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A fond sur les valeurs de Rdt, miam, miam | 14% - 242 | |||||
1 #7951 13/06/2022 18h06
- Franck059
- Membre (2018)
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Dès que ces événements seront derrière nous…
Personnellement je ne vois pas se dessiner sous peu une sortie à la guerre en Ukraine…
Quant au covid, si une acalmie se profile à la faveur de l’été, je ne me fais guère d’illusion sur l’effet de l’apparition de nouveaux variants à l’automne chez une population chinoise majoritairement pas ou mal vaccinée.
Pour l’instant je fais le dos rond et je continue mes investissements réguliers.
Par contre je changerai peut-être de stratégie à l’avenir…
Les krachs et/ou fortes corrections deviennent monnaie courante dans un monde de plus en plus instable.
Il n’y a qu’à regarder ce début boursier du 21ème siècle dont le premier quart n’est pas encore échu.
Plutôt que le buy and hold, je pense prendre mes bénéfices quand sera atteint un certain pourcentage de plus-value sur mon prix de revient (à +15 voire +20 % ce que j’avais déjà largement atteint). Et je réinjecterai dans les corrections équivalentes (technique du louchage écrémage).
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1 [+2 / -1] #7952 13/06/2022 18h11
- doubletrouble
- Membre (2016)
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“INTJ”
@gravel : C’est simple : ils vont faire mine de remonter les taux en laissant de fait filer l’inflation, ce qui permettra de diminuer artificiellement le poids de la dette en dévaluant l’euro, et puis au bout d’un an ou deux quand les classes moyennes crieront grâce on dévoilera l’euro numérique comme sauveur : grâce à sa programmabilité, les chèques divers et variés distribués à l’ex-classe moyenne complètement lessivée ne seront utilisables que pour acheter des biens précis, et les autres, ceux qui ont encore les moyens, ne pourront pas acheter plus que "leur juste part". L’inflation selon le calcul du CPI sera ainsi neutralisée en zappant la vélocité de la monnaie et en plafonnant la demande.
Au niveau des actifs, j’imagine que les impôts et taxes augmenteront violemment pour "prendre l’argent là où il est : chez les riches !", un peu comme ces windfall taxes qui vont confisquer les profits des pétrolières au Royaume Uni et ailleurs. Par exemple, on peut imaginer un abaissement du seuil de l’IFI, une taxe "carbone" sur les biens mobiliers et immobiliers (donc il faudra avoir un portefeuille d’action ESG compliant et des biens avec un bon DPE), l’ajout d’une composante variable à la TVA suivant l’empreinte carbone du bien acheté…
Comme l’euro numérique permet la taxation immédiate la créativité débridée de nos meilleurs n’aura plus de limites
Je me demande s’ils iront jusqu’à taxer le fait d’avoir des enfants Après tout cela rejette du carbone pendant 80+ ans ces bestioles
Ah, et pour ceux qui comptent sur l’inflation pour se débarrasser plus vite de leurs emprunts : ne comptez pas là dessus. Les salaires ne vont pas augmenter (comment le pourraient-ils, avec la vague migratoire sans précédent qui va nous tomber dessus suite à la famine qui s’annonce ?), et la redénomination se fera vraisemblablement au pair. Ca sera une livre de chair si vous n’arrivez pas à rembourser
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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1 #7953 13/06/2022 19h47
- Louis Pirson
- Membre (2010)
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“ESTP”
Je peux me tromper mais je pense qu’on est encore loin des plus bas :
Les valorisations des indices en termes de per ou de price to book ne sont pas encore au niveau de mars 2020 (et très loin de novembre 2008 ou de 2002) alors que nous connaissons peut être la plus grosse crise économique du 21e siècle (ou, à tout le moins la 2e plus grosse)
La peur est très loin d’être à son paroxysme : mes indicateurs perso comme l’epcr 5 jours ou le vix montrent une certaine anxiété mais pas encore de grosse panique. Sur ce forum même, on constate une forme de "zenitude". Enfin, l’indicateur suprême : pour le moment, je renforce moi-même sans "avoir mal". Je pense qu’on sera "au fond" quand même les plus contrarians parmi nous hésiteront à acheter …
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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1 2 #7954 13/06/2022 20h52
Partage de la note stratégique de BNP Paribas de ce mois
Points Clés
Au cours du mois de mai, la dynamique de l’inflation et les incertitudes quant aux perspectives économiques mondiales sont restées au cœur des préoccupations. Malgré une forte volatilité au cours du mois, les grands indices boursiers ont clôturé le mois proche de la stabilité : -0,99% pour le CAC 40, -0,36% pour l’Euro Stoxx 50, 0,01% pour le S&P 500 et -0,13% pour le MSCI World.
Face à l’inflation, les banques centrales cherchent à adapter leur politique monétaire. Le président de la Réserve Fédérale Américaine, Jerome Powell, tente de juguler la hausse des prix sans trop impacter la croissance. Quant à la Banque Centrale Européenne, elle devrait commencer à normaliser ses taux directeurs plus rapidement que prévu, avec une première hausse a priori en juillet.
Dans cet environnement, les indicateurs économiques restent solides notamment aux Etats-Unis avec une consommation des ménages qui résiste et une situation de l’emploi favorable.
Dans le contexte actuel, nous restons donc prudents sur les marchés actions et privilégions des solutions défensives telles que les fonds actions avec une faible volatilité, les secteurs défensifs comme la santé, les produits immobiliers et les produits structurés. Sur le plan thématique, l’efficacité énergétique et les investissements visant à améliorer la productivité devraient dominer cette année et au cours des années suivantes.
