Situation économique et avenir économique de la France

Conférence d’Aurelien Barrau à l’école polytechnique de Paris sur la crise environnementale (et donc en lien direct avec l’avenir économique de la France).

Un discours d’une grande clarté, et attention ça secoue.

La 1e partie, sur les constats de la crise environnementale, a le mérite de rassembler les faits les plus saillants que chacun devrait avoir en tête.




@Antesite
En effet si c’est ce que vous retenez de cette vidéo, on est peut être mal barré.

Dernière modification par nor (04/07/2021 19h01)

Monsieur Barrau vient de perdre récemment sa femme dans un terrible accident de voiture, et ses jeunes enfants se trouvaient aussi dans le véhicule.
Ils ont été blessés, mais j’ignore à quel point.
Un peu d’indulgence pour cette personne brillante et accablée par le malheur en ce moment.

Antesite a écrit :

Bon sang mais bien sur, la voilà la solution ! Grande profondeur de raisonnement… Et ça s’adresse à des Polytechniciens…

Il ne présente pas ça comme une solution définitive, plutôt comme une base de négociation.
Il propose de poser le problème de façon radicale, en partant d’une proposition radicale et ensuite on discute. Plutôt qu’une politique de petits pas. Enfin c’est comme ça que je le comprends. Par ailleurs c’est le titre de la vidéo (ne pas être radical a-t-il un sens).

Une intervention de cette « qualité » devant la future « élite de la France » ne peut que nous inquiéter sur l’avenir économique de notre pays…

GoodbyLenine a écrit :

Y a-t-il une indication de la source de cette affirmation ?   (Et prend-elle en compte la vacance temporaire entre 2 locataires ou 2 propriétaires, les absences temporaires du résident, les biens en travaux, ceux insalubres, et les biens destinés à une location Airbnb & Co ?)

D’après ce lien:
"Au final, l’immense majorité des logements repérés inoccupés le jour du recensement participe du fonctionnement du marché et ne constitue aucunement une réserve importante de logements supplémentaires qui s’ajouterait à l’offre de logements occupés."

…Cela devrait vous rassurer.
Moi pas, je travaille avec des polytechniciens et des énarques, ce qui est dénoncé me semble tout à fait exact (pour les propos liminaires). Mais, j’observe que si l’on aborde le sujet avec des données sérieuses, argumentées et encore mieux cadrées réglementairement, on arrive à leur passer des messages.

J’édite car j’ai posté une source incomplète.

2010-2015 : en Île-de-France, les tensions sur le logement freinent la décohabitation - Insee Flash Ile-de-France - 32 Cela date un peu et il faut lire jusqu’au bout.
Zoom sur le social : Chapitre 5 Tension sur le marché (mobilité et vacance) | Le parc locatif social en Île-de-France au 1er janvier 2020

En gros en urbanisme on considère qu’un taux de vacance "normal" va jusqu’à 5% ; à 10% "il faut faire quelque chose (cf petites villes de demain, coeur de ville et autre PPA ORT etc).

Au delà de tous les coups bas, de la domination économique, et de toutes les avanies qu’implique le statut de vassal, le problème principal, c’est qu’en 1944 l’Empire Américain naissant a remplacé l’Empire Romain dans l’imaginaire de l’Europe de l’Ouest dévastée. Nous n’y étions pas obligés, mais nous nous sommes efforcés de singer notre nouveau suzerain dans ses aspects les plus vulgaires (et idiosyncratiques) sans s’apercevoir qu’il se réclamait lui-même de l’héritage Romain que nous rejetions en bloc en réaction à la ruine de l’Europe.

Sans s’apercevoir aussi que ce que nos nouveaux maîtres appréciaient chez nous, c’était aussi des idiosyncratismes (que nous nous efforcions de gommer avec frénésie dans l’espoir de leur mieux ressembler). Nous leur montrons une tour Montparnasse avec fierté quand ils viennent soupirer d’envie devant nos vieilles pierres.

Avons-nous commencé à nous transformer en caricature par désir de ressembler aux vainqueurs aux yeux des nôtres (inférieurs), ou bien par désir de plaire à nos supérieurs ?

Même si l’imitation est la forme la plus sincère de la flatterie, on oublie que la flagornerie n’est souvent récompensée que par le mépris. Alors que nous mettons la touche finale à la caricature hideuse derrière lequel nous travestissons notre vieux pays, nous avons fini par perdre la dernière once de respect de nos meilleurs. Quand même Trump, ce parangon de vulgarité américaine, assène avec dégoût que "France is no longer France", on sait que notre avilissement est désormais complet et notre transformation achevée.

Alors que faire ? Une bonne idée serait peut-être de commencer par arrêter de nous travestir et revenir aux sources. Nos voisins d’outre-manche ont eux aussi souffert de leur vassalisation mais n’ont pas été aussi loin dans l’égarement. Même si nous sommes actuellement l’équivalent d’un lycéen émo maquillé qui se scarifie dans sa chambre, nous avons encore la possibilité d’enlever tout ce fard et de nous reprendre en main. Ou bien préférerons-nous la tentative de suicide dans l’espoir d’attirer l’attention de l’Amérique ?

