@Myrtilles. Je ne cherche pas à fuir la France à tout prix. d’ailleurs, si je ne voulais pas y rester, je n’aurais pas fait la démarche de m’y réinstaller. Avec des enfants, je cherche tout simplement un endroit où ils auraient des perspectives d’avenir plus prometteuses. Malheureusement, après 7 ans de vie en France, je constate que beaucoup de choses qui m’ont fait quitter le Canada pour me réétablir en France sont aujourd’hui guère mieux ici. L’éducation par exemple. je suis dépité de voir que des enfants arrivent au collège ou lycée avec de graves lacunes en lecture et écriture. Ou encore la santé. Alors que je m’attristais de voir des patients attendrent des heures dans les couloirs des urgences québécoises, je vois que la situation dans les hôpitaux des grandes villes françaises s’en rapprochent. D’un côté, les québécois essaient de trouver des solutions, en France, on continue de couper des postes et d’emplir les bureaux des hôpitaux de grattes papier fournissant pléthore de statistiques trafiquées et budgets aseptisés. C’est d’ailleurs la même chose dans la fonction publique en général avec des conséquences que vous avez peut-être remarqué.
Je ne suis pas contre payer des impôts, mais j’aimerais avoir un service en adéquation avec l’imposition. Quand les taxes et impôts augmentent de partout (CSG, RDS, Taxes foncières, taxes d’habitation, impôt sur le revenu, TVA… sans oublier les déremboursements : forfait hospitalier, consultation médicale, médicaments non pris en charge…), je me dis qu’il y a maldonne. Comme chaque citoyen, je constate que la charge fiscale augmente, mais pas les réductions de dépenses là où elles sont le plus efficace, comme réduire le nombre d’élus et échelons administratifs faisant souvent doublons, système de retraites des parlementaires, financement de musées ou projets publics pour faire plaisir à tel ou tel élu, dépenses de représentation des élus, financement de guerres à relent colonial pour le pétrole (Irak, Afghanistan, Lybie) ou pour soutenir des futurs dictateurs ou en maintenir en place (Tchad, Côté d’Ivoire, Lybie du temps de Khadafi reçu en grande pompe à l’Elysée, …), refinancement de banques qui ont spéculé par avidité, pas assez de contrôleurs pour traquer la fraude fiscale ou aux allocations familiales… j’arrête là la liste à la Prévert, car ce serait encore long.
Bref, tout cela pour dire que des impôts oui, mais pas pour n’importe quoi. La Suède est un des pays les plus imposés en Europe et pour l’avoir visité, les habitants savent où va leur argent et, en majorité, sont satisfaits du système et de la gestion gouvernementale.
Pour en revenir au Canada, la fiscalité est effectivement très avantageuse en Alberta (merci au pétrole) et le Québec doit être l’une provinces les plus imposées. Pourtant, à salaire égal, il me restait plus en fin de mois pour économiser là-bas qu’ici alors que j’habitais Montréal et en France, une petite ville de province. Les impôts sur les particuliers y est assez semblable, par contre, vous économisez sur les véhicules, l’essence, les loyers, les loisirs, les transports, l’eau, l’électricité… D’autres choses sont un peu plus chères (télécommunications, gîtes et hôtels…). Là encore, tout dépend des choix de vie. Pour l’éducation, jusqu’à l’équivalent terminal, l’enseignement est gratuit, comme en France. Par contre, les frais d’université sont payants. Le prix des "grandes écoles" doit être plus ou moins similaire des deux côtés de l’Atlantique.
Je ne travaille pas pour les services d’immigration canadien , car si la vie y était si paisible, je n’aurait pas quitter le Canada. Mais avec le recul et l’expérience en France, elle revient une destination possible en vue d’une nouvelle expatriation.
Evidemment, immigré ou pas, il faut faire ses preuves sur le marché du travail canadien. Voire souvent plus bas que le poste occupé en France ou ailleurs. Mais si vous montrez des capacités pour occuper des échelons supérieurs, vous y grimperez plus vite qu’en France et le salaire avec. Outre l’emploi, l’immigration est une démarche globale où l’on aspire à découvrir autre chose sous différents aspects et, chercher un avenir meilleur pour soi ou les siens. Le sacrifice dépendra de chacun et l’intégration aussi. Etre des fois dans la démarche d’un immigrant est aussi enrichissant et nous oblige à nous remettre en cause et mieux comprendre les aspirations des citoyens du monde vivant des des pays en crise, à vouloir trouver mieux et les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Mais avec un passeport français, on a un avantage qu’ils n’ont pas, malheureusement.
@borderline: L’Australie a eu des mouvements contestataires contre l’arrivée massive d’immigrés en provenance d’Asie et d’Océanie. Et il est vrai que les tensions sont toujours palpables avec les aborigènes. Mais je ne crois pas que nous puissions pour autant en déduire qu’ils sont xénophobes. A leur décharge, ils n’ont pas permis à un parti d’extrème droite d’arriver en dernier tour d’une élection nationale et leurs politiciens "modérés" n’ont pas besoin de recourir à des discours populistes pour ne pas dire racistes, afin de ratisser des voix de personnes ayant des valeurs éloignées de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et de liberté égalité fraternité inscrite dans notre devise. Leurs frontières sont toujours ouvertes à une immigration qualifiée, quelles que soient les origines. Nous sommes mal placés pour les juger sur ce point. Ils seraient d’ailleurs intéressnts de demander aux habitants d’autres pays comment ils nous jugent. La campagne présidentielle en cours doit d’ailleurs les laisser bien perplexes sur le pays des lumières dirigé par des illuminés.