Éditorial
ÉVOLUTION DES MARCHÉS FINANCIERS EN MAI 2022
Le début du mois de mai a été plutôt baissier sur les marchés financiers, alimenté par une inflation élevée et des incertitudes quant aux perspectives économiques mondiales. Néanmoins, il s’est terminé sur une note plus positive suite à des indicateurs d’activité de bons niveaux et aux assouplissements des restrictions sanitaires en Chine. Les performances mensuelles* sur les marchés sont de -0,99% pour le CAC 40, -0,36% pour l’Euro Stoxx 50, 0,01% pour le S&P 500 et -0,13% pour le MSCI World**. Côté taux d’intérêt à long terme, les rendements des dettes souveraines (des Etats) ont continué globalement sur leur tendance haussière.
Aux Etats-Unis, la hausse des prix a légèrement ralenti en avril, avec une inflation américaine à 8,3% sur un an. Les investisseurs anticipent une stabilisation en mai. En revanche, en zone euro, l’inflation est toujours en hausse. Elle devrait ressortir à 8,1% à fin mai contre 7,4% en avril, toujours alimentée par la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation accentuée notamment par la guerre en Ukraine.
Face à l’inflation, les questions de resserrement des politiques monétaires des banques centrales restent au cœur des préoccupations. Le président de la Réserve Fédérale Américaine, Jerome Powell, tente de juguler la hausse des prix sans trop impacter la croissance. Quant à la Banque Centrale Européenne, elle devrait commencer à normaliser ses taux directeurs plus rapidement que prévu, avec une première hausse a priori en juillet.
Dans cet environnement, les indicateurs économiques restent solides notamment aux Etats-Unis avec une consommation des ménages qui résiste et une situation de l’emploi favorable.
Par ailleurs, en Chine, l’annonce du déconfinement à Shangaï et la mise en place par les autorités d’une série de mesures d’aide à la consommation et aux entreprises devrait être un facteur de soutien pour l’économie chinoise et mondiale.
*Au 31/05/2022, en devises locales (S&P500, MSCI World : en USD).
**L’indice MSCI World All Countries: indice boursier mesurant la performance des marchés boursiers des pays économiquement développés et des pays émergents
PERSPECTIVES POUR LES INVESTISSEURS
Les incertitudes liées à l’inflation tirent la croissance à la baisse : l’augmentation rapide du coût de la vie a eu l’effet prévisible de freiner les tendances de la consommation intérieure. Les entreprises réagissent également aux incertitudes géopolitiques persistantes et au durcissement des conditions financières en freinant les investissements, ralentissant ainsi une source essentielle de croissance. Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les États-Unis, l’Europe et la Chine sont confrontés, de différentes façons, à des difficultés, les mesures de relance post-confinements de 2020-2021 s’estompant.
Mais cela signifie-t-il qu’une récession (c’est-à dire une baisse importante de l’activité économique) est également inévitable ?
De nombreux indicateurs de récession ne sont pas dans le rouge :
Le secteur du logement est surveillé de près compte tenu de son poids et de son importance considérables. Il convient de noter qu’aux États-Unis, les mises en chantier continuent d’augmenter, ce qui est un signe positif.
Les emplois temporaires continuent d’augmenter dans le secteur des services américain, et ont récemment atteint un nouveau sommet.
Les anticipations d’inflation sur le marché obligataire américain sont désormais en baisse, tout comme certains indicateurs précoces d’inflation. Cela suggère que l’inflation américaine pourrait atteindre son point culminant et qu’elle devrait baisser dans les mois à venir. Ceci signifie également que la Réserve Fédérale n’aurait pas besoin de relever les taux d’intérêt aussi rapidement pour freiner la demande, et donc l’inflation. Le risque de récession s’en trouverait alors réduit.
Le besoin d’investissement devrait (tôt ou tard) soutenir la croissance :
Les gouvernements doivent investir dès maintenant et stimuler les investissements afin de faire face à un certain nombre de problèmes urgents, notamment l’insuffisance du parc immobilier, la nécessité d’accélérer la transition énergétique afin de réduire la dépendance à l’égard des exportations d’énergie russes.
Les sociétés doivent investir pour réduire leurs coûts, notamment les coûts énergétiques, et pour renforcer la solidité de leurs chaînes d’approvisionnement en produisant plus près de leur marché domestique.
Ces besoins d’investissement devraient fournir la base d’une croissance économique raisonnable dans les années à venir, une fois l’inflation retombée et tant que les taux de financement n’augmentent pas trop.
Des signes plus évidents de croissance positive soutenue, ainsi que la réduction des incertitudes entourant la politique chinoise, devraient provoquer un rebond plus durable des marchés d’actions.
QUELLES SOLUTIONS D’ÉPARGNE PRIVILÉGIER ?
Nous restons pour le moment prudents sur les actions et privilégions des solutions défensives telles que les fonds actions avec une faible volatilité, les secteurs défensifs comme la santé, les produits immobiliers et les produits structurés. Sur le plan thématique, l’efficacité énergétique et les investissements visant à améliorer la productivité devraient dominer cette année et au cours des années suivantes.
Achevé de rédiger le 10 juin 2022.
Petit commentaire personnel concernant la situation actuelle dans mon environnement.
Énormément de boulot pour moi et les amis entrepreneurs, difficultés à trouver du personnel et même non qualifié…
On est proche du plein emploi dans ma région alors que cela n’était pas le cas depuis une décennie voir plus…
Et maintenant, on nous dit que l’on va monter les taux pour arrêter la croissance en freinant les investissements et ainsi faire baisser l’inflation mais si nous n’avons plus de croissance, l’emploi va diminuer et le chômage va repartir de plus belle…
Il faut donc trouver le juste équilibre, pas facile…
Pour le reste, quand je vois les marchés chuter et mon portefeuille aussi du coup…, je me dis que mes achats mensuels ne seront que plus intéressants et les rendements de belles valeurs à dividende ne seront que plus sympathiques.
Je ne suis pas pessimiste par nature et je ne vais pas me morfondre sur une éventuelle apocalypse financière à venir.
Je garde ma feuille de route et quand je souhaite me rassurer un peu, je regarde le graphique du CAC Global Return (GR) et je constate que la patience paie.
