3 #1 30/05/2023 15h18
- R3dSqu4re
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Top 10 SIIC/REIT - Réputation : 160
Côté contexte, nous avons :
- La récession la plus anticipée de l’histoire, qui tarde à se matérialiser mais qui pourrait tout de même finir par arriver (l’Allemagne vient d’y entrer)
- Des logements pour lesquels le loyer peut légalement suivre l’inflation
- Des centres commerciaux dont les niveaux de vente sont en légère croissance par rapport à l’an dernier, dont la croissance pourrait malgré tout être inférieure à celle de l’inflation, notamment si une récession se matérialise (voire décroissance)
- Un grand écart niveau bureaux, avec un flight to quality important dans les grandes villes (centralité, prestations, services) en lien avec la guerre des talents -> des bureaux pleins et des loyers qui augmentent plus vite que l’inflation, alors que les niveaux d’occupation sont inquiétants et la vacance s’amplifie en périphérie.
Côté valorisation, nous avons :
- une hausse des taux pas encore terminée en Europe, mais il est probable que la majeure partie du chemin à la hausse ait été franchie à présent
- des valorisations de patrimoine des foncières n’ayant pas encore intégré l’effet de ces hausses à venir
- des transactions d’immeubles et de centres qui se matérialisent proches des valeurs d’expertise, avec pas mal d’assureurs côté acheteurs depuis 2-3 ans
- une très forte hausse de ces actions en tout début d’année, pour retourner plus bas ces 3 derniers mois
- des actions qui valent entre 2/3 et 1/3 de leur valorisation pré-COVID, avec des revenus globalement ayant globalement retrouvé leurs niveaux de 2019
Bref, côté opérationnel, on devrait avoir des sociétés dont les loyers sur l’ensemble de leur périmètre vont probablement osciller entre 0 et 10% en 2023, pour une hausse du coût du crédit qui ne va concerner qu’une fraction de la dette. Ces éléments étant précisés à périmètre non-constant, puisque pas mal sont engagées dans programmes de cession. En face de ça, des valorisations de patrimoine qui seront probablement encore orientées à la baisse, et qui viendront impacter comptablement les résultats.
Au regard de ces constats, ma stratégie serait de privilégier foncières commerciales robustes (le coût de captation des FFO est assez hallucinant au regard des niveaux de décote des valeurs, modulo le risque d’AK) et foncières de bureaux de très très très grande qualité (celles qui vont surfer sur la dimension "qualité de vie au travail" et pour lesquelles la réduction des surfaces de certains occupants se traduira par l’opportunité de relouer immédiatement ces surfaces à une autre entreprise, plus cher, plutôt que par l’augmentation du taux de vacation).
Déjà positionné sur plusieurs de ces valeurs, je me retiens pourtant de renforcer significativement mes lignes pour le moment, la déflation de la valeur de ces actions depuis plusieurs mois ayant entrainé chez moi le comportement attendu dans ce type de situation : envie d’attendre avant d’acheter, voir si ça baisse plus bas.
Les gros niveaux de décote (investisseurs pré-COVID probablement échaudés), désamour du secteur (concerné par des ventes de bien et/ou de la non-distribution de dividende), les loyers qui tiennent plutôt bien et le fait de constater que beaucoup d’assureurs sont du côté des acheteurs m’incitent néanmoins à ne pas du tout jeter le secteur à la poubelle, mais au contraire à surveiller de manière attentive la matérialisation d’un éventuel point d’entrée (sachant que quand il n’y aura plus du tout d’ombre au tableau, il sera alors trop tard)
Désolé pour l’aspect décousu, mais voici un peu les idées qui me passent par la tête en ce moment.
Cela appelle deux questions :
- partagez-vous ces constats ou bien voyez-vous un/des angle(s) mort(s) ? (je liste 2 angles-morts non-développés ici : 1. le risque d’exploser les ratios en cas de non-contrôle de la dette / 2. le risque d’inflation durablement persistante)
- si vous trouvez qu’on a déjà beaucoup creusé mais que l’on est peut-être pas encore au fond du trou, quel signal attendez-vous pour revenir sur ces valeurs ? L’attente de ces signaux est-elle basée sur votre expérience de situations comparables, ou sur un raisonnement intellectuel de type économique ?
Stabilisation de l’inflation en Europe ? Stabilisation des taux aux US (en mode indicateur avancé de la politique de taux en Europe, IH parlant récemment des REIT US au fond du trou) ? plus de visibilité sur la réalité économique et les risques de récession (été, rentrée de septembre) ? stabilisation des taux en Europe ?, publication des valeurs de patrimoines / valeurs d’ANR en milieu ou fin d’année ? Retournement des taux aux US ? Retournement des taux en Europe ? Reprise des cours ? Autre ?
Au plaisir d’échanger sur ce sujet, qui mêle macroéconomie, politique de taux, commerce, immobilier, market timing TLT et stratégie d’investissement (opportunité ou value trap, comme disait IH ce midi) :-)
Actionnaire, dans des proportions très variables d’URW, Gecina, Covivio, Covivio Hôtels, Icade, SFL, Colonial Inmob, Argan
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Mots-clés : bce, fed, foncière, inflation, reit (real estate investment trust), siic (société d'investissement immobilier cotée), taux
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