J’ai beaucoup apprécié de lire cette discussion.
De mon point de vue la rat race c’est l’aliénation, le cercle vicieux : plus on fait A plus on doit faire B, et plus on fait B plus on a besoin d’augmenter A.
Cela peut s’appliquer à beaucoup de domaines : la consommation, le travail, les drogues…
J’ai vécu plusieurs de ces aliénations, et suis bien heureux de m’en éloigner, mais l’aliénation se trouve au moins autant dans l’appréhension qu’on a de la vie, que dans les besoins réels.
Parfois une remise en question, éventuellement due à un événement brutal, permet de se rendre compte de sa situation, et de faire un pas en arrière.
Devenu plutôt minimaliste en vieillissant, j’ai des plaisirs simples et suis peu dépensier (sauf parfois pour des plaisirs de bouche ), mais ça n’a pas toujours été le cas.
J’ai lutté longtemps contre des tendances de consommation du type "rat race" ("j’ai tellement bossé je peux bien me permettre de faire cette dépense sinon à quoi bon gagner des sous"), maintenant je n’ai plus besoin de lutter : c’est devenu naturel de faire très peu de dépenses, j’y prends même plaisir lorsqu’après avoir eu une pulsion d’achat, et m’être demandé si c’est vraiment utile, je me réponds que non, et je repars les mains vides et le sourire aux lèvres.
Longtemps aussi j’étais trop sujet à l’appréhension du regard d’autrui, je le suis encore un peu mais je lutte.
Il n’est pas si loin le temps où, un peu honteux au boulot avec ma vieille voiture, j’avais acheté un coupé Alfa Roméo : maintenant c’est en coupé que je serais mal à l’aise !
Je me sens plus en accord avec moi-même au volant de mon petit fourgon semi-aménagé, qui me permet de dormir où je veux, gratuitement, et me réveiller au milieu de beaux paysages, ou simplement sur une aire de repos.
Petit à petit, j’essaie de réaliser quelles sont mes aliénations, et de m’en éloigner… c’est comme cela, à mon humble avis, qu’on "quitte la rat race".