Encore une passionnante discussion de comptoir entre libertariens et tenants d’un état fort.
Faut-il un marché du logement locatif beaucoup plus libre, ce qui résoudrait le problème du mal logement ?
Faut-il un marché du travail beaucoup plus libre, ce qui résoudrait le problème du chômage et accessoirement celui de la compétitivité de la France ? S’il y a des gens prêts à travailler pour 5 € de l’heure et qui ne veulent pas cotiser pour leur retraite, pourquoi les en empêcher ? Et s’il y a des gens prêts à travailler 60 heures par semaine, pourquoi les en empêcher ?
Faut-il libéraliser totalement le marché de la drogue ? Il est évident qu’il y a une forte demande envers toutes sortes de drogues. Puisqu’en face de toute demande il y a une offre, pourquoi ne pas les laisser en vente libre ?
La loi de l’offre et la demande peuvent-elles tout régler dans la société ? Etat social, ou réduit à ses fonctions régaliennes ? Keynes ou Hayek ? Oh, le beau débat qui peut durer très longtemps (et je vous souhaite bien du plaisir car je ne vais certainement pas y participer).
doubletrouble a écrit :
(encore un terme, comme "passoire thermique", qui vient très naturellement à l’esprit et n’a pas du tout été manufacturé par des professionnels de la communication)
Il faut l’encadrer, celle-là, car c’est un magnifique exemple de pensée erronée, d’inversion de causalité, à la Panglosse ("les nez sont faits pour chausser des lunettes"). Doubletrouble inverse la causalité de l’apparition de ces expressions.
J’ai appris la thermique du bâtiment en 2000, et en 2000 déjà, les thermiciens désignaient les logements non isolés de "passoire thermique". Quand on apprend comment on isole un logement, l’image de la passoire et de ses trous vient tout naturellement à l’esprit. Chaque voie de déperdition est un trou de la passoire, et il faut les boucher un par un. Ce qui amène par exemple à comprendre que, quand on les a tous bouchés sauf un, ce dernier devient prépondérant dans la perte thermique (alors qu’il ne l’était pas au début). Par exemple si isole les combles et les fenêtres mais pas les murs, ce sont les murs qui constituent le dernier trou de la passoire. Bref.
Donc, en fait, le terme "passoire thermique" est une expression plaisante très courante chez les thermiciens, depuis très longtemps (comme "grille-pain" pour désigner un convecteur électrique). Mais ce n’est que récemment que c’est passé dans le débat public. Du coup, des gens en déduisent que ce sont les communicants du gouvernement et de la bienpensante qui ont forgé cette expression. Les gens qui en déduisent cela appliquent une pensée à la logique érronnée, sur fond de paranoïa "nos élites nous oppriment en nous obligeant à penser d’une certaine façon, et ça commence par l’utilisation de termes et d’expression forgés tout exprès". La réalité est : c’est une expression qui existe depuis très longtemps chez les professionnels, et elle est passé récemment dans le débat public. C’est aussi simple et décevant que cela. Mais je ne doute pas que vous allez trouver d’autre façons de continuer dans la même veine.