Isild a écrit :
@Kiwai10 : pour le moment, ça ne m’est jamais arrivé !
Mais j’aimerais ! Je crois qu’il vaut mieux dans ce sens, que dans l’autre.
Par contre, j’ai réussi toutes mes (rares) ventes. J’ai vendu des titres juste avant que le vent ne tourne pour eux. Et là aussi, je continue à regarder le cours des actions que je n’ai plus pour voir si j’ai eu raison de vendre (dites moi que je ne suis pas la seule à faire ce truc bizarre !). En général, ça me rassure un peu (même si ça me fait un pincement au coeur pour ceux qui sont encore dans le bateau).
C’est un conseil que Bernard Mooney recommande dans son bouquin sur les démons de la Bourse!
Il est inutile de le faire tout le temps, mais un examen périodique avec une rétrospective de l’évolution des cours de ce qui a été vendu, n’est pas inutile, pour justement prendre conscience de la psychologie qui nous a mû lors de notre vente, et avec le recul, prendre conscience du décalage ou pas entre ce qui nous a fait vendre, et la réaction.
Sissi parlait de "gut feeling", ce que j’appellerai tout simplement intuition…je reste persuadé que malgré les aspects rationnels et comptables, il faut apprendre à gèrer tout l’irrationnel du marché, à savoir les vagues des intervenants divers qui sont parfois fort dépourvues de motifs rationnels. Et que parfois les choses se traduisent non pas par un sentiment basé sur du rationnel, mais sur une intuition liée à une synthèse intérieure de tous les facteurs perçus en jeu.
Moi aussi j’ai ce problème d’hyper consultation…je suis parti ces derniers jours me balader, j’ai déconnecté. On voit parfois que ce n’est pas pire que d’être hyper connecté.
Le tout étant d’être conscient de son type de gestion: fondamental? Ou un peu trader fou qui ose des trucs bizarres (même si les vrais traders, ne sont pas fous du tout: cf Bernard Prat Desclaux qui dit que les vrais trader passent plus de temps à éviter d’intervenir que d’intervenir, et il parle d’une vraie discipline mentale).
Après, il faut une vraie discipline pour se décoller de l’écran. Je crois aussi qu’il faut avoir une vision large, de gérant de fonds pour soi-même.
Pour moi ça passe par faire un point sur la proportion des divers actifs, liquidités, fonds obligataires (sur AV) et actions, avec un petit point sur la proportion d’actions selon pays et secteurs.
Et je partage assez l’avis de Sissi; je pense que la diversification est un bon point.
Perso, je suis pour l’internationalisation du portefeuille, et comme Sissi, j’ai découvert le marché UK, qui est effectivement fort méconnu, et pourtant qui me semble très large et varié.
En plus, chez IG, on peut y accéder pour pas très cher (1£ par ligne, après on a les inconvénients des courtiers pas chers, mais pour moi ça va, je n’ai pas de gros montant à placer).
Et puis, l’attention est une bête étrange, qui a des aptitudes à la surfocalisation, puis à la dispersion.
Si on sait que l’argent qu’on investit ne nous est pas nécessaire, il est bon, je pense, d’apprendre à vraiment lâcher prise.
J’ai vu pour moi qui ai eu une cessation de mes revenus ce début d’année, j’ai alors focalisé sur mon capital placé en y mettant l’espoir de gagner plus pour compenser ce manque à gagner….ça m’a fait prendre de fort mauvaises décisions. Ce qui marche vraiment le mieux, pour moi, et d’autres disent pareil, c’est le détachement total. Paradoxe ultime. On ne gagne vraiment bien que si on laisse tomber la volonté de gain.
Par exemple, l’an passé j’ai jeté mon dévolu sur Atari. J’y voyais le redressement potentiel. Elle a stagné longuement, j’ai été en moins value, et la voilà qui s’est réveillée dernièrement.
Comme disait Sissi, faut la patience.
Et la plupart des mauvaises ventes que j’ai faites, l’ont été par manque de patience.
Pour cela il faut clarifier son horizon de temps, et justement se clarifier sur l’enjeu qu’on met en allant sur les marchés financiers, ce qu’on y espère…il y a bien des illusions dont se défaire!
Car le gros risque c’est d’oublier la vie réelle en restant collé sur l’écran de l’espoir d’une vie meilleure.
Parfois la vraie vie meilleure c’est de boucler tout ça, d’assumer de s’être peut-être royalement planté, de laisser les opinions des autres à ce qu’elles sont, et de sortir voir des gens, se balader dans la nature, s’occuper de ses enfants, son chien, son jardin, de soi-même, et ne pas oublier de respirer et vivre, et que la vie meilleure c’est maintenant.
Et on n’est pas meilleur en restant 6 heures par jour à suranalyser des bilans ou des courbes, qu’à parfois passer un ordre tous les trois mois, puis laisser faire.
C’est normal en période de découverte d’être à fond. Mais il faut à moment donné exploiter vraiment ses connaissances, les risquer, et là c’est plus dur, mais c’est à faire. C’est un saut dans le vide, il faut accepter cette inconnue du risque de perdre, sinon mieux vaut rester liquide (qui n’est pas sans risque non plus!).
Et se poser des limites, se donner un cadre.
Et accepter d’avoir des périodes sans, accepter de ne rien faire car on ne sent rien, et aussi investir ses choix d’une conscience inconditionnelle en acceptant le risque d’erreur….et donc le risque d’avoir eu raison.
Et avec le temps on apprend à affiner ses choix, à connaître ses limites, à savoir ce qu’on peut risquer sans que ça nous parasite l’esprit la journée et la nuit, et à vivre sur les vagues virtuelles des marchés, et qu’on peut choisir la mer sur laquelle on veut voguer, et qu’on n’est pas obligé de sortir par tous les temps.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.