Situation économique et avenir économique de la France

Quand on sait ce qui se trame chez un ex grand constructeur français*, la discussion sur le secteur automobile français et la vassalisation de l’Europe par les Etats-Unis a comme une saveur très concrète.


* Une histoire de lion et de chevrons avec sauce italienne, un certain portugais sur le départ remplacé par (imaginezlanationalitédelapersonne), les Américains montent dans l’organigramme, les recrutements en majorité aux Etats-Unis et en Inde et avec tout le centre de gravité décisionnel qui migre progressivement à l’ouest et la matière grise dispensable à l’est.

Par contre la billevesée politique basé sur des interprétations de terme en une dimension cela n’a guère d’intérêt

Ok si vous voulez les socialistes ne sont plus socialistes et Macron qui était socialiste ne l’est plus. Cela n’a pas d’importance. L’important c’est qu’il semble plus travailler pour les intérêts étrangers que pour les intérêts français, que le poids de l’Etat ne cesse de grimper et que la situation économique de la France est catastrophique : dette et déficit commercial jamais vu, désindustrialisation…Là est le débat.

La France qui était une grande puissance n’est plus qu’un vassal qui abandonne petit à petit ses meilleures industries et son indépendance dirigée par des Young Leaders.

Comme le dit Drystan chez Stellantis on voit bien cette évolution mais qui est visible aussi au sein de la présidence de l’UE ou via l’alignement de la politique étrangère française sur les intérêts de Washington.J’espérai un autre avenir pour notre beau pays relégué au rang de pantin de Washington. D’ailleurs sur la scène internationale la France a perdu presque tout le prestige et l’influence qu’elle avait hérité du fait de la politique du général de Gaulle.

On doit bien sûr espérer mieux pour la France.

carignan99 a écrit :

Ils sont bloqués : baisser la dépense publique est dangereux (au niveau local comme national), la violence n’étant jamais loin (pour l’anecdote, j’ai vu au niveau local ce qui est arrivé quand une prestation sociale très ciblée mais importante par chez moi a été réduite : ça a rapidement tourné à l’intimidation physique et l’administration a vite fait machine arrière).

Dans ce cas une solution pourrait être de chercher des relais de croissance en développant l’industrie. C’est ce qu’avaient fait De Gaulle Pompidou. On a l’impression qu’ils y viennent mais lentement. On le voit avec le revirement sur le nucléaire.
Mais pour Macron qui s’est fait une spécialité de revendre les grandes entreprises françaises ce serait un vrai changement de paradigme qui paraitrait incroyable. Il faudrait déjà récupérer toutes les entreprises industrielles vendues comme Alstom, ce qu’ils essaient d’ailleurs de faire maintenant que GE a copié tous les brevets.

En second on voit bien que le problème est aussi en UE. La présidente de l’UE est une caricature tellement elle défend peu les intérêts européens. On l’a vu lors de l’épisode Covid et les négociations aveec Pfizer, avec l’industrie automobile et son projet du tout électrique d’ici 2035. Même les industriels allemands commencent à s’en rendre compte (très tardivement)

La France pensait utiliser l’UE pour monter des projets industriels au niveau européen comme Airbus mais en fait l’UE telle qu’elle est gérée actuellement est plus un obstacle qu’un atout. Il faut dire qu’Airbus a du faire très peur aux américains vu la réussite et qu’ils font tout pour placer des dirigeants de l’UE serviles à souhait. Dans les télécoms où les pays européens étaient très forts ils sont aujourd’hui des acteurs de niche alors que le digital est au coeur de la nouvelle économie. Mais finalement c’est avant tout un problème français et européen: si l’on accepte que nos dirigeants ne défendent pas nos intérêts c’est de notre faute. A chaque Tesla de vendue aujourd’hui c’est une part de marché en moins pour les industriels français et européens. C’est pourquoi je pense qu’on reviendra dans le futur à une certaine dose de protectionnisme, les petits pays ne pouvant pas lutter contre les mastodontes comme les USA ou la Chine. A ce titre la politique des années 60-70 me semblait cohérente avec une certaine ouverture sur le monde et des barrières tarifaires ciblés et un accès normé pour soutenir et préserver l’industrie nationale. L’UE n’apporte plus aucune protection aux industriels européens.

