GBL,
Le problème de ce tracker de Lyxor est que l’actif sous gestion est minuscule, une dizaine de millions d’euros. Si encore c’était un produit récemment lancé, on pourrait espérer une hausse de la taille dans le futur. Mais comme il a déjà déjà plus de trois ans, la messe est dite: il ne croîtra probablement plus de manière significative, car il n’a pas rencontré son public et a échoué (la suite de ce post permettra de comprendre pourquoi).
C’est donc un produit à éviter:
- vu sa petite taille, les frais fixes (qui viennent en sus des frais de gestion proportionnels facturés par Lyxor) mangent de sa performance
- comme il ne rapporte que peu à Lyxor, la société de gestion est susceptible de le liquider à tout moment, avec deux inconvénients pour les porteurs: subir les frais de liquidation et un frottement fiscal (si on est hors PEA).
Indépendamment de cette question de taille, ce type d’ETF a trop de frottements. En apparence, c’est seulement 0,40%/an de frais. En réalité le swap passé entre ce tracker et la Société Générale est calibré explicitement pour donner la performance de l’indice EPRA Europe net return moins 0,40%/an.
Mais net return, par opposition à gross return, signifie que les dividendes sont supposés avoir été amputés de la retenue à la source maximale, donc par exemple 30% pour les sociétés françaises de cet indice (Unibail-Rodamco, Klépierre, etc.) et 27% environ pour les sociétés allemandes de l’indice. Comme ces sociétés versent généralement un dividende brut de 5% environ, le tracker ne reçoit de SG que 3,5% au lieu de 5% (alors même incidemment que SG a probablement touché la totalité des 5% en question, non amputé de la retenue à la source française de 30%, si l’entité SG est domiciliée en France. Et même si elle est domiciliée au Luxembourg, la retenue à la source française n’est que de 15% et s’accompagne d’un crédit d’impôt d’un montant équivalent, qui fait économiser de l’IS à SG par ailleurs.
Avec des frottements Lyxor, SG et fiscaux aussi élevés: 30%x5% + 0,40% + (à la clôture du PEA) 15,5% de ce qui reste du dividende et de la plus-value, il ne reste plus grand-chose du dividende de 5%. Il est fiscalement moins pénalisant de détenir en direct quelques actions représentatives de l’indice sur le CTO et se passer de ce tracker, a fortiori si on a un TMI inférieur ou égal à 30%.
Bref, quand des trackers clament répliquer un indice net return, et c’est le cas pour 98% d’entre eux, c’est rarement une bonne affaire. Surtout si en plus les sociétés sous-jacentes de l’indice versent des dividendes plus élevés que la moyenne, ce qui est le cas des foncières.
Dernière modification par parisien (30/05/2014 07h35)