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#3826 04/01/2022 18h49

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emilienlar et Jeff33, vos points de vue ne sont pas contradictoires : il y a une quantité de gens inemployables dont les employeurs ne veulent pas et d’autres, plus rares qui peuvent être…plus chers.

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10    #3827 04/01/2022 18h52

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ESTJ

emilienlar,

je suis désolé par avance d’être aussi tranchant, mais manifestement vous n’avez aucune idée des équations quotidiennes que doit gérer un employeur en France.

augmenter des salaires n’est pas un  crevecoeur pour un DG mais un dilemme, juste une décision qui va peser sur l’équilibre des comptes de sa boite, et dans le même temps la satisfaction de donner à un salarié méritant sur une individuelle.

Une augmentation collective, c’est souvent, pour des milieux à faible valeur ajoutée que je connais bien, envoyer courir l’entreprise le 100m avec un sac de pierres en plus sur le dos contre Carl Lewis, même vieillissant !

exemple simple : une boite de nettoyage vend l’heure 25€ HT en moyenne : le salaire chargé au smic coûte en gros 13€, on rajoute les CP, les heures improductives (temps de déplacement, de réunion, un peu d’arrêt maladie avec complément salaire employeur, les heures de délégation des élus aussi ^^ …), les charges de son agence (en moyenne 10 etp) et de son back office : à votre avis, en dehors du "yakafocon augmenter" précité, il reste combien en marge de manoeuvre réelle ? beaucoup de patrons de PME aimeraient que vous les éclairiez car souvent le résultat de l’équation est 0 voire négatif.

reste la solution d’augmenter les prix payés par les clients : dans certains milieux mal payés (exemple aide à domicile = impossible car un arrêté ministériel encadre l’augmentation annuelle -1% en général-), pour mon exemple du nettoyage, les monstres du secteur espèrent bien que les TPE PME vont devoir augmenter : cela leur permettra de les faire crever plus vite.

Augmenter d’un coup de baguette magique les bas salaires est une idée généreuse au départ, mais dans les faits, c’est juste créer de l’inflation, rien de plus.

Une PME n’est pas un puits sans fond, très loin de là… seuls ceux qui n’en ont jamais géré peuvent le croire sincèrement, j’ai régulièrement des échanges lunaires avec des membres CGT cheminots à peu près sur votre ligne sur le sujet de la gestion : pourquoi diable aucun d’entre eux  ne montre la voie en rachetant une boite ? la passion du rail sans doute !

J’ai fait l’objet d’un chantage aux salaires par un petit groupe d’indispensables cet été : tous raccompagnés vers la sortie sans hésitation alors même qu’ils étaient sûrs de leur coup. 2 ont retrouvé assez vite, l’avenir dira s’ils ont fait bonne pioche,  et 2 sont en recherche active après démission, car bien sûr j’ai refusé bien sûr la RC et mis non pas la pression, mais juste l’église au milieu du village (comme je sais que nous apprécions tous deux la ruralité, j’ai choisi cette image pour illustrer mon propos).

Embaucher de nos jours, c’est être encore plus sélectif, car en pénurie de MO, embaucher n’importe qui ou quoi coûte plus cher que de rester vacant : les erreurs de casting sont un coût caché important et un facteur de démotivation  pour les collègues qui doivent compenser, tout en discréditant leur RH pas capable de trouver du monde à leurs yeux.


Profiter de ne rien foutre….

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#3828 04/01/2022 19h10

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emilienlar a écrit :

Les chefs d’entreprise français finiront bien par y venir mais il faudra encore pour cela pas mal de grèves et de démissions pour qu’ils se fassent une raison.

Yakafokon, c’est évident… .
Et en pénurie de main d’œuvre, augmenter les salaires permet de mieux sélectionner et attirer certains candidats, pas d’en créer de toutes pièces quand il n’y en a pas.


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#3829 04/01/2022 19h55

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Les petites boîtes autour de moi qui ne parviennent pas à recruter ne se heurtent pas à des refus pour insuffisances de salaires ! Majoritairement, c’est le manque de temps libre pour pratiquer ses hobbies et/ou l’inadéquation des horaires avec la vie familiale qui sont systématiquement mis en avant. Les revendications salariales dont on semble s’émouvoir ici doivent, comme souvent, ne concerner que les corporations où les quelques % de syndiqués donnent le ton.

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#3830 04/01/2022 20h24

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Mais où allons nous si tout le monde veut vivre comme un rentier (et s’inscrit ici tant que nous y sommes) ?

