Le débat a déjà eu lieu sur la vitesse, je vais devoir rappeler les chiffres bien que n’ayant pas été de tout temps exemplaire dans ma conduite en ce qui concerne la vitesse. Je m’améliore avec l’âge. Rien d’extraordinaire, je suis un homme, j’aime et j’ai surtout aimé la vitesse, père de famille je me suis assagi et même dans l’absolu, je perçois bien mieux le danger que par le passé. Privilège de l’âge malheureusement que les plus jeunes mettent du temps à assimiler (j’en ai fait partie et me félicite d’en être sorti indemne - surtout en deux roues - et sans causer de tort à autrui).
=> On voit tout cela dans les statistiques.
Par respect pour les victimes directes ou indirectes de la route, nombreuses et silencieuses, restons tout de même un minimum objectif: voici un graphique sur les différentes causes pour les 3 dernières années (issu de ce pdf):
L’observatoire national interministériel de la sécurité routière a écrit :
Facteurs comportementaux :
L’analyse en multi-causes des facteurs comportementaux relevés dans le fichier des Auteurs Présumés d’accidents mortels (APAM sur la période septembre 2014 à décembre 2017), confirme le rôle de la vitesse excessive ou inadaptée comme première cause des accidents mortels, l’alcool étant encore très présent.
L’analyse par classes d’âge des APAM met en évidence que si le facteur vitesse est maximal chez les jeunes APAM (45% des 18-24 ans mais aussi 41% des 25-34 ans), les facteurs alcool et stupéfiants semblent atteindre leur maximum un peu plus tard en âge (respectivement 27% et 15% des 25-34 ans).
L’inattention et les difficultés pour respecter les priorités sont plus marquées pour les APAM les plus âgés (resp. 13% et 24% des 75 ans et plus).
Alors oui quand quelqu’un se tue ou tue d’autres personnes dans un accident alors qu’il est en excès de vitesse et qu’il est alcoolisé, on peut retenir que c’est surtout à cause de l’alcool car s’il n’avait pas été alcoolisé, il aurait roulé moins vite. L’inverse n’étant pas vrai (ce n’est pas parce qu’il roule vite qu’il devient alcoolisé).
De là à écrire que la vitesse n’est que "rarement" en cause, il y a un pas que je ne franchis pas et cela s’appelle de la désinformation.
Chez les jeunes conducteurs la vitesse est impliquée dans près de la moitié des accidents mortels et est deux fois plus représentée que l’alcool, c’est donc cela "rarement" ?
J’ajoute ceci issu du pdf:
"77 % des personnes tuées sur la route sont des hommes, en hausse en 2017."
On peut reprocher aux femmes (certaines) des choses sur leur conduite, les créneaux, ce n’est pas le sujet. Le fait est qu’elles sont d’un naturel plus prudent et sont moins grisées par la vitesse que les hommes, cela se ressent directement sur les statistiques.
Il en est de même pour l’alcool, je n’ai pas retrouvé la statistique mais de mémoire plus de 90% des accidents mortels ayant pour facteur l’alcool sont de la responsabilité d’un homme.
Sources:
L’observatoire national interministériel de la sécurité routière - Sécurité routière | Tous responsables
Accident de la route ? Wikipédia
Tyrion ça n’a rien à voir avec vous, n’importe quel Tartempion qui aurait écrit "La vitesse n’est que rarement une cause d’accident" aurait pris un -1, je n’en suis pas avare et ne croyez pas que vous en ayez le privilège.
Je rappelle la charte: 10. Vos sources, toujours, vous préciserez
On attend les vôtres mais je suis à peu près sûr du résultat, on peut pondérer la responsabilité de la vitesse dans la mortalité routière, oui elle fait preuve d’une attention particulière de l’état de par sa facilité à réprimander mais in fine le résultat c’est que là où la vitesse diminue, la mortalité routière diminue.
Pour en revenir sur la limitation à 80km/h sur les routes sans séparateur central, voici les derniers chiffres:
L’observatoire national interministériel de la sécurité routière a écrit :
Le baromètre de Juillet 2018 :
En métropole, 324 personnes sont décédées en juillet 2018, soit 19 de moins qu’en juillet 2017 (-5,5%). Les autres indicateurs de l’accidentalité routière du mois sont également en baisse à l’exception du nombre d’accidents qui affiche une légère hausse :
- le nombre d’accidents corporels est de 5 192 contre 5 148 en juillet 2017, soit 44 accidents corporels de plus (+0,9%) ;
- 6 651 personnes ont été blessées en juillet 2018 contre 6 795 en juillet 2017, soit 144 de moins (-2,1%) ;
- 2 469 personnes ont dû être hospitalisées plus de 24 heures contre 2 759 en juillet 2017, soit 290 personnes de moins (-10,5%).
20 personnes ont perdu la vie sur les routes des Outre-mer en juillet 2018, soit 6 de moins qu’en juillet 2017. Les autres indicateurs sont aussi en baisse :
- le nombre des accidents corporels est en baisse avec 209 accidents corporels en juillet 2018 ;
- le nombre de personnes blessées baisse également, avec 252 blessés en juillet 2018 ;
- le nombre de personnes hospitalisées plus de 24 heures est aussi en baisse, avec 104 blessés hospitalisés plus de 24 heures en juillet 2018.
Consulter le baromètre ONISR du mois de juillet (pdf à télécharger).
C’est une bonne nouvelle, ça baisse, comme la tendance de cette année mais ça semble s’accélérer. Est-ce grâce à l’abaissement de la vitesse sur ces routes ? On ne peut pas encore l’affirmer mais on ne peut en tout cas pas dire que c’est inutile et poursuivre permettra tout de même de tirer des enseignements précis selon les types de routes.
Ces routes sont un danger permanent, croiser des véhicules à 80km/h reste très dangereux, si cet abaissement de 12% permet une diminution du nombre de morts de plus de 10% sur ces réseaux, reconnaissez au moins que ce n’est pas inutile d’avoir mis en place cette mesure.
Oui c’est harassant, oui on se prendra davantage d’amendes surtout au début et oui cela va dans le sens de la répression de la vitesse, que dis-je, le matraquage (sans ironie).
On ne me fera pas croire que ça pollue plus, ce qui compte est de rouler à vitesse stabilisée. Une voiture roulant à 80km/h consomme moins que si elle roule à 90km/h, les forces de l’air à contrer sont bien moindre. Je ne connais pas de voitures ne pouvant pas rouler à 80km/h en 5ème vitesse, même à 1500 tours/minute sur une routière essence, c’est tenable. Bien sûr dès qu’il faudra doubler il sera nécessaire de rétrograder mais franchement peu de véhicules ont un seuil bien différent entre 80 et 90km/h selon l’étagement de la boite de vitesse. Certaines petites voitures à boite courte (3000 tours/minute ou plus à 90km/h) consommeront nettement moins.
Iqce vous venez de donner malgré vous un argument en faveur de cet abaissement (et croyez bien encore une fois que je le critique pour les mêmes raison que la plupart): sur un long trajet, cela peut vous décourager de prendre les nationales pour vous envoyer vers le réseau autoroutier. Double gain pour les locaux qui continueront d’emprunter leur réseau car en plus de l’abaissement de la vitesse, diminution de la circulation donc on doit y voir quelque-chose dans les statistiques. A voir si cela fait augmenter celles sur autoroute, encore une fois il faudra un ou deux ans de recul pour juger l’efficacité de la mesure, je crains qu’elle ne soit utile spécifiquement sur ces routes accidentogènes.