Le syndrome du déjà-vu (ou syndrome des cathédrales)

IH a écrit :

Ceux qui interviennent dans la file en suggérant des occupations ou en mettant en avant la variété de vos occupations : vous n’êtes pas atteint du mal ! Et c’est tant mieux !

Bien justement, c’est parce nous avons des occupations passionnantes que nous ne sommes pas atteints de ce mal ;-)

Mafo, votre avant dernière phrase résume tout ce que je pense, l’interaction avec les autres, tout ce que nous trouvons dans le théâtre, la musique, etc… étant musicien de jazz et de blues, je peux vous dire  que parfois lorsque l’on joue, certains moments sont magiques, une forme de transmission de pensées. C’est un bonheur intense, qui je pense, nous aide probablement à voir le monde autrement ;-)

Allez ! pour vous détendre un peu :

The Grizzlys

Si ça peut aider, j’avais vu, il y a quelques années une vidéo sur la "dopamine detox", le problème est en parti tourné à l’envers, mais il couvre un peu ce que vous décrivez Video dopamine detox (sous-titres français disponibles). Comme on apprécie le frais avoir eu trop chaud ou le chaud après avoir trop froid. On apprécie profiter du temps libre après ne pas en avoir eu.

Également, je conseillerai la pratique d’activités ou il y a une notion de "survie" (ex: Alpinisme, voile, traversés en autonomie complète, etc). Je m’explique ce sont des activités demandent énormément d’efforts constant, sur plusieurs heures ou jours. La dangerosité, pousse également à juste apprécier "d’être vivant".
Je me souviens sur certaines sorties intenses d’alpinisme, levé 6h du matin, effort non-stop jusqu’à 21h en mangeant juste un sandwich. Puis après avoir raté le dernier train pour redescendre à Chamonix, j’ai adoré en arrivant enfin en bas à la voiture, juste boire de l’eau fraiche et manger une pizza d’un distributeur automatique. Les 2 jours qui suivent j’étais tellement fatigué que j’ai apprécié passer la journée à regarder des reportages "strip-tease".
En alpinisme, les objectifs ne manquent pas pour tous les niveaux. Regardez par exemple les récits de ceux qui sont venus à bout des 35 longueurs de la Walker de Livet, un défi à la fois technique mais aussi logistique, qui donne un objectif, pousse à trouver des solutions et libère du plaisir une fois accompli. Une partie du plaisir vient selon moi du fait qu’on peut pas arrêter "quand on en a marre" il faut finir coûte que coûte. Cette contrainte imposée, fais apprécier la liberté de ne plus en avoir.

D’une manière plus générale pourquoi ne pas s’imposer des contraintes pendant des périodes de temps, qui feront apprécier la liberté par suite ? Sur une activité "active" comme suggéré par d’autre membres sur ce fil de discussion.

Ex: Objectif: passer d’un niveau B2 à C1 en espagnol sur 2 mois ? 

programme d’apprentissage intensif généré par IA, 5 à 9h par jour. a écrit :

Semaines 1-2:

    Grammaire (2 heures/jour): Utilisez un livre de grammaire de niveau avancé comme "Gramática de uso del Español C1-C2". Concentrez-vous sur un chapitre par jour, en pratiquant des exercices et en revisant les règles de grammaire.

    Lecture (2 heures/jour): Lisez des romans, des articles de journaux et des magazines en espagnol. Essayez "El País" ou "La Vanguardia" pour des articles, et des romans comme "Ficciones" de Jorge Luis Borges ou "Cien años de soledad" de Gabriel García Márquez.

    Écoute (1 heure/jour): Écoutez des podcasts, des émissions de radio et des films en espagnol. Vous pourriez aimer "Radio Ambulante" ou "El Hilo" pour des podcasts, et des films comme "El secreto de sus ojos" ou "Relatos Salvajes".

    Parler (1 heure/jour): Utilisez des applications comme Tandem ou iTalki pour converser avec des natifs espagnols. Ou vous pourriez aussi trouver un tuteur en ligne.

    Vocabulaire (1 heure/jour): Utilisez des applications comme Anki ou Quizlet pour réviser et apprendre de nouveaux mots et phrases.

Semaines 3-4:

    Grammaire (1 heure/jour): Continuez à réviser la grammaire mais commencez à vous concentrer davantage sur l’expression écrite et orale.

    Lecture (2 heures/jour): Continuez à lire en espagnol. Commencez à lire des textes plus académiques ou formels, comme des essais ou des articles de recherche.

    Écoute (1 heure/jour): Commencez à écouter des conférences ou des discours en espagnol. Vous pouvez en trouver sur des plateformes comme Ted Talks en Espagnol.

