ryanroll a écrit :
Petite question collégiale :
Si vous faites votre budget, ou mettez vous la ligne concernant votre RP, dans les revenus ou dans les dépenses?
Voilà d’ou vient l’incompréhension : la RP n’est à mon sens pas un actif car elle ne génère pas de cash et ne fait pas forcement économiser par rapport à la location.
Par contre la différence entre location et remboursement de prêt c’est que l’un se fait à fond perdus (location) alors que l’autre participe à créer un patrimoine dans la plupart des cas, mais pas tous.
Je reprendrai l’exemple d’un couple qui achète sa RP et qui se sépare 3 ou 4ans après : à moins que le marché n’ait fortement évolué durant ces 4ans, le couple risque d’avoir perdu de l’argent entre temps s’il revend par ex au même prix qu’à l’achat (car il perd les frais de notaire) : le tout est de savoir si il perd plus que ce qu’il aurait dépensé dans un loyer.
Pour ma part une des fortes contraintes concernant l’achat de sa RP est l’incertitude concernant la revente, car contrairement à une action on ne décide pas toujours de quand on vend (naissance, séparation, nuisances…)
Au niveau du budget, je mettrais en "dépenses" : le loyer (si locataire), les charges associées au logement (locataire ou propriétaire), et la partie du remboursement du prêt qui représente des intérêts, l’assurance et du capital (propriétaire remboursant un emprunt).
Cependant, les dépenses et les recettes du budget ne permettent que de mesurer le flux de trésorerie, et ne donnent pas une image fidèle de l’évolution du patrimoine.
Il faut aussi établir le Bilan du patrimoine, en listant tous les actifs possédés et les passifs (les dettes). C’est à ce niveau que la RP sera un actif, et que le remboursement du capital fera régulièrement diminuer un passif. Pour moi, j’ai tendance à négliger la valeur de certains "gadgets" comme la voiture, les bijoux ou le vin, car leur valeur reste -chez moi- faible comparée au montant du patrimoine, car je ne les vendrais jamais, et car je les considère comme du consommable (comme le contenu de mon frigo). Pour ceux chez qui ces biens valent beaucoup, ou qui les revendront un jour, on pourrait les assimiler à des actifs. Pour ceux dont la RP est une demeure de famille détenue depuis 12 générations et dont il est hors de question de se séparer un jour, il peut être pertinent de ne pas inclure cette RP dans ses actifs…
En toute rigueur, quand on est propriétaire de sa RP, il faudrait peut-être même porter en "dépenses" et en "recettes" le montant du loyer qu’on aurait payé/encaissé si on louait cette RP. Ceci permettrait de rester conscient du vrai coût de son train de vie (qui inclut l’occupation de sa RP) et de la répartition et du rendement de son patrimoine (qui inclut sa RP).
Dans le tableau indiqué par Siocnarf, on remarquera que le capital restant du pour l’emprunt de la RP figure bien au PASSIF dans tous les cas, et son montant va évoluer (diminuer en général) au fur et à mesure des remboursements. Avec un tel tableau, pour avoir les meilleurs CAPITAUX PROPRES (vue Père Riche) et le plus d’ACTIFS (vue Père Riche), il faudrait systématiquement rester locataire, louer sa voiture, louer ses bijoux, etc. ce qui montre un peu les limites de la validité du raisonnement.
En ce qui concerne les frais de notaire payés lors de l’achat de la RP : dès l’acte signé, ces fonds sont perdus et la valeur de la RP (à porter en ACTIF) ne devrait plus les inclure.
Lorsque l’on revend sa RP un peu plus tard, pour évaluer si on a bien fait d’acheter (plutôt que de louer) il ne faut pas seulement tenir compte des loyers économisés et des frais de notaire dépensés (en plus de l’éventuelle différence de prix), mais aussi de tous les autres coûts (intérêts d’emprunt payés à la banque, rendement non perçu sur le capital immobilisé par l’apport et les remboursement du capital, impôt foncier, charges non récupérables, etc.), sans oublier les aspects non financiers (était-il même possible de louer un tel bien ?, impact psychologique d’être "chez soi", certitude de ne pas devoir déménager parce que le bailleur aurait résilié le bail car
le locataire n’est pas le seul à décider quand le bail sera résilié, liberté de décider/choisir quels travaux faire, etc.).
Enfin, je pense que considérer que "la RP appartient à la banque" tant que l’emprunt n’est pas remboursé est une autre erreur fréquente. En effet, la RP vous appartient (la plus-value ou moins value sur la RP sera pour vous, pas pour la banque), et vous avez juste un dette de K€ envers la banque. Vous ne payez pas de loyer pour la RP (ou plutôt c’est un loyer fictif pour jouir de votre RP, que vous encaissez aussi comme propriétaire), mais vous payez un loyer pour disposer des K € que vous devez encore à la banque. En cas d’incident de paiement, selon les garanties consenties, la banque pourra vous obliger à vendre des actifs (dont par ex la RP, mais ça pourrait très bien être n’importe quel autre actif, selon votre choix si vous ne tardez pas trop) pour vous acquitter de votre créance (les K € dus), ou s’en saisir pour la faire vendre à votre place.