ojal, le 29/11/2021 a écrit :
Sur ce lot, je vais faire construire une maison avec un conventionnement ANAH sans travaux afin de répondre à une servitude de mixité sociale imposée.
(…)
Ce conventionnement ANAH donne droit à un abattement de 70% des revenus locatifs. Cet abattement fiscal n’est valable que dans le cadre d’une fiscalité à l’IR.
(…)
ce bien n’a pas de raison à rester de façon pérenne dans le patrimoine.
Donc,
- votre SAS doit construire un logement social
- mais l’abattement ANAH n’est intéressant que si on est à l’IR
- mais vous ne voulez pas garder la maison. Or, vous avez une société d’aménagement. Donc, si vous le faisiez à titre personnel (en nom propre), cette opération d’achat-revente ou de construction-revente serait rapportable fiscalement à l’activité de votre société. En effet, il y a une jurisprudence qui dit que lorsqu’un associé d’une société faisant habituellement des opérations immobilières (société d’aménagement, de promotion, de lotissement ou de marchand de biens) fait une opération similaire en nom propre ou via une société civile, c’est une extension de son activité professionnelle et cela doit être imposé comme tel (CE 25 juillet 1980, n° 12091). Donc le nom propre est exclu, tout comme la SCI, du fait que vous voulez revendre à court terme. La seule solution pour que vous puissiez le faire en nom propre (ou en SCI IR) sans risque fiscal serait de conserver cette maison au long terme (>15 ans).
Puisqu’il est exclu que cela soit vous, il faut réfléchir à comment transférer cela à un autre particulier :
- Est-ce que la SAS peut construire et obtenir la convention ANAH, puis vendre à un acquéreur qui s’engage à prolonger la convention ? Si oui, ça serait idéal. Avec tous les apprentis bailleurs qui traînent, un investissement qui comporte certes une grosse contrainte, mais assortie d’un gros avantage fiscal, ça en intéressera plus d’un.
- alternativement : Est-ce que la SAS peut construire, puis vendre à un particulier qui signera alors la convention ANAH ? L’obligation de signer la convention ANAH serait alors l’un des éléments essentiels de la vente, à sécuriser par le notaire.
- voir même : vendre le terrain constructible, avec l’obligation pour l’acheteur d’y construire un logement social ou en tout cas conventionné ANAH. Là aussi, cette obligation serait l’un des éléments essentiels de la vente, à sécuriser par le notaire.
- etc.
Il y a sans doute d’autres solutions. Il faut vérifier soigneusement que ces solutions permettent d’une part de remplir l’obligation de mixité sociale, et de conserver l’avantage fiscal lié à la convention ANAH. C’est votre job de les trouver et de les approfondir.
edit : j’ai mis en gras une phrase importante. Au vu des messages suivants, on dirait qu’elle est passé inaperçue.
Dernière modification par Bernard2K (30/11/2021 21h19)