Bonjour à tous,
Premier post, et j’en profite pour intégrer ce sujet de discussion qui est, avec le foot et la religion, polémique par essence
Pour caricaturer, les locataires pensent que l’immobilier va baisser, et les propriétaires qu’il va monter. On touche à des sujets sur lequel l’affectif joue énormément…
Je précise que je suis locataire donc je vous laisse devenir la teneur de mon propos : je suis plutôt baissier. Pour simplifier, j’ai 3 bonnes raisons de l’être :
1/ aujourd’hui l’appartement que je loue me coute financièrement moins cher que si je l’achetais. J’ai comparé (presque) exactement le même bien (même résidence, orientation, taille, seul l’étage diffère et l’état). Et la différence n’est pas neutre. Voici une calculette pour faire les comparaisons.
D’un point vue strictement financier, les 3 principales raisons induisent les gens en erreur :
a. ils ne comparent pas le même bien (achat plus loin, plus petit… mais pourquoi acheter et ne pas louer plus loin, plus petit ?)
b. ils ne comptent pas l’apport immobilisé (qui, placé, rapporte de l’argent), ni assez souvent les frais de notaires et surtout impôt et charges supplémentaires.
c. ils ne mettent pas d’argent de coté ! intérêt = loyer, capital remboursé = économie mise de coté. Il faut effectivement être suffisamment rigoureux pour mettre la différence entre le loyer et une mensualité fictive de coté. Chose qu’énormément de personne n’arrive pas à faire naturellement.
2/ étant primo-accédant, le bon point d’entrée est primordial ! autant un propriétaire qui a acheté en 2000 qui revend pour acheter subit de façon moins importante la hausse (encore que… l’écart de prix s’est généralement creusé), autant il y a moyen de se "ruiner" en achetant en haut d’une bulle en s’endettant sur 30 ans… je préfère donc être prudent pour mon 1er achat vu que je ne compte pas y rester 30 ans.
3/ comme Philippe le signale, il y a une génération entière qui n’a pas connu le krach de 1990 et pour qui l’immobilier monte jusqu’au ciel… D’autant plus que la crise de 2009 n’a eu qu’un effet de baisse passager confortant cette pensée (au moins en région parisienne). Lorsque "tout le monde" pense faire l’affaire du siècle et s’enrichir "facilement" alors c’est mauvais signe. Je vois notamment de plus en plus de blog expliquant comment devenir rentier en achetant des appartements pour les louer, les revendre après travaux avec PV… c’est un signe révélateur.
Dernier point : je trouve intéressant le ratio de Friggit comme indicateur. Cependant son tunnel pour définir le prix "normal" est basé sur un postulat qu’on oublie de rappeler. Il définit la normalité en partant du principe que ce qui était vrai de 1960 à 2000 devrait l’être dans le futur… Je trouve le raisonnement dangereux.
Comme cela a été évoqué précédemment, quelques éléments pourraient expliquer que les bornes du tunnel doivent évoluer :
- le coût de construction n’est plus le même (entre une maison BBC et une maison des années 60, il y a quelques différences, auquel il faut ajouter l’évolution du coût des matières premières)
- la différence entre les années 60 et 2000 pour vivre confortablement avec la part restante de revenu
- l’offre et la demande (tout simplement), beaucoup d’études s’accordent pour dire que les évolutions sociologiques (= augmentation des divorces) ont augmenté le besoin en logement de façon plus importante que l’offre disponible.
Bon j’espère que je vous ai pas perdu en cours de route… c’était ma contribution à la discussion