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Energie partagée : actionnaire-citoyen ou citoyen-actionnaire ?

Investissement dans Énergie Partagée : analyse financière et aspects citoyens

Cette discussion porte sur l'investissement dans la société Énergie Partagée, une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif) axée sur le développement des énergies renouvelables. Les membres partagent leurs expériences et analyses, abordant à la fois les aspects financiers et les dimensions citoyennes de cet investissement.

Du point de vue financier, les participants débattent du rendement de l'investissement. Le potentiel de croissance à long terme est évoqué, avec une revalorisation annuelle des actions d'environ 2% et un dividende potentiel de 4% dans 8 à 10 ans. Cependant, ce rendement est comparé défavorablement à celui du CAC40, et la gestion du risque est discutée, notamment le risque lié aux changements de réglementation. Un point positif réside dans la diversification du risque, la société étant impliquée dans plusieurs projets. L'un des membres souligne que le bénéfice représente seulement 1% du chiffre d'affaires en 2020, ce qui interroge sur la solidité du bilan financier à long terme.

L'aspect citoyen de l'investissement est également mis en avant. Les membres mettent l'accent sur l'intérêt de soutenir un projet collaboratif et participatif dans le domaine des énergies renouvelables (ENR). L'intérêt technique du projet, notamment la production d'hydrogène par électrolyse, est mentionné. Le débat soulève la question de la faible implication des citoyens dans le développement des ENR en France et comment une implication financière directe pourrait stimuler l'acceptation locale et le développement du secteur.

Enfin, la discussion explore le modèle d'investissement d'Énergie Partagée. Un membre explique le fonctionnement de la coopérative et compare son approche à celle des sociétés classiques investissant dans les ENR. Il souligne la différence d'allocation du capital et la stratégie de remboursement de la dette avant la distribution de dividendes significatifs. Il estime que la valeur des parts est sous-évaluée et qu'à terme, une fois la dette remboursée, le rendement devrait être supérieur à l'objectif initial de 4%.

En résumé, la discussion met en lumière les avantages et les inconvénients d'un investissement dans Énergie Partagée, en soulignant les aspects financiers et les implications citoyennes. Le débat met en perspective les différentes approches possibles en matière d'investissement dans les ENR, entre la recherche de la rentabilité à court terme et un engagement à plus long terme, basé sur des valeurs éthiques et sociétales.


1    #1 11/12/2019 18h31

Membre (2015)
Réputation :   11  

J’ouvre un post pour évoquer un de mes "investissement". J’ai en effet investi pour 2Ke d’action Energie-partagée il y a environ 2 ans après avoir été fortement interessé intrigué par un double projet de panneau solaire en autoconsommation / production de H2 par électrolyse puis tranformation en méthane.
Il se trouve que l’auto-consommateur est mon école où j’ai fait mes études… Ça a certainement joué…
Sur le principe, on soutien un projet en particulier mais dans les faits, on est actionnaire de tous les projets.

Énergie Partagée | Accueil

Je vous propose une "analyse" en 2 temps:
- Partie financière, rendement, perspective, intérêt d’en faire une position non négligeable d’un portefeuille ?
Bon je suis pas un champion de l’analyse et je n’ai pas trop fouillé vu que çà n’était pas la principale raison de mon "investissement", mais je suis preneur de vos critiques / avis d’un point de vue investissement
- Partie citoyenne et l’intérêt technique

Pour la partie intérêt financier, la société est une SCIC avec un agrément solidaire qui limite le montant des potentiels dividendes (pas plus de 50% du bénéfices voir certainement moins).
La valeur des actions sont pour le moment revalorisés d’environ 2% chaque chaque année et un dividende de 4% ( de la valeur de l’action à ce moment) est vaguement annoncé dans 8 à 10 ans.
Avec en plus l’imposition dessus, ça fait pas très lourd par rapport au CAC40 en PEA…
Cependant, l’action me semble assez décorrélé des cycles économiques et assez bien diversifié pour diluer des risques techniques. Le principal risque est peut être un changement de la réglementation.
Les spécialistes du sujet auront peut être un autre avis.
De mon coté, je n’ai pas prévu de reprendre des actions à court et moyen terme.