Ce que j’entends de mon coté ce n’est pas que les gens ne veulent pas travailler c’est qu’ils ne veulent plus travailler en sacrifiant "trop" effectivement ; le covid ne peut-il pas avec le tvtravail faire évoluer favorablement les choses ? Bon, honnêtement encore aujourd’hui nous avons tenté (en vain) de faire partir un salarié qui voulait pas moins que 5 jours de tvtravail sous prétexte qu’il est excellent : sauf que le job se fait en équipe.


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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#3831 04/01/2022 21h27

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Je ne comprends mal le cas de votre salarié "ne pas avoir réussi à le faire partir". S’il est vraiment bon, le travail d’équipe est il incompatible avec du télétravail ? S’il ne veut pas venir, et si son contrat de travail et la nature du travail impose sa présence, pourquoi ne pas le licencier.

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#3832 04/01/2022 21h42

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Pour moi quelqu’un qui est censé travailler en équipe - ce qui ne se tvtravaille pas dans notre cas (mais votre observation est très pertinente) et qui demande 5 jours de tvtravail hebdomadaire s’illusionne en bonne partie sur la qualité de son travail : il n’a pas compris ce qui est attendu de lui en plus de la simple exécution de ses taches quotidiennes.
Entre nous, je comprends qu’il tente le coup cependant.
Je crois que le covid et ce qui va avec va faire évoluer les modes de travail et que cela va énormément me compliquer la vie en tant qu’encadrant par rapport à "avant". Fin du HS.


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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2    #3833 04/01/2022 22h00

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À la fin du plan blanc en mai, énormément de soignants sont partis des établissements de soin: reconversion, démissions.
Une infirmière sur Clermont-Ferrand faisant de l’intérim me disait que partout où elle travaille, il manque une infirmière sur 4.
Les français ne sont pas que des assistés.
Ce sont aussi des gens qui font un boulot de chien dans des conditions dégradées, qui sont mal payés, et qui juste à moment donné dans leur vie en ont juste marre de sacrifier leur santé et leur vie perso pour des instances qui leur demandent toujours plus, sans savoir leur dire quand le boulot est bien fait (la revendication majeure des aides soignantes et amp avec qui j’ai pu parler ces trois dernières années, elles ne demandent même pas plus d’argent), et qui n’écoutent jamais les préoccupations du terrain mais celles de leurs supérieurs administratifs.
Bref les choses ne sont pas aussi schématiques que de penser que les gens ne veulent rien faire.
Ils ne veulent plus rien faire sans espoir d’évolution, sans sens à leur travail.
Il y a énormément de souffrance au travail, j’ai pu l’observer dans un poste où je faisais des bilans de santé.
C’était un sujet qui revenait énormément dans les discours des usagers. Depuis rien ne s’est arrangé. Et la plupart de ces gens ne travaillent pas en télétravail. Cela n’est pas compatible avec la nature de leur activité.

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#3834 05/01/2022 02h11

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Ce que vous désirez, Lausm,  nécessite un changement assez complet de mentalité dans l’encadrement, voire dans l’électorat. Ça ne se fera pas comme ça et d’ailleurs ça ne se commande pas.

Je ne vois d’ailleurs pas très bien quelles mesures concrètes vous prendriez.

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1    #3835 05/01/2022 08h12

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Lausm, il y a un point qui me paraît toujours contestable dans la plupart de vos interventions: vous faites comme si toute "la base" avait une seule et même idée concernant ce qu’il fallait faire. Pour ce qui me concerne, étant moi-même fonctionnaire, je constate que si la contestation de la politique en cours est souvent majoritaire et si personne ne rechignerait à être plus nombreux, mieux payés, etc. concernant l’organisation même des services les avis sont très divergents.

En d’autres termes il faut se défaire de l’illusion qu’au-délà d’un rejet majoritaire voire commun de la situation présente, il y aurait un consensus de la "base" pour résoudre des problèmes concrets dont le "sommet" aveugle et technocratique serait complètement inconscient. Il n’est que de voir les divisions des syndicats au-delà des revendications purement financières (rémunération et augmentation du budget).

Dans une discussion à bâtons rompus en tête à tête ou en petit groupe on peut avoir l’illusion d’être en accord avec son interlocuteur (d’autant qu’en ce qui me concerne par lassitude j’abonde à peu près toujours dans son sens), les difficultés surviennent quand il s’agit de prendre des décisions qui seront suivies d’effets.

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#3836 05/01/2022 09h14

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Serenitis a écrit :

je suis désolé par avance d’être aussi tranchant, mais manifestement vous n’avez aucune idée des équations quotidiennes que doit gérer un employeur en France.