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#7955 13/06/2022 21h26
- nik66
- Membre (2015)
- Réputation : 99
bed43fr a écrit :
Edit : mon post est en réaction au post d’IH sur l’article de Lyn Alden…
Son analyse de la situation des taux et de la dette est excellente, on a joué avec le feu en maintenant des taux bas et des QE si longtemps, et c’est vrai que les banques centrales ne peuvent que regarder, impuissantes, la déconnexion entre les taux et l’inflation.
Mais même si la fin des QE et des taux zéro n’auront aucun effet sur l’inflation cela pourrait avoir une conséquence vertueuse sur la dette.
L’inflation actuelle est la conclusion d’évènements inflationnistes majeurs : la hausse du pétrole (passé de 70 à 120$ en 6 mois), la guerre en Ukraine (pénuries diverses), les divers lock down (chinois surtout) qui ont entrainé une baisse de l’offre et les plans de relance covid qui ont entrainé une hausse de la demande.
Dès que ces évènements seront derrière nous l’inflation chutera aussi vite qu’elle est montée, si cela arrive avant que les banques centrales soient à des taux prohibitifs la bourse repartira très fort, et ça pourrait être bien plus tôt que ce que beaucoup croient.
Je n’en suis pas si sûr. l’inflation actuelle contient des éléments structurels : une fragmentation accrue du monde, une certaine démondialisation et, beaucoup plus important, une raréfaction de toutes les ressources dans un contexte de hausse continue de la population mondiale.
On voit mal comment la croissance de long terme que l’on a connu pourrait repartir durablement après la résolution de crises ponctuelles présentes que vous évoquez (si tant est qu’elles résolvent rapidement). La croissance est déjà terminée en Europe depuis plus de 10 ans, elle ralentit partout ailleurs. Les faibles hausses nominales du PIB que l’on a eu ont été alimentées par la dette. On a maintenu les hausses de cours grâce à une explosion de la masse monétaire mais cela pourra difficilement durer.
Ma conviction fondamentale, de puis une dizaine d’années, est que l’extraordinaire croissance de long terme que nous avons connu depuis le XIXe siècle va s’arrêter pour des raisons physiques : l’incapacité à alimenter la machine économique en énergie et ressources suffisantes. Rien ne pourra compenser les pénuries et les tensions que nous allons connaitre sur les matières premières et le pétrole. C’est structurellement et profondément récessif. Nous allons entrer dans une nouvelle phase de l’histoire du monde. Les US peuvent encore un certain temps relancer la machine pour un nouveau cycle haussier car ils ont moins de dépendance que les autres, pas l’Europe qui est trop dépendante en tout. Le seul espoir d’un vrai nouveau cycle haussier sur les marchés actions serait un énième (et ultime ? Là est la question) épisode de création folle de dette. De toute façon, cela aura désormais du mal à aller bien loin désormais.
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2 #7956 13/06/2022 21h45
- SirConstance
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Et le taux à 10 ans US qui flirte avec les 3.5%. Elle semble bien loin l’époque où certains utilisaient un taux sans risque à 0.5%… IH avait évoqué la possibilité d’arriver à la barre des 4% - je ne serais pas étonné qu’on l’atteigne d’ici quelques semaines.
Le sujet de l’inflation domine et c’est bien évident: elle force une remontée du taux sans risque, et de l’equity risk premium (incertitude plus élevée). Le discount rate explose à la hausse, et en parallèle les entreprises commencent à revoir leurs prévisions de bénéfices à la baisse (entre hausse des coûts et baisse de la demande).
Damodaran a réalisé une table de sensibilité pour la valorisation du S&P 500: si l’on prend l’hypothèse d’une baisse des profits de 10% par rapport aux estimés actuels (récession minime), un taux sans risque de 4% (ce vers quoi le 10 ans américain se dirige), et un ERP de 5% (une hypothèse plutôt optimiste vu l’environnement actuel), on arrive à une "fair value" pour le S&P autour de 3,400 points soit encore 10% de baisse. Mais à partir de ces niveaux, le risque me semble plus important à la baisse qu’à la hausse…
Je laisserais les "transitionistes" et les "pic inflationistes" avec une image, pour faire prendre un peu de recul sur les prévisions d’inflation pricées par le marché:
Et une citation du maître:
Warren Buffett a écrit :
Most of those in political office, quite understandably, are firmly against inflation and firmly in favor of policies producing it.
Bon courage à tous!
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2 #7957 13/06/2022 22h19
- Mevo
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Nik66, ce que vous écrivez là semble une vision à travers un certain prisme, qui n’est pas forcément exacte, si je ne m’abuse. Vous raisonnez comme si les biens matériels étaient la seule source de PIB et de "croissance". Les services le sont tout autant. Le monde de demain, aussi horrible qu’on puisse le juger, sera vraisemblablement de plus en plus "virtuel". Les plus grosses capi US sont déjà la tech depuis quelques temps. L’orientation vers le "metaverse" de Facebook est cela également.
Les gens bossant à la "compliance" pour faire les vérifications et faire respecter un empilement de réglementations toujours plus important, qui dépenseront ensuite leur salaire en abonnements OnlyFans et Netflix, tout en dépensant dans le metaverse et autres biens "virtuels", ainsi qu’en jeux vidéos, tout cela est tout autant du PIB. Des échanges taxables lors de chaque transaction. Il faudra également tout un tas de services et moyens de promotion, telle que la publicité, dans ce monde virtuel.
Ca peut apparaître comme un monde terriblement "bullshit" ("pipeau" en Francais ?). Un monde où les gens seront payés pour produire ce BS d’un coté et dépenseront pour en consommer de l’autre. Tant que tout le monde est nourri, logé et "content" d’évoluer dans cet environnement, tout roule (les vidéos Youtube, les échanges sur Facebook et autres blogs, n’est-ce pas déjà cela ? Même si une partie des flux financiers passent indirectement par la publicité, tant du coté production que consommation de contenu).