    Parler et Écrire (2 heures/jour): Pratiquez l’écriture en espagnol, en écrivant des essais, des articles de blog, des critiques de livres, etc. Pour l’oral, continuez à parler avec des natifs et à pratiquer la prononciation.

    Vocabulaire (1 heure/jour): Continuez à apprendre de nouveaux mots et phrases.

Semaines 5-6:

    Grammaire (1 heure/jour): Continuez à réviser la grammaire à partir du livre "Gramática de uso del Español C1-C2". Choisissez un sujet spécifique chaque jour, comme le subjonctif, le passé simple, ou l’impératif.

    Lecture (1 heure/jour): Lisez un essai ou un article de recherche en espagnol chaque jour. Après la lecture, rédigez un résumé ou une critique du texte. Par exemple, vous pourriez lire un essai de Mario Vargas Llosa ou un article du journal académique "Revista de Estudios Hispanicos".

    Écoute (1 heure/jour): Écoutez une conférence ou un discours en espagnol chaque jour. TED Talks en espagnol est une excellente ressource pour cela. Après avoir écouté, prenez des notes sur le contenu principal du discours.

    Parler et Écrire (3 heures/jour): Pour l’écriture, rédigez un essai ou un article sur un sujet de votre choix chaque jour. Pour l’oral, préparez une présentation en espagnol sur un sujet de votre choix et présentez-la à vous-même ou à une autre personne, si possible.

    Vocabulaire (1 heure/jour): Continuez à apprendre de nouveaux mots et expressions en espagnol à l’aide d’applications comme Anki ou Quizlet. Concentrez-vous sur le vocabulaire académique ou formel.

Semaines 7-8:

    Grammaire (1 heure/jour): Continuez à réviser la grammaire à partir du livre "Gramática de uso del Español C1-C2". Focalisez-vous sur les sujets qui vous semblent encore difficiles.

    Lecture (1 heure/jour): Continuez à lire des essais ou des articles de recherche en espagnol chaque jour. Après la lecture, rédigez une critique du texte, en vous concentrant sur la structure de l’argument, le style de l’écriture, et l’efficacité de la communication.

    Écoute (1 heure/jour): Continuez à écouter des conférences ou des discours en espagnol. Essayez de comprendre non seulement le contenu, mais aussi les nuances de la langue, comme l’intonation, le rythme, et l’accent.

    Parler et Écrire (3 heures/jour): Pour l’écriture, continuez à rédiger des essais ou des articles, mais essayez également de traduire des textes de votre langue maternelle vers l’espagnol. Pour l’oral, continuez à pratiquer des présentations, mais essayez également de débattre ou de discuter de sujets complexes en espagnol.

    Vocabulaire (1 heure/jour): Continuez à apprendre de nouveaux mots et expressions en espagnol. Concentrez-vous sur le vocabulaire lié aux sujets que vous lisez, écoutez et discutez.

Semaine 9 : Passage de l’examen DELE niveau C1 qui constitue un objectif.

Dernière modification par Dash (16/06/2023 13h31)

Au delà du tourisme, ce problème peut exister sur autre chose car on s’habitue à la qualité.

D’abord, parce que la qualité est plus facile à trouver qu’avant. Vous citiez les guides pour le tourisme.

De mon côté, je suis fan de BDs depuis jeune. Déjà, face à la surproduction actuelle, je n’achète plus que celles qui sont très bien notées.

Et comme j’en ai déjà lues beaucoup, il m’arrive de plus en plus souvent de me dire "4.5 / 5 comme note pour ça. C’est peut-être un peu exagéré car rien d’extraordinaire ! "

Notre exigence monte, et on devient de plus en plus exigeant voir parfois presque "blasé" quand on consomme quelque chose à l’excès.

Pour les domaines où l’on est actifs, ça le fait moins pour le coté "blasé" à partir du moment où on dilue un peu dans le temps et arrive à varier pas mal les différentes activités.

Mais pour ceux-ci, attention au syndrome des lasagnes de Tal Ben-Shahar (= son plat préféré, ce sont les lasagnes. Mais s’il en mangeait tous les jours pendant 365 jours, il admet qu’il ne pourrait plus les voir en couleur…).

Le syndrome des lasagnes est à mon sens relativement présent pour cette part active citée comme remède par certains.

Faire 3 fois par semaine du badminton est ma bonne dose. Au delà, d’abord je risque la tendinite, et surtout j’ai l’impression de ne plus faire que ça de mes soirées.

