2 5 #1 28/09/2017 21h30
- vauban
- Membre (2013)
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Bonjour,
Dans le prolongement de cette file de discussion https://www.investisseurs-heureux.fr/t6502, je me suis penché sur les différentes phases de capitalisation en montant un scénario fictif permettant d’atteindre un patrimoine de 2 M€ en 20 ans, en partant de 0, afin de mettre en lumière les relations entre l’exponentielle de revenus générée par l’investissement et un effort d’épargne linéaire.
[EDIT] Suite aux polémiques sur la question du niveau de "performance sur investissements", qui n’était d’ailleurs pas le point principal, ce message montrera a minima la difficulté d’atteindre l’objectif en 20 ans en partant de 0.
L’hypothèse de la performance sur investissements de 15 % / an après impôts est certes très élevée mais pas non plus irréalisable, par exemple, en utilisant, en période non déflationniste et en période de taux faible, le levier du crédit pour acheter de l’immobilier résidentiel locatif avec rendement brut > 10 %, venant s’ajouter à la performance des investissements en actions. À titre personnel et de manière anecdotique, sur le volet actions, j’ai une performance hors dividendes (excepté ceux versés en actions) et annualisée en utilisant une moyenne géométrique entre 14 % et 15 % après impôts sur les 10 dernières années donc depuis le pic des marchés de 2007, avant le krach. Cette performance a été obtenue sans levier (hormis le levier indirect de la dette des entreprises), sur des positions longues, dans une optique long terme (se transformant parfois en des ventes à court/moyen terme en fonction de l’évolution de la divergence prix / valeur) et diversifiée. Je ne prétends pas nécessairement cette performance reproductible dans la durée (les marchés actions sont actuellement à des niveaux qui me semblent élevés, de manière générale). Bien que ne l’ayant pas mesurée, ma performance en (fonds) actions a été mauvaise sur la période 2000-2002 (de manière absolue et non relativement aux indices de référence), sans que cela n’ait été catastrophique (l’effort d’épargne et l’amélioration de ma situation professionnelle pour augmenter encore le fort différentiel initial entre revenus et dépenses étaient d’ailleurs pour moi plus déterminants que la performance de mes placements en actions, sur cette période, puisqu’il s’agissait de la période initiale, et l’apprentissage fonds actions/krach m’a été utile pour la suite: j’ai décidé de gérer mes investissements directement sans passer par des tiers, ce qui, à ce jour, m’a été plutôt profitable - à confirmer au prochain krach), mais bonne sur la période 2002-2007. Sur le volet immobilier résidentiel locatif, j’ai une performance brute (loyers annuels hors charges / prix d’acquisition hors frais de notaire) de 12 % (avec une vacance locative négligeable). Cela dit, je ne vise pas une performance de 15 % / an sur mon patrimoine net après impôts dans la durée, pour ma part. Mes objectifs a minima sont bien plus conservateurs. Si, à ce stade, j’atteins par exemple une performance de 6 % / an après impôts, cela me suffira pour atteindre mon objectif dans un horizon temps acceptable et 3 % / an après impôts et inflation me semblent suffisants, passé l’échelon 20. C’est d’ailleurs ce que j’ai écrit dès mes premiers messages postés sur ce forum, par exemple dans ma présentation et les messages suivants. Mais je n’exclus pas non plus a priori la possibilité de faire une performance supérieure, et pourquoi pas de 15 % / an après impôts, sans en faire ni une religion ni une maladie si ce niveau de performance n’est pas atteint.
Par ailleurs, la performance prise en hypothèse ci-dessous n’a bien évidemment ni une régularité métronomique ni un caractère constant: elle est à considérer comme une moyenne géométrique d’une performance plus volatile.
L’hypothèse de l’effort d’épargne est également possible en pratique: j’ai par exemple épargné en moyenne plus de 2 K€ / mois, dès le début de mon activité professionnelle et durant les 10 années qui ont suivi, en particulier.
Enfin, chacun peut adapter à sa situation personnelle les hypothèses de performance, de durée, de montants cibles, d’effort d’épargne ainsi que définir les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs.
Phase 1: Allumage des moteurs - Décollage avec poussée maximale
Épargne: 2 K€ / mois
Performance sur investissements: 15 %
1 24000
2 51600
3 83340
4 119841
5 161817
6 210090
7 265604
8 329445
9 402862
10 487291
Note: J’ai considéré pour simplifier le calcul que l’épargne d’une année n’était investie que l’année suivante.
Phase 2: Décrochage des boosters auxiliaires
Épargne: 0 K€ / mois
Performance sur investissements: 15 %
11 560385
12 644443
13 741109
14 852275
15 980116
16 1127133
17 1296203
18 1490633
19 1714228
20 1971362
Note: Si l’effort d’épargne avait été de 2 K€ / mois dans cette phase, l’investisseur aurait atteint 2,1 M€ à la 19ème année. L’effort d’épargne peut donc être abandonné durant cette phase pour se focaliser sur la performance.
Phase 3: Objectif mars
Dépenses: 10 K€ / mois
Performance sur investissements: 15 %
21 2129066
22 2310426
23 2518990
24 2758839
25 3034665
26 3351865
27 3716645
28 4136142
29 4618563
30 5173347
Notes:
* J’ai considéré pour simplifier le calcul que les dépenses d’une année étaient retirées dès le début de l’année (et donc non investies durant cette période).
* Si les dépenses avaient été de 5 K€ / mois en phase 3, le patrimoine à la 30ème année aurait été de 6,6 M€. L’arbitrage me semble donc en faveur d’une dépense de 10 K€ / mois, si la performance se maintient à son niveau (mais si l’on arrête son activité professionnelle et/ou que l’on change de support d’investissements en phase de rente, mieux vaux viser une ponction de 5 K€ / mois par sécurité, au départ, quitte à l’augmenter par la suite, avec l’augmentation du capital et il s’agit bien évidemment d’une moyenne géométrique sur une performance avec une variabilité importante et non d’une performance métronomique et constante).
Conclusions
Après avoir mis les bouchées doubles durant la première phase de décollage, en cumulant un effort d’épargne important et une performance élevée, la séparation des boosters auxiliaires permet de s’affranchir de l’effort d’épargne pour se focaliser sur la performance en phase 2. En phase 3, il est alors possible de combiner ponctions importantes et poursuite de la capitalisation.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un scénario fictif que chacun peut adapter à son cas particulier.
Cordialement,
Vauban
Dernière modification par vauban (15/11/2020 22h29)
Mots-clés : actions, intérêts composés, épargne
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