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Apport-cession de titres et abus de droits…

Apport-cession de titres : stratégies d'investissement et implications fiscales

Cette discussion porte sur les stratégies d'investissement suite à un montage d'apport-cession de titres, et les implications fiscales qui en découlent. Un membre, Mordy74, ayant bénéficié d'un tel montage, interroge la communauté sur les possibilités de réinvestissement de la plus-value réalisée. Il a déjà réinvesti une grande partie de sa somme dans des parts sociales d'une SARL où il est salarié, dépassant même le seuil de 50% exigé par la loi de finances de 2013.

Un autre membre, Derival, apporte des éclaircissements importants concernant les restrictions liées à ce type de montage. Il souligne que le réinvestissement ne doit pas avoir un but patrimonial, excluant ainsi des investissements comme l'immobilier locatif ou les investissements financiers classiques. Le focus doit être sur les sociétés dites "opérationnelles", c'est-à-dire celles qui emploient du personnel et créent de la valeur ajoutée. L'expert précise également les risques encourus par les sœurs de Mordy74 qui n'ont pas réinvesti leurs fonds, mettant en avant le risque d'un redressement fiscal important (pénalité de 80%).

La discussion aborde également la question du rendement des investissements. Mordy74 explique avoir investi une partie de sa trésorerie dans des actions à rendement, en attendant les dividendes de la SARL. Derival précise qu'un investissement partiel en actions cotées, en complément de l'investissement principal dans la SARL, ne devrait pas poser de problème majeur, tant que les conditions du montage initial sont respectées. La discussion souligne l'importance de la gestion du risque et de la diversification des investissements, tout en respectant les contraintes fiscales.

Enfin, la discussion met l'accent sur l'importance de consulter un avocat ou un expert-comptable pour obtenir des conseils personnalisés et adaptés à chaque situation, étant donné la complexité des réglementations fiscales concernant l'apport-cession et le réinvestissement des capitaux. La nouvelle loi de finances de 2013, avec son impact sur le report d'imposition, est également évoquée, soulignant la nécessité d'une parfaite compréhension des nouvelles règles pour éviter les sanctions.


#1 25/03/2013 15h06

Membre (2013)
Réputation :   0  

Bonjour,

je me présente succintement :
je suis salarié dans secteur privé, vivant maritalement sans enfant , 38 ans .

Je suis tombé sur ce forum il y a quelques mois et depuis je suis ,tous les jours ,les différentes discussions attenantes aux différents placements .

En fait , suite à la vente d actions de S.A. héritées ,on m a proposé il y a deux ans un montage "apport-cession" pour reporter la Plue value réalisée lors de la cession des titres.

Novice en droit fiscal, j ai donc suivi les conseils de l avocat et pour le moment j ai réinvesti une bonne partie de cette somme (à travers une société civile à l IS) dans des parts sociales de SARL (ou je travaille je suis donc salarié-associé ! ) .
Avant meme la récente modification de la Loi Des Finances en debut 2013 , j ai injecté environ 70% de la somme au lieu des 50 % exigibles depuis cette année ..

J ai cru comprendre que ce type de montage est "regardé de près " par le fisc, c’est pourquoi j aimerai connaitre si il y a un moyen d investir dans de l’immobilier "physique " avec cette structure ( à part des SIIC et/ou SCPI  )  ? car si j en crois les différents experts comptables ou avocats , cela ne doit pas etre un "réinvestissement à but patrimonial " ..

Bref, je suis preneur d expériences ou conseils auprès des "rentiers" ou autres experts de ce forum …

D autre part ,mes soeurs  n ayant pas ré investies leur sommes respectives, ne savent pas à quelle sauce elles vont etre "mangées" par le fisc …comment justifier le fait de ne pas reinjecter leur Plue value dans un rachat de parts sociales ou creation PME ?

Au plaisir de vous lire

smile)

Mots-clés : pv valeurs mobilières

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#2 25/03/2013 15h23

Membre (2010)
Top 50 Finance/Économie
Réputation :   124  

Mordy74 a écrit :

J ai cru comprendre que ce type de montage est "regardé de près " par le fisc, c’est pourquoi j aimerai connaitre si il y a un moyen d investir dans de l’immobilier "physique " avec cette structure ( à part des SIIC et/ou SCPI  )  ? car si j en crois les différents experts comptables ou avocats , cela ne doit pas etre un "réinvestissement à but patrimonial " ..

