Suite de ma recherche d’une version assurance vie du modèle GEM (dual momentum). A ce stade, j’hésite entre deux possibilité : dual momentum avec les ETF Nasdaq-100 et Stoxx 50, ou absolute momentum seul avec Nasdaq-100. Je commence par une FAQ virtuelle :
Pourquoi le Nasdaq-100 et pas le S&P 500 ou le MSCI USA ?
- 75% de mon patrimoine actuel est déjà en assurance vie, je vais donc devoir composer avec (or le Nasdaq-100 est le seul ETF valable disponible pour les actions US)
- leurs sharpe ratio semblent plus ou moins équivalents à long terme
- utiliser l’ETF le plus volatil et réduire son levier en mettant une partie en fond euro permet de réduire les frais (l’ETF Nasdaq-100 coûte 0.3% par an, si je fais du 70/30 Nasdaq/fond euro je réduis les frais à 0.21%) et d’augmenter le sharpe (voir plus loin)
Quels supports pour la partie monétaire ?
Le fond euro, quand on y pense, est un support monétaire bonifié, avec un sharpe ratio virtuellement infini. Le fait de réduire le levier afin d’investir une partie en fond euro augmente donc sensiblement le sharpe tout en ne réduisant que modestement le rendement. Utiliser des corporate bonds n’apporte pas grand chose en terme de rendement et réduit le sharpe (par rapport au fond euro). Bien que la pérennité des fonds euro soit mise en question, nous aurions tort de ne pas l’utiliser tant que c’est encore possible. L’apparition de nouveaux fonds euros bonifiés en contrepartie de l’utilisation d’UC me semble une très bonne chose, pour ce type d’investissement.
Qu’en est-il de mes inquiétudes face au comportement du Stoxx 50 avec le modèle GEM ?
Il ressort de l’étude de 2014 d’Antonacci sur l’absolute momentum, que son application sur l’indice EAFE (world ex-US, en gros) n’était pas non plus excellente en terme de gain de sharpe ratio, comparé à l’application sur le MSCI USA, sur diverses obligations, sur l’immobilier, sur l’or… Donc le peu de résultats obtenus avec le Stoxx 50 (assez proche du EAFE) depuis 1988 correspond à un point faible particulier, alors que la stratégie fonctionne très bien dans l’ensemble. A noter que même sur un indice sans tendance comme le Nikkei, l’absolute momentum fonctionne (j’ai testé).
L’absolute momentum sur le S&P 500 ou le Nasdaq-100 semble toujours donner de meilleurs résultats dans mes backtests que GEM. Pourquoi ne pas choisir cette stratégie ?
Mes backtests remontent à 1987 ou 88, depuis cette période, les USA ont largement surperformé, d’où ces résultats. Les graphiques d’Antonacci laissent voir que l’EAFE a fait une flambée spectaculaire entre 1985 et 1988, que je rate dans mes backtests par manque de données. Choisir un dual momentum avec 2 régions du monde, c’est s’ouvrir à la possibilité que la tendance change à nouveau à un moment ou un autre. Mais je vous avoue que je ne suis pas encore totalement décidé sur ce point : l’absolute momentum sur Nasdaq-100, S&P 500 ou MSCI USA, avec levier abaissé par l’utilisation du fond euro (70/30 par exemple), pourrait être très simple et efficient. Et pour le coup, sur ce type de stratégie, on a des backtests jusqu’en 1927 grâce à la bibliothèque de données de Fama/French. En plus, avec l’utilisation du monétaire bonifié qu’est le fond euro, on booste sensiblement les résultats par rapport aux backtests (basés sur du monétaire).
Le Nasdaq-100 a eu un max drawdown gigantesque en 2001 (-81%), ne peut-on pas craindre une récidive ?
Quand on regarde un graphique du S&P et du Nasdaq, on voit que pendant la crise dot.com, le Nasdaq a multiplié momentanément son levier, pour retomber aussi sec juste après. Cette bulle rapidement dégonflée n’a pas occasionné de perte au final, il fallait juste le temps de la traverser (et ne pas investir au plus haut, évidemment). Il n’y a pas tellement de raison de penser que cette particularité se reproduira. C’est pourquoi dans les tableaux qui vont suivre, j’ai aussi inclu le sharpe et le max drawdown après 2002.
Quelques chiffres et graphiques.
Performances et graphiques de GEM Nasdaq/Stoxx 50 comparé à S&P 500/Stoxx 50
Comme au-dessus, avec 30% sur fond euro (basé sur les taux historiques du fond Afer)