Assurance-vie Écureuil Projet : analyse d'un litige concernant la modification des taux garantis
Cette discussion porte sur le litige opposant des détenteurs de contrats d'assurance-vie Écureuil Projet de la Caisse d'Épargne (assurés par CNP Assurances) à ces derniers, suite à une modification unilatérale des taux garantis. Les membres expriment leur mécontentement face à la notification tardive d'un changement de conditions, impactant les nouveaux versements. Le cœur du problème réside dans la modification du taux minimum garanti (TMG), passant de 4,5% à un taux variable lié au taux moyen des emprunts de l'État (TME), avec effet au 1er juillet 2015. L'envoi tardif du courrier, reçu par de nombreux membres après cette date, est un point central de la contestation.
Les participants débattent des arguments juridiques. Certains s'appuient sur l'article 1134 du code civil, stipulant l'intangibilité des contrats légalement formés, sauf accord mutuel. D'autres évoquent l'article L141-4 du code des assurances concernant le délai de prévenance pour les modifications contractuelles (trois mois minimum), mais son applicabilité aux contrats individuels comme l'Écureuil Projet est contestée. Une jurisprudence de 2011, relative à des contrats d'assurance collective, est invoquée par CNP Assurances pour justifier la modification, ce que les membres contestent, soulignant la nature individuelle de leur contrat.
La discussion aborde également les aspects pratiques et la stratégie à adopter. Plusieurs membres ont contacté leur conseiller, les associations de consommateurs (UFC Que Choisir, CLCV), et l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). La question d'une action de groupe est longuement débattue, mais les retours des associations sont mitigés, certains jugeant la modification légale. L'envoi tardif du courrier, restreignant la possibilité d'un dernier versement au TMG initial, est une faille identifiée, potentiellement exploitable en justice. La complexité des arguments juridiques et le délai de prescription de deux ans pour intenter une action en justice constituent des obstacles importants. Le changement de statut des contrats en "viager" sur le site internet de la Caisse d'Epargne suscite l'inquiétude face à la potentielle application de la loi Eckert.
Enfin, la discussion souligne le manque d'information et de conseil de la part de la Caisse d'Épargne, aggravant la perception d'une pratique déloyale. L'absence de communication transparente et la réception tardive des informations sont des points récurrents. Certains membres envisagent des actions individuelles, notamment en s'appuyant sur l'obligation d'information et de conseil des banques.
La discussion révèle la difficulté de concilier les arguments juridiques et les aspects pratiques de la gestion du litige, avec le poids important du délai de prescription et de la complexité de la législation.