Et ? Le problème n’est pas qu’un problème d’employeur mais aussi de salarié qui ont des attentes. La même équation se pose dans l’autre sens. Les arbtirages se font aussi chez les salariés. Genre : Pour la 3ème année consécutive, on me demande un effort supplémentaire pour des cacahuètes Le salarié doit encore arbitrer entre attendre ou partir.
Les deux sujets sont imbriqués mais le salarié ne doit pas perdre de vue son objectif car son employeur va pas oublier le sien lui… Et d’ailleurs, l’asymétrie d’information entre le salarié et l’employeur fait que le salarié a doublement intérêt à ne pas perdre ces objectifs.

Personnellement, et même si je comprends des positions comme Serenitis, je suis un salarié et la santé financière d’une entreprise n’est pas ma priorité (car j’ai une employabilité forte), c’est celle de mon employeur. En échangeant mon temps contre de l’argent, j’attends que mon employeur réponde positivement à mes demandes proportionnés. S’il ne le fait pas pour des raisons qui lui sont propres, alors c’est que ce n’est pas le bon employeur pour moi. En tant que salarié ma priorité est de faire matcher ma valeur marché avec ma valeur actuelle. Si elle est inférieure, mon employeur doit rectifier le tir et toutes les pleurnicheries n’y feront rien. Il doit s’aligner. Sinon, je cherche un employeur qui saura apprécié mes compétences ailleurs.
Je ne parle pas de faire du chantage, ce que je trouve par ailleurs inadmissible surtout en période de crise pour l’entreprise mais de négociation. Et Serenitis a bien fait de se séparer de ces personnes.

Actuellement, certains employeurs découvrent que les salariés peuvent aussi donner le la dans des métiers difficilement recrutables. La seule solution c’est de proposer des conditions convenables et si on ne peut pas ben tant pis, on ferme. Il existe aussi une autre façon de faire qui existe depuis longtemps. Prendre des novices qui en veulent et les former. Alors oui, c’est pas opérationnel de suite, oui, c’est du temps, oui il faudra peut être les payé quand même plus cher qu’au lance-pierre. Et si vraiment ça n’intéresse personne, ben, tant pis pour l’employeur. Triste mais bon, c’est la vie. On verra peut-être des employeurs plus malins (ou les mêmes d’ailleurs) avec des nouveaux modèles économiques arrivés.

Lausm a écrit :

Ils ne veulent plus rien faire sans espoir d’évolution, sans sens à leur travail.

Si les gens ne trouvent plus de sens à leur travail, il faut en changer car ce n’est (à mon avis) pas à l’employeur de donner du sens au travail. On est en train d’inverser les rôles en demandant aux employeurs de faire ce que chacun devrait faire. On oublie que le travail est juste que ca, un travail, un contrat entre deux entités qui ne stipulent pas le bonheur ou le sens. L’employeur garantit des conditions saines et le salarié de faire au mieux. Le sens c’est à chaque de le trouver dans ce qu’il fait. Plein de jobs, pas forcément bullshit d’ailleurs n’ont aucun de sens (genre quête sociétale ou environnemental).

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[+2 / -3]    #3837 05/01/2022 14h19

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INTJ

serenitis, le 04/01/2022 a écrit :

emilienlar,

je suis désolé par avance d’être aussi tranchant, mais manifestement vous n’avez aucune idée des équations quotidiennes que doit gérer un employeur en France.

……..

J’ai fait l’objet d’un chantage aux salaires par un petit groupe d’indispensables cet été : tous raccompagnés vers la sortie sans hésitation alors même qu’ils étaient sûrs de leur coup. 2 ont retrouvé assez vite, l’avenir dira s’ils ont fait bonne pioche,  et 2 sont en recherche active après démission, car bien sûr j’ai refusé bien sûr la RC et mis non pas la pression, mais juste l’église au milieu du village (comme je sais que nous apprécions tous deux la ruralité, j’ai choisi cette image pour illustrer mon propos).

Vous n’avez pas à être désolé et votre propos n’a rien de tranchant.

La situation du dirigeant de PME est en effet paradoxale : il est exploiteur de son personnel mais il est aussi exploité par les donneurs d’ordres, ce qui limite singulièrement ses marges de manoeuvre.

Ce que vous décrivez n’est pas une lutte ou un mouvement social mais une démarche individualiste pour vous "faire chanter" ; il faut croire que ces 4 collaborateurs n’étaient pas indispensables puisque vous les avez "mis à la soupe", ce que j’aurais peut-être fait si j’avais été à votre place !

Si ces 4 mousquetaires avaient été un tant soit peu avisés et altruistes vis-à_vis de leurs collègues, ils auraient organisé une grève sur le tas en incitant le reste du personnel à les suivre : avec 80% de salariés en grève et une entreprise qui ne produit plus rien, il est rare que le chef d’entreprise n’accorde pas un petit ou un gros quelque chose ! Seulement voilà, vos 4 gugusses ne pensaient qu’à obtenir quelque chose pour eux, mais peu leur importait le sort de leurs collègues. La lutte et l’action collective payent, mais pas l’individualisme.