@Iqce : Il serait grotesque de ma part de prétendre avoir une quelconque influence sur l’avenir de ce pays, mais au moins on ne pourra pas me mettre en défaut sur l’adéquation entre mon mode de vie et mes idéaux

- J’ai déjà restauré de fond en comble une belle maison du XVème siècle, j’en restaure une du XVIème et je viens d’en acheter une autre du XVIème dont je vais refaire la toiture (qui fuit…) l’année prochaine. Le tout sans aucune subvention étatique autre qu’un peu de défiscalisation pour l’instant.

A mon grand dam, j’ai été obligé d’acheter en Espagne des interrupteurs et des prises en porcelaine pour restaurer la première : ici, nous ne fabriquons plus que du Legrand dégueulasse en plastique. Le poêle à bois est venu d’Italie (Sergio Leoni). Je devrais probablement acheter en Suède la cuisinière à bois pour la seconde maison, à moins que je n’en trouve une du siècle dernier qui convienne sur Le Bon Coin.

- Je bois de la Plancoët, je porte des masques Diwall, et j’achète la majorité de ce que je consomme au marché. Même mon café est "local" : l’excellent Grain de Sail. Mes couverts ont été fabriqués au siècle dernier par des orfèvres comme Hénin ou Queillé, mes assiettes ont aussi un siècle ou plus.

- En portefeuille, les seules actions françaises que je possède sont assez représentatives de la "France éternelle" : Immobilière Dassault, Chemins de Fer Départementaux, Gaumont, Dassault Aviation, Malteries Franco Belges, Vétoquinol.

…

Pour compléter mon message précédent, l’ironie suprême c’est qu’on sait justement très bien où sont les sources et à quoi elles ressemblent ; sinon on ne saurait même plus tourner des films ou séries comme Amélie Poulain ou Emily in Paris pour embobiner les étrangers.

Cette rupture de contrat est intéressante car elle révèle tout de même la grande idée que peut se faire les US de ses "alliés".

Je rejoins les commentaires concernant la naïveté de nos politiques, après il ne faut tout de même pas oublier que l’essentiel de leur travail consiste à se faire élire ou réélire. Le destin du pays n’arrive pas vraiment en haut de la liste des priorités. De plus nous avons un régime quasi monarchique une fois le président élu et l’AN, la soupe est bonne, j’aurai tendance à dire que la priorité des priorités même au niveau de nos politiques est le "pas de vague". Donc là ils vont ronchonner 5 minutes, et ensuite ils seront tout content d’accueillir Biden à Paris dès qu’il aura 30 sec à leur consacrer.

Concernant l’impact industriel sans être énorme je pense qu’il se fera tout de même sentir, il y a bien une partie de cet argent qui devait revenir en France et donc irrigué le tissu économique. C’était toujours ça de pris. De plus, cette annulation est peut-être la première d’une longue série. Après il est vrai que pour avoir des contrats annulés, il faut déjà avoir des contrats signés, et de mémoire il n’y en a tout même pas des tonnes qui dépasse le milliard d’euro.

Je rejoins également les commentaires concernant la descente aux enfers de la capacité industrielle de la France, cet aveuglement à ne pas voir un lien de cause à effet entre la baisse continue de notre capacité industrielle depuis plus de 40 ans et la stagnation/baisse économique de la France me semble criant. 

Le pays me fait l’image d’un funambule avec un grand bâton à deux poids aux extrémités, avec d’un côté l’aura des piliers du CAC40, et de l’autre la foule de "non employable" car non formé aux métiers de demain et dans l’impossibilité de travailler pour une industrie qui n’existe plus. Ils sont donc maintenus sous perfusions par le coussin social français ou employés en tant que fonctionnaire surnuméraire (dans l’administration départementale par exemple) payés en majorité par les salariés du CAC40.

J’insiste sur le "surnuméraire", dans un pays il faut des fonctionnaires, il faut des fonctionnaires performants, et donc il faut des fonctionnaires bien payés. Ce n’est pas une critique sur les fonctionnaires mais sur le "nombre", qui sont dans mon esprit deux choses bien différente.

La question est combien de temps cet attelage baroque pourra-t-il encore tenir. Mon avis est que nous sommes plus proche de la fin que du début, je n’ai toutefois aucune idée du prochain chapitre.

Descentes aux enfers jusqu’à la tiers mondialisation ? Sursaut industrielle avec l’opportunité de la transition écologique / relocalisation (par exemple hausse de la production locale avec des méthodes moins polluante).

Je ne suis toutefois pas confiant sur une issue "heureuse" à ce sujet vu que personne ne semble vouloir s’en emparer et que tout va bien dans notre beau pays selon nos politiques.

Et pour enrayer le déclin je n’ai engagé aucune action concrète à mon niveau, je suis resté et je compte rester au domaine du constat. Idéalement j’aimerais bien qu’un politique dresse un constat semblable ou approchant et s’empare du sujet, je comprends toutefois que ça ne sera pas encore pour cette élection. (le concours de démagogie est d’ailleurs bien lancé avec le doublement du salaire des professeurs)