Igorgonzola a écrit :
Je ne prône pas le chacun pour soi absolu.
Entendu, j’ai sans doute un peu forcé le trait, à la lecture de vos interventions précédentes.
Igorgonzola a écrit :
Si je reprends vos schémas des 3 piliers. …./…
Le deuxième doit disparaître (à long terme, puisque à court terme c’est impossible).
Pourquoi donc devrait-il disparaitre ? Parce qu’une majorité des personnes concernées devraient préférer s’occuper eux-même, directement, de leur épargne pour la retraite [*] ? Il faut être conscient que la plupart des gens ne souhaitent pas vraiment s’impliquer activement la-dedans…
[*] en payant des frais qu’ils espèreront plus faibles que ceux du régime général ?
Par ailleurs, l’évolution démographique et économique ne rend pas vraiment possible (même à long terme)une transformation en "capitalisation" des droits que les personnes qui ont déjà cotisées dans le système par répartition ont acquis.
Le second pilier ne concerne pas la "solidarité" (le minimum vieillesse est assurée autrement que par les cotisations retraite). Il ne cherche pas à "noyer le poisson", et il est structurellement relativement proche de l’équilibre (en déficit ces dernières années, certes, mais pas de 50% ou 20% du montant des prestations versées). Il doit effectivement être régulièrement ajusté, en fonction des évolutions de la démographie et de la croissance économique, mais c’est tout à fait normal. La présentation qui est faite de ces ajustements (parfois présenté comme le dernier ajustement, ou le sauvetage définitif) n’est pas appropriée par contre, et il serait bien plus avisé de prendre les assurés pour des adultes en leur expliquant que des ajustements auront toujours lieu, ou en adoptant un système qui s’auto-ajuste (comme les systèmes en Suède ou en Italie) avec des règles d’ajustements définies à l’avance.
Igorgonzola a écrit :
Une fois la poche solidarité isolée, on assure un vrai suivi et un contrôle.
Ex : l’AME (ou la CMU, je confonds peut être) => on regarde combien ça coûte, comment évolue le nombre de bénéficiaires, et on remets en cause le mécanisme si on voit que ça ne fonctionne pas.
L’AME et la CMU ne concernent pas la retraite, mais l’assurance maladie. Les montants en jeu sont très faibles, si on les comparent aux montant de la sécurité sociale (je vous laisse trouver les chiffres).
Ca n’empêche pas certains de stigmatiser des cas particuliers relevant de l’AME ou de la CMU, en se fourvoyant largement (en particulier sur le coût s’il n’y avait pas d’AME/CMU), sans tenir aucun compte de la perspective globale, et parfois pour des raisons moins avouables.
Ce qui ne fonctionne pas est bien remis en cause . Mais ça n’impose pas de jeter le bébé avec l’eau du bain au premier dysfonctionnement mineur.
Igorgonzola a écrit :
On tape allègrement sur la capitalisation, mais c’est aujourd’hui le seul système concret : l’argent de la capitalisation existe, il est investi dans l’économie, il produit des revenus et de la croissance.
Les cotisations de la répartition sont un flux. L’argent n’a pas été provisionné au fur et à mesure des années. Il n’existe qu’une créance sur les générations futures, qui ne produit strictement rien pour l’économie du pays.
Pas même l’assurance d’avoir une retraite décente qui ferait que les gens épargneraient moins et consommeraient plus.
Le système par répartition est tout aussi "concret", et depuis des siècles, dans de nombreuses communautés humaines, les actifs s’occupent des anciens qui ne sont plus actifs…
Pour ma part, je ne tape pas sur la capitalisation. Mais je reste conscient de ses limites et inconvénients, et je ne crois pas qu’il soit pertinent de l’avoir comme seule et unique solution (c’est même très risqué).
Au moment où les états ont mis en place des régimes de retraite par répartition (lire le § sur l’histoire, dans ce lien), comment auriez-vous proposé d’agir ? Les régimes par répartition ont été mis en place :
- aux USA, après la crise de 1929 (ceux qui avaient capitalisé avaient bcp perdu)
- en Allemagne, après l’hyperinflation qui avait détruit les rentes (donc les retraites par capitalisation)
- en France, en 1946, après la guerre