Dans le numérique il est tout de même incroyable qu’il n’y ait plus aucun fabricant de smartphones et de logiciels européens alors que le logiciel open source Linux sur lequel se base Android (Linux) est européen.

Cela montre un grave problème de compréhension du monde. L’UE est un monstre bureaucratique alors qu’elle devrait avant tout créer de la croissance en développant des projets similaires à Airbus dans les industries clés. Nous avons parmi les plus grand opérateurs téléphoniques au monde et avions les plus grands équipementiers et ce sont les américains qui dirigent quasiment la totalité du marché des services et des terminaux mobiles c’est incompréhensible et inexcusable de la part des dirigeants européens et français. Il y a un vrai problème d’intelligence économique et stratégique en France et en Europe mais n’est ce pas voulu? Comme je le disais nos dirigeants ne sont-ils pas nommés pour leur bienveillance envers certains états étrangers?

A ce titre le pacte vert mis en place par l’UE est une machine à tuer l’économie européenne: les DPE vont faire sortir du marché de nombreux logements anciens et ruiner les propriétaires, le tout électrique va favoriser Tesla, les normes très strictes vont favoriser l’externalisation des industries européennes, l’énergie plus chère des énergies vertes va désavantager les industriels européens. Les américains sont contents ils accueillent les industriels allemands…

Bonjour Kingflan,

Si Mélenchon arrivait au pouvoir, je doute que votre sitiation de rentier soit confortable. Sans doute vaudrait il mieux être  ouvrier chez Renault ( ou dealer dans les quartiers, diront ses opposants).

Plus on possède,  plus on risque de perdre quelque chose. Et d’ailleurs plus on possède, plus on a peur de perdre.

Je ne sais pas quel âge vous avez mais je me souviens de 1981. Les hôtels particuliers dans le 16ème arrondissement de bradaient  les " riches" partant en exil.
D’ailleurs un de mes oncles a fait une bonne affaire en achetant un 300m2 pour une bouchée de pain il l’a tevendu dans les années 2000 à 10 fois le prix d’achat ( à un saoudien pour l’anecdote).

Mafo

Geoges a écrit :

Je vous invite, pour celles et ceux qui le souhaitent, à ce reconnecter sur le présent (cf. E. Tolle) et à se couper un peu des informations… On peut appeler ça faire l’autruche. J’appelle cela se reconnecter à une réalité, plus réelle que celle que tente d’imposer les médias.

Cornelius a écrit :

L’idée d’un retour d’un gouvernement autoritaire me paraît farfelue, même en 1962 à un moment où une fraction importante de l’armée et de la population le souhaitait l’initiative a complètement échoué (et heureusement). Je crains plutôt une forme d’anarchie larvée (type pays d’Amérique centrale), à plus ou moins long terme. Le message de MaximusDM est certainement un peu trop pessimiste (du moins à brève échéance) mais il contient des vérités à mon sens.

En politique comme sur les marchés financiers, il est impossible de prévoir ce qui va se passer, y compris, parfois, à court terme.

Je souhaite profondément me tromper, mais je crois cependant de plus en plus que la France s’achemine inéluctablement vers une guerre, même si je ne me risquerais pas – je n’en ai d’ailleurs guère envie – à spéculer sur sa nature exacte, la forme qu’elle pourrait revêtir et le moment où elle serait susceptible de se produire.

Déjà en 2012, Max Gallo, que nul ne pourrait accuser de complotisme ou soupçonner de ne pas connaître son sujet, avait publié une tribune dans laquelle il soulignait plusieurs similitudes entre la période actuelle et les événements qui avaient précédé le conflit de 1914-1918.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sur les ponts et bien des événements nous ont pris au dépourvu.

Ces dernières années, le feu de la guerre se rallume tout autour de nous, les émeutes deviennent endémiques, les assassinats se multiplient sur fond de détérioration économique et les débats politiques atteignent des paroxysmes de violence que l’on n’aurait pas même osé imaginer il y a peu.

