Situation économique et avenir économique de la France

jacquot88000, le 08/11/2023 a écrit :

Causerie intéressante de Charles Gave sur la France et l’Union Européenne :

Présentation du livre de Charles Gave: "La vérité vous rendra libre" avec Charles et Emmanuelle Gave




Je trouve ses avis souvent très pertinents et inspirateurs.

Ici, il développe son avis sur le déclin de notre économie, en détaillant les causes et ce qu’il envisage dans l’avenir.

Les intérêts économiques de la famille Gave sont très liés à la Chine "communiste". Ainsi la société GaveKal dont le baricentre est majoritairement "Empire du Milieu".

Il faut toujours avoir ceci en tête quand on écoute les propos de Charles Gave (ou d’autres).

Toujours écouter les pourfendeurs déclinistes de l’occident, de l’Union Européenne, etc… avec un petit recul de se demander s’ils n’ont pas des intérêts avec des puissances anti-occidentales.

Quand quelqu’un tient des propos, n’a-t-il pas de conflit d’intérêt ou d’agenda caché ?

En attendant la fin de l’occident qui ne tardera peut-être pas d’arriver, force est de constater que l’Europe de l’Ouest continue (peut-être pour très peu de temps) en tête des pays avec les meilleurs indices de développement humains.
IDH

Je connais un peu Charles, et je pense qu’on lui prête une influence et des liens qu’il n’a pas forcement.

Gavekal représente environ 5M d’actif sous gestion (et encore…) , ce qui n’est pas non plus une "énorme" société de gestion d’actif. C’est guère plus gros qu’un "bon" cabinet de GCP parisien ou une maison de gestion de SCPI.

Il est certes un peu sinolâtre sur les bords, et bien que basé à Hong Kong (liberté de ton peut être pas totale sur le sujet), je le pense quand même sincère sur ce qu’il dit sur la Chine (bien que je ne partage pas totalement son avis).

Certes depuis quelques temps, il a trouvé sur Youtube un auditoire énorme pour ses opinions lui donnant une "caisse de résonnance" bien plus grande que l’est Gavekal.

Je pense que beaucoup de ses propos sont parfois assez peu nuancés, mais souvent avec du bon sens. On l’attaque très vite ad personam et on lui colle très vite une étiquette d’extrême droite, alors que je pense qu’au contraire il pourrait être challenger sur le fond (plutôt facilement car il parle souvent de sujet qu’il ne maitrise pas totalement )

Si je ne partage pas totalement son déclinisme sur la France, on peut quand même avoué que tout n’est pas parfait et essayer de se remettre en cause, sans forcement être un populiste d’extrême droite.

Ce qui me pousse à ne pas être totalement décliniste :

- Gain potentiels de productivité à avenir avec la technologie (mais comme partout ailleurs), mais y a pas de raison que petit à petit on puisse fournir la même quantité de travail mais de plus en plus efficiente (grande à l’ia, l’informatique, la technologie au sens large, etc).
- Une émigration qualifié ou relativement qualifié qui accepte de travailler pour "moins" cher que le marché. (il y a une émigration illégale et des tensions sociales, que l’on a beaucoup de mal à prendre en charge, mais il y a une majorité d’immigration relativement qualifié qui "dépanne" bien dans des domaines en tension sur l’offre)
- Le déclinisme est toujours relatif quelque part, et personne ne va si bien que ca à mes yeux, avec chacun ses contraintes (USA, Chine, Europe du Sud etc). En somme, je ne connais pas vraiment de pays plus grand que la France qui serait agréable et bien plus favorable
- Un parc nucléaire qui n’est pas totalement mort
- Quelques petit dispositifs comme le régime d’auto entrepreneur/ACRE qui peuvent dynamiser un peu le marché de l’emploi (moins de salariat, plus de pouvoir d’achat à court terme, plus de flexibilité) ou apprentissage, charges réduites sur le smic, prime PPV etc, qui aide un peu les jeunes entreprises.
- Que nos "élites" sont encore assez bien loties pour espérer d’elles qu’elles s’appliquer à sauver le système qui les porte.

Ce que j’aime pas (entre autres) :

- Prélèvement obligatoires au plafond pour un service publique de faible qualité
- Un état pléthorique, impossible à réformer
- Des élites et des hauts fonctionnaires non jugés sur leur résultats et ne rendant jamais compte de leurs échecs
- Des élites et des hauts fonctionnaires parfois totalement déconnectés de la réalité, mais vraiment. Ou ceux qui semblent mieux comprendre sont totalement résignés.
- Des tensions sociales
- Un gros problème sur les valeurs "de base" qui ont fait la réussite des pays depuis toujours, comme par exemple une relative incapacité à faire appliquer la constitution sur la liberté et le droit de propriété
- Une liberté d’expression de plus en plus réduite
- Une classe politique qui s’affaiblit et une offre inadéquat par rapport aux besoins de la population
- Des normes et contraintes immobilière / énergétique : complétement aberrante et ruineuses pour les français
- On a choisi de laissé filé l’inflation, ruine de l’épargne des français, pour financer des dettes sociales (j’entends par la un taux réel net servi bien en deçà de l’inflation). J’aurai aimé un moratoire sur les taxes d’énergie et sur les charges sociales (des bas salaire au delà du smic jusqu’à 1850€) pour réindustrialisé le pays
- Un système éducatif à l’abandon
- Un système de santé qui à beaucoup de mal à gagner en productivité par rapport à son cout de financement
- Des agences d’état qui ne servent à rien.
- etc

AleaJactaEst a écrit :

…

Je vous remercie pour votre réponse argumentée et constructive.

