vbvaleur a écrit :
Imaginons que réellement un avion perd la moitié de sa valeur en 6 ans et le reste les 17 années suivantes , déja il est impossible de trouver une méthode comptable permettant de représenter parfaitement la situation réel de l’entreprise . En suite si la méthode comptable choisie est amortissement sur 23 ans en linéaire vous pensez bien que les amortissements du départ seront fortement sous évalués et cela peut avoir un impact majeur sur les résultats d’une entreprise en forte croissance comme Easyjet .
Un actif au bilan doit être valorisé au plus faible de sa valeur de marché ou des cash-flows actualisés qu’il est en mesure de générer tant qu’il est en exploitation. Si un avion perdait en règle générale la moitié de sa valeur en 6 ans, il ne serait pas amorti linéairement sur 23 ans, car il serait alors comptabilisé très au-dessus de sa valeur de marché
vbvaleur a écrit :
Concernant les Cash Flows si le mode de financement choisie et le credit bail avec amortissement sur 23 ans comme a opté cette compagnie :
Aircraft held under finance leases are depreciated over the shorter of the lease term and their expected useful lives, as shown above .
Vous pensez bien que les cash flows d’une compagnie avec la taille de sa flotte en forte croissance seront les premières années eux aussi surestimés car les loyers seront trop faibles les premières années et trop élevés les dernières , ceci est le genre de chose qui trompe les investisseurs lors d’une évaluation .
Vous prenez le problème à l’envers, et, comme j’en ai eu l’intuition dans votre premier message, avez du mal à faire la distinction entre charge comptable et cash-flow.
Une dépréciation (ou amortissement), cela n’a pas, et cela n’a jamais, d’incidence sur le cash-flow.
C’est pour ça que le document clé d’un rapport annuel, ce n’est pas le compte de résultat, mais le tableau des flux de trésorerie.
Concernant la prise en crédit bail, il s’agit d’un accord de financement entre un preneur (Easyjet) et un prêteur (la société qui possède les avions et les "loue" à Easyjet), qui stipule une durée (que les deux parties vont vouloir faire coïncider à la durée de vie utile du bien qu’ils estiment) et un montant à payer régulièrement pendant cette durée. C’est ce montant, et lui seul, qui impacte les cash-flows.
Ce que l’encadré veut dire, c’est que si le terme du crédit-bail est inférieur à 23 ans, alors Easyjet amortira (dépréciera) son avion sur la durée du crédit-bail. Encore une fois, ceci est un processus purement comptable, puisque les normes comptables actuelles imposent de considérer un crédit-bail comme un achat (actif) assorti d’une dette (passif), et non comme une simple charge de loyer. Cela ne change strictement rien au cash qui est échangé entre les parties, et cela n’a pas de rapport direct avec le loyer versé (enfin si, mais dans le sens inverse de celui que vous pensez, c’est-à-dire que c’est le loyer versé qui détermine éventuellement l’amortissement et non l’inverse, cf supra)
vbvaleur a écrit :
Il est impossible pour l’état de savoir si l’entreprise faussent de plein gré ses estimations et même si cette tache est confiée à un organisme indépendant si celui-ci est client de l’entreprise en question sont sérieux peut être facilement remis en question .
Inutile de rappeler qu’arranger les résultats de cette façon peut permettre a un dirigeant d’atteindre ses objectifs et de toucher ses stock-options sans inquiétudes particulières car une estimation ça reste qu’une estimation .
L’Etat (si on parle ici de l’administration fiscale) se fiche bien de savoir si une entreprise "fausse de plein gré ses estimations", car il recouvre son impôt sur la base des règles qu’il édicte lui-même; charge à l’entreprise d’opérer la réconciliation entre ses normes comptables et les règles fiscales, et de les expliquer. C’est le rôle des comptes d’impôts différés.
Si on parle des normes comptables, c’est le rôle des auditeurs et des autorités boursières compétentes de les faire respecter.