Divers intervenants évoquent la possibilité de passer la frontière pour des raisons financières, ce qui ne manque pas de pertinence sur ce forum.

On ne peut cependant exclure que nous soyons conduits à y songer pour des raisons de sécurité. Peut-être plus tôt que nous ne l’envisageons à ce jour.

Dernière modification par Ours (21/10/2023 12h08)

@Surin : C’est justement cette perception sur fond (réel) de détérioration économique qui va permettre le virage que j’évoquais. Vous pouvez voir le changement de discours au Danemark, en Suède, plus récemment aux USA et au Royaume Uni, la montée d’AfD en Allemagne… Le "désordre" va être exploité pour rogner encore un peu plus sur les prestations (déjà détériorées) des systèmes sociaux occidentaux et les libertés (déjà remises en cause) des citoyens.

Après, comme vous le soulignez, si on vit dans un coin tranquille et qu’on s’arrange pour rester net bénéficiaire du ponzi social, on est plutôt bien.

@carignan99 : Le nombre de victimes importe moins que la perception de désordre. Regardez, on était entre 3 et 6 homicides pour 100000 habitants en France dans les années 70-80 (l’Afghanistan est à 4 pour 100000 en 2021) que beaucoup maintenant considèrent comme une époque bénie. Le problème c’est que la violence semble à la fois moins prévisible (on ne se faisait pas Bernard Taper dans les années 80), plus diffuse (il ne se passait rien dans des villes comme Montargis) et l’Etat semble impuissant à la controller (ces affichettes invitant les "usagers" à ne pas insulter ou frapper les fonctionnaires* qui fleurissent dans toutes les administrations, quelle cocasserie - ils doivent se sentir encore mieux protégés qu’avec les petits logo vigipirates).

Il ne faut pas confondre réelle impuissance et absence de volonté politique.

Des attentats à haute visibilité (au hasard, les JO ?) devraient permettre de parachever l’œuvre. Il a suffit de ~3000 cadavres américains pour financer 20 ans de guerre en Afghanistan. Un bon "investissement", comme les politiques américains qualifient le fait d’envoyer des ukrainiens de plus en plus âgés au casse-pipe.

* suggérant implicitement que c’est une possibilité…

Dernière modification par doubletrouble (21/10/2023 10h54)

Pour moi le véritable indicateur (ou plutôt mon ressenti) inquiétant ce sont les incivilités de toutes natures (de plus graves aux plus banales), conséquences logiques d’une certaine philosophie qui prétend que toute limite est une atteinte insupportable à la liberté.

L’un n’exclut pas l’autre et je crois fermement que l’un entraîne et facilite l’autre

Si dans ’fossiles’ il met le nucléaire, ses chiffres sont faux : nucléaire + gaz + pétrole + charbon = 93% de notre approvisionnement énergétique en 1990 et 88% en 2001.

Si dans ’fossiles’ il met uniquement gaz, charbon et pétrole, ses chiffres son également faux : 57% en 1990 et 47% en 2021.

Source : agence internationale de l’énergie

Pas 80%.

Dommage qu’il appuie son raisonnement sur des chiffres manifestement tirés de son chapeau. Parce que sur le fond, il n’a pas tort sur la non rentabilité des énergies dites ’vertes’. Ajoutons que sur le long terme, la question est de savoir comment nous couvrirons nos besoins énergétiques :

- L’hydroélectricité n’est pas vouée à se développer (où mettre de nouveaux barrages?)

- Les éoliennes/solaire posent des problèmes d’espace (où les mettre?), de rentabilité, de souveraineté (approvisionnement en métaux rares?) et d’échelle (pour atteindre quelques millions de TJ, il va falloir cravacher dur ; sans compter les immenses investissements nécessaires dans le réseau pour gérer une énergie par nature diffuse…)

- La biomasse a l’air assez prometteuse (bien plus développée que les solaire/éolien) mais à terme, quid de la concurrence avec les autres activités humaines (ex. agriculture) et la nécessité de ne pas déforester comme des fous  (la France n’est pas la Norvège…)?