Cependant, il y a quelque chose qui me surprend. En effet, vous dites ne pas être décliniste. Quand je vous demande pour quelles raisons vous n’adoptez pas cette posture, vous dressez un bilan avec un actif et un passif.

Et à la lecture de votre message, il me semble que le passif l’emporte aisément sur l’actif…

J’ai quand même le sentiment que cette notion de déclin est propre à l’Europe voire à l’Occident (il s’agit de deux notions différentes…).

Et concernant la France, le déclin me semble être une analyse proposée et partagée par les gens dits de droite ou membres de la droite dure.

Le monde entier avance pendant qu’en France beaucoup se lamentent.

Notre pays a beaucoup de ressources, notamment intellectuelles, l’avenir sera ce que nous en ferons.

Je défends depuis toujours le principe de responsabilité et les libertés.

Ceci étant précisé, il est convient de donner de l’ampleur à ma réponse précédente.

Effectivement, les gens dits de droite ou membres de la droite dure sont très souvent déclinologues…

C’est-à-dire qu’ils voient le déclin comme quelque chose d’inéluctable. Il y a souvent des références à la Chute de Rome, Chute de Rome sur laquelle il y a ou il y aurait encore de nombreuses choses à dire ou à écrire.

De plus, dans ces "milieux" le phénomène survivaliste a pris une certaine ampleur. Il est effrayant de constater que certains individus pensent vraiment résister à cette crise économique et politique violente qu’ils prévoient, en créant une BAD (base autonome durable) ou en se réfugiant dans une ferme bunker avec des plantations et des boites de conserve…

Il est certain que quand on étudie le Classement Pisa dont toute la presse depuis deux jours, sans jamais dénoncer réellement les responsables de cette chute, les questions du déclin intellectuel ou de formation ne se posent plus.

Je pense que notre pays vit une profonde crise civilisationnelle, philosophique qui touche par conséquent le politique et donc l’économie. De fait, la France est en déclin quand "on" prend des critères objectifs d’évaluation. Toutefois, je pense que nous disposons encore de nombreuses ressources pour nous relever.

De même, face à ce déclin, je me refuse de me réfugier derrière les attitudes suivantes (je n’écris pas que vous les adoptez bien évidemment)

- Refus du réel

- Recherche du bouc-émissaire ou des faux coupables

- Inaction

- Lamentation

En réalité, c’est surtout cela que je reproche aux partisans du déclin.

Il me semble que vous commettez une erreur d’analyse.

Vous confondez ressenti personnel et analyse factuelle.

Ce n’est pas parce que les Français sont contents de leurs situations (alors qu’ils se plaignent tout le temps et que notre pays est sur le podium des pays faisant le plus grève)… que la situation politique et économique de la France ne se dégrade pas.

J’opère une analogie : quand j’étais enseignant, 99% des parents ne se plaignaient pas de la faiblesse du niveau scolaire de leurs enfants, ni même de la baisse générale du niveau scolaire moyen. Et pourtant, c’est factuel que le niveau a considérablement baissé ces dernières années.

De même, il y a de plus en plus d’expatriés. C’est selon moi très représentatif d’un mal-être français :

" En 20 ans, le nombre d’expatriés français a augmenté de 52%."

Source :

https://www.vie-publique.fr/en-bref/278 … -confirmee

Malheureusement ça n’empêchera pas les discours sur la France "victime de l’ultra-libéralisme" et Macron "fils spirituel de Thatcher". Les fous ont pris le contrôle de l’asile.

Je ne suis franchement pas optimiste sur les années qui viennent : la dette va peser de plus en plus lourd et réduire encore plus les capacités de financement alors que le vieillissement de la population augmente les besoins, les extrêmes sont aux portes du pouvoir et le pays est a feu et à sang à la moindre hausse de taxe sur l’essence (alors que les enjeux énergétiques et écologiques vont nécessiter des ajustements bien plus violents).

Le pays tout entier semble voir l’économie comme un jeu à somme nulle ; il me fait penser à des naufragés sur une île qui, plutôt que de se fatiguer à cultiver et pêcher, préfèrent se disputer pour savoir qui sera le prochain à être mangé.

Un sondage de Marc Fiorantino, voir ici .

Il donne une vue biaisée, mais objectivement, ce qui a le mérite de poser la question de la liste des critères à considérer pour juger de l’état d’un Pays …

Autrement dit : depuis 40 ans ( CHIRAC ) on dilapide les  bénéfices accumulés avec les " 30 glorieuses "= et pour quel résultat ?