Synthèse
BNP Paribas a le plaisir de vous faire parvenir notre synthèse de l’actualité des marchés financiers au cours du mois de septembre, ainsi que nos orientations en termes de stratégie d’investissement pour le mois d’octobre 2021.
Le mois de septembre a été fidèle à sa réputation de mois traditionnellement volatil, avec des marchés d’actions orientés à la baisse.
Malgré cela, les performances des principaux indices boursiers depuis le début de l’année restent exceptionnelles : le MSCI World est en hausse de 9,79% et le S&P 500 progresse de 14,68%. En Europe, la hausse est de 13,95% pour l’Euro Stoxx 50 et de 17,45% pour le CAC 40.
En septembre, les investisseurs ont été inquiets en raison de taux d’inflation élevés. La confrontation d’une forte demande et d’une offre sous pression, suite notamment à des difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement, a contribué à cette hausse des prix. Dans ce contexte, les investisseurs ont craint un allègement plus rapide qu’anticipé des mesures de soutien monétaire des Banques Centrales. Par ailleurs, en Chine, les pressions sur le financement des grands promoteurs immobiliers font désormais la une. Le Groupe China Evergrande, numéro deux de la promotion immobilière en Chine, est fragilisé par une dette de près de 259 milliards d’euros. Les autorités chinoises essaient d’organiser une restructuration ordonnée d’Evergrande.
Nous pensons que les marchés boursiers mondiaux restent soutenus par la dynamique positive des bénéfices, l’abondance de liquidités et les rachats d’actions. Nous maintenons notre positionnement positif à l’égard des actions, privilégiant l’Europe, le Royaume-Uni, le Japon et les petites et moyennes capitalisations.
Analyse
01. Evolution des marchés financiers en septembre
Le mois de septembre a été fidèle à sa réputation de mois traditionnellement volatil, avec des marchés d’actions orientés à la baisse : -2,40% enregistrés en septembre par le CAC 40, -3,53% pour l’Euro Stoxx 50 ou encore -4,76% pour le S&P 500.
Malgré cela, les performances des principaux indices boursiers depuis le début de l’année restent exceptionnelles* : le MSCI World** est en hausse de 9,79% et le S&P 500 progresse de 14,68%. En Europe, la hausse est de 13,95% pour l’Euro Stoxx 50 et de 17,45% pour le CAC 40.
En septembre, les investisseurs ont été inquiets en raison de taux d’inflation élevés. Aux États-Unis, par exemple, l’inflation annuelle a atteint 4% à fin août. La zone euro n’est pas en reste avec un taux annuel d’inflation confirmé à 3%. La confrontation d’une forte demande et d’une offre sous pression, suite notamment aux difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement, a contribué à cette hausse des prix.
Dans ce contexte de forte croissance économique et de hausse de l’inflation, l’allègement des mesures de soutien ultra-accommodantes de la Réserve Fédérale Américaine (FED) a été clairement évoquée par Jerome Powell en fin de mois. La FED devrait commencer à réduire ses achats mensuels d’obligations avant la fin de l’année. Ces facteurs ont poussé à la hausse le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans, qui dépasse à fin septembre les 1,5 %.
En Chine, les pressions sur le financement des grands promoteurs immobiliers font désormais la une. Le Groupe China Evergrande, numéro deux de la promotion immobilière en Chine, est fragilisé par une dette de 259 milliards d’euros et deux de ses filiales n’ont pas respecté leurs obligations. Pour éviter un défaut de paiement, le Groupe Evergrande est engagé dans une course contre la montre pour se désendetter et faire face aux échéances prochaines. Les autorités chinoises essaient d’organiser une restructuration ordonnée d’Evergrande.
*Au 30/09/2021, en devises locales (S&P500, MSCI World : en USD).
**L’indice MSCI World All Countries: indice boursier mesurant la performance des marchés boursiers des pays économiquement développés et des pays émergents
02. Perspectives pour les actions et l’immobilier
Après le rythme effréné de la croissance liée à la reprise depuis juin 2020, nous observons désormais un ralentissement inévitable des taux de croissance économique qui retrouvent des niveaux plus « normaux ». Nous nous attendons à une période de croissance robuste et d’inflation modérée (bien que plus persistante) supérieure aux objectifs des banques centrales à l’approche de 2022. Ceci est une bonne chose pour les actions, l’immobilier, les infrastructures et les matières premières mais une moins bonne nouvelle pour les obligations souveraines et d’entreprises.
Un des éléments de ce ralentissement vers des niveaux de croissance plus durables est le frein posé par toute une série de contraintes de la chaîne d’approvisionnement. Un grand nombre d’industries manufacturières, telles que les semi-conducteurs, la production automobile, les vélos, le transport maritime, les gaz industriels et le bois, souffrent d’un manque de capacités de réserve et du contrecoup des perturbations liées au coronavirus en Asie.
Les problèmes transitoires de la chaîne d’approvisionnement poussent l’inflation à la hausse : généralisés, ils limitent l’offre et poussent les prix à la hausse. Cela conduit les commentateurs de marché, une fois les pressions inflationnistes liées à la hausse des prix de l’énergie (pétrole, gaz naturel, électricité) intégrées dans le scénario, à nous mettre en garde contre un risque éventuel de stagflation. Mais la forte demande finale et la nature probablement temporaire de ces hausses de prix laissent penser que les craintes de stagflation sont exagérées.
Les prévisions de croissance pour 2022 sont supérieures à la tendance : nous continuons de prévoir une croissance du PIB de 4,7 % aux États-Unis et de 5,2 % dans la zone euro l’an prochain, tandis que les prévisions immédiates de croissance annualisée au 3ème trimestre 2021 aux États-Unis et dans la zone euro restent bien supérieures à la tendance, à 4 % et plus de 3 % respectivement.
La demande finale est robuste : la demande finale ne semble pas se ralentir, les nouvelles commandes de biens d’équipement sont restées soutenues aux États-Unis et en Europe au cours du mois d’août. Cela signifie que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement restent le principal frein à la croissance industrielle.
Incertitudes sur le marché du travail : il est toujours difficile, à l’heure actuelle, de prévoir les tendances de l’emploi aux États-Unis. L’expiration des allocations de chômage améliorées, la retraite anticipée et la rentrée scolaire perturbant fortement la situation. Il s’agit d’une variable clé pour la Réserve fédérale américaine car le rythme de hausse des taux d’intérêt dépendra de la rapidité avec laquelle les États-Unis retrouveront leur définition du plein emploi (taux de chômage de 4 à 5 %).
Les marchés boursiers mondiaux restent dans une tendance fermement haussière, soutenus par la dynamique positive des bénéfices, l’abondance de liquidités et les rachats d’actions (800 milliards de dollars annualisés aux États-Unis). Nous maintenons notre positionnement positif à l’égard des actions, privilégiant l’Europe, le Royaume-Uni, le Japon et les petites et moyennes capitalisations.