- Le pétrole? Les capacités d’approvisionnement pourraient bien diminuer assez rapidement (cf. cette étude réalisée par le shift project pour le compte du ministère des armées).

Seul le nucléaire semble offrir une alternative réellement crédible et qui soit à l’échelle des besoins.

De là, sur pondérer les producteurs d’énergie rentables est effectivement aussi un bon ’conseil’. Mais lesquels?

Personnellement, j’ai pour objectif de sur pondèrer Assytem (nucléaire) et Total énergies (pétrole + gaz + gros investissements en énergies renouvelables - mon hypothèse : Total saura faire du rentable).

Pour l’instant, ces lignes sont nettement plus satisfaisantes que mes machins producteurs d’hydrogène (HDF, NHOA) ou de solaire/éolien (Neoen)…

Ah, les usines marémotrices effectivement. On apprenait ça à l’école quand j’étais gamin (je ne sais pas si c’est toujours le cas?). Je ne sais pas si elles peuvent faire la maille (i.e. produire à une échelle suffisamment importante)? Mais oui, le concept est séduisant (utiliser les forces de la nature tout ça tout ça), sans pourrir tout le littoral à coup d’éoliennes off shore.

Dans la même veine (mais plus futuriste) il y a aussi l’hydrolien (cf. par exemple : Sous-marin ou avion ? Non, c’est l’hydrolienne la plus puissante du monde). J’avais vu passer une étude à ce sujet mais je n’arrive pas à remettre la main dessus, désolé. De mémoire : les auteurs avaient évalué 12-15 projets européens (machins déjà installés) et dans nombre d’entre eux, ils ont constaté que les courants initiaux s’étaient déplacés plus ou moins significativement selon les endroits, après l’installation de l’éolienne sous-marine. Corrélation ou causalité, allez savoir…

Et puis les courants en Bretagne, c’est tout un foutoir (ils changent de sens et de force tout le temps, en fonction de l’heure, du jour, de la saison, du coefficient de marée…). Les calculer tout en luttant pour garder son déjeuner à l’intérieur de l’estomac par temps de houle, de grands souvenirs

doubletrouble a écrit :

@carignan99 : Une piste intéressante mais négligée :

Usine marémotrice de la Rance ? Wikipédia

On pourrait imaginer des projets similaires en Gironde ou ailleurs sur notre immense façade maritime afin de produire de l’électricité renouvelable à l’Ouest du pays, l’Est et le Centre pouvant compter sur le parc nucléaire existant.

Ce serait bien moins laid que ça : ?Parc éolien flottant dans le Morbihan : où en est le projet ? et probablement moins nocif pour l’environnement.

Cette usine marémotrice a une puissance de 240 MW (ou 0.24 GW). C’est assez anecdotique à l’échelle des 144.3 GW installés fin 2022, ou même du parc solaire photovoltaïque (15,7 GW fin 2022, +2,6 GW en un an) ou du parc éolien terrestre (20,6 GW, +1,9 GW en 1 an), et la moitié du premier parc éolien en mer en France mis en service à Saint-Nazaire (0,5 GW).

Il n’y a qu’un très petit nombre de localisations en France où il serait possible d’installer une usine similaire. Donc ça me semble une filière largement à oublier.

En ce qui concerne l’impact écologique, il est loin d’être négligeable pour l’usine marémotrice de la Rance (lire le chapitre correspondant sur la page wikipedia dont le lien a été fourni), avec des aspects qu’on pourrait considérer comme négatifs, et d’autres comme plus positifs, comme pour de nombreux projets d’infrastructure d’ailleurs (mais les opposants ne mettent en avant que ce qui pourrait être négatif, et d’aucun considèrent alors parfois que ça les autoriserait à tout casser).

En ce qui concerne votre "moins laid", permettez moi de diverger, car je trouve les éoliennes assez élégantes (que ce soit en France ou ailleurs, sur terre comme sur mer). Là aussi, il faut faire la part des choses. Les goûts et les couleurs…