La situation du pays est en effet paradoxale :  la droite et l’extrême-droite semblent être largement majoritaires et l’élection de Mme Pécresse inévitable ; dans le même temps, il faut remonter aux années 70 pour retrouver une telle aspiration à des augmentations salariales, les mouvements sociaux fleurissant de toutes parts y compris dans le secteur privé, pas seulement chez les "cheminots CGT" : grande distribution, chauffeurs routiers, industrie agro-alimentaire…..

On peut comprendre que ce soit là une réalité désagréable pour les chefs d’entreprise comme pour la droite qui s’apprête à revenir gouverner, mais il faudra bien que les milieux patronaux composent avec cette réalité, aussi déplaisante soit-elle. J’observe d’ailleurs que le patronat de l’hôtellerie-restauration propose des hausse de salaires conséquentes, ce qu’il ne fait sans doute pas par bonté d’âme mais par nécessité.

Là encore, l’exemple pourrait venir des Etats-Unis, où la plupart des chaînes de restauration ont accordé des augmentations importantes, à en juger à l’aune de cet article du New York Times :

Restaurants Increase Wages and Offer Signing Bonuses - The New York Times

Ce qui est somme toute surréaliste, c’est d’entendre à tout bout de champ que les entreprises vont faire faillite, que l’économie va s’écrouler, si l’on augmente le salaire du balayeur, du serveur ou de l’enseignant, mais qu’en revanche, il n’en va pas de même pour les "talents" que sont par exemple les PDG ou les traders.

Sur longue période, ce n’est pas le manque de capitaux mais la pénurie de travail qui limite l’augmentation de la production. Pour produire, il faut 2 ingrédients indispensables : du travail et du capital, chacun méritant et réclamant rémunération. Depuis 40 ans, les termes de l’échange ont été favorables au capital mais la situation est en train d’évoluer : la main d’oeuvre est d’autant plus rare qu’elle est qualifiée alors que le capital est surabondant.

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1    #3838 05/01/2022 15h03

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Caratheodory a écrit :

Ce que vous désirez, Lausm,  nécessite un changement assez complet de mentalité dans l’encadrement, voire dans l’électorat. Ça ne se fera pas comme ça et d’ailleurs ça ne se commande pas.

Je ne vois d’ailleurs pas très bien quelles mesures concrètes vous prendriez.

Oui, effectivement. C’est donc pour cela que bien des conditions de travail se dégradent, dans celles que je décris.
Concernant les mesures concrètes que je prends, et bien dans notre foyer nous nous mettons en marche afin de créer notre propre projet d’alternative aux institutions qui nous semblent peu pourvoir un nombre de problématiques pourtant existantes.
Et concrètement on traitera avec l’existant, sans attendre un miracle venant du haut.

À ceux qui émettent des critiques sur mon point de vue, clairement il est partial et lié à mon expérience. Mais je parle essentiellement de professions axées sur le service et non la production de marchandises ni même un but de plus value financière.
Mais pour autant il s’agit d’un champ existant dans le tissu socio-professionnel de notre pays, et dont l’existence a un impact dans notre vie sociale, et dont la dégradation aura et a aussi un impact, mais qui je crois concerne peu de contributeurs ici du fait de leur statut financier.
Mais quand je lis que les gens ne veulent rien foutre, juste je trouve que cliver les opinions et fixer des jugements aussi définitifs parle plus de ceux qui les énoncent que de ceux dont ça parle. Je pense avoir pu observer une énorme biodiversité humaine et sociale pour me permettre ce genre d’opinion, que d’ailleurs j’enonce comme mienne et n’impose à personne.
Je pense juste que penser les choses en terme de sociologie politique ou autres argumentations conceptuelles est en fait loin de la pensée réelle qui anime beaucoup de travailleurs français dans leur quotidien.
Même si il n’y a nul doute que le monde politique sait utiliser des arguments pour utiliser leurs préoccupations.
Me semble-t-il.