Dans un bon film de science fiction, il faudrait quasiment un "méchant virus" pour habituer les gens à rester chez eux (par peur d’un coté et obligation de l’autre, ce qui permettra d’ancrer la nouvelle habitude). Les habituer à s’orienter davantage vers le virtuel et le "à distance", réduire les déplacements, se mettre à économiser les ressources et aider à la baisse des émissions de CO2 en même temps. Vous pourriez même imaginer une petite aide médicamenteuse sous couvert d’autre chose. Directement en injection. Tout cela est de la totale science fiction, qu’on s’entende bien. Mais l’évolution vers la réalité virtuelle, les choses en ligne, ainsi le service sous toutes ses formes, plutôt que les biens consommateurs de ressources, semble assez réel.
Il se peut bien que les vacances de demain seront moins en avion, mais davantage avec un casque de VR sur la tête. A plus d’un titre, ca ressemble doucement de plus en plus à un tas de films de science fiction de ces dernières décennies.
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2 #7958 13/06/2022 22h55
- Ours
- Membre (2017)
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ooryl a écrit :
Cette période sera intéressante vis à vis de nos portefeuilles et de nos psychologies d’investisseurs. Il faut bien prendre en considération que nous sommes sur du long terme !
Son des canons, son des violons tout ça tout ça
Certes.
Il y a cependant son du canon et son du canon.
Si la récession se produit, ce qui paraît de plus en plus probable, puisque Mme Lagarde commence à l’évoquer, même - et surtout - si c’est pour déclarer que celle-ci n’est "pas en vue", il est vraisemblable que nous n’en soyons qu’au tout début du bear market.
Le tout est d’avoir défini une stratégie à l’avance et de s’y tenir.
On recense ici surtout :
- ceux qui sont déterminés à s’en tenir au buy & hold, avec des renforcements réguliers (par exemple IH), mais en surveillant les performances des sociétés ;
- ceux qui défendent coûte que coûte le market timing. Certains avaient vendu massivement au bon moment (par exemple Doubletrouble) ;
- ceux qui envisagent des arbitrages au creux de la vague (par exemple Larbinator).
La période, comme vous le soulignez, ne manquera pas d’intérêt. Et la comparaison de ces approches promet d’être riche en enseignements.
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3 #7959 13/06/2022 23h53
- rasmussen
- Membre (2021)
Top 50 Année 2022 - Réputation : 123
Mevo a écrit :
Vous raisonnez comme si les biens matériels étaient la seule source de PIB et de "croissance". Les services le sont tout autant. Le monde de demain, aussi horrible qu’on puisse le juger, sera vraisemblablement de plus en plus "virtuel". Les plus grosses capi US sont déjà la tech depuis quelques temps. L’orientation vers le "metaverse" de Facebook est cela également.
Les biens matériels ne sont certes pas la seule source de croissance, mais ils sont nécessaires à la croissance des autres sources.
Comment faire le metavers sans électricité ? sans composants ? sans ordinateurs/smartphones ? sans serveurs ? autrement dit, sans énergie, chimie et métaux ?
Dans une économie de services, il y a toujours des humains qui ont besoin de manger, boire, se vêtir, vivre sous un toit à une certaine température. Si ces besoins élémentaires coûtent plus cher (s’il faut davantage d’efforts à la société pour les combler), fatalement il y a récession (car moins de gens disponibles pour produire des "univers virtuels" et autres lubies).
La dématérialisation n’existe pas. Il y a remplacement de matériel par un autre matériel plus performant, plus compliqué, plus autonome, qui laisse plus de temps à l’humain pour des tâches conceptuelles mais toujours aussi dépendantes du matériel.
Le numérique représente 10 % de la consommation d’électricité en France. au rythme actuel ce sera le double dans 5 ans… il émet davantage de CO2 que le secteur aérien et aura tôt fait de rattraper le secteur automobile…
Du numérique avec moins d’énergie et de matières ça existe, mais c’est récessif : garder le smartphone pendant 10 ans, pas de MAJ fréquente pour éviter l’obsolescence, pas de course à la performance, etc (et donc pas de metavers).
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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1 #7960 14/06/2022 00h34
- nik66
- Membre (2015)
- Réputation : 99
Mevo, le 13/06/2022 a écrit :
Nik66, ce que vous écrivez là semble une vision à travers un certain prisme, qui n’est pas forcément exacte, si je ne m’abuse. Vous raisonnez comme si les biens matériels étaient la seule source de PIB et de "croissance". Les services le sont tout autant. Le monde de demain, aussi horrible qu’on puisse le juger, sera vraisemblablement de plus en plus "virtuel". Les plus grosses capi US sont déjà la tech depuis quelques temps. L’orientation vers le "metaverse" de Facebook est cela également.
Tout cela ne change rien au problème. La production de mondes virtuels ou de quelque service que ce soit (via Disney, Netflix, Apple…) sont énergivore et consomment des quantités de ressources énormes car ils s’appuient sur des infrastructures très lourdes et totalement insoutenable à terme. Je vous invite vraiment à vous intéresser à ces questions pour vous en persuader.
La consommation de ressources liée à la production de ces services sont colossaux, très au-delà de ce que peut soutenir la Terre pour des raisons simplement physique, dans le cadre de ressources énergétiques et minérales en déclin et d’un réchauffement du climat. C’est d’abord cela que nous indique la forte hausse des cours des matières premières, une tension sur l’offre qui trouve ses limites.
