Comme beaucoup, je suis quelque peu mal à l’aise devant la forte montée récente des bourses européennes et le caractère trop rapide de mes très confortables plus-values latentes. Et je me demande si je ne dois pas prendre des bénéfices, pour réinvestir lors de la (prochaine?) chute.
Mais en même temps, concernant mon secteur de prédilection, les foncières, je ne peux que trouver logique leur forte hausse:
Le taux de capi (=loyer annuel/prix de l’actif) d’un actif immobilier, par exemple 6% début 2014, devrait progressivement descendre à 4% SI LES TAUX DE LA ZONE EURO RESTENT DURABLEMENT TRES FAIBLES PENDANT UNE TRES LONGUE PERIODE (10 ans). Car si le marché accepte durablement (pas juste un an ou deux) d’acheter l’OAT 10 ans à 0,50% ou même (si rebond modéré) 1%, il n’a pas de raison d’exiger qu’un grand immeuble de bureaux ou de commerce dans une grande métropole régionale comme Lyon par ex. rapporte du 6%. 4% serait plus que suffisant comparé au 0,5%.
Or si le taux de capi de l’immeuble, qui a en fait déjà amorcé sa baisse en 2014 et début 2015, passe à 4% à loyer inchangé (deuxième hypothèse clé: pas de déflation ou alors légère), l’immeuble verra son prix multiplié par 6%/4%, soit 1,5. En d’autres termes, +50% sur la valeur de l’immeuble.
Et si maintenant (hypothèse assez courante), la foncière qu possède ce genre d’immeubles est financée à 50% par de la dette, la valeur de ses fonds propres double, grâce à l’effet de levier.
Du coup, il n’est pas étonnant que les grandes foncières européennes, après avoir fait en moyenne +16% (dividende compris) en 2014, fassent sans doute +25% (dividende compris) en 2015, tout en gardant un potentiel de hausse pour 2016. Bref, pas de bulle aujourd’hui malgré la forte hausse.
Mais tout cela suppose deux hypothèses clés:
- des taux d’intérêt durablement bas en zone euro, pour une dizaine d’années (pas impossible, vu que le Japon y ait depuis 20 ans - attention, ce n’est pas une prévision de ma part).
- pas de déflation ni de profonde récession économique avec effondrement des loyers des immeubles, ou alors légère et temporaire