Bonjour Philippe30,
Merci de votre message argumenté.
Risque financier
Je comprends votre réaction alarmiste à la lecture de mon message et j’aurais pu avoir la même réaction sans autre information mais je pense qu’il vous manque deux clés de lecture que vous auriez eues si vous aviez lu ma présentation:
* le crédit représente grosso modo un levier de 0,5 sur mon patrimoine net, ce qui atténue beaucoup les risques financiers de BFR évoqués (bien réels si j’étais parti de 0). Si le scénario du pire (qui me semble à vrai dire peu probable) devait se produire (pas de revenus + immeuble valant 0), je pourrais rembourser l’emprunt en intégralité à tout moment. Ma situation financière étant solide et saine, il n’y a pas de risque de faillite (contre lequel vous semblez à raison vouloir me prémunir). J’aime respecter le principe endettement < patrimoine net liquide. Un levier supérieur me semble induire des risques de faillite peu probables mais possibles (risques auxquels il me semble que vous êtes exposé, bien que ne connaissant pas votre situation dans le détail): accident de la vie, explosion de la centrale nucléaire voisine, baisse de l’attractivité économique de la région (donc baisse des loyers et baisse des prix de l’immobilier), guerre, etc… Je recommanderais de réduire la voilure dès qu’un certain niveau de patrimoine aura été atteint. Je ne suis pas dans une situation où le bien s’autofinancerait et dégagerait une marge sans laquelle je serais nu.
* Je suis débutant en immobilier en pratique, certes. Mais pas débutant en investissement (je considère mon niveau comme étant intermédiaire, par exemple par rapport à Sergio8000, sur marchés actions, notamment), ni démuni.
Turnover
Peu de turnover du fait des surfaces mais le bruit , l’isolation , le look seront un frein locatif.
En théorie, vous avez raison: ces facteurs peuvent être un frein locatif. En pratique, il y a eu moins de 4 mois de vacances locatives par an sur les 3 dernières années, pour l’ensemble des appartements, lié au turnover, avant la décision de mise en vente.
2 des 4 appartements laissés vacants pour les visites dans le cadre de la vente ont été loués en 2 semaines avec des locataires ayant un bon dossier (emplois stables en CDI et salaire net supérieur à trois fois le loyer cc).
Electricité
Il s’agit de mon point de vue le point le plus sérieux soulevé dans votre argumentaire.
Mon notaire semble avoir un avis divergent du vôtre. Pour ma part, je pense que votre position est correcte. Je ne comprends pas du décret n°87-713 du 26 août 1987 (Décret n°87-713 du 26 août 1987 pris en application de l’article 18 de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 tendant à favoriser l’investissement locatif, l’accession à la propriété de logements sociaux et le développement de l’offre foncière et fixant la liste des charges récupérables | Legifrance), pris en application de l’article 18 de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986, qu’il est possible de récupérer les dépenses d’électricité à l’intérieur des appartements dans les charges.
Toits plats
Il est possible d’observer des multitudes d’immeubles aux toits plats dans l’Est. S’il s’agissait d’un vrai problème, ne pensez-vous pas que les immeubles dans l’Est auraient tous des toits pointus ? Comme indiqué, il s’agit pour moi d’un point négatif car un toit pointu me paraît a priori plus rationnel qu’un toit plat. Mais c’est là l’avis d’un non-spécialiste.
De votre côté, avez vous la certitude qu’un toit plat est nécessairement moins bon qu’un toit pointu ou est-ce simplement ce que vous pensez (comme je le pense sans en être sûr) ?
Caves
Laissez tomber les caves pour le locataires car vous allez passer votre temps à vider ces lieux.Vous fermez avec une clé les sous sol.
C’est ce que j’ai prévu de faire (et ce que fait le propriétaire actuel). Eventuellement réaménager en surface de stockage pour une entreprise à moyen/long terme.
Avance sur les charges
C’est très chaud votre investissement car vous faites l’avance de l’eau , de l’électricité , du gaz , je vous souhaite de ne pas avoir de problème s avec vos locataires car sinon vous allez gouter à la joie de payer des charges sans avoir de loyer en retour et ça c’est TRES désagréable ….
Comme indiqué, il y a des assurances GRL / GLI pour l’ensemble des locataires en place. Les GRL seront transformées en GLI à la signature, ce qui m’a confirmé être possible par l’assureur. Les GRL / GLI sont sans franchises et sans limite de durée avec plafond à hauteur de 70 000 euros soit 150 mois de loyers charges comprises, ce qui permet de voir venir.
Je n’ai pas de problème pour avancer le BFR.
Biens en vente
Les autres commentaires indiquent une région avec beaucoup de vente d’immeubles , tout cela n’est pas bon signe.
Je confirme qu’un grand nombre d’immeubles sont à vendre à Mulhouse. Beaucoup moins dans la couronne (dont la population totale est également inférieure mais pas dans la proportion de la différence de vente d’immeubles).
J’ai visité une vingtaine d’immeubles (et regardé des centaines d’annonces). L’immeuble dont je vais faire l’acquisition me semble bien positionné par rapport à ce que j’ai vu par ailleurs.
Copropriété / achat d’immeuble
Quand j’achète un immeuble, ce n’est pas principalement pour ne pas être en copropriété, pour ma part: c’est pour bénéficier d’un effet de gros à l’achat et des économies d’échelle.
Fiscalité
Comme indiqué dans mon profil, j’ai une situation fiscale particulière (non résident fiscal notamment) mais suis bien sûr imposable en France sur mes revenus locatifs en France, et soumis aux cotisations sociales sur ces revenus.
Prenons pour hypothèse et pour fixer les idées un revenu net de 50 % après taxes, impôts, cotisations sociales et assurances (PNO, GRL, GLI), petits travaux:
* Revenus net issus de la location: 2 550 euros
* Salaire net: 6 100 euros / mois
* Revenus totaux net: 8 650 euros / mois
* Mensualités du crédit: 4 950 euros / mois
* Reste à vivre: 3 700 euros / mois (sans augmentations de salaire ni ponctions sur mon portefeuille d’actions)
Conclusions
Vos avertissements m’auraient semblé totalement adaptés à la situation d’une personne qui, partant de 0 et débutant dans le domaine de l’immobilier comme de l’investissement, aurait décidé d’acquérir ce bien avec un emprunt à 100 % sur 10 ans, avec des revenus moyens, ce qui n’est pas le cas et atténue fortement des risques qui sans cela auraient été rédhibitoires. Je continue de penser que cet immeuble est une daubasse de l’immobilier (pour qui a les reins solides pour pouvoir en envisager l’acquisition) sans être irréaliste. Je crois également être lucide sur les aspects négatifs et positifs comme indiqué dans mon analyse critique. Voyons maintenant en pratique si je me suis trompé, ce que je suis prêt à assumer, y compris financièrement. Pour ma part, je ne vois pas de points rédhibitoires dans mon projet, qui ne me semble pas si farfelu et que je ne prétends pas non plus idéal (mais certainement bien plus rationnel que l’achat d’une résidence principale en région parisienne pour le même prix, par exemple).
Cordialement,
Vauban
Dernière modification par vauban (19/10/2013 23h59)