Rien ne pourra remplacer le pétrole avant très longtemps pas au XXIe siècle en tout cas, or c’est tout de suite que nous aurions besoin de relais, la chose est désormais acquise. La baisse inéluctable de l’utilisation du pétrole, pour des raisons aussi bien physiques que climatiques, dans nos économies à l’avenir interdit tout simplement la poursuite de l’augmentation des PIB. L’inflation que nous subissons sur les cours de l’énergie traduit cette contrainte. Jamais ni les éoliennes ni le solaire ni rien d’autre ne pourront remplacer les énergies fossiles, c’est aussi simple que cela. Or l’humanité vit avec une gigantesque consommation d’énergie fossile.
Si on veut faire durer la fête et les exploiter au maximum, on le paiera très cher en terme climatique et assez vite. Si on veut réaliser une transition énergétiques, les PIB reculeront. C’est déjà ce qui se passe dans de nombreux pays, l’Europe en tête.
Pour moi, la fin de la croissance économique en Europe date de 2008. Il me semblait que dès lors, les cours boursiers devaient reculer. Depuis, on a tout fait pour maintenir une minuscule croissance artificielle et une explosion tout aussi artificielle du prix des actifs à coup de gigantesques dettes. Nous savons tous que cela ne durera qu’un temps.
Les US peuvent encore jouer un round ou deux et maintenir de la croissance en ponctionnant un maximum de ressources au détriment des autres. Le mode de vie américain n’est pas négociable. Les Chinois feront de même. Pour les autres, la fin historique du super cycle de croissance qui a commencé au XVIIIe siècle avec l’exploitation des énergies fossiles est en train de se terminer.
J’ai entendu un jour Warren Buffett dire que la croissance continuerait et que, à la fin du siècle le Dow Jones arriverait à 1000 000. Je crois qu’il fait une erreur colossale. Avec quelle énergie pourrions nous développer encore autant les richesses ? Du vent ? Du soleil ? Certainement pas. Le monde tourne avec un poids de 80% des énergies fossiles dans la consommation énergétique totale. Pour des raisons physiques et climatiques c’est tout simplement insoutenable. Sans énergies fossiles, alors beaucoup, beaucoup moins de machines, et donc beaucoup moins de PIB et donc des indices boursiers en baisse. C’est mon analyse. La contrainte énergie/climat est indépassable.
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1 [+3 / -1] #7961 14/06/2022 03h43
Du pétrole il y en as tant qu’on en veut, le prix est remonté à cause de la situation avec la Russie et du sous investissement chronique depuis plusieurs année. Il y a seulement deux ans on ne savait même plus quoi en faire et on payait pour s’en débarrasser ! Les réserves sont colossales, le soucis c’est plutôt qu’il ne faut pas y toucher à cause du climat.
On s’en passera aussi plus vite qu’on l’imagine, l’UE a choisi une fin de vente des véhicules à essence pour 2035, les ventes de véhicules électriques explosent et certains pays comme la Norvège ne vendent quasiment plus que ça.
Quant-à l’énergie au sens large elle est illimitée, le solaire ne cesse de baisser de prix chaque année (au point où il devient rentable d’en coller sur les murs malgré la perte d’efficience) et il y a toujours le nucléaire, l’éolien, le géothermique, etc.
On peut se soucier des ressources minières, en particulier les minéraux utiles à la transition énergétique (la aussi les réserves sont larges, mais pas forcément facile à accroître). Mais pour l’énergie nous n’avons aucun soucis de limite.
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5 #7963 14/06/2022 08h12
- BulleBier
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Ours, le 13/06/2022 a écrit :
ooryl a écrit :
Cette période sera intéressante vis à vis de nos portefeuilles et de nos psychologies d’investisseurs. Il faut bien prendre en considération que nous sommes sur du long terme !
Son des canons, son des violons tout ça tout çaCertes.
Il y a cependant son du canon et son du canon.
Si la récession se produit, ce qui paraît de plus en plus probable, puisque Mme Lagarde commence à l’évoquer, même - et surtout - si c’est pour déclarer que celle-ci n’est "pas en vue", il est vraisemblable que nous n’en soyons qu’au tout début du bear market.
Le tout est d’avoir défini une stratégie à l’avance et de s’y tenir.
On recense ici surtout :
- ceux qui sont déterminés à s’en tenir au buy & hold, avec des renforcements réguliers (par exemple IH), mais en surveillant les performances des sociétés ;
- ceux qui défendent coûte que coûte le market timing. Certains avaient vendu massivement au bon moment (par exemple Doubletrouble) ;
- ceux qui envisagent des arbitrages au creux de la vague (par exemple Larbinator).
La période, comme vous le soulignez, ne manquera pas d’intérêt. Et la comparaison de ces approches promet d’être riche en enseignements.
Nous avons deja eu ces episodes sur le forum, crise grecque, crise de l’euro, crise chinoise, crise du brexit, remontee des taux en 2018, crise covid 2020, on sait deja ce qu’il faut faire, mais a chaque crise on a des nouvelles personnes qui veulent faire du market timing et de la vente a decouvert. En general ils ne durent pas tres longtemps.
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#7964 14/06/2022 08h50
- doubletrouble
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@Mevo parle de virtualisation de nos existences, @nik66 réplique avec l’énergie qui sous-tendra ces paradis virtuels, mais je crois que tout le monde s’accorde plus ou moins sur le fait que de manière similaire à la Grande Dépression américaine*, le mode de vie à l’occidentale va en prendre un coup.
Dans mon cas, la difficulté actuelle consiste principalement à ne pas revenir trop tôt (déjà que j’ai vendu un peu trop tôt, en laissant 10k sur la table…) mais aussi d’éviter d’être victime d’un biais de normalité trompeur. La bulle qui est en train d’exploser au ralenti actuellement pourrait bien être l’équivalent pour nos économies de l’effondrement de la bulle japonaise de 1992, on ne le saura qu’avec le recul d’ici quelques années
C’est l’une des raisons pour lesquelles je n’ai acheté cette année que des actifs ultra décotés et décorrélés de la demande. La demande pour l’or que produisent mes mines russes et kazakhes ne dépend pas de la santé financière de la classe moyenne occidentale, les acheteurs sont des banques centrales et le prix restera plus ou moins corrélé à la masse monétaire en circulation, qui aura bien du mal à baisser (regardez le Japon qui prend gentiment le relai en faisant chauffer l’imprimante à la place des USA).