Bonjour Mordy74,

C’est, en effet, la formulation précise : pas d’opération à but patrimonial.

Evidemment, on peut se demander ce que ça veut dire, dans la mesure où si on investit dans une société, c’est généralement dans le but de développer son patrimoine !

Précisément, il y a plus exactement un certain nombre d’opérations à éviter :

- investissement locatif ;
- activité "marchand de biens" (achat-revente de biens fonciers/immobiliers) ;
- investissement financier sur des titres cotés ou autres instruments apparentés.

En revanche, vous allez pouvoir investir tranquillement dans des sociétés que l’on dit "opérationnelles", c’est à dire en gros :

- qui emploient des gens ;
- qui créent de la valeur ajoutée : transformation de "matières premières" en "produits finis" ; cela comprend les activités de service.
- qui font le commerce de ces produits.

Je n’ai jamais compris la raison de ces règles, le fait est qu’elles existent.

Il y a une exception : les sociétés qui bénéficient de revenus garantis ou de tarifs régulés. J’éviterais donc les sociétés de gestion qui investissent pour le compte de tiers (même si techniquement, elles sont éligibles) ainsi que les activités liées à la fourniture d’énergie à destination de particuliers. Il peut y avoir d’autres exceptions, voyez avec votre avocat.

Mordy74 a écrit :

D autre part ,mes soeurs  n ayant pas ré investies leur sommes respectives, ne savent pas à quelle sauce elles vont etre "mangées" par le fisc …comment justifier le fait de ne pas reinjecter leur Plue value dans un rachat de parts sociales ou creation PME ?

Si elles ont fait le même montage que vous, avec une société patrimoniale à l’IS, et qu’elles ne prouvent pas qu’elles ont menées une recherche active de réemploi des fonds, elles peuvent se faire redresser assez lourdement (pénalité de 80 %).

Il est logiquement possible de faire machine-arrière (liquider la société à l’IS et payer ainsi l’impôt sur la plus-value) mais avec les dispositions de la nouvelle Loi de Finances, ça peut coûter cher !

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#3 25/03/2013 15h42

Membre (2013)
Réputation :   0  

Merci Derival pour vos explications très précises ..

justement concernant une partie de ma trésorerie , j ai acheté quelques actions à rendement histoire de générer un résultat ,car pour l instant pas de dividendes de la part de la société SARL ou je suis associé …

Est ce à dire que l on ne peut toucher de dividendes fruits de réinvestissements (qu’ils soient  obtenus grace à des titres cotés ou non cotés  )  ?

La frontière est vraiment "subtile" je pense …

Cdt

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#4 25/03/2013 16h03

Membre (2010)
Top 50 Finance/Économie
Réputation :   124  

Mordy74 a écrit :

justement concernant une partie de ma trésorerie , j ai acheté quelques actions à rendement histoire de générer un résultat ,car pour l instant pas de dividendes de la part de la société SARL ou je suis associé …

Est ce à dire que l on ne peut toucher de dividendes fruits de réinvestissements (qu’ils soient  obtenus grace à des titres cotés ou non cotés  )  ?

Si vous avez investi 70 % des montants apportés, je pense que détenir 30 % en titres cotés en parallèle ne sera pas problématique.

Vous pouvez bien sûr toucher des dividendes de vos investissements, ou d’ailleurs des plus-values (revente de parts). Vous serez imposé à l’IS dans ce cas.

Par contre je ne sais pas ce qu’il se passe dans le contexte de l’ancienne LF lorsque vous liquidez vos investissements (vente de vos parts de SARL). Nouvelle obligation de réinvestissement ? Je n’ai pas la réponse.

Rapprochez-vous de votre avocat.

La nouvelle LF me semble avoir un peu mieux cadré l’histoire : si vente avant moins de trois ans après l’apport, vous devez réinvestir 50 % des sommes apportées. Si vente après plus de trois ans, vous êtes libéré de cette obligation.

Néanmoins le système est aussi radicalement différent : c’est un report d’imposition et non plus un sursis.

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