Pour le coté intérêt citoyen et intérêt technique, j’ai toujours été intéressé par la puissance potentielle des modèles "collaboratif"/"participatif" (même s’il faut quand même du business au milieu pour que ça tourne). Internet permet des regroupements de personnes ayant les mêmes intérêts dans des domaines très variés.
Le fait que les citoyens soit si peu associé au développement des ENR en France est pour moi un frein majeur, ils y aurait peut être une plus forte acceptation locale et un développement plus dynamique si les citoyens y trouvait facilement et directement un intérêt financié. (Après, ca n’est certainement pas la principale raison du développement timide des ENR en France…).
Enfin, la principale raison pour lequel j’ai décidé d’investir dans ces projets est un démonstrateur de production de H2 par electrolyse. Le gaz produit par combinaison avec du CO2 pouvant être utilisé en combustion ou comme carburant. Les rendements energétiques sont certainement tres faibles mais l’idée m’a séduit. J’espere pouvoir visiter l’installation un jour. (je n’etais malheureusement pas disponible lors de l’inauguration).

Un résumé du projet que j’ai soutenu. Il y en a d’autres…

https://web.imt-atlantique.fr/x-dg/aful … l%20LD.mp4

Glindy

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Mots-clés : citoyen, dividende, energie partagée, photovoltaiques, énergie renouvelables, éolien

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#2 14/08/2022 14h59

Membre (2017)
Réputation :   0  

J’ai découvert énergie partagée avant la crise sanitaire aussi et comme chacun on se pose la question de l’opportunité d’investir sachant qu’il s’agit de titres non cotés, de participatif et avec un objectif de rentabilité de 4% brut par an.
Là je viens de regarder vite fait en diagonale les états financiers de l’exercice 2020 (bilan, compte de résultat et SIG).
De ce coup d’oeil rapide j’e retiens :
- bénéfice représente 1% du CA
- de l’exercice 2019 à 2020 les produits et charges augmentent de 4,2%
- en gros le bénéfice et quasi identique aux primes d’émissions
- SIG montrent une bonne plus value, …etc
A ce stade la gestion semble conforme à la politique affichée : se développer, du solidaire, de la création d’emploi.
Comme sur toute activité des risques pèsent, ici pour n’en citer que quelques uns : règlementation (européenne dans l’hydro par exemple), évolution de l’inflation et des taux face à une rentabilité de 4% brut par an.
En somme, cette opportunité d’investissement affiche clairement la couleur, l’on investit dans une belle idée pas par interêt spéculatif.

Dernière modification par 1vestisseur (14/08/2022 18h17)


┌( ಠ‿ಠ)┘

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1    #3 14/08/2022 17h47

Membre (2019)
Top 50 SCPI/OPCI
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Ce qu’il faut comprendre dans la coopérative, c’est que celle-ci fonctionne comme toute société investissant dans les ENR (ci-dessous appelé sociétés classiques - SC), avec une touche sociale un peu plus importante.

Ainsi, des sociétés de projets sont créées pour chaque actif, dans lesquelles Energie Partagée Investissement (EPI) mets du capital et du CCA voir parfois fait de l’obligataire (cf les deux dernières pages du rapport de gérance*).

Comme tout SPV dans les ENR, le but est de mettre le moins de capital possible et de charger la mule en dettes. La différence de l’approche entre EPI et les SC est :
- Le SPV est relié directement à EPI alors que dans le cas des SC, un système de poulie est créé pour mettre toujours plus de levier
- EPI vise à un remboursement intégral du prêts avant de traire la vache. Les SC remboursent une partie de la dette dans les premières années avant de traire la vache tout en maintenant un fort levier. Les SC ont bien évidemment une meilleure allocation du capital et sont donc à long terme plus rentable que EPI, mais les risques et objectifs sont différents (faire de l’argent vs développer les ENR tout en ayant un retour sur investissement intéressant pour les actionnaires).

Concernant la valeur de part, ils se basent sur une valeur comptable, inférieure à la valeur de marché, ça me semble donc sous évalué et quand la dette sera remboursée, la vache donnera beaucoup de lait (on sera probablement à bien plus que 4% de retour annuel).

* La date de l’assemblée générale est dorénavant en fin d’année, les éventuels dividendes (pas pour l’instant) et revalorisation de parts interviendront à ce moment-là. La date de clôture des comptes et les rapports sont donc sûrement déplacés.

Entre la précédente et la prochaine AG, il se sera passé 1 an et demi, la prochaine revalorisation sera je pense supérieure à l’objectif de 4% annuel smile

Je possède quelques parts dans un objectif de décorrélation aux marchés, représentant moins de 1% de mon patrimoine.

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