Cette semaine, il faisait beau. J’ai été 4 après-midi au golf, activité assez récente pour moi dont je n’ai pas fait le tour, loin de là; et à laquelle j’accroche bien. Pourtant :
Résultat : c’est une fois de trop, car du coup je n’ai aucune envie d’y revenir avant au moins 5 jours…

De mon côté, le truc qui me réussit le mieux pour éviter le "syndrome des cathédrales" :

= Essayer d’apprendre de nouvelles choses :

  - L’idéal en bonheur ressenti est quand j’ai l’impression d’apprendre vraiment qqch de nouveau dans un domaine qui me passionne depuis longtemps. C’est assez rare mais ça arrive encore : par exemple en investissement je vais lire/découvrir tous les 2 ans un nouveau livre que j’aurais trouvé vraiment différent / intéressant.

   - Plus facile, et plus facilement fréquent, avec encore pas mal de satisfaction ressentie (même si un point que ci-dessus) : Apprendre / progresser dans un domaine nouveau, qui peut m’intéresser pour telle raison, mais auquel jusque-là je n’avais pas eu le temps de m’attarder.

Edit suite au message de zeb : vu qu’en mode rentier, j’ai le droit à la grasse mat’ le lendemain, cela doit me donner une séance de + que vous de bad avant l’effet lasagne. Mais en mode salarié il y a 3 ans, le hurdle rate devait effectivement être à une séance de moins par semaine…

Dernière modification par julien (17/06/2023 23h26)

Parfois, les explications les meilleures sont les plus simples. Vous avez le syndrome du déjà-vu parce que vous avez déjà vu tout ça. Et si vous passiez à autre chose ?
Qui a envie de visiter des musées juste parce qu’ils sont dans le top 10 machin… Et si vous faisiez ce qui vous plaît vraiment ?
Vous faites ces activités avec votre femme. Il s’agit donc d’activité choisies pour vous plaire à tous deux, donc une sorte de compromis. Et si vous faisiez ce qui vous plaît vraiment à vous personnellement ?
Loisirs d’oisif. Et si vous faisiez quelque chose d’utile ? Il n’y aucun jugement moral de ma part, vous avez largement gagné le droit d’être oisif. C’est juste que l’être humain est ainsi câblé qu’il a besoin de sens. Produire quelque chose de concret et/ou rendre service est un puissant moteur de sens et de satisfaction, toujours renouvelé.
Qu’apprenez-vous en ce moment ? Personnellement, j’ai cru un temps que je pouvais me satisfaire de la routine. Or, je suis un éternel curieux. J’ai besoin d’apprendre, et quand j’apprends il n’y a jamais de sensation de déjà-vu, puisque ce que j’apprends est, par définition, nouveau pour moi.

Dernière modification par Bernard2K (18/06/2023 07h40)

Cher IH,

Et l’enseignement ? A titre bénévole par exemple, dans un club sportif, une association culturelle etc ….

Chaque année, vous repartez presque de zéro, avec de nouvelles personnes, de nouveaux enfants, que vous verrez grandir, progresser ou pas, et que vous verrez partir en fin d’année pour certains …..

Le métier que l’on remet 100 fois ….

A+
Zeb

Attention, cela peut être symptomatique :
Atteint du syndrome du &quotdéjà vécu&quot, cet homme revit chaque jour la même journée

Posez-vous des questions sur ce qui vous fait avoir ce sentiment, plus sérieusement il peut y avoir un indice de dépression, aussi peut-être êtes-vous devenu sédentaire si j’ai suivi alors que vous étiez habitué à vivre dans différents endroits tous les ans ou parties de l’année. Cette "sédendarité" ou retour à davantage de sédendarité nécessite un temps de réadaptation.

Autre piste, mettez-vous à l’immobilier. Investissez dans un truc et faites-y des travaux, je peux vous assurer que cela occupe l’esprit à tous les niveaux.

En fait, je pense et cela est une opinion toute personnelle, que votre maladie s’appelle la crise de la quarantaine.
Comme la crise d’adolescence, cela est un passage qui peut durer 2 à 3 ans.
Prendre son mal en patience, ça ne durera pas mais cela nous rendra différent.

Vous n’avez pas d’enfants, pas de travail. En fait vous passez la vie en spectateur et pas en acteur. Comme un touriste infini ou un retraité. Et la retraite, c’est sortir de la vie active.

Ce n’est pas une critique, nous qui avons enfants et travail manquons de ce que vous avez, du temps pour flaner et voyager de ville en ville sans but, et nous avons nos autres alienations avec la routine scolaire.