Pour finir sur le sens du travail, quand on fonctionne avec un statut d’indépendant, on est bien plus enclin à pouvoir penser ce sens et éventuellement virer de bord quand on ne le trouve plus.
Les milieux dont je parle fonctionnent pour l’essentiel sur un fonctionnement hiérarchique et pyramidal. Les employés sont au bas de l’échelle et leur conditionnement majeur et le fonctionnement réel est celui de quelqu’un à qui on donne des ordres et qui les execute, avec un champ plus ou moins large d’autonomie.
La question du sens est donc largement induite par qui dirige l’institution.
Pas plus tard qu’hier, une éduc spé me parlait de son expérience dans une institution de l’ASE, acteur médico-social on ne peut plus représenté. Elle s’est trouvé confronté à des violences sur les enfants, qu’elle a dénoncé à sa direction. Et c’est alors qu’elle a découvert qu’en fait sa direction induisait ces comportements car elle avait une vision autoritariste de l’éducation.
Comment trouver du sens quand les garants du cadre éthique sont les premiers qui le bafouent ? Les employés n’ont pas alors de marge de manœuvre et effectivement le seul choix est de partir ou sinon lutter.
Mais beaucoup sont limitées par le choix d’employeurs proches, les contraintes liées aux enfants etc…donc quelle marge de manœuvre ?
Et ces lieux de travail sont censés véhiculer des valeurs sociales et de bienveillance, et l’invasion des process gestionnaires, avec parfois à l’actif une réelle corruption par des détournements de fonds, créent clairement un dévoiement du sens premier. En faire reposer la responsabilité à un niveau individuel peut aussi nier la responsabilité du pouvoir qui gère.
Il me semble pourtant que cette réalité n’en est pas moins réelle et opérante. Discuter avec les professionnels permet d’entendre des récits parfois terriblement édifiants.
Et cela existe malheureusement.

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2    #3839 05/01/2022 15h06

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emilienlar a écrit :

!
Si ces 4 mousquetaires avaient été un tant soit peu avisés et altruistes vis-à_vis de leurs collègues, ils auraient organisé une grève sur le tas en incitant le reste du personnel à les suivre : avec 80% de salariés en grève et une entreprise qui ne produit plus rien, il est rare que le chef d’entreprise n’accorde pas un petit ou un gros quelque chose !

Édifiant votre vision…
Car suivant la structure, cela peut juste être l’événement qui fait que tout le monde est licencié et que la boite ferme. Il ne faut pas croire que c’est facile d’augmenter les salaires, ni même que tout le monde le peut.


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1    #3840 05/01/2022 15h19

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Lausm a écrit :

Pour finir sur le sens du travail, quand on fonctionne avec un statut d’indépendant, on est bien plus enclin à pouvoir penser ce sens et éventuellement virer de bord quand on ne le trouve plus.
Les milieux dont je parle fonctionnent pour l’essentiel sur un fonctionnement hiérarchique et pyramidal. Les employés sont au bas de l’échelle et leur conditionnement majeur et le fonctionnement réel est celui de quelqu’un à qui on donne des ordres et qui les execute, avec un champ plus ou moins large d’autonomie.
La question du sens est donc largement induite par qui dirige l’institution.
Pas plus tard qu’hier, une éduc spé me parlait de son expérience dans une institution de l’ASE, acteur médico-social on ne peut plus représenté. Elle s’est trouvé confronté à des violences sur les enfants, qu’elle a dénoncé à sa direction. Et c’est alors qu’elle a découvert qu’en fait sa direction induisait ces comportements car elle avait une vision autoritariste de l’éducation.
Comment trouver du sens quand les garants du cadre éthique sont les premiers qui le bafouent ? Les employés n’ont pas alors de marge de manœuvre et effectivement le seul choix est de partir ou sinon lutter.
Mais beaucoup sont limitées par le choix d’employeurs proches, les contraintes liées aux enfants etc…donc quelle marge de manœuvre ?
Et ces lieux de travail sont censés véhiculer des valeurs sociales et de bienveillance, et l’invasion des process gestionnaires, avec parfois à l’actif une réelle corruption par des détournements de fonds, créent clairement un dévoiement du sens premier. En faire reposer la responsabilité à un niveau individuel peut aussi nier la responsabilité du pouvoir qui gère.
Il me semble pourtant que cette réalité n’en est pas moins réelle et opérante. Discuter avec les professionnels permet d’entendre des récits parfois terriblement édifiants.
Et cela existe malheureusement.

La quête de sens est individuelle. L’employeur paie pour une tache, vous l’exécutez. Il n’a pas à fournir un sens au fait de faire la tache X ou Y. La contrepartie offerte est claire. Certaines entreprises essaient de donner du sens à quelque chose qui souvent n’en a aucun. Avoir un travail qui n’a aucun sens, c’est pas le diable si on doit s’en accommoder. Il devient alimentaire. Peut-être même que chercher du sens au travail est une utopie moderne qu’on essaie de nous vendre.

Même en bas de l’échelle, parfois les gens trouvent du sens à ce qu’ils font. Un sens peut être simplement le travail bien fait et ne nécessite pas de sauver le monde 8 fois par jour.
Ce que vous décrivez renforce mon point de vue. Si vous attendez qu’autrui donne du sens à votre vie/travail, vous allez vite déchanter. C’est à chacun de le chercher ce sens.

