brillat-Savarin, et m’a exposé avec des termes un tantinet sibyllins d’incertaines pédagogies, tout en me faisant manger d’admirables pommes de terre frites. » Tandis que Brichot souriait, pour montrer ce qu’il y avait de spirituel à unir des choses aussi disparates et à employer pour des choses communes un langage ironiquement élevé, Saniette cherchait à placer quelque trait d’esprit qui pût le relever de son effondrement de tout à l’heure.

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