kuda a écrit :
2007 décés de ma mère (assurance vie non déclarée dans la succession)
Classique. Avant la réponse Bacquet (2010), comme les assureurs se retranchaient derrière le code des assurances (qui prévoit que le contrat est propre) et que l’introduction d’une récompense vers la communauté générait des droits de succession sans que l’argent ne soit disponible, il était "de bon ton" d’ignorer le problème, de le passer sous le tapis, et tant pis pour les héritiers.
Et ce n’est pas simplement une dérive de notaire, comme on le lit souvent. Les héritiers sont les responsables de la déclaration, et bien souvent l’attrait de "ne pas déclarer un patrimoine qui va induire des droits de succession" prime sur le respect des règles civiles lorsqu’il n’existe pas un article précis opposable mais que cette règle est issue d’un arrêt de Cassation.
kuda a écrit :
2010 mon pére a 75 ans il se remarie sous le régime de la séparation de bien,son conjoint a 46 ans et est plus jeune que ses enfants .
C’était son droit.
il apparait que le terme ’ a mon épouse’ est générique , les enfants sont ils de fait exclus de l’assurance vie ?
Il n’est pas générique, il est précis : son épouse. Comme on ne peut avoir qu’une seule épouse en vie à un instant T en droit francais, il identifie très précisément le bénéficiaire de premier rang de cette AV.
Le bénéfice va :
1) à son épouse si elle est en vie
2) ses enfants si son épouse n’est pas en vie
3) ses héritiers si son épouse et ses enfants sont prédécédés.
Une parade possible est que l’épouse refuse le bénéfice, que les enfants fassent de même, ce qui de facto amène à la troisième solution … Mais c’est une solution peu praticable, si l’un des bénéficiaires ne joue pas le jeu, il s’accapare le tout sans possibilité de contester.
Cela rappelle que la clause bénéficiaire doit être bien écrite, bien pensée et surtout régulièrement remise à jour en fonction de sa volonté de transmission et des évènements.
Dans la clause bénéficiaire, il aurait pû intégrer une répartition épouse / enfants, la représentation pour que les petits enfants soient appelés / appelables, prévoir une clause à tiroir (les assureurs n’aiment pas trop, mais c’est un excellent outil de gestion d’un bénéfice structuré).
kuda a écrit :
cerise sur le gateau : donation entre époux il y a 4 ans ….avec don de l’usufruit total sans caution ….déshéritant ses enfants de fait , la jeune veuve pouvant disposer de 800K …à charge pour elle de nous les rendre a son décés .
DDV ou testament ? La nuance est précieuse. Par ailleurs, techniquement, vous n’êtes pas deshérités … vous êtes nu propriétaires d’un patrimoine qui vous reviendra, ou reviendra à vos propres enfants, au décès de mme.
Bien sur, elle peut en théorie "manger" le patrimoine complet, surtout si c’est du cash. Mais a priori, vous êtes néanmoins en droit de demander la mise en place d’une garantie.
Si la relation est correcte et maintenable dans le temps, que le patrimoine se compose surtout de cash, il pourrait être préférable de trouver un arrangement dès le départ. Par exemple le remploi du démembrement sur un actif rémunérateur : mme obtient des revenus, à terme l’actif redevient vôtre.
Si l’usufruit porte essentiellement sur la maison, vous êtes garanti du fait qu’elle ne pourra pas vendre la maison, c’est vous le propriétaire.
Consultez un avocat, mais attention avant de lancer franchement les hostilités. Parce qu’une fois que vous aurez dégainé … il ne sera plus possible ou très difficile de revenir en arrière. Vous serez clairement en conflit avec une personne qui n’aura plus de raison d’essayer de vous restituer in fine ce patrimoine.