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1    #3841 05/01/2022 15h58

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emilienlar a écrit :

La situation du dirigeant de PME est en effet paradoxale : il est exploiteur de son personnel .

Pour information :

Larousse a écrit :

1. Personne qui exploite à son profit et d’une manière abusive quelque chose ; profiteur : Exploiteur de la misère humaine.
Synonymes :

profiteur - spoliateur

2. Personne qui tire un profit illégitime ou excessif du travail d’autrui.

C’est juste un lapsus ou vous le pensez réellement ?

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1    #3842 05/01/2022 16h32

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En ce qui concerne le sens au travail, je vous rejoins sur le fait qu’il s’agit là d’une recherche personnelle à faire par le salarié. Toutefois, l’employeur peut l’y aider.
Un point que je fais régulièrement avec mes salariés, c’est justement de leur rappeler l’utilité de leur travail. Une analogie que j’aime bien est celle du casseur de pierre dont je vous remets une copie ici.

En se rendant à Chartres, Charles Péguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Péguy s’arrête et demande :
- « Que faites vous, Monsieur ? »
- « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ». Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton* amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».

Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
- « Que faites vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Péguy.
- « Je suis casseur de pierre. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pire que la mienne ».

Plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur de pierre. Son attitude est totalement différente. Il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierre. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Peguy
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »

La fable des casseurs de pierres est attribuée à Charles Péguy.


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#3843 05/01/2022 19h11

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emilienlar a écrit :

La situation du pays est en effet paradoxale :  la droite et l’extrême-droite semblent être largement majoritaires et l’élection de Mme Pécresse inévitable

Je n’interviendrai que sur ce point pour demander d’où viendrait ce résultat "inévitable".
Au-delà des multiples péripéties connues aux précédentes élections et les vainqueurs inévitables qui se sont vautrés pour des raisons extra politiques (Strauss-Kahn, Juppé, Fillon, on pourrait remonter à Jospin en 2002 ou Balladur en 95 même), le seul baromètre librement consultable et non aberrant ce sont les sondages et dans ceux-ci Mme Pécresse n’a déjà pas son passage au second tour garanti.

Et dans l’hypothèse la plus vraisemblable (à ce jour) de second tour avec elle le cas échéant, elle n’est pas pour l’instant favorite.

Toutes proportions gardées cela me rappelle un autre post il y a un peu moins d’un an, attention aux vues de l’esprit et à ce que la tendance actuelle (plus ou moins fiable, mais plutôt plus que moins avec le temps qui passe) indique réellement.

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#3844 05/01/2022 20h29

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emilienmar a écrit :

Là encore, l’exemple pourrait venir des Etats-Unis, où la plupart des chaînes de restauration ont accordé des augmentations importantes

Comparer avec les Etats-Unis, où les amortisseurs sociaux et la redistribution ne sont absolument pas comparables ?

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Favoris 1    #3845 05/01/2022 22h20

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File intéressante: on s’aperçoit que le confinement lié au COVID a entrainé un rapport de force différent entre employeur et salarié. Le confinement a permis aux salariés d’avoir du temps pour réfléchir. Dans métro-boulot-dodo: beaucoup n’avaient plus de métro, certains de boulot. Mais chaque salarié a pris du recul sur sa condition d’individu qui vend son temps contre de l’argent.

Quand un salarié se rend compte de l’absurdité de certaines situations professionnelles, oui, il devient revendicatif:
- un manager qui dicte sa loi a ses subalternes mais qui finalement n’apporte pas beaucoup de valeur ajoutée.
- des soignants font grèves avant la COVID, se font taper dessus sur ordre du gouvernement, puis sont incités à se sacrifier pour l’amour de la patrie, et doivent en plus se vacciner
- des trajets de travail superflus quand on peut faire aussi efficace en restant chez soi

Sur le sens du travail et la santé en général du salarié, attention: l’employeur a une obligation de résultat  (Code du travail : articles L4121-1 et L4121-5).

Maintenant, les employeurs et les sociétés capables de motiver leurs salariés, avec des méthodes de management plus modernes, et des critères réellement ESG, auront un avantage concurrentiel sur les autres qui emploient des méthodes anciennes. La motivation peut être autre chose que l’argent. Les conditions de travail comme la possibilité du télétravail, de prendre plus de temps pour sa famille, d’être autonome, de ne pas avoir une direction pyramidale etc. ça peut attirer aussi des salariés.

Maintenant, on le voit dans les publications des sociétés cotées en bourse: c’est le bilan financier qui domine. Intégrer des critères ESG fiables, pertinents et contrôlables par un CAC, ça aurait de la gueule!