C’est aussi pour cela que je commence à me méfier de l’économie Chinoise, encore beaucoup trop dépendante de la demande occidentale pour ses exports.
L’isolation de la Russie, dans le contexte actuel, est une bénédiction déguisée…
* lire Les raisins de la colère
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3 #7965 14/06/2022 09h07
- kiwijuice
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#7966 14/06/2022 09h12
- koldoun
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Bonjour,
J’ai parcouru en diagonale les derniers sujets, mais je trouve également extrêmement étrange la situation actuelle.
Je ne compte plus le nombre de connaissances ou de personnes qui m’ont dit chercher du personnel.
On est donc en crise, alors que les entrepreneurs recherchent désespérément des travailleurs.
Ils me disent tous la même chose : les jeunes manquent cruellement de qualifications.
Exemple 1 : je vais faire refaire mon toit, presque toutes les personnes qui sont passées faire de devis se plaignent que les jeunes trouvent le travail trop dur, et abandonnent au bout de quelques mois
Exemple 2 : mon opticien vient de fermer. Son père, fondateur, a pris sa retraite, et impossible de trouver des jeunes qualifiés. Des vendeurs oui, mais des jeunes capables de faire des tests de vue, et de comprendre un minimum de technique, non. "il n’y a que des vendeurs de jeans dans la région" m’a t’il dit. Donc il ferme par manque de personnel qualifié, et s’en va travailler dans un hopital.
Exemple 3 : un ami dans le batiment republie pour la 3e fois la même offre d’embauche, car à chaque fois le jeune engagé ne convient pas
Exemple 4 : l’Horeca cherche du personnel, après le Covid les gens sortent énormément… mais travail dur et horaires compliqués…
Et j’ai encore beaucoup d’autres exemples de ce genre.
Avouez que c’est quand même une situation inhabituelle… Je vis dans une région à fort de taux de chômage et de pauvreté, alors que les entrepreneurs recherchent du personnel…
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#7967 14/06/2022 09h13
- doubletrouble
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@kiwijuice : Je vous donne un +1 pour l’humour, mais en vrai ces dollars n’ont pas du tout disparu, ils sont bien au chaud dans les poches de ceux qui ont vendu à prix d’or ces crypto aux malheureux dont le portefeuille est désormais plombé par de lourdes moins-values.
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3 #7968 14/06/2022 09h26
- keram
- Membre (2013)
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Pour réagir au message de koldoun,
Je connais beaucoup de gens qui n’arrive pas à recruter mais quand je vois les salaires proposés je comprend.
La maternité à côté de chez moi ferme car plus de sage femme. 1900 euro brut plus 180 euro brut pour 10h travailler un samedi ou dimanche,pour une debutante. On est bien dans le privé.
Des gens compétents et motivés il y en à toujours, j’ai rarement vu des bon postes vacants.
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1 #7969 14/06/2022 09h34
- koldoun
- Membre (2013)
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Je comprends l’argument du salaire, mais en attendant, vous remplissez votre CV.
Mon épouse travaille depuis un an, le salaire n’est pas génial, et ne parlons pas des congés, mais en attendant, elle remplit son CV pour éventuellement chercher mieux après.
Un jeune peut (doit) accepter un travail, même mal payé, dans une optique long terme, et prendre cela au minimum comme une formation, plutot qu’avoir le réflexe "pas assez payé alors je reste accroché aux aides sociales".
Le jeune qui va travailler comme maçon pour un patron pourra toujours ouvrir sa propre entreprise de maçonnerie après quelques années d’expérience et de chantier divers… quitte à ne pas être bien payé les premières années.
Je connais un chef d’entreprise qui a créé sa propre société de traiteur haut de gamme.
Il a travaillé comme "larbin" durant 4-5 ans afin d’apprendre les ficelles du métier, horaires difficiles et mauvais salaires…
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3 #7970 14/06/2022 09h37
- nik66
- Membre (2015)
- Réputation : 99
Betcour a écrit :
Du pétrole il y en as tant qu’on en veut, le prix est remonté à cause de la situation avec la Russie et du sous investissement chronique depuis plusieurs année. Il y a seulement deux ans on ne savait même plus quoi en faire et on payait pour s’en débarrasser ! Les réserves sont colossales, le soucis c’est plutôt qu’il ne faut pas y toucher à cause du climat.
On s’en passera aussi plus vite qu’on l’imagine, l’UE a choisi une fin de vente des véhicules à essence pour 2035, les ventes de véhicules électriques explosent et certains pays comme la Norvège ne vendent quasiment plus que ça.
Quant-à l’énergie au sens large elle est illimitée, le solaire ne cesse de baisser de prix chaque année (au point où il devient rentable d’en coller sur les murs malgré la perte d’efficience) et il y a toujours le nucléaire, l’éolien, le géothermique, etc.
On peut se soucier des ressources minières, en particulier les minéraux utiles à la transition énergétique (la aussi les réserves sont larges, mais pas forcément facile à accroître). Mais pour l’énergie nous n’avons aucun soucis de limite.
Je pense que vous n’avez pas encore assez travaillé la question pour formuler une telle réponse. Je ne peux que vous inviter à le faire tant c’est crucial.
