namo a écrit :
Pouvez-vous développer un peu votre analyse sur les obligations VNR ?
J’avoue, que sans souscrire à la théorie du marché efficient, il me semble que le marché des obligations n’offre pas de rendement à 50 % sans qu’il y ait de loup…
Bien vu. On ne vous la fait à vous .
Non, je ne pense pas qu’il y ait de loup caché, tout est écrit noir sur blanc. La raison qui explique ce prix est que l’entreprise est très endettée et que le marché pense que ses obligations ne seront pas remboursées, voire même les coupons impayés. Autant je ne peux rien prévoir sur la faillite ou non de la société, autant je suis convaincu qu’en un an, à 0,15 l’obligation, on est déjà remboursé. Ainsi, si la boîte ne fait pas faillite en 2018 ou en 2019, c’est chaque année 50% de coupons qui tombent en bonus. A ce niveau-là, je me dis donc peu importe ce qu’il se passe après 2017. Ça me semble un moyen assez prudent de jouer le rebond du pétrole sans risquer de perdre une grosse partie de son capital.
Mais si vous êtes inquiet, sachez qu’à ma connaissance, Vanguard n’a pas d’autres obligations que celles-ci et que l’échéance est en 2020. Ce qui éloigne donc de quatre ans le problème du remboursement. Or, un tiers (au moins) de ces obligations vont être échangées contre des obligations à maturité 2023 avec une parité très défavorable aux obligataires qui ont souscrit à l’échange. Ce qui éloigne encore plus le moment du remboursement sans augmenter les coupons à payer (ils seront plus élevés, mais il y en aura moins, avec au final moins de cash à verser annuellement aux obligataires).
Sachez également que Vanguard a versé récemment le dividende de ses actions préférentielles. Cela indique quand-même une sacrée dose de confiance du management dans le paiement du coupon des obligations au moins pour 2016. En effet, celui-ci pourrait être traîné en justice si en 2016 les obligataires - prioritaires sur les coupons - ne touchaient rien alors que les actionnaires si.
Donc comme vous le remarquez, je n’ai pas fait l’étude approfondie de la société, mais il y a quand-même quelques garanties à considérer pour le court-terme. Et pour le long-terme, un survol rapide des chiffres de 2015 m’ont fait penser que les coûts d’extraction ne sont pas élevés, ce qui offre une garantie pour le long terme si les cours du pétrole remontaient un peu.
Et enfin, le management dispose d’une réserve d’emprunt revolver dont il n’a pas usé encore. Il reste quand-même quelques interrogations, et c’est pourquoi je n’ai pas creusé l’analyse du dossier. C’est que la société a acquis fin 2015 des gros biens qui vont énormément augmenter ses capacités de production (d’où le gros endettement) mais dont j’ignore les coûts de production.
Voilà voilà.