L'investissement, c'est ce que l'on fait de son temps et de son énergie

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3    #3846 06/01/2022 00h41

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pasqua, le 05/01/2022 a écrit :

emilienmar a écrit :

Là encore, l’exemple pourrait venir des Etats-Unis, où la plupart des chaînes de restauration ont accordé des augmentations importantes

Comparer avec les Etats-Unis, où les amortisseurs sociaux et la redistribution ne sont absolument pas comparables ?

Réflexion intéressante. Et pour élaborer dessus, on ne sais d’ailleurs pas trop à quel salaire "emilienmar" se réfère. Fait-il allusion au salaire net ou au salaire chargé? Je ne sais pas si c’est voulu (il préfère faire l’autruche) ou si c’est par ignorance.

Je suis particulièrement au fait de ces montants pour mes propres salariés (jeunes cadres) vs ceux d’entreprises concurrentes, basées par ex. au Royaume-Uni (j’en parle parce que je connais très bien).

Ça nous donne :

- Salaires nets en France = à la ramasse vs UK (total plus faible qu’au UK).
- Salaires chargés en France = on se fait exploser par le UK (total plus faible au UK).

Bref et si on regarde les salaires chargés, mes cadres français sont plutôt bien payés. Mais à la fin du mois en net sur leur compte en banque, ce n’est pas la même histoire.

De là : la réponse logique est de réclamer une baisse des charges (salariales ET patronales), en échange de hausses de salaires nets.Rien à voire avec ces salauds de patrons. Ils ne décident pas du montant des prélèvements obligatoires, ils appliquent ce qu’n leur dit d’appliquer.

Mais alors qu’est-ce qui fait qu’on a plus de piquets de grève pour bloquer des entreprises qu’en face de Bercy ou du Palais de l’Élysée?

Réponse préliminaire : ah oui c’est vrai, qui dit baisse des charges dit baisse du train de vie de l’État. Et donc des prébendes accordés à qui mieux mieux (chômage partiel, CAF et autres chèques anti inflation).

Bref, on veut le beurre (son salaire), l’argent du beurre (des augmentations de salaire) et le sourire de la crémière (les allocations familiales et consorts).

Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça…

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#3847 06/01/2022 11h19

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La particularité structurelle de l’économie française est que les dépenses sociales représentent 33% du PIB contre 25% pour la moyenne de l’OCDE.

Par dépenses sociales, on entend retraite+assurance maladie+chômage+CAF+aides à la personne.

Les autres composantes des dépenses publiques sont dans la moyenne de l’OCDE.

Ces dépenses sociales sont supposées être financées par les cotisations sociales sur le travail et la CSG. 

Il y a un cout politique énorme à les compresser. Quant au cout économique, il est probablement aussi assez considérable dans une économie  aussi dépendante de la consommation des ménages (les ménages recevant des transferts sociaux ont une propension à consommer élevée).  C’est très dur à évaluer, les multiplicateurs keynésiens ne sont pas, à ma connaissance, publiés par l’Insee et il est probablement difficile d’obtenir le consensus des économistes sur une définition suffisamment claire pour faire l’objet de statistiques.

Lors de la mise en place du système, le choix avait été fait de le faire payer par les entreprises.  Il y a eu ensuite au cours du temps un transfert du financement sur la CSG, c’est à dire qu’il y a eu transfert de la charge des entreprises sur les ménages. 

Il y a des exonération de charges sur les bas salaires et on a créé le statut d’autoentrepreneur. Le problème est qu’il va être très difficile de continuer la politique de transfert de charges vers les menages.

Bref, ca ne va pas être facile de comprimer ces couts, l’équilibre politique français ayant priorité les dépenses sociales sur tout le reste durant les 50 dernières années. De plus le temps caractéristique pour effectuer des modifications substantielles est la décennie.

Il y a un cout politique plus faible à rogner sur la qualité des services publics. Et que vous l’acceptiez ou non cela a été le mode de gestion principal de l’Etat depuis 20 ans au moins. Alors ca a été fait lentement, insensiblement, mais avec constance. La diminution de la qualité du service est ce qui engendre la perte de sens au travail.

En fait ce n’est pas spécifique à l’Etat. Dans les entreprises qui:
-n’ont pas de pouvoir sur la fixation des prix,
-n’ont pas de possibilité de gain de productivité,
-n’ont pas de possibilité de délocalisation,
-subissent le pouvoir de fixation des prix de leurs clients ou fournisseurs,
la solution la plus facile est de réduire la qualité du produit vendu en faisant croire qu’elle n’a pas varié.

Un problème auquel l’économie, en tant que science sociale, est confrontée est la difficulté qu’il y a à appréhender les phénomènes qualitatifs - tandis qu’elle est plus à l’aise avec les phénomènes quantitatifs.