Non, les énergies renouvelables ne pourront pas remplacer les énergies fossiles à horizon 2100, c’est physiquement impossible : les quantités de métaux qu’il faut mobiliser mais aussi d’énergie pour fabriquer les supports en éolien et en solaire interdit de pouvoir y parvenir. Quant au prix soit disant en baisse de l’éolien et du solaire, c’est un leurre. Ces énergies sont déployées pour l’heure grâce aux énergies fossiles et les prix apparents actuellement n’incluent pas le cout de l’intermittence. Or nous n’avons tout simplement pas les moyens de stocker des quantités astronomiques d’électricité ni les ressources pour produire l’électricité avec ces moyens pour remplacer les énergies fossiles qui représentent 80% de la consommation mondiale d’énergie. C’est physiquement impossible. Quelques pays pourraient décider de le faire en ponctionnant de manière autoritaire toutes les ressources nécessaires à leur profit, mais ce serait au prix d’un énorme chaos planétaire. Il n’est toutefois pas exclu que des pays comme la Chine ou les US le fassent.
Vous trouverez toutes les infos facilement en ligne. Je suis un peu surpris car je pensais que cela devait faire consensus sur ce forum.
Ma conviction profonde, après avoir bcp potassé sur ces sujets, est que nous ne sortirons pas de l’étau climat/ressources. L’un ou l’autre (et c’est même plutôt l’un et l’autre à mon avis) nous condamne (et surtout en Europe qui cumule tous les défauts) à un avenir structurellement et globalement récessif. C’est déjà engagé depuis 2008.
Personnellement, j’attendais un marché structurellement baissier depuis longtemps. J’ai fait une erreur car je l’attendais trop tôt. Je n’imaginais pas que l’on allait créer des masses de monnaies aussi gigantesques pour maintenir les niveaux de vie de façon artificielle pendant toutes ces dernières années. J’aurais pourtant dû savoir que les humains feront tout pour maintenir leurs niveaux de vie le plus longtemps possible, quoi qu’il en coute par ailleurs…
Sur le fond, après mure réflexion, je ne change rien de mon analyse, bien au contraire. Les marchés boursiers ne seront plus structurellement haussiers à l’avenir comme ce que l’on a connu depuis 200 ans. Certaines entreprises auront encore de la croissance sur des secteurs dont on va avoir besoin, mais globalement, la création de richesses ne peut pas se maintenir à cause de la contrainte énergie/ressources/climat.
La question fondamentale est donc désormais celle du timing et ce n’est pas une petite question. Quand la croissance artificielle alimentée par la dette et l’explosion du prix des actifs va-t-elle s’arrêter et se retourner ? J’ai la conviction que nous sommes sur un plateau, en Europe tout du moins, pas encore ailleurs, il ya un décalage. Chine et US ont encore les moyens de se payer encore de la croissance, au détriment des autres et du climat bien sûr, mais ils le feront, quoi qu’il en coute et tant pis pour les autres.
En Europe, c’est une autre affaire, nous sommes pour moi en première ligne du basculement. Quand basculerons nous de manière inéluctable vers un contexte globalement récessif ? Pourrons nous relancer à nouveau encore une vague de hausse du prix des actifs dans les années à venir à coup de dettes ?
Je n’ai pas la réponse.
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2 #7971 14/06/2022 09h58
- Garfield
- Membre (2012)
- Réputation : 46
La question fondamentale est donc désormais celle du timing
Celui qui a la réponse à cette question est un borgne au pays des aveugles et en plus, potentiellement, l’homme le plus riche de la Terre… Impossible de le prévoir, impossible de le savoir. C’est bien pour cela que je reste sur mes 60/40 sur les index larges….
Comme dit plus haut par BulleBier, à chaque fois, c’est la même chose… Personne ne sait rien en fait et il faut une stratégie qui permet de répondre à cette ignorance à mon sens…Donc passif avec une allocation qui permet de dormir quoiqu’il arrive et espérer le mieux pour l’humanité ;-)
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2 #7972 14/06/2022 10h00
nik66, le 13/06/2022 a écrit :
Je n’en suis pas si sûr. l’inflation actuelle contient des éléments structurels : une fragmentation accrue du monde, une certaine démondialisation et, beaucoup plus important, une raréfaction de toutes les ressources dans un contexte de hausse continue de la population mondiale.
Ok pour la démondialisation qui a un effet inflationiste mais contrebalancé par les hausses de productivité et pour les ressources par la hausse du recyclage!
Comme ça a déjà été dit le pétrole est quasi illimité, mais on l’utilisera de moins en moins à cause du CO2, le solaire sera la solution, on en installe de plus en plus et on s’aperçoit que les panneaux installés il y a 40 ans produisent quasi toujours autant, c’est donc de l’électricité illimité et de moins en moins chère, bientôt moins chère que le nucléaire car la maintenance est quasi inexistante et la durée de vie quasi infinie.
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#7973 14/06/2022 10h00
- SirConstance
- Membre (2012)
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Betcour a écrit :
Du pétrole il y en as tant qu’on en veut, le prix est remonté à cause de la situation avec la Russie et du sous investissement chronique depuis plusieurs année. Il y a seulement deux ans on ne savait même plus quoi en faire et on payait pour s’en débarrasser ! Les réserves sont colossales, le soucis c’est plutôt qu’il ne faut pas y toucher à cause du climat.
Le prix n’est pas remonté à cause de la situation en Russie, ou en tout cas pas seulement. N’oubliez pas les effets qui compensent comme le prélèvement sur les réserves stratégiques des Etats-Unis. Quand on regarde l’évolution du prix du pétrole depuis mars 2020, la Russie a juste produit un peu de bruit sur une tendance haussière.
La question n’est pas de savoir s’il reste suffisamment de pétrole (il en reste), mais si l’on va continuer à en produire suffisamment. On parle de transition énergétique depuis des années, mais la consommation de pétrole continue de croître. Et en parallèle, la croissance de la production devient de plus en plus compliquée entre volonté des producteurs de faire des profits après des années de vaches maigres, contraintes réglementaires de plus en plus importantes, et contraintes ESG qui assèchent les financements.
En parallèle, on souhaite développer le solaire et l’éolien, mais sans même parler d’intermittence, on a un vrai dilemme : on veut des énergies "vertes", mais personne ne veut autoriser le minage des métaux nécessaires à la production de cette énergie!