Pour ne plus ressentir cela:

-Un projet entrepreneurial ou solidaire en collectif
-Des enfants

Aucune activité n’est un defi aussi complet qu’avoir des enfants. C’est l’experience ultime. En voulant sortir du cycle de la vie active on devient passif.

D’autres pistes: des sports collectifs, pour etre dans le present dans le dur du combat physique.

Sinon, je ne peux pas comprendre, mais je peux bien imaginer. Se lasser des plus belles regions a vivre, cela doit etre difficile. Dans une moindre mesure, je n’ai plus le meme emerveillement aupres de ma ville d’adoption, qui est indiscutablement une des meilleures au monde (Barcelone). Reste la lumiere, la plage, le café, les amis, les choses a sensation simple.

Bonjour,
et si vous faisiez un enfant ?

IH a écrit :

Ce qui ressemble le plus, ce sont *certains* sportifs de haut niveau après avoir remporté les JO et qui prennent leur retraite : ils ne savent plus quoi faire après, et rien n’est assez stimulant pour eux.

Vous ne croyez pas si bien dire. C’est souvent un phénomène que l’on retrouve chez pas mal de sportifs. Souvent car c’est l’objectif d’une vie et que la suite n’a pas été anticipée derrière.

Avez vous tenté justement de voir ce que les sportifs d’un tout autre calibre ont fait une fois qu’ils ont gagné ou atteint leur objectif?

Des sportifs qui ont toujours repoussé les limites.
Je pense notamment à Michael Phelps, Eddy Merckx…plus récemment Novak Djokovic. Qu’est qui pousse ces êtres là à toujours aller plus loin, continuer à s’entrainer dur alors qu’ils ont tout gagné..plusieurs fois.?

Peut être que les ressorts psychologiques (comment ont ils réussi à se motiver jour après jour) d’une telle quête peuvent vous aider à trouver des clés.

Bien à vous,

IH a écrit :

Ce qui ressemble le plus, ce sont *certains* sportifs de haut niveau après avoir remporté les JO et qui prennent leur retraite : ils ne savent plus quoi faire après, et rien n’est assez stimulant pour eux.

Intéressant ce parallèle car je me souviens d’une émission diffusée à une heure de grande écoute et destinée à un public totalement non averti où le thème de la retraite anticipée était abordé. Naturellement les "invités" n’avaient aucune compétence en la matière et discouraient tout de même puisque cela leur était demandé. Entre jugements à l’emporte-pièce et opinions tranchées sans même avoir pris la peine d’essayer de comprendre les motivations, le seul propos digne d’intérêt avait été celui d’un invité faisant le parallèle entre la construction d’un patrimoine et la préparation d’un sportif : des années d’efforts, d’optimisation, de connaissance de soi et du contexte environnant. Le tout afin d’atteindre une forme de performance et un but ultime.

Naturellement se pose la question de l’après, car qui dit sportif de haut niveau dit bien souvent dépression post JO ou post carrière.

Cela rejoint par ailleurs assez étonnamment certains propos qui m’avaient horripilés sur l’instant présentant les retraités précoces comme des personnes qui voulaient "sortir de la vie ou à y renoncer". Il nous appartient donc le trouver la voie pour "rester vivant, méthode" comme l’indique mon auteur favori dans un de ces essais.

J’ai lu les réponses faites à IH qui l’aideront j’espère à trouver une voie nouvelle. Néanmoins, à la lecture des réponses , je constate :
- beaucoup ont répondu mais n’ont pas 50 ans …. donc des expériences encore limitées sur la vie et ses  aléas  (désolé les djeuns!)
-avoir un enfant : oui mais la bonne question est "pourquoi ne pas avoir fait ce choix auparavant? ". Là on touche au coeur du sujet de la vie, de la personne et du couple. Un enfant à 50 ans ? Comme un pansement pour guérir un mal être ?
Reste qu’à un certain âge et une vie bien remplie, il faut garder ce que l’on a acquis et aimé (de toute façon le passé est gravé dans nos neurones) mais aussi oser se "mettre en danger".
Nouvelle(s) activité(s), changement de lieu (Asie, réel changement) , nouvelles rencontres , nouveau fonctionnement de la famille :  bref se bousculer.

Bonne remarque humoristique de Cricri :  "en dernier lieu, changer de femme" (ou d’homme d’ailleurs !). C’est vrai c’est possible mais j’en connais qui ont eu des problèmes (cf Laspalles et Chevallier) et un enfant ou deux en cadeau Bonus - seuls les anciens comprendront ce rappel à la pub
Sans en arriver là, partir séparément c’est sympa : on voit plus sa femme comme une maitresse et çà rompt la routine des souvenirs en commun.

Avis perso, bien sûr.