Et c’est assez normal puisque les décisions économiques de gestion au jour le jour d’un agent économique, entreprise, ménage ou État sont quantitatives.

J’en ai assez dit et laisse en suspens la question  comment cela s’applique aux services de justice, d’éducation et de santé.

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1    #3848 06/01/2022 11h45

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INTJ

C’est un sujet intéressant et il serait vain de le balayer en quelques lignes.
Je voudrais néanmoins répondre sur l’allusion qui est fait que l’état rogne sur les services publics.
De mon de vue, il y a des moyens absolument colossaux qui sont donnés aux services publics, que n’importe quelle structure privée digne de ce nom traduirait en résultats probants.
Le problème est que le service public ne se sent soumis à aucune obligation de résultats… de toutes façons les acteurs de ces services ne sont pas soumis à des couperets comme le licenciement pour insuffisance de résultats… les augmentations sont par ailleurs mécaniques. Dans certaines structures publiques, on est augmenté lorsque l’on a plus d’enfants à charge, pas lorsque l’on s’est montré performants.
J’entends déjà les protestations tomber : j’ai suffisamment d’exemples concrets autour de moi pour y faire face sans fléchir!

Ceux qui ont des enfants à l’école me comprendront : le niveau d’éducation en France aujourd’hui est une honte, et au moment où l’état se déclarait en guerre contre le covid, j’ai vu nombre d’enseignants battre en retraite en rase campagne plutôt que d’aller au front. En résumé, l’école aujourd’hui en France… c’est surtout pour les profs. On voit régulièrement les médias dénoncer le niveau de rémunération des enseignants français "parmi les plus faibles de l’OCDE", affirmation fausse à la limite de la propagande. En tant que bailleur, je vois défiler les fiches de paie d’enseignants… et pas plus tard qu’hier je m’étonnais qu’un enseignant du public en primaire puisse toucher, en net, plus qu’un ingénieur cadre ayant 20 ans d’ancienneté dans un grand groupe français du BTP.

Si vous voulez régler le problème de qualité du service public, il ne faut surtout pas augmenter les moyens alloués , mais plutôt réformer le statut ou, mieux, privatiser ce qui peut l’être. D’ailleurs, les entreprises privées croulaient sous les masques quand le service public s’avérait incapable d’en commander. Je connais des entreprises prives qui ont acheté des masques pour les fournir aux hôpitaux lorsque la crise sanitaire était à son paroxysme.

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#3849 06/01/2022 11h59

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Un professeur des écoles (instituteur) gagnant plus qu’un ingénieur en fin de carrière? Il y a un problème avec la rémunération de l’ingénieur…

Accessoirement, un professeur des écoles est un cadre (catégorie A) et il a fait  un master (bac plus 5), donc pas si différent en terme de compétence.

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1    #3850 06/01/2022 12h08

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atlasshrugged a écrit :

On voit régulièrement les médias dénoncer le niveau de rémunération des enseignants français "parmi les plus faibles de l’OCDE", affirmation fausse à la limite de la propagande. En tant que bailleur, je vois défiler les fiches de paie d’enseignants… et pas plus tard qu’hier je m’étonnais qu’un enseignant du public en primaire puisse toucher, en net, plus qu’un ingénieur cadre ayant 20 ans d’ancienneté dans un grand groupe français du BTP.

De fait, la propagande avait fait son oeuvre sur ma petite tête
aussi en fouillant https://infos.emploipublic.fr/article/s … -eea-4667.
on voit que ces salaires sont loin d’être médiocres sachant que par ailleurs il y a le bénéfices des vacances octroyant du temps libre
Le problème de fond de l’enseignement est managérial avec un responsable d’établissement qui n’a aucun pouvoir pour valoriser individuellement comme dans une entreprise

Info emploi public a écrit :

Dans son rapport annuel « Regards sur l’éducation » en 2020, l’Organisation de coopération et de développement économiques a comparé les salaires des enseignants de 36 de ses 38 pays membres avec ceux aussi de l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, le Brésil, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde et l’Indonésie. Pour cet exercice, l’OCDE a fixé une pondération pour neutraliser la variable pouvoir d’achat.
Partant de cette étude, Le Parisien établit que la rémunération de base des professeurs titulaires du Capes Français, soit les enseignants qui sont les plus nombreux en France, se retrouve assez loin dans le classement,  c’est à dire, à la 20e place.
Mais quand l’OCDE tient compte des primes et des heures supplémentaires, les salaires des enseignants Français se hissent alors au dessus de la moyenne de leurs homologues européens.  Selon l’OCDE, le salaire mensuel moyen brut avec primes d’un enseignant français s’élève à 3213 euros dans le primaire, 3 623 euros dans le collège, et 4064 euros au lycée.

ajout du passage info emploi public

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