Au final, je pense que l’inflation va fortement ralentir la transition énergétique, par une combinaison d’effets:
- Réalisation de la nécessité d’extraire plus de pétrole, dont le prix est fortement corrélé à l’inflation globale.
- Inflation du coût de production du solaire et de l’éolien, avec la hausse du coût des matières premières lié à une demande largement supplémentaire à l’offre.
- Hausse des taux d’intérêts: les projets solaires/éoliens sont avant tout des projets de CAPEX qui sont validés sur la base d’un ROI, et une augmentation du taux d’actualisation va rendre ces projets moins attractifs, toutes choses égales par ailleurs.
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3 #7974 14/06/2022 10h07
- oldschool
- Membre (2018)
- Réputation : 3
Betcour a écrit :
Du pétrole il y en as tant qu’on en veut, le prix est remonté à cause de la situation avec la Russie et du sous investissement chronique depuis plusieurs année. Il y a seulement deux ans on ne savait même plus quoi en faire et on payait pour s’en débarrasser ! Les réserves sont colossales, le soucis c’est plutôt qu’il ne faut pas y toucher à cause du climat.
On s’en passera aussi plus vite qu’on l’imagine, l’UE a choisi une fin de vente des véhicules à essence pour 2035, les ventes de véhicules électriques explosent et certains pays comme la Norvège ne vendent quasiment plus que ça.
Quant-à l’énergie au sens large elle est illimitée, le solaire ne cesse de baisser de prix chaque année (au point où il devient rentable d’en coller sur les murs malgré la perte d’efficience) et il y a toujours le nucléaire, l’éolien, le géothermique, etc.
On peut se soucier des ressources minières, en particulier les minéraux utiles à la transition énergétique (la aussi les réserves sont larges, mais pas forcément facile à accroître). Mais pour l’énergie nous n’avons aucun soucis de limite.
Bonjour,
je reviens hier d’une région pauvre du Portugal (donc pas l’autre bout du globe mais bien dans l’union européenne).
je vous certifie que les gens en 2022 cherchent encore ici un carburateur neuf ou d’occasion pour des super cinq Renault essence.
alors une borne de recharge électrique cela ne sera pas de sitôt et pour parler cru les gens ici s’en foutent carrément des délires maastrichiens ou écologique de la quadragénaire parisienne comme pas mal d’asiatiques ou sud américains a l’autre bout du globe.
nous avons tous tendance a nous laisser emporter par nos biais cognitifs suivant notre classe d’appartenance et notre pays.
Notre vérité n’est pas celle des autres.et cela rien que dans l’UE ou les niveaux de vies et objectifs sont très différents.
sauf mise en place d’une technique covidocratique obligatoire sur le renouvelable,de manière pragmatique "l’oïl and gas" a encore une belle existence.
le Smic portugais est a 740 euros.fin du HS.
"Méfie-toi des gones qui ne savent faire rien de rien, ils sont capables de tout".
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#7975 14/06/2022 10h27
BulleBier a écrit :
Ours, le 13/06/2022 a écrit :
ooryl a écrit :
Cette période sera intéressante vis à vis de nos portefeuilles et de nos psychologies d’investisseurs. Il faut bien prendre en considération que nous sommes sur du long terme !
Son des canons, son des violons tout ça tout çaCertes.
Il y a cependant son du canon et son du canon.
Si la récession se produit, ce qui paraît de plus en plus probable, puisque Mme Lagarde commence à l’évoquer, même - et surtout - si c’est pour déclarer que celle-ci n’est "pas en vue", il est vraisemblable que nous n’en soyons qu’au tout début du bear market.
Le tout est d’avoir défini une stratégie à l’avance et de s’y tenir.
On recense ici surtout :
- ceux qui sont déterminés à s’en tenir au buy & hold, avec des renforcements réguliers (par exemple IH), mais en surveillant les performances des sociétés ;
- ceux qui défendent coûte que coûte le market timing. Certains avaient vendu massivement au bon moment (par exemple Doubletrouble) ;
- ceux qui envisagent des arbitrages au creux de la vague (par exemple Larbinator).
La période, comme vous le soulignez, ne manquera pas d’intérêt. Et la comparaison de ces approches promet d’être riche en enseignements.Nous avons deja eu ces episodes sur le forum, crise grecque, crise de l’euro, crise chinoise, crise du brexit, remontee des taux en 2018, crise covid 2020, on sait deja ce qu’il faut faire, mais a chaque crise on a des nouvelles personnes qui veulent faire du market timing et de la vente a decouvert. En general ils ne durent pas tres longtemps.
@ Ours. Oui ! Je vais expliciter ce que je pense. Effectivement, dans cette situation, on va faire ce que l’on doit faire c’est à dire suivre le plan que l’on a mis au point en amont de la construction du portefeuille et le poursuivre. C’est pour cela que cette crise mettra à l’épreuve les portefeuilles et les psychologies. Donc d’accord avec vous Ours.
Après, y aura toujours les gens hurlant à l’apocalypse avec des "cette fois c’est différent" alors qu’en étant raisonnable un bear market avant une potentielle reprise dans X années est une excellente chose : on peut accumuler à moindre frais si on a encore beaucoup de temps devant soi, c’est le moment idéal pour acheter. Mais il faut arriver à s’extirper des contingences actuelles et vraiment avoir une vision long terme. (cf. L’investisseur intelligent de Graham) De plus, si on escompte pas de croissance à l’avenir à quoi sert-il d’investir en bourse ?
@Bullebier vous avez oublié les béotiens que certains d’entre nous sommes sur le forum soit ceux qui suivent l’approche passive en ETF sur un vulgaire ETF world.
Et je suis d’accord sur l’aspect généralement désastreux de la volonté de shoorter dans pareilles situations.
Mais enfin, je ne cherche pas la polémique et je vois bien que nous sommes d’accord donc je m’arrêterai la !
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